Publié par Jean-Patrick Grumberg le 19 février 2020
Marché de Wuhan

Mes lecteurs le savent, j’ai comme une forme de dégoût pour ceux qui véhiculent, entretiennent et soutiennent les fumeuses théories du complot. Ca ne veut pas dire que dans notre monde, il n’existe aucun complot !

En date du 18 février, plus de 1 800 personnes sont mortes du coronavirus, et plus de 72 000 cas ont été confirmés dans le monde entier, et ce alors que l’origine du désastreux virus n’est toujours pas connue.

Le sénateur Républicain Tom Cotton a été accusé d’avoir lancé la théorie conspirationniste liant sans preuve le coronavirus à un laboratoire chinois, théorie reprise comme une traînée de poudre par les réseaux sociaux, comme pour toutes les épidémies.

Ce que nous savons avec certitude

  • Nous savons que depuis le début de l’épidémie, dont l’épicentre est Wuhan, la Chine a essayé de minimiser la gravité de la situation en censurant les médias sociaux, en publiant des informations limitées, et en mentant sur le nombre de cas et de décès confirmés.
  • Les autorités chinoises ont déclaré que l’épidémie avait commencé dans un marché de Wuhan où des animaux étaient vendus.
  • Mais Wuhan abrite également un laboratoire de biosécurité de niveau 4 qui recherche des bactéries et des virus dangereux pouvant entraîner des maladies.
  • C’est à ce laboratoire que le sénateur Tom Cotton a fait référence.

Tout a commencé ainsi

1 Après avoir soulevé le problème de l’opacité des informations venant de Chine sur l’origine du virus, Tom Cotton a déclaré sur Fox News :

“Nous n’avons pas la preuve que cette maladie a son origine là [dans le laboratoire]. Mais en raison de la duplicité et de la malhonnêteté de la Chine depuis le début, nous devons au moins poser la question, et chercher à savoir ce que disent les preuves actuelles. Mais la Chine ne donne aucune information sur cette question”.

2 Les médias ont immédiatement transformé ses propos à des fins politiques, pour pouvoir dire “regardez ces Républicains, ils sont toujours aussi répugnants, avec leurs théories du complot”.

Cotton demandait si le virus n’était pas né dans le laboratoire en question, soit accidentellement, soit par l’infection d’un laborantin.

3 Les médias ont sauté sur l’occasion. Spécialisés dans les Fake News, ils ont dit que Cotton accusait la Chine d’avoir intentionnellement diffusé le virus. Ils ont fabriqué la théorie du complot pour la mettre sur le dos d’un politicien de droite.

Le New York Times, le Washington Post et d’autres médias ont affirmé qu’en accusant le laboratoire d’avoir fabriqué une arme biologique, Cotton propageait une théorie conspirationniste qui avait été débunkée.

Par “débunkée”, ils entendaient en fait que des scientifiques ont déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que le virus ait été libéré, délibérément ou accidentellement, depuis ce labo, et qu’il était très improbable qu’il s’agisse d’un virus fabriqué.

4 Dans un tweet, le sénateur, qui est membre du comité sur le renseignement du Sénat, a répondu ceci :

“Encore une fois, ce ne sont pas des théories et certainement pas des théories du complot. Ce sont des hypothèses qui doivent être étudiées à la lumière des faits, si le parti communiste chinois les fournissait.

Et il faudrait qu’un scientifique reconnaisse qu’il est difficile de dire d’où le virus ne vient pas, avant de savoir d’où il vient.

5 Le New York Times a ensuite écrit que le sénateur Cotton “a fait marche arrière” sur son affirmation que le coronavirus était une arme biologique chinoise.

Mais le sénateur n’a jamais fait marche arrière sur son affirmation, parce qu’il n’avait jamais affirmé cela !

C’est ainsi que les médias de gauche, en voulant s’offrir un tableau de chasse avec la tête de Cotton, ont fabriqué la théorie du complot. Les conspirationnistes ont fait le reste : ils accusent les BigPharm d’avoir tout inventé pour vendre des vaccins et s’enrichir ; la CIA pour affaiblir la Chine ; la Chine pour exterminer ses musulmans – nous les juifs avons été pour l’instant un peu épargnés, mais je vous rassure, cela ne devrait pas tarder : c’est toujours la faute aux juifs.

