Il existe parait-il, des paradis fiscaux. L’Union européenne les traque, les dénonce. En dresse la liste.
Par contre, ce que ne dit pas l’Union européenne, ce que ne dénoncent pas les technocrates de Bruxelles, c’est l’enfer fiscal.
Car s’il existe un ou plusieurs paradis fiscaux, il existe un enfer fiscal et cet enfer se trouve en France.
Pour le malheur des Français, l’Etat en lequel il espère et croit tant, en réalité n’existe plus vraiment. Il a été amputé de la plupart de ses prérogatives : pour l’essentiel, il n’est plus la source de la Loi et ne maîtrise plus, ni sa législation, ni ses frontières, ni la monnaie, ni les agissements de la plus redoutable de ses administrations, le Ministère des Finances.
L’Etat laborieusement édifié depuis Louis XI, est en ruines. Cinquante années de construction européenne ont eu raison de ses fondations les plus solides, ont détruit 1500 ans d’un travail acharné. Sur les décombres de l’Etat souverain, prolifère un invraisemblable empilement de « bureaux », de structures, de pouvoirs, de règlements. Cinq millions cinq cent mille fonctionnaires surveillent, contrôlent, sanctionnent la totalité des citoyens, soit un fonctionnaire pour 5 actifs. (il y a 28.5 millions d’actifs en France, y compris les demandeurs d’emploi). Un record absolu dans les démocraties. A titre de comparaison, l’Allemagne, plus peuplée, plus puissante compte trois millions de fonctionnaires.
Pour financer cet invraisemblable imbroglio, ce « mille feuilles administratif », mélange de libéralisme pour les grands (et les très grands) et de despotisme bureaucratique pour les autres, ceux qui sont prisonniers de l’hexagone, a été mis au point le système fiscal le plus injuste, le plus violent, le plus confiscatoire qu’on puisse imaginer.
L’Union européenne se vante de respecter l’état de droit. En réalité, les règles de l’état de droit s’arrêtent aux portes d’une citadelle à l’architecture digne de l’ère Ceausescu. L’’immeuble qui abrite les bureaux du Ministère des Finances (qui change de nom très souvent, comme le font ordinairement les malfaiteurs) étale son ombre noire sur le poumon de Paris : la Seine. Cette bâtisse hideuse, Bercy, viole ouvertement les règles de l’urbanisme : il est interdit de construire sur les bords de la Seine. La Seine est le poumon par lequel la Capitale respire. C’est l’artère par laquelle circule l’air frais qui ventile Paris.
Bercy a modifié le climat de certains arrondissements de Paris, les rendant quasiment irrespirables. Le signal envoyé par cette transgression est clair. Dans cette épaisse citadelle, dans cette Bastille, sont emprisonnés 40 millions de dossiers, 40 millions de contribuables. Le message envoyé par cette transgression est : la loi ne saurait vous protéger de mon emprise, car violer les règles fondamentales du droit est ma spécificité. Je dispose, comme tout un chacun l’apprend sur les bancs des facultés de droit, de prérogatives exorbitantes de droit commun.
Belle expression qui signifie en langage courant : j’ai à peu près tous les droits.
Disposant de privilèges dignes de l’absolutisme royal dans son aspect le plus haïssable, Bercy a acquis une telle puissance que ses locataires pourraient dire comme jadis disait le Roi : L’Etat c’est moi.
Le Ministère des Finances s’est libéré des nombreuses limites que l’Etat de droit impose habituellement au commun des justiciables. On pourrait dire de Bercy ce que l’on disait jadis du Roi : il est « source et fontaine du droit ». Bercy est source des lois ; ses fonctionnaires détachés auprès des parlementaires, des ministères… les rédigent ; ceux qui sont dans les « directions », les appliquent et en cas de contestation, ses juges tranchent.
Depuis Montesquieu nous savons que ce qui caractérise la République est la séparation des pouvoirs. Bercy est au-dessus des principes républicains de base. Bercy est un Etat dans l’Etat. Un Etat surpuissant qui exerce son hégémonie sur toutes les autres bureaucraties. Bercy concentre tous les pouvoirs : législatif et exécutif, et s’est créé une justice d’exception, le Conseil d’Etat, héritier direct du Conseil du Roi. L’épée de Damoclès du contrôle fiscal, pèse sur la presse et les médias. Malheur à celui qui oserait s’attaquer au Léviathan fiscal.
Comment en est-on arrivé là ? Comment celui qui n’était que le « comptable public », comment Messieurs les ronds-de- cuir sont-ils devenus les maîtres devant lesquels tout le monde -élus, responsables, chefs d’entreprises, ministres…- tremblent de peur ? Le terme exact serait « ressentent de la terreur ». Car comme nous le verrons, c’est bien une forme particulière de terreur que ce Ministère exerce sur le pays et sur tous ses citoyens actifs.
