Cher Lecteur,
Merci pour ces remarques et éclaircissements qui me permettent d’approfondir mes réflexions, de corriger mes erreurs, d’améliorer mon travail.
Juste une petite précision pour Henri Le Roy.
C’est votre droit le plus strict que d’être attaché à la monarchie française et particulièrement en la forme qu’elle a prise depuis Louis XIV, d’en défendre les principes.
Mais, il ne faut ni insulter ceux qui ne partagent pas votre opinion, ni nier certaines réalités difficilement contestables, sur lesquelles elle repose.
La monarchie absolue (c’est le nom qu’on lui donne habituellement), surtout depuis Louis XIV, repose sur la confusion des pouvoirs. En la personne du Roi, se concentrent le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.
Pour ce qui concerne la justice,
« le Roi est « source » et « fontaine de justice ».
Louis XIV déclare : « C’est une erreur grossière de s’imaginer que je n’ai pas le droit de juger qui bon me semble où il me plaît ». Il fait arrêter Fouchet; beaucoup plus grave: il abroge l’Edit de Nantes, l’une des plus grande catastrophe de l’histoire de France. Il autorise la dispersion et l’enlèvement des religieuses et la destruction de Port-Royal. Les morts eux-mêmes furent arrachés du cimetière profané et jetés ailleurs. Il laisse se perpétrer de nombreux crimes et conduit la France dans une nouvelle guerre de religion etc. On a qualifié Louis XIV de dictateur de droit divin. Il s’occupait de tout et avait la prétention de régenter y compris les consciences. Cela n’enlève rien au fait que Louis XIV fut un très grand monarque et qu’il contribua à faire de la France, une grande puissance.
Quant à la phrase « l’Etat c’est moi », elle est attribuée à Louis XIV. Même si l’on ne possède pas de preuve que le Grand Louis l’ait réellement prononcée, elle exprime le fait qu’en dernière instance, le dernier mot appartient au Roi et ce dans tous les domaines, y compris culturel.
Au final, nul ne peut nier que le Roi exerce personnellement la Justice quand il le décide. Il peut envoyer qui bon lui semble en prison. L’usage des Lettres de cachet l’atteste : entre 1741 et 1775 on compte 18000 lettres contre des laïcs et 6000 contre des clercs. Même si celles-ci sont imputables aux demandes des tiers, elles sont prises au nom du Roi.
Au demeurant, lorsque l’on dénonce le caractère arbitraire de ces lettres, on ne dit pas que toutes étaient injustifiées. La preuve : lorsqu’elles ont été abolies en 1790, on a hésité à libérer tous ceux qui avaient été emprisonnés à la suite d’une de ces Lettres de cachet.
Mais elles symbolisaient le caractère arbitraire du pouvoir royal. Il est difficile de nier ce fait. Je ne pense pas que la procédure des « lettres de cachet » respecte le principe du contradictoire, auquel nous sommes très attachés et qui est à la base de la justice des démocraties libérales. Cela ne veut pas dire pour autant que ces démocraties sont parfaites et que leur justice n’est pas critiquable.
Le Roi exerçait directement la Justice par le biais du Conseil du Roi. Louis XV déclare : « C’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ». Il ajoute : « mon conseil n’est ny un corps, ny un tribunal séparé de moi ; c’est moi-même qui agis par lui. »
Ceci étant dit, pour le « sujet lambda », la Justice civile et pénale obéit à des règles complexes. Mais en dernière instance, on ne peut nier l’évidence : Le Roi est maître de la règle et de la décision de justice : « L’ombre de la justice du roi proprement dite, la justice « retenue » planait constamment, tantôt protectrice, tantôt inquisitrice, tantôt préventive, tantôt curative, sur cet incroyable treillis judiciaire. » (Histoire de la Justice en France, J. P. Royer)
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.
Merci Monsieur pour votre texte. Je suis moi-même monarchiste et d’accord avec vos propos.
“il abroge l’Edit de Nantes, l’une des plus grande catastrophe de l’histoire de France”.
LA plus grande catastrophe, c’est la nomination, par le socialiste Daladier, des syphilitiques Gamelin, à tête de l’armée française – généralissime, il se gardait peureusement de vouloir intervenir dans la conduite des opérations …” et Darlan, “l’amiral courbette”, à la tête de la Royale, les deux responsables militaires de la plus grande défaite militaire de mon pays.
