Maintenant que le musée de Tervuren a rouvert ses portes, beaucoup de personnes s’intéressent au personnage controversé de Léopold II, veulent connaître la vérité. Pour son livre L’État Indépendant du Congo, Guido De Weerd a consulté une multitude de documents. Le sérieux de son travail m’a épatée et j’ai tout spécialement apprécié les pages racontant l’histoire du caoutchouc. Son livre concerne tous les pays d’Europe.
Léopold II rêvait d’une colonie pour la Belgique. Le gouvernement belge estimait qu’une colonie lui coûterait trop cher… Les explorateurs anglais, allemands, français parlaient avec effroi d’esclavagisme (1), cannibalisme, mains, nez et oreilles coupés. Très nombreux étaient ceux qui mouraient de maladies comme la malaria, des parasitoses, la lèpre, la fièvre jaune, le typhus, la maladie du sommeil, la bilharziose… Et si l’explorateur – qui apportait des cadeaux – était généralement respecté, il pouvait être victime de guerres tribales dans un pays peuplé de plus de 300 tribus.
Avec effroi j’ai lu des descriptions d’horreurs perpétrées à la fin du 19e siècle, horreurs semblables à celles que décrit par exemple In Koli Bofane dans le Kivu actuel ou Ahmadou Kourouma en Sierra Leone et ailleurs. La vie africaine devait être une suite de calamités, calamités auxquelles la colonisation a mis fin et je comprends nos amis congolais qui en veulent aux Belges qui les ont abandonnés.
Guido De Weerd se garde bien d’étaler ces horreurs. Son livre est sobre et se concentre surtout sur les motivations, les moyens, les décisions, les actions, les difficultés rencontrées par un roi qu’on a d’abord laissé faire dans ce grand espace où les explorateurs mouraient comme des mouches. Ce grand espace est devenu intéressant quand on y a, par exemple, découvert de l’or, des diamants, du cuivre… et Léopold II est devenu détestable.
Le livre précise les lois, les accords internationaux permettant la colonisation du Congo, l’installation des missionnaires, la création de centres de santé, d’écoles. La paix est venue . Cette paix a duré moins d’un siècle. Durant cette période la population a plus que doublé grâce à l’expulsion des Arabes et Swahilis esclavagistes, grâce aux soins médicaux, à l’hygiène, l’instruction, les conditions de vie… Oui, il y eut des abus commis par des blancs et De Weerd les décrit, les situe dans leur contexte historique, géographique, économique, social. Il n’excuse aucun acte barbare mais il ne sombre pas non plus dans l’acte de contrition perpétuel de l’Occident actuel. Cette contrition empêche de voir la réalité humaine dans le monde réel, empêche l’action utile.
La période couvrant le demi siècle de colonisation belge qui a suivi les 20 années de vie de l’État Indépendant du Congo, était finalement un intermède entre deux situations d’horreur permanente. Rien n’a bougé durablement si ce n’est qu’il y a beaucoup plus d’êtres humains à massacrer qu’avant… par la « faute » de Léopold II ! Léopold II a voulu que la population profite de la civilisation, elle s’est multipliée. Avec une population moins nombreuse, il y aurait sans doute moins de souffrance dans ce malheureux pays en 2020. Souffrance dont la presse officielle ne nous parle guère…
Le livre de Guido De Weerd est long, complet, basé sur les documents d’époque , il est bien écrit et je le recommande à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire, qui veulent connaître la vérité et la situer dans son contexte historique.
Mia Vossen
(1) Un aperçu du phénomène « esclavage » sur toute la planète et en tous temps est présenté par l’auteur. Cet aperçu est particulièrement intéressant.
Voir aussi :
https://www.amazon.fr/L%C3%A9opold-grand-dEtat-lhistoire-Congo/dp/2343149917/ref=pd_sbs_14_2/261-1768973-9134422?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2343149917&pd_rd_r=20928a90-b9cc-4cf7-973b-f63a77c60585&pd_rd_w=PfbzR&pd_rd_wg=A0jBl&pf_rd_p=72159c7a-2bb2-4a15-aa35-b315ce8f5c64&pf_rd_r=F4HPDY2PBNRJZR692XMK&psc=1&refRID=F4HPDY2PBNRJZR692XMK
MERCI! J’ai ce livre, il est très intéressant et à lire par tous ceux qui aiment connaître l’histoire.
J’ai chez moi un livre trouvé sur brocante et qui s’intitule “Au service de la colonie”, édité en 1938 par un administrateur revenu à la retraite. Chaque fois qu’un personnage de mon entourage parle d’exploitation du Congo, je lui donne à lire. Car il y décrit, année par année, les travaux effectués pour la santé, la scolarisation, le déplacement, … Il y parle aussi du fait regrettable de “mains coupées” , ordonné par un administrateur (donc pas tous!!). Quant aux brutalités de cet personnage dé&crié, faut se remettre dans le contexte de l’époque, et se souvenir ce que certains allemands ont fait subir aux résistants! Faut se souvenir les conditions de travail de mes grands pères dans la mine.