A ma connaissance, seul le KGB (ex-URSS) ou la sinistre Stasi (ex-RDA) exerçaient sur leur pays respectif, une telle emprise despotique pour ne pas dire totalitaire.
Comment ce « monstre », le Léviathan, est-il parvenu à étendre, Loi de Finances après Loi de Finances, son emprise sur le pays ?
C’est ce que nous allons tenter de comprendre dans cette série d’articles consacrés à la fiscalité française.
Au cours de ma carrière, en ma qualité d’avocat fiscaliste, j’ai vu cette terrible transformation se dérouler sous mes yeux.
J’ai assisté à la métamorphose d’une administration initialement créée pour recouvrer l’impôt et sanctionner les éventuels fraudeurs, l’ai vu se muer en machine à pomper au-delà de toute mesure, de tout contrôle, de toute limite, tout ce que la société civile produit et ce parfois jusqu’à la mort des opérateurs.
Combien de projets d’investissement abandonnés en raison du risque et du coût fiscal ? Combien de citoyens paralysés, tétanisés par la peur d’entreprendre et d’affronter ce danger contre lequel il n’existe aucune assurance ? Combien d’entreprises détruites à la suite d’un contrôle fiscal ? Combien de chefs d’entreprises sont gravement tombés malades ? Combien sont morts, à la suite de l’insoutenable pression fiscale, victimes de cette guerre ouverte que l’Etat (fiscal) livre à la société ?
Cette machine à broyer la société civile a de profondes racines dans l’histoire de France. Mais elle a été réellement « re »mise en place sous Valérie Giscard d’Estaing, véritable maniaque de l’impôt et des prélèvements obligatoires, père d’une longue lignée de spécialistes de la pression fiscale. Parmi ses élèves, impossible de ne pas citer le plus brillant d’entre eux, le seul capable de rivaliser avec le maître : Michel Rocard. Mais n’anticipons pas. Revenons aux causes historiques de la centralité du ministère des finances, en France.
Le rôle des deux Guerres mondiales
Sous la Monarchie absolue, les Français avaient beaucoup souffert d’une fiscalité injuste et écrasante. En réaction contre la toute puissance du Souverain, la Révolution, pour ce qui est du financement des dépenses publiques, prônait le principe d’une contribution au prorata des moyens de chacun. Limiter le pouvoir de l’Etat est une idée forte des Constitutionnels de la Révolution.
Durant tout le XIXème siècle, et conformément aux théories des physiocrates pour qui la terre est la source de toutes les richesses, les prélèvements obligatoires reposent pour l’essentiel sur le foncier.
Jusqu’à la Première guerre mondiale, le Ministère des Finances est un ministère secondaire. Sa position est comparable est celle d’un comptable dans une entreprise. Il est un cadre technique qui ne joue aucun rôle dirigeant.
La première guerre mondiale va placer brutalement ce Ministère dans une position centrale, avec l’instauration d’une véritable économie de guerre dont il devient le maître d’œuvre.
Aux « Quatre vieilles » – la contribution foncière, la contribution mobilière, la patente et l’impôt sur les portes et fenêtres – créées par les Assemblées révolutionnaires, la guerre va ajouter le premier impôt « moderne » : l’impôt sur le revenu qui est institué en 1914.
Les dépenses de l’Etat ne cessant d’augmenter, les prélèvements obligatoires vont se multiplier, avec l’augmentation du nombre de fonctionnaires et l’extension du pouvoir de l’Etat.
En 1925 est mis en place l’impôt sur les sociétés. L’instrument de contrôle des entreprises, la comptabilité en partie double, est rendue obligatoire. L’Etat commence à avoir un œil sur les entreprises.
A un système fiscal fondé sur la terre, et les richesses qui en découlent, est substitué un système qui appréhende les profits de toutes sortes, les salaires et la circulation des marchandises. Mais pendant ces années, l’impôt demeure « light ». En cas de besoin, on préfère avoir recours à l’emprunt plutôt qu’à l’impôt.
Le système devenant « déclaratif », l’administration est appelée à vérifier, contrôler et éventuellement « redresser » les déclarations qu’elle juge inexactes.
Les Français qui en 1789 voulaient limiter le pouvoir de l’Etat se retrouvent deux siècles plus tard avec l’un des Etats le plus bureaucratique de la planète.
Fin de la Première guerre mondiale, le ministère des finances sort des placards poussiéreux pour devenir un grand ministère.