Vous faites bien, Sydney Touati de répondre ici aux nombreux lecteurs monarchistes et catholiques farouches qui se sont laissés emporter par l’émotionel dans leurs commentaires.
J’ai beaucoup apprécié votre essai. Et je pense aussi que la Révocation de l’Edit de Nantes ( par un Louis XIV mourant et, dit-on, à l’instigation de la “presque reine”Madame de Maintenon, une catholique fervente) a été un des plus grands désastres de l’Histoire de France.
Pour deux raisons principales: elle a privé notre pays de la présence de près de 200.00 protestants qui sont allés apporter leurs talents aux autres pays européens ou ils émigrèrent. La plupart de ces protestants étaient bien éduqués, entreprenants et industrieux Ce fut une perte sévère pour notre pays.
Enfin, elle a fermé la porte, pour longtemps, à l’idée d’un état “neutre” plaçant la patrie au dessus des religions (ce qu’avaient réussi a faire Henri IV et Louis XII), alors que d’autres pays d’Europe tentaient l’expérience. Cette décision funeste a aussi, à mon avis, fait régresser la société française.
Cher Jacques Barrio,
Ce que dit Touati sur la fiscalité française est on ne peut plus juste et pertinent. J’y abonde très volontiers.
Mais ce qui me cause toujours de mauvaises émotions, c’est l’utilisation que beaucoup font de références venant d’une histoire falsifiée.
L’Ancien Régime est quelque chose de très compliqué. Nous ne pouvons pas le juger avec nos critères d’aujourd’hui. Nos ancêtres avaient d’autres paradigmes et d’autres façons de concevoir les choses. Et nous les connaissons très mal.
De plus, il a bien fallu que la République installe sa légitimité. Ainsi, l’enseignement de l’histoire au collège et au lycée, et toute la cinématographie, nous livrent une vision très orientée des choses et le plus souvent très fausse.
Heureusement, des historiens (pas tous!) nous rapportent les faits tels qu’ils étaient. Cela pour savoir, non pour juger car ça nous est impossible.
Et quand je lis des simplifications mensongères convenues, je bondis. L’ignorance, ce n’est pas bon.
Ainsi, par exemple, Louis XIV n’a jamais dit “L’État, c’est moi!”.
Le Roi était un arbitre. C’était son rôle, il était là pour ça. Donc il prenait des décisions arbitraires, des décisions d’arbitre. C’était son devoir.
Marie-Antoinette n’a jamais dit ni pensé: “S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche!”. Et pourtant, j’ai eu ça en cours d’histoire de 1ère…
Nous sommes tous imprégnés de ces mensonges. Alors il faut chercher, apprendre et essayer de comprendre. Juger est inutile car impossible.
Et pour mémoire, quand un Roi de France se déplaçait, la population l’acclamait toujours: “Vive le Roi!”.
Aujourd’hui, quand le président de la République défile le jour de la fête nationale sur les Champs-Élysées, la population le siffle. Quelle tristesse!
Et notre République issue des Lumières qui éblouissent toujours l’univers entier, n’hésite pas à utiliser les armes chimiques et tirer des LBD sur la tête de cette population qui manifeste son désespoir (les Gilets Jaunes qui sont loin d’être tous des violents).
@ Yorel Henri le Roy
Vous dites : “Aujourd’hui, quand le président de la République défile le jour de la fête nationale sur les Champs-Élysées, la population le siffle. Quelle tristesse !”
Je pose une question simple… Cette République, appartient-elle au peuple de France, ou bien à un président éphemère ?
Je suis royaliste (je le suis devenu à 24 ans alors que je ne baignais pas dans ce milieu), et je souhaite apporter une remarque :
Si le peuple criait “Vive le Roi !”, était-il vraiment libre de s’en abstenir (contrainte, ou sentiment de contrainte ?) ? Je ne nie pas qu’il ait pu être sincère, le Roi étant vu comme une figure paternelle.
