Publié par Gilles William Goldnadel le 17 février 2020

L’avocat et chroniqueur remet ses propres César de la semaine. Et étrille notamment la comédienne, qui a jugé que les «bourgeois hétéros catholiques blancs de droite» avaient trop d’influence sur le cinéma français.

L’actualité artistique et politique tournant autour des Césars, mon lecteur souffrira que j’en attribue certains aux plus méritants.

Le César de la stupidité christianophobe est attribué par acclamations à Mme Corinne Masiero, comédienne, pour avoir déclaré dans les colonnes de Téléramaà propos du manque de diversité de l’académie des César«Il faut plus de diversité, pour être plus représentatif du métier et de la société. Ce n’est pas des bourgeois hétéros catholiques blancs de droite qui ont, seuls, le droit de dire qui il faut récompenser en France.»

Il est vrai que les Lellouche, Klapisch, Kassovitz, Guédiguian, Hazanavicius, Polanski, Omar Sy, Thompson… tous ces cathos de droite menacent la diversité du cinéma français.

L’heure n’est plus à l’indulgence ni à la plaisanterie en matière de cathophobie.

On pourrait en rire, ou reproduire sans mot dire cette stupide saillie de l’interprète du capitaine Marleau, membre du Parti communiste français, ce qui en dit long sur sa modernité, son intelligence politique et son humanité.

Mais l’heure n’est plus à l’indulgence ni à la plaisanterie en matière de cathophobie.

Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique, si par hypothèse hardie, un autre artiste du même acabit avait pointé le nombre excessif de musulmans, de juifs ou d’homosexuels au sein du cinéma national. La carrière de ce capitaine Marleau là aurait sombré corps et biens.

L’heure n’est plus à l’indulgence mais à la sévérité lorsque les agressions contre les chrétiens se multiplient en France et dans le monde, lorsque les églises et les cimetières chrétiens sont profanés et lorsque des drapeaux maghrébins sont hissés comme cette semaine en haut d’une église albigeoise.

Tout cela a certainement dû échapper au magazine Télérama.

À titre très personnel, j’ajouterai qu’il y a bien longtemps que je ne demande plus aux artistes de cinéma que de faire de l’art, leur déniant tout magistère intellectuel, moral ou politique particulier. L’exemple hollywoodien n’est pas le plus mauvais pour montrer le décalage abyssal entre le dit et le fait.

Le César de l’imprudence déconcertante est accordé à M. Benjamin Griveaux pour avoir, alors qu’il était porte-parole du gouvernement, adressé électroniquement à une femme qu’il connaissait mal des images compromettantes. Le proche du président de la République n’était pourtant pas le plus mal placé pour connaître la méchante malveillance de ses contemporains en général et du monde politique et médiatique en particulier.

La loi Avia menace déjà suffisamment les libertés publiques.

Mais cette imprudence blâmable n’en fait pas un coupable mais toujours une victime qui mérite cette fois l’indulgence. Tout a été écrit, et plutôt bien, sur cette violation organisée de son intimité.

Mais certaines choses ont été écrites en trop. C’est ainsi que certains voudraient profiter de cette circonstance assez exceptionnelle pour régler le compte de l’anonymat sur les réseaux sociaux. Comme si la loi Avia ne suffisait pas pour menacer les libertés publiques. Dans la présente affaire qui a défrayé la chronique, il suffit de remarquer que les organisateurs concertés de la cochonnerie sont parfaitement connus.

À la faveur de cette lamentable affaire, d’aucuns ont remarqué avec raison la violation manifeste de la vie privée. Certains y ont vu une dérive américaine sur fond de puritanisme et d’excès de transparence.

S’agissant d’Amérique, je me permets d’observer que lorsque je m’étonnais ici que nul ne critique la violation de la vie privée du président des États-Unis honni quand les libéraux gentils faisaient gorges chaudes de ses confidences de garçon de bains ou quand une ancienne star du porno ironisait sur la forme et la taille de son appendice viril, je souffrais d’une cruelle solitude.

C’est dans ce cadre assez écœurant que le César de la mise en danger du citoyen français sera accordé à l’appareil d’État.

Piotr Pavlenski jouissait dans le petit monde de l’extrême gauche parisienne d’une aura particulière.

On remarque en effet que l’activiste russe Piotr Pavlenski qui semble avoir pris une part importante à la destruction de la carrière de Benjamin Griveaux s’était vu accorder le bénéfice du statut de réfugié politique. Ce statut exige de son bénéficiaire d’adopter une attitude réservée.

Il se trouve que l’intéressé n’a pas fait l’objet d’une mesure d’expulsion après qu’il eut mis le feu à une banque et purgé sa condamnation en prison. En outre, ce n’est sans doute pas un hasard cosmique que les policiers n’ont retrouvé sa trace après une nouvelle plainte pour agression, qu’après avoir pris connaissance de son rôle dans l’affaire médiatique dont s’agit. Il faut dire que notre activiste délinquant jouissait dans le petit monde de l’extrême gauche parisienne d’une aura particulière.

C’est ainsi, qu’alors qu’Alain Finkielkraut ou Sylviane Agacinski sont de facto interdits de conférences dans les universités, notre réfugié un peu violent a fait l’objet d’un accueil très hospitalier à Paris II pour pouvoir édifier l’étudiant sur son «art politique».

Le fait que, par ailleurs, M. Pavlenski ait posé complaisamment le 31 décembre avec de dangereux néonazis ukrainiens n’étonnera que ceux qui n’ont pas encore compris que l’extrême gauche était en voie de fascisation accélérée.

Toujours est-il que notre délinquant étranger et condamné est toujours sur le sol français et qu’il apparaît de plus en plus crûment qu’entre les migrants économiques illégaux et les réfugiés politiques déviants, le dévoiement du droit d’asile devient définitivement dément.

La stupidité acharnée des sénateurs italiens contre Matteo Salvini est la meilleure alliée du césarisme.

Enfin, rendons César à l’Italie et décernons la palme de l’injustice et de l’irresponsabilité politique à son Sénat qui a décidé de lever l’immunité de Matteo Salvini accusé d’avoir paraît-il séquestré des migrants illégaux en empêchant l’entrée de leur bateau dans un port italien…

Vous verrez que nos sénateurs ultramontains se mordront les doigts d’avoir rendu à Salvini le même service que les Démocrates en chambre ont rendu en poursuivant inconsidérément un président populiste américain.

La stupidité acharnée contre lui est la meilleure alliée du césarisme.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.

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