Mais, c’est surtout au cours de la Seconde guerre mondiale que le Ministère des Finances va devenir un pilier central de l’Etat. Son pouvoir s’étend et devient inquisitorial.
L’Etat doit faire face à un surcroît de dépenses. Outre le financement des dépenses publiques il faut également prendre en charge les frais liés à l’occupation allemande. En effet, selon les accords passés entre l’Allemagne et Vichy, la France doit payer la somme faramineuse de 400 millions de francs par jour.
Durant toutes les années noires de l’occupation, les Français sont soumis à des contrôles tatillons et à des prélèvements très élevés. L’économie française passe sous contrôle allemand. Les Français ont le sentiment d’être dépossédés de tout ce qu’ils possèdent et produisent.
Le Ministère des Finances est en première ligne. C’est par lui que s’effectue la mise en coupe réglée de l’économie française ; que celle-ci passe sous la tutelle allemande.
Mais le plus sinistre méfait accompli par l’administration fiscale pendant cette période est le vol des biens Juifs, baptisé « aryanisation ».
Dans un ouvrage extrêmement bien documenté, « Les mauvais comptes de Vichy », Philippe Verheyde décrit, analyse, cet immense hold’up organisé par l’Etat français : « l’aryanisation des entreprises juives. Derrière ce néologisme doublement sinistre se trouve désigné la liquidation ou le transfert de toute entreprise juive à un nouveau propriétaire « aryen », au nom de la « déjudaïsation » souhaitée de l’économie. » 47 000 entreprises sont les victimes de cet acte de truanderie d’Etat, dont les Chaussures André, les Galeries Lafayette, les avions Marcel Bloch (Marcel Dassault), Lévitan, les Galeries Barbès…
Le Ministère des Finances s’empare de ce juteux dossier. « Un industriel israélite ne saurait disposer de ses biens », rappelle Maurice Couve de Murville, directeur des Finances extérieures… » (Ce dernier deviendra quelques années plus tard Ministre du général de Gaulle).
On ne peut entrer ici dans le détail du mécanisme de ce vol gigantesque.
Il convient de retenir de cette période, deux faits majeurs :
- L’hyper-contrôle et les prélèvements élevés auxquels les Français ont pris l’habitude d’être soumis pendant les longues, très longues années d’occupation ;
- La pratique du vol des biens Juifs a créé un fâcheux précédent. Elle a enseigné aux « élites françaises » l’art de dépouiller le peuple en toute légalité.
A partir de cette période, l’apprentissage du vol légal fait parti de l’ADN du Ministère des Finances.
Pendant les années d’après-guerre, les adeptes du vol d’Etat feront profil bas. Les Américains (Plan Marshall oblige) enseignent aux Français comment une économie libre, dégagée de la tutelle étatique, peut prospérer. Et effectivement, la société française se développe rapidement. C’est le début de ce que l’on a appelé, les Trente Glorieuses.
Après le retour du général de Gaulle, sous couvert de « rétablissement de l’autorité de l’Etat », le « gène silencieux » du vol légal va être progressivement réactivé. Les nostalgiques de Vichy reprennent du poil de la bête. Mais le « vieux » leur tient la bride sur le cou. L’Etat reste globalement paternaliste et bon enfant. Personne n’a peur du grand méchant loup fiscal. Les contrôles se passent bien, l’économie tourne, il n’y a pas de chômage.
Hélas ! Cette époque « paradisiaque » ne va pas tarder à prendre fin. Après la mort de Pompidou qui disait « laissez vivre les Français, cessez de les emmerder avec vos impôts,! ».
Les Français vont commettre une erreur qui va leur coûter très très cher : ils vont porter à la tête de l’Etat, un ex-ministre des finances littéralement obsédé par les prélèvements obligatoires, un monomaniaque de l’impôt : Valérie Giscard d’Estaing. (VGE)
Très vite, sous la houlette de ce technocrate intelligent, à l’imagination illimitée dès qu’il s’agit de fiscalité, la stratégie du vol légal qui avait été appliquée seulement aux Juifs pendant l’Occupation sera étendue à une partie importante de la population.
Le règne de la politique d’hyper-prélèvements obligatoires, commence à tourner à plein régime.
Le retour des technocrates et des experts
La technocratie propre au régime de Vichy refait surface dans la France des années 1974 et suivantes. Le règne des « experts » commence. Le résultat de cette politique catastrophique ne se fait pas attendre : à la fin du règne de VGE, la France compte un million de chômeurs. Mais ses successeurs, en bons élèves, feront aussi bien que le maître et parfois beaucoup mieux ! Le résultat final de ce processus morbide : les prélèvements obligatoires ont plus que doublés depuis 1970. Ils représentent 46% du PIB. 80% des Français entrent dans un processus de paupérisation. Neuf millions vivent sous le seuil de pauvreté. Les classes moyennes sont exsangues.
