Publié par Frank Khalifa le 20 février 2020

La question est intrinsèquement une gageure. Pourtant, il nous faut essayer d’y répondre en quelques lignes et, c’est d’abord en cela, qu’il y a quadrature du cercle.

Les frontières n’existent plus malgré la montée des nationalismes car, les réseaux sociaux ont, depuis longtemps, fait exploser les limites géographiques. Si depuis les « States » on peut critiquer la France, alors, on peut critiquer la France depuis Israël et vice-versa.

Logique non ? Ainsi, il nous faut nous extraire de notre propre amour d’Israël pour faire remonter à la surface ce qui nous fait grincer les dents sans entrer dans la peau du Racha du récit de la Aggada, A D. ieu ne plaise !

Je vous avais prévenu qu’il s’agissait là d’un exercice périlleux mais, après tout, ça ne sert à rien de prendre l’ascenseur pour fuir les réalités du terrain car, la vérité monte inexorablement par l’escalierEt puis, de son temps, Rachi, je le rappelle un juif Français, le plus célèbre des commentateurs du texte de la Bible, avait articulé la logique de son enseignement, sur ce triptyque indissoluble de l’identité d’un juif, entre le Pays d’Israël, le peuple d’Israël et la Terre d’Israël. Et même, un chanteur français, pardonnez-moi le saut dans l’histoire et le raccourci qui n’est pas irrespectueux, a pu fredonner ces belles paroles : « Oui, je défendrai le sable d’Israël, La terre d’Israël, les enfants d’Israël, Quitte à mourir pour le sable d’Israël… » (Serge Gainsbourg). La chanson est quelque peu tombée aux oubliettes et Israël, plus de 70 années après sa création, n’est plus un désert.

Vous rendez-vous compte ! 70 ans à peine et Israël est une puissance technologique incontournable au sein du concert des nations. L’Histoire démontre que la Terre revient à l’homme qui a eu le mérite de reconquérir la terre déméritée par ceux qui l’ont profanée. C’est justement là, la pierre angulaire de de notre réflexion. C’est parce que nous craignons de perdre à nouveau Israël que nous devons savoir écouter la critique. Cela est même un proverbe de la Bible : « Qui aime la réprimande aime la science ; mais qui hait les remontrances est un sot » (Proverbes 12, 1) …

En stratégie, on n’apprend au manager à se recentrer sur un cœur de métier si l’entreprise s’est engagée dans une voie erronée de développement. Dans la vie courante, ne dit-on pas que l’on se construit sur ses erreurs ? Et, quelquefois, il est plus courageux de reculer et d’abandonner une mauvaise route que de persister dans l’obstination.

Par conséquent, il faut savoir se poser devant une critique et ne pas s’opposer, c’est là le gage de la liberté et surtout la marque du refus de l’indifférence. C’est le deuxième fondement de notre réflexion : la forme de la critique. Respect, humilité et douceur ! Le même respect de l’époux face a son épouse, la même humilité du maitre devant son apprenant, la même douceur dans la caresse de l’horticulteur sur sa rose. La rose, c’est Israël comme le dit le Zohar et le Cantique des cantiques : « Comme la Rose au milieu des ronces, telle est mon aimée parmi les jeunes filles » (2,12).

La douceur de la voie de Marvin Gaye dans « I heard it Through the Grapvine ». Pardonnez-moi encore ce raccourci qui n’est pas un délire, mais, nous avons un devoir énorme vis-à-vis des Bne Noah qui attendent beaucoup de nous dans notre façon de nous comporter. C’est le troisième pilier de notre pensée. J’ai récemment fait un post sur Facebook sur ce fleuve nouveau créé par les trombes d’eau tombées en Israël, il y a quelques mois. Peut-être un signe des temps messianiques comme décrit dans les prophéties. Un spectacle naturel hallucinant de beauté. Mes posts sont publics et cette-fois-ci, j’ai pris peur car toute l’Amérique du Sud m’est tombée sur la tête avec des milliers de bénédictions dans les commentaires pour la Terre d’Israël. Du coup, je me suis remis à l’espagnol…(Rires).

Qui n’a pas visité Israël, ne comprend pas qu’Israël est le lieu historique du passé et donc de l’inspiration d’Israël qui façonne et éclaire le futur d’Israël. Le passé n’a d’utilité que s’il éclaire le futur. D’ailleurs, ceux qui ont voulu déraciner Israël et veulent encore l’éradiquer ont tenté de requalifier Israël : Aelia Capitolina pour Jérusalem, Palestine pour Israël… (Rigolo comme slogan !).

Heureusement, tout cela n’est plus et l’aviation israélienne survole le ciel polonais et les camps d’extermination d’Auschwitz et plus récemment l’espace aérien soudanais…

Alors oui, la critique est permise. Nous n’avons plus droit a l’erreur. Je ne parle pas de la petite erreur. Mais, comme je le rapporte dans mon premier ouvrage (Difficile laïcité, l’Harmatan, Paris 2014), et sur un passage des travaux de Brice Parain sur le langage, dans un essai de 1944 (paru dans la revue Poésie 44 : « Sur une philosophie de l’expression »), Camus écrit et résume ainsi l’idée profonde de Parain : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. Et justement la grande misère humaine qui a longtemps poursuivi Parain et qui lui a inspiré des accents si émouvants, c’est le mensonge. Sans savoir ou sans dire encore comment cela est possible, il sait que la grande tâche de l’homme est de ne pas servir le mensonge ».