Ce que je sais, c’est que nous, nous sommes libres de ne pas acclamer macron. Même si les médias peuvent exagérer la présentation d’une “foule” de fans, montrer un Hollande qui salue une foule inexistante depuis un pont près de Marseille (démonté par le Figaro), réduire les bruits de sifflements sur les Champs-Elysées… Et qu’aujourd’hui, ceux qui crient peuvent se faire interpeller…
Mes ancêtres, nobles protestants, descendants de la dynastie des Valois d’Angoulême, ont été persécutés par Louis XIV, ont dû fuir quand ils refusaient d’abjurer, perdant tout… Oui, l’article a raison : on peut faire la part des choses, reconnaître qu’il a renforcé la puissance de la France, et qu’il a pu être un dictateur.
Pour le reste, je n’avais pas suivi la discussion à laquelle fait allusion Sidney Touati, mais je ressens effectivement de l’agacement, voire de la gêne face aux arguments de certains royalistes… Parfois, j’ai l’impression qu’ils discréditent involontairement leur cause.
Enfin, bien que royaliste, j’accepte de vivre en République et en comprend aussi les vertus, à côté des désavantages. Aucun système n’est parfait.
@ Jacques Barrio
Les conséquences de la révocation de l’édit de Nantes seront tragiques, humainement (massacres) et économiquement/culturellement (perte de talents), comme vous le rappelez.
Toutefois, comme l’a indiqué Yorel dans un de ces commentaires, la révocation de l’édit de Nantes est l’aboutssement d’un processus d’etouffement du protestantisme commencé des années plus tôt, notamment avec le démantèlement des places fortes sous Richelieu.
Par ailleurs, soyons honnêtes pour reconnaître que le problème était complexe : Louis XIV est “obsédé” par le refus implacable de tout corps constitué ou pouvoir parallèle pouvant affaiblir la France depuis qu’il a connu, enfant, la Fronde et un départ précipité de son château, je crois me souvenir qu’il s’agissait de Saint-Germain en Laye. Et le protestantisme est perçu comme tel.
N’oublions pas également l’etat de guerre permanent d’une France encerclée qui lutte pour sa survie depuis l’an 1000, menacée d’invasion par des puissances redoutables, catholiques et, après la Réforme, protestantes. En France, les protestants ne cachent pas leurs sympathies pour l’Angleterre ou les Provinces-Unies : l’Etat catholique est constamment suspicieux. Il y a eu certes ces moments d’habileté et de modernité que vous rappelez dans votre commentaire, à savoir que l’intérêt de l’Etat a pu être supérieur à l’appartenance religieuse et nous avons su nous unir à des pays protestants pour rabaisser le Habsbourg. Mais la realpolitik exige aussi de savoir déshabiller ce qu’elle autorisait la veille, au nom de l’intérêt de l’Etat.
Nous savons par ailleurs que catholiques et protestants n’étaient pas plus tolérants les uns que les autres en Europe : lorsque les uns dominaient, les autres étaient persécutés. Chacun voulait l’hégémonie et la conversion ou l’anéantissement de l’autre. Une lutte de domination spirituelle de l’Europe était engagée depuis plusieurs siècles et les crimes se comptaient dans les deux camps.
Lorsque nous voyons aujourd’hui des enclaves islamiques à la solde de l’étranger, méditons sur Richelieu et son refus d’Etats dans l’Etat. Rien n’est simple, surtout lorsqu’il s’agit du gouvernement des hommes.
Cette lutte pour l’unité de la France n’aurait pas eu lieu d’être si le pouvoir, allié à l’Église romaine, avait accepté la liberté de conscience dès le départ.
N’inversons pas les causes et les conséquences : c’est bien parce que les protestants ont été rejetés, pour cause d’hégémonie du catholicisme dans ce pays appelé “fille aînée de l’Église”, que les protestants en question, pour survivre, se sont alliés avec des protestants étrangers, par exemple. Les protestants de la Rochelle, assiégés par Richelieu, n’avaient d’autre choix, pour s’approvisionner, que de le faire auprès des Anglais.
Beaucoup de protestants (nommés huguenots en France) se sont réfugiés aux États-Unis (ou à ce qui allait devenir les États-Unis) : là-bas, point de guerre de religion, la liberté de conscience étant garantie.