Ce qui s’est produit sous Vichy se répète quasiment à l’identique : la pression fiscale (désigne ici l’ensemble des prélèvements obligatoires) s’accroît à mesure que la France se soumet aux directives de l’Etranger, de Bruxelles et des normes internationales. Comme sous Vichy, plus de la moitié du potentiel industriel du pays est démantelée, est « délocalisée ».
Au cœur de ce processus maladif, l’esprit de soumission, le retour du refoulé. Ceux qui se sont formés pendant les années de guerre, c’est-à-dire l’essentiel des cadres fonctionnaires des machines bureaucratiques, travaillent à restaurer l’ordre qu’ils ont connu : remettre la France et l’Europe sous la tutelle de l’Etranger : Allemagne, Chine, Monde arabe… La France est à genoux. Première dans de nombreux domaines dans les années 60, elle ne cesse de dégringoler.
Les cadres issus de la collaboration ont été forgés dans l’esprit de soumission pendant leurs années de formation. Ils ont fait école. Pour la quasi-totalité des « élites » actuelles, servir l’Etat signifie asservir la nation, ruiner le peuple. Une nouvelle fois, l’adage se vérifie : une histoire qui n’est pas comprise est une histoire qui se répète…
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.
Bravo. Bercy devrait faire l’objet d’un audit. On se demande pourquoi, alors que les services publics disparaissent des petites villes, il y a toujours autant, ou plus, de fonctionnaires !
Mais les Français qui ont toujours voulu être dorlotés par un État providence vont finir, peut-être, par comprendre qu’ils se sont trompés de Dieu !!!!!
Il faudrait aussi qu’on nous explique preuve à l’appui comment il se fait qu’il y ait de plus en plus de fonctionnaires alors qu’on nous en avait promis de moins en moins via l’informatisation des administrations. Par informatisation, j’entends la “computerisation” et le “e-Government”, pas 1984 avec le data-mining bien évidemment.
L’effondrement de l’Etat se voit egalement dans celui de la Justice. Nous avons le souvenir tres recent de la levee de boucliers, en provenance de la magistrature, lorsque M.Macron a ose emettre le voeu qu’un proces permette de comprendre l’epouvantable affaire dans laquelle l’Etat a ete incapable, meme dans des conditions ne presentant aucun risque, d’assurer la securite d’une dame agee et sans defense. Aussitot, les cris d’indignation se sont fait entendre: non a l’encontre de cet echec absolu de l’Etat, mais en defense de “l’independance de la Justice”. Le domaine reserve d’une autre Nomenklatura, celle des magistrats, dont certains semblent ne pas voir qu’il reste des differences de detail entre la Justice et la defense de leurs prerogatives.
Monsieur Sidney Touati devrait apprendre l’histoire et non répéter les âneries des manuels scolaires de propagande communiste :
Aucun Roi de France n’a dit “l’État, c’est moi”. Jamais.
Et j’aimerais qu’il me donne les références historiques de sa conception des “privilèges de l’absolutisme royal”. Chose qui n’a, en fait, jamais existé.
La Révolution française qui dénonçait ces prérogatives royales n’a jamais existé non plus. C’est prouvé. Même le GIEC le dit.
Il emploie le mot “absolutisme” alors que c’est un terme anachronique et diffamatoire de surcroît.
Je l’ai appris par Michel Antoine qui est un historien, lui.
Vous ergotez sur des mots en invoquant la diffamation (envers qui?) alors que le message est essentiel et compris. Un tout grand merci à Monsieur Touati d’aborder ce sujet ardu et pénible qu’est la catastrophe de la fiscalité en France, sujet très attendu sur dreuz.
Oui. Quand Touati parle de ce qu’il connait vraiment, c’est à dire ce dont il a été témoin de par sa profession, il est parfaitement crédible et pertinent.
En revanche, ses références historiques décrédibilisent son propos.
Je prends la définition du dictionnaire anglais: “absolute monarchy, in which a monarch rules free of laws or legally organized opposition”.
Oui, Cher, mais en France, ce n’était pas ça.
La constitution de la Monarchie Absolue est très bien définie dans les “Louis XV” de Del Perugia ou celui de Michel Antoine. Voire aussi le “Louis XIV de Bluche.