Tom Cotton, par qui le complot serait arrivé, s’explique :

“Nous devons être ouverts à toutes les possibilités et nous devons exiger de la Chine qu’elle s’ouvre et fasse preuve de transparence. Une équipe d’experts internationaux doit trouver l’origine exacte de ce virus.

Nous savons maintenant qu’il ne provient pas du marché alimentaire de Wuhan, grâce à l’étude d’un scientifique chinois publiée dans la prestigieuse revue scientifique internationale The Lancet (1) [NDLR 13 des 41 premiers cas de coronavirus ne se sont jamais rendu à ce marché]

Je ne dis pas où il a commencé. Je ne sais pas. L’une des raisons pour lesquelles je ne sais pas, c’est que le Parti communiste chinois ne s’ouvre pas aux experts internationaux. C’est ce qu’ils doivent faire pour que nous puissions découvrir l’origine du virus et, espérons-le, trouver un diagnostic.

Prenons le cas du professeur Richard Ebright de Rutgers. Il était le principal expert dans l’histoire du Washington Post qui m’attaquait. En fait, il vient de déclarer dans Asia Time (2) qu’il est tout à fait possible qu’il s’agisse d’un incident de laboratoire.

Cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’une arme biologique, mais nous savons qu’ils faisaient des recherches sur les coronavirus dans ce laboratoire. Il pourrait s’agir d’une brèche accidentelle. Il se peut qu’un employé ait été infecté.

Ce que je veux dire, c’est que nous ne savons pas. Et tant que nous n’aurons pas obtenu toutes les preuves du parti communiste chinois, il est seulement responsable – et non irresponsable – de garder l’esprit ouvert à toutes les hypothèses.

Arme biologique ?

Il est de plus en plus probable que le coronavirus vient du laboratoire de biosécurité de niveau 4 de Wuhan. Comme Tchernobyl, il est bien possible que la cause ne soit pas humaine au sens d’erreur humaine, mais de contexte idéologique.

Rien ne permet aujourd’hui de penser qu’il s’agisse d’une arme biologique qui se serait retrouvée, même accidentellement, et encore moins intentionnellement, dans la nature.

Conclusion

Lorsque vous entendez communiste ou Parti communiste, vous devez entendre Parti fasciste, nazi. C’est exactement la même chose. 70 ans de désinformation médiatique et universitaire ont banalisé le communisme. Ce n’est pas une idéologie comme les autres, et certainement pas banale, mais létale.

  • Au début, en novembre 2019, ils n’ont rien dit, et le virus s’est diffusé.
  • Lorsqu’ils ne pouvaient plus le cacher, ils ont dit que le virus ne pouvait pas être transmis par contact humain.
  • Lorsque le virus s’est développé par contact humain, ils ont affirmé qu’il venait d’un marché aux animaux.
  • Ce n’est plus si sûr, puisque 13 des 41 premières personnes infectées n’ont jamais mis les pieds dans ce marché – mais les médias ont continué à désinformer et parler exclusivement du marché.
  • Les communistes n’ont pas dit qu’un laboratoire – le seul de toute la Chine – qui étudiait les virus, se trouvait dans la ville d’où est parti le virus.
  • Lorsqu’ils ne pouvaient plus le cacher, ils ont dit que c’était une théorie du complot que de mentionner le labo.

Quelle sera la prochaine étape ?

Je pense à l’avion ukrainien qui a été abattu par l’Iran le mois dernier : d’abord le déni, puis le mensonge, puis d’autres mensonges, ensuite les accusations de complot (israélien), et enfin des demi-aveux d’erreurs humaines peu convaincantes dont les médias sont très satisfaits.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://www.sciencemag.org/news/2020/01/wuhan-seafood-market-may-not-be-source-novel-virus-spreading-globally
  2. https://asiatimes.com/2020/02/coronavirus-lab-leakage-rumors-spreading/

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