Alors oui, je ne supporte pas que le tomato virus se soit étendu dans le monde depuis Israël à cause de cette maudite culture intensive. Oui, je ne supporte plus l’élevage en batterie des poulets en Israël car la Thorah est respectueuse des animaux dont la chair nous permet de sanctifier le monde. Oui, je ne supporte pas que les milliers de juifs français non friqués qui ne peuvent pas accéder à la propriété en Israël, soient ballotés entre des courtiers toujours avides de « pécho de pauvres fryers ».

Oui, je ne supporte pas ce spectacle indécent de la classe politique israélienne dans leurs calculs électoralistes misérables face au danger extérieur et à la bombe sociale intérieure.

Oui, je ne supporte pas les Call center, les formations bidons en courtage financier sur le Forex et tout récemment l’engouement pour l’isolation à 1 euro…

Oui, je ne supporte pas les files d’attente dans l’administration israélienne aux décisions souvent contingentées par le faciès, le niveau de la langue ou même le copinage.

Oui, je ne supporte pas la brutalité des chauffeurs de bus dans leur conduite et leur paroles irrespectueuses.

Oui je ne supporte pas cette éducation de l’enfant-roi qui consiste à tout accepter, notamment à ne pas dire merci ou bonjour, sous précepte qu’il faut en faire des hommes avant le service militaire.

Oui, je ne supporte pas l’obésité galopante dans la population israélienne parce que l’on bouffe tout le temps et que le samedi soir c’est direction le canion pour s’empiffrer de sucreries.

Oui, je ne supporte plus ces semaines de 6 jours de travail ne laissant aucun répit aux salariés pour se détendre véritablement.

Oui, je ne supporte pas le gaspillage alimentaire dans les poubelles israéliennes alors que des centaines de pauvres crèvent la faim (données OCDE certainement fausses, lol !).

Oui, je supporte plus qu’on ne donne pas le chiffre exact des retours de familles en France après leur alyots échouées.

Oui, je ne supporte plus ces klaxons incessants en voiture, ces dépassements par la droite, ces conduites au milieu de l’autoroute et ces changements de file sans clignotants. On pleure nos morts victimes du terrorisme mais plus de 300 morts sur la route chaque année !

Oui, je ne supporte plus le prix exorbitant des denrées alimentaires, fruit d’une mafia oligopolistique en Israël sur la grande distribution.

Oui, je ne supporte plus de voir des dizaines de nos jeunes recrues inexpérimentées partir à Gaza pour la énième fois et mourir sans au moins avoir connu l’amour, et tout cela, parce que des politiques bougent les hommes comme des pions ou spéculent en Bourse pour leur propre compte.

C’est pour moi la plus grande honte ! Ah oui, Baroukh Hachem, Béni soi le nom d’Elokim, tout va bien, il y a le marché, la Tsédaka et l’écriture rédemptrice de Sifré Thorah! Nous avons tellement enduré au fil des siècles que la souffrance, cette maudite savlanout, est gravée dans nos gènes…

Et pourquoi, je ne supporte plus cela ? … Tout simplement parce que j’aime Israël. J’aime ses milles paysages et climats contrastés, faisant de ce dernier l’illusion d’un continent qui s’étend comme une peau de gazelle alors que ce pays n’est pas plus grand que deux départements français.

J’aime ces israéliens sabra que l’on compare aux cactus dont les figues de barbarie sont à l’intérieur aussi douce que le miel. J’aime ces arbres fruitiers sauvages poussant ici et là et dont la douceur des fruits provient de cette Terre dont la fertilité ne dépend uniquement que de la Prière.

J’aime le bruit et l’odeur des Shawarma. J’aime ces jeunes soldats et soldates qui gardent nos frontières alors qu’ils ne sont que des enfants. Nos enfants…

J’aime cette façon d’entreprendre à tout moment, l’intelligence de ses chercheurs dont les découvertes font avancer le monde : la clé USB ; WhatsApp ; la PillCam, une capsule munie d’une mini-caméra et qui permet d’explorer le corps du patient sans douleur ; l’irrigation intelligente et par goutte-à-goutte ; la tomate cerise qui mûrit lentement et ne qui pourrit pas lors de son exportation ; l’EpiLad, le premier épilateur électrique et le Tampax ; le MobileEye, minuscule caméra numérique aux algorithmes sophistiqués pour qui aide les conducteurs à conduire de manière plus sûre en émettant une alerte sonore lorsque le conducteur est sur le point de changer de voie par inadvertance, avertit d’une collision imminente et détecte les piétons ; Zenith Solar qui a développé un système photovoltaïque à haute concentration et facilement extensible ; l’imagerie de renseignement spatiale (IMINT), créée par Elbit Systems, sous forme de « caméra spatiale » compacte et légère, capable d’observation électro-optique au centimètre près ; le phénomène de Turbulence c’est-à-dire les films interactifs ; etc., etc.…

Ainsi, le progrès repose sur la critique mais, il ne faudrait pas que cette critique change de camp ni de sens. La critique est le dernier rempart contre toute menace de déstabilisation humaine, économique et environnementale. Oui, on peut critiquer Israël même si on habite en France…et à condition qu’elle éclaire l’avenir et nous promet des jours meilleurs…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Frank Khalifa pour Dreuz.info.

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