D’accord avec vous Yorel, ce passage m’a gênée – sans pour autant entacher la qualité au demeurant excellente de cet article. Le pouvoir royal est largement limité par nombre de structures – assemblées représentatives, parlements, cours de justice, pouvoirs des villes et des provinces, communautés de métiers…Le fait que ces différents corps soient de plus en plus en opposition les uns avec les autres (aller vers un renforcement de l’absolutisme royal (Maupéou, je crois, en était le chef de file) ou, au contraire, vers une réforme en profondeur de la fiscalité) a précipité la France dans la radicalité révolutionnaire.
Non, c’est faux.
Je le répète, absolutisme est un terme anachronique qui n’a pas à s’appliquer à l’Ancien Régime.
Le problème chronique de l’Ancien Régime a toujours été les rapports entre la Couronne et les Parlements. (qui étaient les cours d’appel d’aujourd’hui). Les parlements voulaient empiéter sur le pouvoir législatif qui ne leur appartenait pas.
En particulier les Parlements de Paris et de Bretagne étaient des adversaires farouches des Louis XIV à XVI. Ils menaient une opposition destructrice préjudiciable au pays, juste pour obtenir du pouvoir. C’est pourquoi Louis XIV a “mis à bas” les Parlements en leur retirant leur droit de remontrance. D’ailleurs, c’est comme cela que fonctionnent les Cours d’Appel d’aujourd’hui. Elles appliquent les lois votées par le pouvoir sans droit de remontrance. Le Régent a rétabli les Parlements et le règne de Louis XV n’a été qu’une lutte constante contre les Parlements jusqu’à ce que le chancelier Maupéou les remette à bas. Ce n’est pas de “l’absolutisme” mais le fonctionnement normal de la justice qui doit appliquer les lois de la même façon pour tous et dans tout le pays. Comme ça se passe maintenant.
Il faut savoir aussi que la fiscalité d’avant la Révolution était beaucoup moins écrasante que celle que nous connaissons aujourd’hui.
“Ce n’est pas de « l’absolutisme » mais le fonctionnement normal de la justice qui doit appliquer les lois de la même façon pour tous et dans tout le pays. Comme ça se passe maintenant.”
Le jacobinisme dans toute sa splendeur. CQFD.
OK OK, ce n’était pas un jacobinisme absolu : un jacobinisme relatif, certainement.
Rien à voir avec le jacobinisme !
C’était la séparation des pouvoirs.
Les Parlements devaient exercer leur pouvoir judiciaire, et le Roi son pouvoir législatif.
Et le Roi ne s’occupait pas de la petite culotte de ses peuples, comme le fait notre gouvernement aujourd’hui !
Vous jouez sur les mots, ou vous ne comprenez pas ce que je dis, qui est pourtant simple : vous trouvez normale la centralisation – que j’appelle jacobinisme, pour faire court, même si je sais que ce terme date de la Révolution – quand vous dites : “Les parlements voulaient empiéter sur le pouvoir législatif qui ne leur appartenait pas.”,
et moi, je trouve le centralisme de ce genre peu sympathique. Je suis pour davantage de pouvoirs pour les régions (y compris en matière législative, comme cela se fait dans bien d’autres pays), pour le dire autrement, ce qui n’est pas votre cas, apparemment.
Cela dit, si cela peut vous rassurer puisque vous semblez susceptible sur cette question, je ne suis pas un admirateur inconditionnel de la révolution, loin de là. Je préfère une approche plus apaisée, celle de F.-R. de Chateaubriand, par exemple.
Yorel, la notion d’absolutisme renvoie au cumul des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire dans les mains du roi. Ce qui n’empêchait pas l’existence de contre-pouvoirs, les parlements bien sûr et les autres que j’ai cités. Il y avait aussi les lois fondamentales du royaume et les conseils autour du roi. Il n’y a rien de péjoratif dans le terme l’absolutisme dès lors qu’on oublie pas que cela ne signifiait pas absence de contre-pouvoirs. Souvent, la confusion vient de là et pour certains il y a même confusion avec la tyrannie
Un article parfait, précis, et remarquablement argumenté .
L’image du Léviathan est tellement juste et appropriée .
On pourrait y adjoindre sans dénaturer l’article,l’image d’une pieuvre sous sa forme tentaculaire .
Par ailleurs , je cite : ” Ce qui s’ est produit sous vichy, se répète quasiment à l’identique”, c’est si vrai et terrible, mais j’oserais dire, que ça n’inquiète malheureusement pas beaucoup de monde, ou si peu, car le conditionnement, justifié abusivement par le contexte institutionnel et par le contexte général politique ( si on peut encore parler de politique ? ) , fonctionne à merveille, surtout pour ceux qui en tiennent les commandes et en retirent un bénéfice .
La notion de respect du peuple ne vaut plus .
