Publié par Jean-Patrick Grumberg le 22 février 2020

La nouvelle est explosive. Pendant trois ans, avec une enquête criminelle contre Trump qui a duré deux ans, et une tentative d’impeachment, les médias ont martelé que le président américain était la marionnette de Poutine, qu’il a été élu grâce à ses interférences, et que la Russie soutenait le programme de droite des Républicains.

Et c’est un média de gauche, le Washington Post de Jeff Bezos, qui a rapporté vendredi (1) que “les responsables de l’Administration américaine ont déclaré au sénateur Bernie Sanders que la Russie tente d’aider sa campagne présidentielle dans le cadre d’une tentative d’ingérence dans la compétition Démocrate”.

Le président Trump et les membres du Congrès ont également été informés de cette interférence russe pour faire élire le sénateur socialiste du Vermont.

Les procureurs américains auraient également découvert un effort russe en 2016 pour utiliser les médias sociaux afin de stimuler la campagne de Sanders contre Hillary Clinton. C’est une information nouvelle. Nous savions qu’ils avaient semé la dissension dans l’électorat américain en organisant des manifestations dans les deux camps politiques, les mêmes jours dans les mêmes villes, et déclenché des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux sur les grands sujets de société qui déchirent les Américains : l’avortement, le mariage homosexuel, les armes, l’assurance-santé, etc. tout cela dans le but de semer la zizanie et la division (diviser pour régner n’est pas tombé en désuétude).

La divulgation de l’aide russe à M. Sanders fait suite à un briefing au Congrès la semaine dernière.

Lors de cette audition à huis clos pour la commission des renseignements de la Chambre, les membres ont également appris que M. Sanders avait été informé de l’ingérence de la Russie.

La perspective de deux campagnes rivales recevant toutes deux l’aide de Moscou correspond à ce que nous avons appris et indiqué ici sur Dreuz il y a deux ans pendant l’hystérie sur la fausse accusation de collusion entre Trump et la Russie. A cette époque, les médias se régalaient tellement des rebondissements d’une affaire qui s’avérera inventée du début à la fin, qu’ils ne voulaient pas entendre la réalité, et encore moins la rapporter.

Les responsables du renseignement avaient déjà décrit que le but de la Russie était de semer la division aux États-Unis, et planter chez les Américains le doute quant à la validité de leurs élections. Poutine avait prévu et joué la réaction des médias de gauche. Il a compris qu’ils vivent dans le monde de la Fake News, et que s’ils sentaient un moyen de détruire le président Trump, ils se jetteraient dans la gueule du loup comme des aveugles menés à l’abattoir sans même soupçonner être manipulés. Poutine a monté une opération qui a réussi selon moi bien au-delà de ses espérances.

Réaction de Trump

Lors d’un rassemblement politique vendredi dans le Nevada qui a attiré plus de trente mille personnes (seule la moitié a pu entrer, alors que les gens ont fait la queue pendant plus de 24 heures), Trump a qualifié de “désinformation” les rapports selon lesquels Poutine voulait l’aider.

Trump a raison.

Là encore, dans le brouhaha de l’enquête de Mueller sur la collusion russe, les médias ont caché au public que Poutine n’a rien à gagner avec Trump.

  • Le président américain a imposé des sanctions plus dures à la Russie qu’Obama ne l’a jamais fait.
  • Il tente de remplacer la Russie pour la fourniture de gaz naturel à l’Europe de l’est et à l’Allemagne.
  • Il a fourni des armes et une assistance militaire à l’Ukraine (Obama leur avait livré des couvertures),
  • Et la Russie a tout à perdre avec un président qui fait passer l’Amérique avant tout, par opposition à un mondialiste qui pense aux autres avant son propre peuple.

“Ne préférerait-il pas avoir Bernie, qui a passé sa lune de miel à Moscou ?” a dit Trump lors du meeting politique, en se référant aux voyages du sénateur dans l’ex-Union soviétique.

Réaction de Sanders

Bernie Sanders a déclaré aux journalistes, après la publication du rapport du WaPo, qu’il avait reçu le briefing “il y a environ un mois”.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’avait pas divulgué le briefing publiquement, M. Sanders a botté en touche :

“Parce que je vais à de nombreux briefings des services de renseignement que je ne révèle pas au public”.

Sanders a donné peu de détails sur ce que les fonctionnaires lui ont dit.

“Eh bien, il n’était pas clair quel rôle ils [les Russes] vont jouer”, a dit Sanders.

“On nous a dit que la Russie, peut-être d’autres pays, vont s’impliquer dans cette campagne. Et voici mon message, à la Russie : restez en dehors des élections américaines.”

Sanders a ajouté :

“Franchement, je me fiche de savoir qui [le président russe Vladimir] Poutine veut comme président”, a déclaré M. Sanders.

Mon message à Poutine est clair : restez en dehors des élections américaines et, en tant que président, je veillerai à ce que vous le fassiez” – une flèche directe envoyée au président Obama qui n’avait strictement rien fait pour tenter d’empêcher la Russie d’interférer dans la campagne présidentielle lorsqu’il en a été informé dès juillet 2016.

“En 2016, la Russie a utilisé la propagande sur Internet pour semer la division dans notre pays, et je crois comprendre qu’elle le fera à nouveau en 2020. Certaines des choses horribles sur Internet attribuées à notre campagne pourraient bien ne pas venir de vrais partisans”.

A la question de savoir pourquoi le briefing a été rapporté maintenant par le Washington Post, Sanders a répondu :

“Je vous laisse deviner : Pourquoi pensez-vous qu’il est sorti un jour avant le caucus du Nevada. ?”

Sanders a pointé du doigt un journaliste du Post et a dit avec sarcasme “C’est le Washington Post ? Ce sont de bons amis.”

“Nous rapportons les nouvelles quand nous les apprenons”, a répondu Kristine Coratti, porte-parole du Post.

La Russie a essayé d’aider Sanders dans le passé

Dans un acte d’accusation de février 2018 contre 13 individus et trois sociétés russes soupçonnés d’avoir orchestré le projet de médias sociaux de 2016, les procureurs ont accusé le groupe “de s’être engagé dans des opérations visant principalement à communiquer des informations désobligeantes sur Hillary Clinton, à dénigrer d’autres candidats tels que Ted Cruz et Marco Rubio, et à soutenir Bernie Sanders et le candidat de l’époque Donald Trump”.

L’avocat spécial Robert S. Mueller III a également allégué que, en collaboration avec WikiLeaks, le gouvernement russe a délibérément publié des emails internes volés du Parti démocrate à la veille de la Convention nationale Démocratique en juillet 2016, afin d’exacerber les divisions au sein du parti et le sentiment d’injustice des partisans de Sanders.

Cela a été caché par les médias pendant deux ans, parce qu’ils ont voulu fabriquer le narratif que la Russie a aidé Trump à se faire élire.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://www.washingtonpost.com/national-security/bernie-sanders-briefed-by-us-officials-that-russia-is-trying-to-help-his-presidential-campaign/2020/02/21/5ad396a6-54bd-11ea-929a-64efa7482a77_story.html?hpid=hp_hp-top-table-main_intel427pm%3Ahomepage%2Fstory-ans&itid=hp_hp-top-table-main_intel427pm%3Ahomepage%2Fstory-ans

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