Je ne suis pas en train de dire que les protestants n’ont rien à se reprocher, mais globalement, ils ont, dans des pays comme la France, toujours été sur la défensive, à cause du refus d’accepter la différence de la part d’autorités très liées à l’Église catholique.
De ce point de vue, le sort des protestants français a été proche de celui des Juifs, jusqu’à la révolution.
Je ne suis pas sûr, par ailleurs, que l’on puisse comparer les protestants et les musulmans – euphémisme. De grandes Nations, démocratiques et prospères, se sont bâties sur des populations majoritairement protestantes (Europe du Nord, USA, Canada, Royaume-Uni, etc.) ; je ne vois pas d’équivalent musulman.
La persécution des protestants par ce qu’il est convenu de nommer l’Ancien Régime est objectivement une tache sur l’Histoire de France, comme l’est celle des Juifs.
Je ne suis pas jacobin, j’abhorre le jacobinisme – au sens de centralisme – , qui est pour moi l’antithèse de la démocratie. Toute dictature est centralisatrice ; toute vraie démocratie sait écouter la base, respecter les différences (dès lors que ces différences respectent le droit, évidemment – je parle du droit naturel). Il y a à mes yeux un lien étroit entre le centralisme, la volonté d’uniformisation, et la persécution des protestants et des Juifs en France.
@ Jacques Ady
Il est évident qu’au point de départ de ces guerres interminables entre protestants et catholiques, résident l’intolérance du dogme chrétien et de l’Eglise et le refus de cette dernière d’accepter toute remise en cause puis toute liberté de conscience.
Ce que je dis c’est que la persécution réelle, tragique, regrettable des protestants en France avait son pendant dans les terres protestantes, à l’egard des catholiques. Aucune des deux communautés, là où chacune s’est trouvée majoritaire, n’a accepté de partager, de tolérer, de coexister. Les catholiques aussi ont eu un sort tragique dans certaines contrées d’Europe.
Les nations catholiques et protestantes, en Europe et aux États-unis, ont produit le meilleur de l’homme, la civilisation la plus achevée, la plus humaine, avec ses défauts, ses régressions et ses erreurs mais avec cette capacité infinie d’humilité et d’auto critique. Elle est aujourd’hui menacée et le spectacle, rétrospectif, de nos divisions d’antan, semble un gâchis inouï. Mais je crois aussi, comme Yorel, qu’il ne faut pas analyser le passé avec le biais de l’époque actuelle.
Pardonnez-moi si ma comparaison avec l’islam vous a semblé maladroite. Mon intention était de mettre en évidence l’obligation d’unité, de cohésion et d’homogénéité qui animait les rois d’antan, même si cela confinait aussi à l’obsession aux conséquences criminelles (dragonnades par exemple). Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : une nonchalance irresponsable laisse la société culturellement homogène de nos aïeux se désintégrer en faveur d’un multiculturalisme multiconflictuel face à un danger, l’islam, que je juge bien évidemment aussi menaçant qu’un nazisme ou un communisme et sans rapport avec le protestantisme. Et c’est l’attitude des hommes et des dirigeants, d’une époque a l’autre, que je juge, pas l’objet d’analyse (islam d’aujourd’hui/ protestantisme d’hier). Ironie sans doute cruelle : l’intransigeance d’hier de l’État monarchique contre les protestants etait sans doute aussi inutile que l’inaction républicaine d’aujourd’hui face aux enclaves musulmanes est criminelle.
Juger ce qui s’est passé il y a quatre siècle me paraît hasardeux, ou du moins très difficile. D’autant que nous sommes des hommes du XXIème siècle, avec nos critères et non ceux de l’époque.
En revanche, votre analyse sur la situation actuelle est extrêmement pertinente.
Il faut également rappeler qu’en plus des protestants, les Juifs ont dû attendre la Révolution française et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pour acquérir les mêmes droits que les autres (catholiques).
On peut noter que la Constitution américaine, de son côté, garantit dès le départ la liberté de conscience à tous les citoyens, y compris aux Juifs (Premier Amendement) ; même si dans certains États des discriminations ont pu s’appliquer à eux pendant un certain temps.