Le peuple est devenu une source d’enrichissement .
On pourrait débattre de l’action des Gilets Jaunes ,dire bien des choses , mais force est de constater que lorsqu’ils ont battu le pavé de Paris, frappant désespérément le bithume des illustres champs élysées ( construits sur de nauséabonds marécages, mais se voulant être le reflet des richesses parisiennes …) , eh bien donc,lorsque les Gilets Jaunes sont ” montés ” dans la capitale, les parisiens se demandaient presque quelle était cette nouvelle ” race” et d’où elle venait …
Les seuls qui connaissaient leur existence tout en la méprisant, étaient les gens du gouvernement .
Ce ” bas peuple” qui ne compte pas pour les différents pouvoirs successifs, est pourtant celui dont on retire un maximum d’argent , celui que l’on continue d’appauvrir, et c’est celui qui a le plus de mal a résister aux ponctions étatiques .
“Giscard d’Estaing et la légalisation du vol “…,et puis .,..tous les autres dans son sillage
Le peuple , c’est de la manne !
Encore plus vexant, Giscard s’éternise et continue de nous coûter.
Vieux grigou, s’il avait un chouilla de décence, il aurait renoncé depuis longtemps à encaisser sur le dos des Français.
“les prélèvements obligatoires ont plus que doublés depuis 1970.” Selon les données de L’OCDE, les prélèvements obligatoires en 1970 étaient de 33% et en 2018, étaient de 46%. Ils ont augmenté de 39% et non de 100%. Toutefois, c’est déjà beaucoup trop.
Valeur absolue valeur relative.
On essaie de nous faire croire que l’état doit répondre à la demande de la population pour de plus en plus de prestations notamment dans le domaine “social”. Pourtznt, j’ai beau cherché, je ne me souviens pas avoir demandé quoi que ce soit à l’état et ne veut rien de l’état, surtout pas de l’état: ni sécul, ni pension, ni enseignement, ni média. Il paraît pourtant que je suis contraint par la loi d’accepter la confiscation organisée de mon patrimoine et de mes revenus pourtant gagnés contractuellement au jour le jour. Avec l’état, je n’ai signé aucun contrat. “Cotiser” (terme débile dans un contexte coercitif) pour la sécul et les retraites de Ponzi est donc obligatoire. C’est comme si je vous obligeais à m’acheter 50kg de mes patates chaque jour, que vous les mangiez ou non. Et puis, on vous parle de liberté. Le comble est qu’en France, “liberté” et “égalité” sont dans le même slogan alors que ce sont des notions contradictoires au niveau des revenus. J’ai voulu renoncer à tous mes droits politiques et sociaux en échange de la liberté fiscale et économique sans laquelle il n’y a pas de vraie liberté. En contrepartie, je ne recevrais pas de pension étatiste, ni de sécul (il existe des produits privés bien plus avantageux). Cela m’a été refusé car c’est la loi. Intéressant: on ne me parlait plus de solidarité face à l’égoïsme, et encore moins de consentement à l’impôt, mais juste de la lwah! En réalité, une loi arbitraire car elle va à l’encontre des droits de l’homme, qui veulent que l’on puisse disposer de ses biens et de ses revenus comme on l’entend. Comment se fait-il qu’aucun politique ne parle de remettre à plat la fiscalité en évoquant la Courbe de Laffer? Vouloir des gens égaux en revenus amènera l’URSS, pays totalitaire qui n’existe plus justement à cause de cet égalitarisme qui a dégouté les gens du travail et du courage et les a détournés des valeurs, ce dont les Russes sont encore en train de payer aujourd’hui, 30 ans après la fin du communisme. L’égalité des revenus est une machine infernale qui tourne à vide. C’est le néant dans la stérilité d’un système absurde (rien ne se crée et tout se perd)
Parfaitement d’accord avec votre analyse.
La République française est une Union Soviétique qui a réussi.
“réussi”, c’est une façon de parler.
“Or, Dieu est mon Roi dès les temps anciens, faisant des délivrances au milieu de la terre. Tu as fendu la mer par ta force, tu as brisé les têtes des monstres marins sur les eaux, tu as brisé les têtes du LEVIATHAN, tu l’as donné pour nourriture au peuple du désert. PS 74/12-14
Léviathan : puissance du mal, monstre aquatique à une ou plusieurs têtes.
Comme très bien expliqué dans votre articleM. TOUTATY, ce n’est pas pour rien que Bercy est construit sur les bord de la Seine car sa signification est explicite :
Le Fisc étouffe La France des PME/PMI ainsi que les petits contribuables !
