Publié par Maurice Saliba le 21 mars 2020

Cet écrivain et chercheur irakien, né en 1941, est l’archétype du citoyen musulman ayant fréquenté, épousé et défendu tout au long de sa vie différents courants politiques et religieux avant de se rebeller pour s’en libérer.

Diya’ Al-Shakarji commence ses engagements dans des partis islamistes chiites Hizb al-da’wa (le Parti de la Prédication) et Hizb al-tahrîr (le Parti de Libération), puis par son militantisme au sein du Parti Baath Irakien. Sa mutation politique et idéologique récurrentes l’ont enfin conduit au début de notre millénaire à se réveiller, à renoncer à l’islam, à démasquer la duplicité des mouvements islamistes et la corruption des partis politiques qu’il a défendus à un moment donné de sa vie par son action et ses écrits.

Il a publié en août 2019 une série d’articles sur le site Kitabat.org, intitulée : Notre Coran méprise la vie. Nous en reproduisons ci-après quelques extraits.

Le Coran, livre attribué à un dieu dit Allah, est censé s’intéresser à la vie d’ici-bas, la définir et décrire ses paramètres. Il est certain qu’il ait traité ce phénomène de façon parcellaire, reflétant l’influence des croyances et des religions précédentes. Il est également indiscutable qu’il ait rectifié, retapé, corrigé, complété ou ajouté des notions supplémentaires en fonction de sa vision ou de son état d’âme.

Nous trouvons cependant dans ce livre des versets clairs qui évoquent la vie et la décrivent avec des termes précis et exclusifs. Ils sont intégrés dans des phrases comprenant des particules linguistiques de négation, suivies parfois d’une particule propre à l’exception ou à l’exclusion. Le panel suivant de six versets coraniques permet de déduire les descriptifs utilisés à cet effet :

En vérité, la vie d’ici-bas n’est faite que de plaisirs éphémères (3.185).

La vie d’ici-bas n’est que jeu et divertissement, tandis que la vie future est bien meilleure pour ceux qui craignent le Seigneur. N’y avez-vous pas réfléchi ? (6.32).

La vie d’ici-bas n’est que jeu et divertissement, alors que la véritable vie est celle de la vie future. Mais (les hommes) le savent-ils ? (29.64).

Ô peuple ! La vie d’ici-bas n’est que jouissance éphémère, alors que la vie future constitue une demeure constante(40.39).

La vie d’ici-bas n’est que jeu et divertissement. Si vous croyez et craignez (Allah), il vous donnera votre rétribution sans vous demander de lui (sacrifier) vos richesses (47.36).

Sachez que la vie d’ici-bas n’est que jeu, divertissement, ornement, désir de gloriole, et multiplication de richesses et d’enfants. Elle est semblable à une pluie ; la végétation qui en provient émerveille les incrédules. Puis, elle se fane, tu la vois jaunir et elle devient débris desséchés (57.20).

En effet, ces six versets décrivent notre vie ici-bas en tant que :

« Jouissance éphémère », une fois ;

« Divertissement et jeu » ou « jeu et divertissement », cinq fois, dont quatre sans la conjonction et ;

« Jeu et divertissement », une seule fois mais avec les ajouts suivants : « ornement, désir de gloriole, et multiplication de richesses et d’enfants. »

On n’évoque jamais dans ces versets la vie comme adoration d’Allah, piété, solidarité, charité, bienfaisance, justice, etc. La vie y est totalement réduite à la jouissance éphémère, au divertissement, aux jeux, à l’ornement, au désir de gloriole, à la multiplication de richesses et d’enfants [la filiation masculine en particulier].

La jouissance signifie qu’elle est éphémère, puisque c’est un plaisir qui ne dure pas, bien que l’homme en soit fier. Celui-ci s’adonne au jeu, à l’amusement. Il manifeste sa puissance d’avoir amassé une fortune et sa gloire d’avoir donné naissance à un grand nombre de garçons.

Si la vie n’est rien d’autre que ce qui est décrit dans ces versets coraniques, elle sera abjecte, triste, humiliante, insignifiante. Ce qui est encore absurde, c’est que ces versets sont, selon la doctrine musulmane, la parole directe d’un dieu dit Allah, qualifié de créateur de l’Univers. Ce dieu savait bien qu’il y aura une planète avec une vie et des humains qui y vivront, évolueront et réaliseront ce qui est possible.