@ Jacques Ady
Louis XVI voulait faire des Juifs et des protestants des Français à part entière. Cela aurait fini par se faire sans la Révolution. La France a choisi la voie de la brutalité mais bien souvent, le long chemin d’éveil des consciences atteint les mêmes résultats sans la violence.
C’est possible, nous n’en savons rien et ne le saurons pas, puisque la révolution est passée par là entre temps.
Comme il est possible que cela se soit fait pour un temps seulement, comme l’édit de Nantes n’avait duré que quelques décennies (il ne mit d’ailleurs pas longtemps avant d’être violé). Les Juifs ont été tour à tour acceptés, chassés, persécutés, acceptés à nouveau, etc. pendant des siècles, avant la Révolution (et même après, cf le régime de Collaboration).
Les références données par Yorel plus bas sont intéressantes, notamment Blurke : pour avoir lu sa bio sur Wikipédia, j’ai été frappé de voir à quel point je partageais ce qui est dit de lui : le parallèle entre Révolution française et Révolution russe, la violence inhérente à la Révolution, les différences avec les Révolutions anglaise et américaine, etc.
Cela dit, je ne suis pas royaliste. Je ne vois pas en quoi nous aurions besoin d’une royauté. Des grandes démocraties fonctionnent sans royauté – et à l’inverse, certaines monarchies sont particulièrement corrompues (l’anglaise, par exemple) et coûteuses, et pourraient si avantageusement être remplacées par une présidence, même dotée de peu de pouvoirs (l’essentiel des pouvoirs étant détenue par le chef du gouvernement et le Parlement).
Quand on regarde au fond, la question principale n’est pas celle du régime politique (même si cette question est importante, évidemment), mais celle de la mentalité des habitants du pays, car à la fin, ce sont bien eux qui d’une façon ou d’une autre, choisissent leurs représentants, sur le long terme en tout cas, que ceux-ci soient des monarques, des présidents ou des députés élus tous les 5 ans ; et s’ils n’en sont pas contents et que le fossé est trop grand, qui font les Révolutions qui les renversent.
Du coup, l’important est bien la politique menée par les gouvernants : juste, ou pas juste ? Respectueuse des libertés fondamentales (ce que Guy Millière et d’autres nomment droit naturel – lequel dérive d’ailleurs en grande partie de valeurs judéo-chrétiennes), ou non ?
On s’est appesanti sur le terme “absolutisme” ici, avec des points de vue divergents, mais ce n’est qu’un aspect de la question, qui est beaucoup plus large et qui a rapport aux libertés fondamentales.
@ Jacques Ady
Pour le processus enclenché par Louis XVI pour donner des droits aux non catholiques, je vous renvoie à l’edit de Versailles de 1787.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89dit_de_Versailles
Blurke ? Vous voulez parler d’Edmund Burke ? J’ai decouvert sa pensée tardivement mais elle a grandement contribué à m’emanciper du logiciel de gauche dans lequel je baignais. Sa pensée, dite contre-révolutionnaire, et dont s’inspirera le Français Joseph de Maistre, a une résonnance toute moderne : je pense notamment à sa dénonciation de l’homme perçu comme un être abstrait aux droits infinis, déconnecté des traditions : on ajouterait aujourd’hui déconnecté de l’enracinement, de l’identité, de la biologie…
Je vous rejoints sur l’importance avant tout de l’efficacité et de la vertu – comme dirait Montesquieu- du régime politique. Mon intérêt pour la monarchie vient de la nécessité, d’après moi, d’avoir une personne qui incarne la nation et dont la famille représente la Famille traditionnelle, ses valeurs, ses filiations et son enracinement. Certes, beaucoup de familles monarchiques profitent des avantages d’une condition aisée en négligeant leurs devoirs mais lorsque la monarchie est puissamment incarnée, je pense qu’elle est gage d’une autorité et d’un prestige qu’aucun président ne pourrait égaler. Autre raison : mon attachement à notre histoire et ma gratitude pour ce que nos rois ont fait de la France – et que nos présidents défont. Je désire ardemment pour ces principales raisons, le retour d’un Bourbon sur le trône, en l’occurrence Louis Alphonse de Bourbon.
Bon week-end à vous Jacques Ady.
Cher Fleur de Lys,
Je ne suis pas d’accord avec vous pour dire que “des familles monarchiques profitent des avantages d’une condition aisée en négligeant leurs devoirs”. Des bios de monarques que j’ai lues, je n’en ai pas trouvé.