Excusez-moi, je corrige l’orthographe de votre nom M. TOUATI dont l’article nous montre combien ce système fiscal est révoltant…
Niou, oui ce système est révoltant.
J’ai le sentiment que nous arrivons au bout du bout.
Il va falloir que tout s’écroule pour que le monde puisse se reconstruire.
Excellent article sur le fond, il manque cependant la période du président cacochyme qui a laissé prendre les rênes du pouvoir par Bercy.
Monsieur Touati a une connaissance scolaire (jacobine) de la royauté et de son soi-disant absolutisme, dommage !
Homo Orcus et Yorel: préférez-vous le terme “arbitraire” à “absolutisme”? Car c’est de cela dont il s’agit dans le texte, càd. n’avoir de compte à rendre à personne, quelle que soient les décisions prises. Qu’est-ce qui n’est pas clair?
@ Patrick Boulechitey
Prenez une carte de France depuis Charles VII jusqu’à Louis XV et vous verrez que le royaume de France, centré sur le triangle Senlis /Orléans/Paris, n’a cessé de s’agrandir pour que nous autres, héritiers bien ingrats du sang versé par nos ancêtres, puissions jouir de nos terroirs et de nos espaces. Croyez-vous que le roi n’avait pas de comptes à rendre ? Il était comptable de la pérennité de la nation française, bataillant jour après jour, de père en fils, pour que les libertés (au sens féodal, garanties par des privilèges accordés) soient maintenues et que ses sujets ne soient plus à portée des canons Habsbourg. Et nos présidents actuels, depuis 40 ans, détricotent cet héritage, faisant de nos frontières chèrement acquises, des passoires perméables aux nouvelles invasions barbares. Qui a des comptes à rendre au peuple ??? Qui ???
A vous lire, on croit rêver. Le royaume de France était donc une grande démoceratie avant l’heure, même l’Angleterre, terre du parlementarisme, était en retard sur la France. Ca doit être ça. Et c’est pour ça qu’il n’y a pas eu de Révolution Française car celle-ci a eu lieu en Grande Bretagne. En plus, votre post sonne bizarre: “n’a cessé de s’agrandir pour que nous autres, héritiers bien ingrats du sang versé par nos ancêtres, puissions jouir de nos terroirs et de nos espaces”. A vous lire, vos espacces (vitaux – aaah déjà le lebensraum) et vos terroirs étaient en fait ceux des autres. Et moi qui croyait que c’était Léopold II le problème. Ca ne va pas, Fleur de Lyseron. Vous raisonnez en français. On n’en sort pas. Le Roi rendait donc des comptes au peuple de France. Ah bon? This is news to me. En fait, il y avait juste une chaîne hiérarchique de transmission et d’exécution des ordres où chaque maillon remplissait un rôle sans jamais oser remettre en question le pouvoir royal. Point à la ligne. Si ce n’est pas de l’absolutisme, c’est quoi.
@ Boulechitey
Avec tout le respect que je vous dois, comme la plupart des dernières trois générations de francophones vous n’avez aucune idée de ce qu’était l’Ancien Régime en France. Ce qui est ironique, c’est qu’avant 1792, vos aspirations d’indépendance (décrites dans votre commentaire précédent “on essaie de nous faire croire… etc…”), partagées depuis toujours par les Français, étaient réalisables, alors qu’elles ne sont devenues tabou.
Atikva: pourquoi uniquement les 3 dernières générations de francophones? Vous n’êtes pas né sous l’Ancien Régime non plus. Je ne suis pas d’accord avec vous. En effet, lorsque vous dites que “mes aspirations d’indépendance étaient réalisables sous l’Ancien Régime”, je ne crois pas, non. En effet, avec moi, le roi de France en aurait pris pour son grade et serait devenu un roi constitutionnel. C’était prévu à la Révolution mais le roi n’était pas d’accord, d’où la fuite à Varennes. Quant aux Francais qui partagent mes aspirations depuis toujours, ils sont où, ces Français, Atikva?
Vous me faites penser aux Russes ex-soviétiques qui idéalisent à présent la période tsariste. Ils ont même fait de Nicolas II un saint alors que c’était un imbécile.
Décidément, vous croyez en toute confiance que les cours d’histoire du collège racontent la vérité !
Louis XVI était prisonnier aux Tuileries. Il ne pouvait ni bouger ni exercer le moindre pouvoir. Lisez Edmund Burke et vous comprendrez.
@ Patrick Boulechitey
Vous n’êtes pas d’accord.. vous ne croyez pas – mais en fait, vous ne savez pas. Vous avez simplement accepté ce qu’on vous a enseigné dans ce domaine sans jamais le remettre en question et chercher plus loin. Et vous n’avez jamais non plus remis la démocratie en question à la lumière du passé.