Alors pourquoi cet Allah nous a-t-il donc créés pour une vie méprisable à ses yeux, une vie réservée au plaisir, au jeu, à l’absurdité, à la nullité ? Il voudrait, en l’occurrence, nous demander des comptes et nous punir pour les actes personnels les plus triviaux qui ne blessent ou ne dérangent personne. Si on mange, si on boit, si on pratique le commerce charnel, pourquoi devra-t-il nous culpabiliser ? Est-ce une raison de culpabilité, si notre esprit que lui-même – ce dieu Allah – a créé malgré nous et voulu qu’il soit incapable de comprendre la vérité absolue qui pourrait signifier la vraie religion à laquelle il veut que nous croyions.

Toutefois, notre esprit et notre intuition y trouvent beaucoup de préceptes irraisonnables, inacceptables ou invraisemblables. Comment peut-il alors demander des comptes à des gens qui ne croient pas à son existence ou qui n’ont jamais entendu parler de « sa véritable religion » ?

La même contradiction dans les versets et la même technique linguistique sont à observer dans d’autres domaines, notamment dans les versets prohibant certains aliments. Si un verset les désigne, il signifie clairement qu’il ne devrait pas y avoir d’autres que ce qui est mentionné et précisé avec l’usage « d’une particule grammaticale d’exception ». Puis vient un autre verset et évoque le même sujet – et toujours avec la claire particule d’exception – mais il ajoute d’autres éléments non signalés dans la première définition. Ainsi confirme-t-il dans un verset la non-interdiction de ce qui n’est pas cité, et il ajoute d’autres interdictions dans un autre verset.

Tout ce bazar abracadabrantesque montre que le dieu coranique était amnésique. Souvent il oublie. Puis lorsqu’il se rappelle, il se dépêche pour se rectifier. Dans ce cas, ne faudrait-il pas aussi déduire que son porte-parole sur terre était de la même trame.

Si la vie d’ici-bas n’est que « divertissement et jeu » ou « jeu et divertissement », pourquoi l’auteur de ce coran – supposé être un dieu omniscient – apporte-t-il un autre verset pour attribuer à la vie d’autres qualificatifs exclusifs ?

Face à ce dilemme, il devient évident que la vie pour lui est autre chose que divertissement et jeu, puisqu’il confirme ces deux descriptifs et les complète par les trois autres : « l’ornement, le désir de gloriole, et la multiplication de richesses et d’enfants ».

Un dieu peut-il être tout puissant et omniscient s’il oublie ces qualités complémentaires quand il mentionne les deux précédentes de façon exclusive ? Pourquoi se rappelle-t-il plus tard des autres qualités ? A-t-il, pour une raison ou une autre, considéré qu’il lui faut révéler un autre verset, pour ajouter ce dont il s’est rappelé ?

N’y voit-on pas ici une insulte grave à l’encontre d’Allah de la part de l’auteur du Coran qui prêchait son unicité et exhortait à l’adorer ? L’adoration d’Allah n’est-elle pour lui qu’une obéissance à ce qu’il plagie, rectifie et établit comme lois pour en faire une charia ? Donc, soit elle est respectée, et l’accès au paradis sera facilité, soit elle ne l’est pas. Dans ce cas, elle deviendra un visa d’entrée obligatoire au feu de l’enfer et pour un triste séjour éternel.

Est-il raisonnable que la religion du dieu Allah et son livre soient ainsi malmenés ?

Ces versets qui définissent de façon exclusive la vie d’ici-bas invalident d’autres versets du Coran. Ils nient qu’Allah nous a créés en vain ou confirment qu’il ne nous a pas créés, comme les cieux et la terre, en toute vérité.

Alors, la définition de la vie dans le Coran avec les descriptifs déjà signalés montrent qu’Allah nous a créés de façon absurde, que notre création est insignifiante et n’a jamais été un véritable acte délibéré. La preuve est dans son coran qui se moque de nous, et méprise notre vie.

[Que les non-musulmans, notamment les Occidentaux, tiennent sérieusement compte de ce que des musulmans réfléchis et éclairés disent publiquement et avec amertume de leur islam !]

[1] Maurice Saliba, auteur de L’islam mis à nu par les siens. Anthologie d’auteurs arabophones post 2001. Éditions Riposte Laïque, 2019 (Préface d’Henri BOULAD).

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