J’abonde dans votre désir de voir Louis-Alphonse remonter sur le trône. (Un rêve). Si vous lisez le chapitre sur la définition Monarchie Absolue de Droit Divin (qui ne ressemble en rien à ce que le commun des mortels croit en savoir), vous seriez encore plus monarchiste. Mais appliquer cela aujourd’hui dans l’état des mentalités françaises, ce serait plus qu’un miracle!
@ Yorel
De quel livre est extrait le chapitre que vous conseillez de lire svp ?
Vaste débat que l’attitude attendue d’une famille royale. Personnellement, beaucoup de membres de l’entourage d’Elisabeth II – ses enfants – m’ont déçue. Elle et Philip ont un sens de l’Etat admirable mais je crains que les générations à venir ne soient par trop façonnées par le progressisme pour devenir de grands monarques.
“Louis XV” de Michel Antoine, édition Fayard.
Quant à Buckingham, je ne connais pas bien. J’espère que tout ira bien (mieux).
Oui Mr Touati, Louis XIV a été un désastre pour la France et a été la cause directe de la révolution française. Quand il a abrogé l’édit de Nantes la France était complètement pacifiée et les protestants extrêmement bien intégrés. Il a abrogé l’édit de Nantes pour se faire pardonner ses adultères par son confesseur et les jésuites. De plus il a entrepris de nombreuses guerres coûteuses et meurtrières. Sa politique économique était un succès, et alors ? Celle d’Hitler aussi.
Louis XIV n’est pas le roi soleil, c’était une grosse pourriture qui a fait beaucoup de mal à la France et surtout aux français.
Mon cher Hervé, votre commentaire est bien ficelé mais ne correspond nullement à la réalité historique.
Renseignez-vous sur le sort des protestants pendant les 10 ans précédant ce que vous appelez “la révocation de l’édit de Nantes”.
Les raisons de la persécution des protestants restent mystérieuses pour des historiens qui en savent bien plus long que vous et moi. Alors cessons de dire des bêtises à ce sujet.
En tout cas, aux yeux de François Bluche, cette persécution par Louis XIV des protestants a été bien inutile car ils étaient, à l’époque, en relative régression et en tout cas ne posaient aucun problème à la France.
Notez aussi que dans d’autres pays, la Suisse, la Prusse, l’Angleterre, l’Amérique du nord, il y a eu à la même époque des persécutions terribles contre les catholiques. Triste époque.
Ne jugez pas les événements d’il y a trois siècles avec les critères de l’homme du XXIème siècle.
@ Yorel
👍
Merci Monsieur Touati pour votre article qui, je crois, m’est destiné.
Tout d’abord, j’abonde à votre analyse sur la tyrannie fiscale française. C’est totalement exact et devrait être dit et redit partout dans la presse.
Mon propre père, à la tête d’une petite industrie jusqu’en 1975, disait que depuis le règne de Giscard, l’État fait tout pour couler les entreprises. Et, comme vous le constatez, la situation ne fait que s’aggraver depuis.
La mentalité des dirigeants français: un problème = une taxe. La taxe est vertueuse, elle conduit au bien…
Je ne comprends pas comment certaines entreprises peuvent encore employer et générer des bénéfices!
Mais pour ce qui est de l’histoire, c’est en lisant “Réflexions sur la révolution de France” d’Edmund Burke que j’ai compris ce que furent ces événements. De plus, François Furet m’a appris que presque tout ce qui en est dit procède le la téléologie.
C’est l’ouvrage de Michel Antoine “Louis XV” qui explique très précisément ce qu’était la Monarchie Absolue. Loin de toutes les banalités convenues que tout le monde a en tête, ce régime est très mal connu et caricaturé. C’est pourquoi je bondis quand je lis le mot “absolutisme”, qui, je le rappelle, est un terme anachronique qui a été inventé an XIXème siècle pour calomnier l’Ancien Régime.
Enfin, c’est le très brillant “Louis XIV” de François Bluche qui explique bien des choses. Tant aussi sur la Monarchie Absolue que sur des épisodes comme “la révocation de l’Édit de Nantes”.