Très bien, c’est votre choix, comme c’est le choix aujourd’hui des ‘libéraux’ et ‘progressistes’ qui refusent de questionner ce que leurs éducateurs, médias et politiciens leur rabâchent depuis plusieurs décennies. Mais dans ces conditions, ne vous étonnez pas de voir que les aspirations à la liberté individuelle des Français d’avant 1789 ont pratiquement disparu, remplacées par la soumission générale à l’Etat-nounou – du moment qu’il s’intitule ‘démocratie’.
Bien vu!
Je le répète, “absolutisme” est un vilain mot, anachronique. (Il ne peut qualifier la Monarchie de l’Ancien Régime)
Il n’y avait ni arbitraire ni totalitarisme.
“Absolue” signifiait que le pouvoir royal devait être indépendant des grands (on dit aujourd’hui des lobbies) du royaume.
Aujourd’hui, nous souhaitons un pouvoir indépendant des divers intérêts de certains et des lobbies. Nous souhaitons donc un pouvoir absolu au sens qu’avait ce mot au XVIIIème siècle.
Yorel, quand vous écrivez que le pouvoir se voulait indépendant des grands, c’est vrai. Et c’est le sens du mot absolu. Et que ce n’est synonyme ni d’arbitraire ni de tyrannie comme les manuels d’histoire aiment à l’ecrire. Mais comment croyez-vous donc que le roi a pu s’imposer ” le premier parmi ses pairs” si ce n’est en concentrant sur sa personne les pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs ? Ce qu’il est important de comprendre c’est que, sans absolutisme, la France n’aurait pas connu la grandeur et l’hégémonie qui furent la sienne. Elle serait sans doute rester un petit royaume à la merci des féodaux et de ses puissants voisins Habsbourg et anglais, réduite à un territoire ridicule.
Il n’est pas étonnant que l’arbitraire, via cet État dans l’État qu’est Bercy, ne cesse d’augmenter dans un pays où par ailleurs beaucoup de signes montrent que la démocratie est malade :
> plus de référendum depuis 15 ans (pourtant prévu par la Constitution)
> la quasi-totalité des médias sont subventionnés, donc aux ordres du pouvoir ; or pas de vote libre – en connaissance de cause – si pas d’information libre
> un Président, un gouvernement et une Assemblée Nationale très mal élus (taux de participation aux législatives historiquement bas : moins de 50% en 2017) : une dose de proportionnelle, et/ou un scrutin à un seul tour, comme cela se fait dans les autres démocraties, sont nécessaires
> une justice de moins en moins indépendante et représentant de moins en moins les intérêts du peuple au nom duquel elle est pourtant censée être rendue
@ Jacques Ady
Maurras, exécrable sur bien des aspects, était aussi capable d’une analyse juste avec son concept de distorsion “pays légal”/”pays réel”.
Macron, Philippe, Lemaire, Darmamoussah, madjoubi, Buzyn à la guillotine et les immigrés dehors jusqu’à la quatrième génération, et vous verrez la France retrouvera son côté douce France petit paradis terrestre
Béret vert
J’en rêve…
Hélas, ce petit paradis terrestre est perdu à tout jamais.
Notre société est brutale, vulgaire, paresseuse, dévoyée.
Il y a beaucoup de rêve dans l’homme d’action et beaucoup d’ACTION dans l’homme de rêve
C’était un des sujet de philo du bac C en 1969
Bonsoir Monsieur TOUATI,
Permettez moi de souligner la logique de votre démonstration. Je vous cite :
“Pour le malheur des Français, l’Etat en lequel il espère et croit tant, en réalité n’existe plus vraiment. Il a été amputé de la plupart de ses prérogatives : pour l’essentiel il n’est plus la source de la Loi et ne maitrise plus ni sa législation,,ni ses frontières, ni la monnaie, ni les agissements de la plus redoutable des administrations, le Ministère des Finances .”
Puis , très justement , vous fournissez l’explication de ce qui précède :
” Cinquante années de construction européenne ont eu raison de ses fondements les plus solides”.
Absolument d’accord avec vous, à 100%…A QUAND LE FREXIT ???
1942: la France de Vichy était écrasée par les frais d’occupation nazis
2020: le Vichystan est écrasé par les frais d’occupation eurabiens, matérialisés par la vache à lait de la CAF, le surcoût de la délinquance, les mineurs (d’or) isolés, etc…
Personne ne peut nier les superpouvoirs du Fisc, mais c’est avec la complicité du gouvernement : le fisc aide ceux qui sont du système 666 et punit les autres !
Sophius