“Avec une population moins nombreuse, il y aurait sans doute moins de souffrance dans ce malheureux pays en 2020”. Effectivement, et avant d’être mort, on vit toujours. Est-ce que le livre dit que Léopold II était l’ordonnateur des exactions dont on parle, oui ou non? Par ailleurs, j’ai revisité le musée d’Afrique centrale de Tervuren il y a quelques mois. C’était très beau et très didactique. Vraiment à recommander pour tout qui visite Bruxelles. Cependant, tout est fait pour dénigrer ce roi visionnaire et très intelligent dont le buste est tenu soigneusement à l’écart. Il est affligeant que les Belges ne soient pas plus fiers de cet homme d’état de stature internationale et à l’envergure d’un “géant dans un entresol”. Rien à voir avec nos lopettes aseptisées et insipides de notre époque de losers, à part Donald Trump.
Non, Léopold II n’était l’ordonnateur d’aucun acte barbare! Guido De Weerd parle d’entreprises européennes installées au Congo où certains responsables n’avaient pas du tout une conduite exemplaire. Léopold II serait-il automatiquement la cause d’actes répréhensibles dans “son” pays?
Exactement. Et grand merci à vous de le préciser, Madame Vossen ! Car c’est ça qui compte afin de faire face au dénigrement. Léopold II était un fervent Catholique empreint également de l’influence protestante par son père. Il n’était pas du genre à faire perpétrer des massacres pour quelle que raison que ce soit. On est au 19ème siècle, un siècle très dur certes (ils le sont tous à leur manière), mais quand même.
Ce musée est à fuir. Toute la grandeur de la Belgique coloniale a disparu. Ce musée a été déléopoldisé, antiracismé, droitsdelhommisé. Quel gâchis ! Ce n’est plus le musée que le grand roi avait voulu pour l’édification des Belges.
Bravo! C’est rare un esprit clair de nos jours.
J’ai lu beaucoup sur Léopold II: JAMAIS il n’a donné le moindre ordre de destruction d’êtres humains, bien au contraire, il était fier d’apporter la civilisation au Congo. Sûr qu’il avait tort: la colonisation, la civilisation, a permis la multiplication des êtres humains et donc de la misère humaine après l’indépendance.
Voilà un excellent livre me semble-t-il, qui serait donc comme “une photographie” d’un moment donné dans un temps donné, car c’est cela l’histoire, parler d’un fait, dans son époque et son environnement.
Ainsi, il est donné au lecteur la possibilité de se faire sa propre idée, sur des faits qui, espérons-le sont authentiques, car souvent l’histoire est faite et écrite par les vainqueurs……….
Intéressant. Le fait de voir que la théorie du roi génocidaire (10 millions de victimes présumées !) devient de plus en plus acceptée et taboue à réfuter, alors qu’elle ne repose sur rien de tangible et vérifiable, la jalousie des Anglais par rapport à la colonisation du Congo est vraiment inquiétante.
Qu’il y ait eu des maltraitances criminelles, c’est une chose, mais de là à conclure un génocide, c’est indémontrable.
Je refuse d’être assimilé à un apologiste de la colonisation parce que je refuse de m’accommoder d’un probable mensonge permettant aux uns de se victimiser et de revendiquer des compensations…
Qu’ils prouvent les faits reprochés.
La théorie du génocide est ridicule, et fut dès l’époque contredite : les imbéciles qui croisaient des villages vides considéraient que leurs habitants avaient été massacrés, alors qu’en réalité ils s’étaient éloignés, n’ayant aucune intention de servir de main d’oeuvre gratuite. Il fallait vraiment être perclus de préjugés pour ne pas comprendre l’évidence : non, l’Africain n’allait pas attendre patiemment qu’on vienne le prendre pour bosser… Ne parlons même pas de ceux qui à notre époque font semblant de ne pas saisir ladite évidence…
Il semblerait quand même que des massacres, perpétrés à grande échelle, eurent lieu, sans pour cela parler de génocide. Ils furent cependant considérés comme dommages collatéraux d’une politique d’exploitation du caoutchouc qui fut telle que l’on parlait de “caoutchouc rouge”…
Léopold II avait investi la grande fortune héritée de son père dans cette immense propriété personnelle qui ne lui rapportait quasiment rien : en 1890, lui qui rêvait d’une Belgique prospère, était quasiment ruiné, d’où une rapacité sans borne.
On peut effectivement parler de roi bâtisseur.
C’est affligeant de constater que celui qui a donné de la grandeur à la Belgique, ce Roi Bâtisseur, ce civilisateur , ce conquérant de territoires sauvages, soit ainsi insulté !
Ce n’est qu’une question de temps avant que ne surgisse un minimum d’honnêteté historique…
Rien à attendre des politiques de gauche, y savent pas !
Perso j’apprécie la mentalité conquérante du Roi Léopold II,
Et je suggère à tous ceux qui “avalent” les horreurs sur Léopold II de lire le livre de Marcel Yabili. Et ceux qui aiment connaître l’histoire et non des fables, qu’ils lisent Ernest Tigori!