Sur ce point, Bluche nous montre que l’Édit de Fontainebleau, que l’on appelle “Révocation de l’Édit de Nantes”, n’avait pas changé grand chose au sort des protestants: en fait, pendant 10 ans, les protestants se sont vus privés, petit à petit, de toutes leurs libertés. Ils ont été persécutés et malmenés. D’édits en édits, le Roi diminuait progressivement leurs droits. Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque nouvel édit contre les protestants était très bien accueilli par l’opinion publique! C’est probablement pourquoi le Roi s’est senti autorisé à poursuivre cette funeste démarche. Et Bluche explique encore que c’est un fait très étrange car à l’époque, les protestants ne posaient aucun problème à la société. Ils étaient même en régression et vivaient dans la paix la plus totale.
Les historiens gauchistes ont tourné les choses en faisant croire que Louis XIV s’est réveillé un matin et a “révoqué l’Édit de Nantes”, alors que ce dernier était déjà vidé de toute sa substance. Mais pour que cela nous marque, il fallait présenter la chose comme un acte brutal et entier de la part du souverain.
Tout comme on reproche à Louis XIV ses décisions “arbitraires”. Mais de quelles décisions il s’agit? À propos de qui? Et les conséquences de ces décisions?
Aussi, au sujet de la “séparation des pouvoirs”, il faut savoir que ce sont les Parlements (les cours d’appel de nos jours), qui voulaient exercer un pouvoir législatif et exécutif. D’où la décision de Louis XIV et de Louis XV sur le tard de mettre au pas les Parlements.
(D’ailleurs, je ne comprends pas la différence entre le pouvoir législatif et exécutif. Aujourd’hui, c’est Macron qui détient les deux, il me semble. Et il exerce en sous-main un pouvoir judiciaire quand il en a besoin…)
J’invite tous ceux qui sont surpris de mes propos de lire des livres d’historiens qui ont travaillé sur des documents de l’époque, comme Bluche, Antoine, Furet, Del Perugia, Petitfils, et surtout le Burke. Ils penseront ce qu’ils voudront, certainement pas les mêmes choses que moi, mais s’appuieront sur des arguments plus solides que l’histoire falsifiée dispensée par l’Éducation Nationale et l’air du temps.
Je suis entièrement d’accord avec vous Yorel, Alias Henri le Roy en tous points et il m’est difficile de développer ce que vous écrivez
L’affaire Sarah Halimi, à elle seule, nous apprend que la macronie, la presse servile et la magistrature inique, sont les trois fléaux moraux qui font de la France un pays pourri jusqu’à la moelle.
Mes pères coté paternel étaient huguenots, ils ont tout perdu…leur bien et ils en avaient beaucoup et leur titre. Ils se sont expatrié en suisse . Ma mère est d’origine juive par son grand père maternel
Oui les guerres de religions sont monarchistes, y compris les croisées …pour imposer par le biais des religions d’état un système politique abusif et répressif à la gloire d’un homme ou de quelques hommes qui s’élèvent en souverain pour écraser et détruire afin de s’enrichir et satisfaire leur égo .
Je suis donc pour une république qui s’affranchit du pouvoir tout puissant et dominant monarchique . D’ailleurs les huguenots ont été les pionniers pour établir les principes républicains avec la liberté de conscience si chère aujourd’hui au peuple français et la création des écoles publiques pour tous et gratuites .
C’est bien gentil, mais Louis XVI a bien émis les édits de tolérance, Louis XV avait bien des conseillers protestants, en Autriche, François-Joseph Ier et Charles I/IV ont bien pris la défense des Juifs, le Roi Christian X du Danemark s’est bien promené avec l’étoile jaune sous l’occupation des nazis…
La Monarchie de l’Ancien-Régime était loin d’être toute puissante, contrairement à ce que veulent nous faire croire les manuels scolaires d’histoire écrits par des militants communistes.
Et la République française n’a eu de cesse que de détruire l’Église catholique et la religion catholique. Elle a signé les accords de Munich et a donné les pleins pouvoirs à l’antisémite Pétain…
Saletés d’huguenots, Aucune reconnaissance !
Non, Louis XIV n’a pas fait arrêter Fouchet, mais Fouquet …