Publié par Magali Marc le 17 mars 2020

Selon le CNRI (le Conseil national de la résistance iranienne basé à Paris), l’Iran des mollahs est devenu l’épicentre mondial de la pandémie. L’ampleur de la propagation du virus et le taux de mortalité en Iran sont catastrophiques, au point que s’ils ne sont pas contenus, des centaines de milliers d’Iraniens seront vulnérables à l’infection et à la mort en raison de l’incompétence du régime, du manque de ressources suffisantes pour faire face au virus et d’une élite dirigeante corrompue.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Seth Frantzman, paru dans le Jerusalem Post, le 14 mars.

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L’Iran ne peut pas cacher son régime infernal

Des crises majeures se produisent, les médecins signalent que leur personnel est malade et ne peut pas répondre aux besoins de la population, le régime iranien prépare les médias à donner une image positive du désastre.

Le président iranien Hassan Rouhani a rencontré des conseillers et des responsables clés afin de coordonner la suppression des reportages des médias sur la pandémie de coronavirus en Iran.

Comme l’ont dit de nombreux Irakiens revenant d’Iran, alors qu’une catastrophe de grande ampleur se déroule en Iran, le régime de Téhéran veut mettre un terme à ce qu’il qualifie de «ragots».

L’agence de presse iranienne Tasnim rapporte que le bureau du président va «suivre » les reportages dans les médias.

Ils veulent mener une campagne pour mettre en lumière la réponse du régime au coronavirus.

Sous le prétexte de donner des « informations précises, claires et transparentes sur la lutte contre le coronavirus », il semble que l’objectif principal soit en fait d’essayer de faire en sorte que le public cesse de poser des questions. « Le principal besoin de la société actuelle est de relâcher l’attention », note le reportage.

M. Rouhani affirme que les manifestations populaires nuisent actuellement au bien-être mental de la société. « En se référant aux incertitudes, aux rumeurs et à l’atmosphère, il est juste que les médias confrontent la communauté avec des informations précises, et non des ragots, et ouvrent la voie au personnel médical pour affronter la maladie ».

Bien que cela puisse signifier que le gouvernement sera plus transparent, en fait depuis février, le gouvernement a cherché à minimiser la crise et a même répandu de fausses allégations selon lesquelles le virus est une conspiration étrangère (NdT: en fait une conspiration «sioniste»*).

M. Rouhani a même affirmé que le virus ressemblait à des sanctions américaines et semblait pire qu’il ne l’est.

L’Iran a délibérément supprimé la couverture médiatique en février pour inciter les gens à se rendre aux urnes. Cela a entraîné de nombreuses infections parmi les politiciens et des centaines de décès.

L’Iran compte aujourd’hui plus de 12 729 cas officiels, parmi les plus élevés au monde. Samedi, 97 nouveaux décès dus au COVID-19 ont été enregistrés, ce qui porte le nombre officiel de décès à 621. Mais le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé.

M. Rouhani a mis en garde les médias contre toute motivation politique. Il a déclaré que s’il appréciait les efforts des médias, il reconnaissait également qu’ils étaient le principal lieu de diffusion de l’information. « Aucun pays au monde faisant face à des sanctions maximales ne pourrait faire face à cette épidémie généralisée… mais certains utiliseront n’importe quel événement pour exploiter l’État et détruire l’État », aurait-il laissé entendre au personnel.

Les médias doivent donc « fournir une information juste et professionnelle et renforcer la participation du public dans la lutte du gouvernement ».

Le gouvernement veut que les médias améliorent le moral du personnel médical. Il a déclaré que les médias doivent expliquer comment les capacités du système de santé ont réussi malgré les pressions américaines et les sanctions inhumaines et encourager le système gouvernemental.

Malgré l’aspect positif que M. Rouhani dit maintenant que les médias doivent mettre de l’avant, la réalité en Iran est plus proche du désespoir.

Les Irakiens qui ont fui l’Iran récemment pour échapper au virus racontent le désastre. A leur retour dans le gouvernorat de Wasit en Irak, ils parlent de situation de dystopie et de «villes fantômes». Un homme a dit qu’il a tout quitté pour fuir le virus.

« Tout s’est arrêté à cause de la maladie. J’ai vu dans les rues que le nombre de malades est bien plus élevé que ce que disent les autorités

La vie s’est arrêtée en Iran, disent les gens.

« La situation empire de jour en jour », note un reportage d’Al-Ain. « Les gens s’enferment dans leurs maisons, la vie a disparu des rues. »

Les écoles, les universités et les sports ont tout annulé, et l’Iran a interdit les voyages entre les provinces, et arrêté les prières du vendredi. Les restaurants, les musées et les cafés sont fermés.

L’armée iranienne est maintenant déployée pour contrôler le virus. Mohammed Bagheri, le chef d’état-major des forces armées, a déclaré qu’il avait formé un nouveau comité et que l’armée allait retirer les gens des rues et fermer les magasins.

« Tous les Iraniens seront surveillés dans le cyberespace, le téléphone et, si nécessaire, envoyés en prison. Toutes les personnes malades seront identifiées », a-t-il déclaré.

Ses directives pourraient servir de prétexte pour lancer un coup d’État militaire, car ce serait le moment idéal avec des gens retirés de la rue et de nombreux religieux et fonctionnaires de premier plan et des membres du parlement déjà atteints par le virus.

Des dizaines de hauts fonctionnaires sont malades et certains sont morts.

Avec l’armée qui contrôle les rues et le président qui cherche à contrôler les médias, l’Iran entre dans une ère de contrôle total sur tous les aspects de la société, encore plus que ce n’était déjà le cas sous le régime.

L’an dernier, le régime a tué jusqu’à 1 500 manifestants. Des fosses communes fraîchement creusées, contenant probablement des victimes du Coronavirus, ont été identifiées à partir de photos satellites. Le régime n’a aucun scrupule à enterrer les dissidents dans les mêmes fosses.

Les travailleurs médicaux qui ont pu envoyer des messages par le biais de sources diverses ont déclaré que la situation frise les scènes apocalyptiques des films.

Une image qui a été diffusée clandestinement montrait le parking d’un hôpital rempli de lits se préparant à l’arrivée des malades, car il n’y a pas de place dans les couloirs de l’hôpital.

Un professionnel de la santé a déclaré qu’il y avait un manque d’infirmières et de médecins, et que le personnel médical était malade et était obligé de continuer à travailler.

Le régime iranien a dépeint les professionnels de la santé comme des «martyrs» sur la ligne de front.

C’est pourquoi Rouhani cherche à mobiliser les médias. Il sait que le système est au bord de l’effondrement.

* Voir l’article du même Seth Frantzman publié le 8 mars dans le Jerusalem Post : https://www.meforum.org/60546/irans-pushes-antisemitic-coronavirus-conspiracies

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

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