Publié par Magali Marc le 25 mars 2020

Tandis que L’agence France Presse continue de rapporter un « Deuxième jour avec zéro nouveau cas local en Chine » et que les réseaux TVA, RTBF et Europe 1 reprennent en cœur la bonne nouvelle sans se poser de question, ceux qui ne font pas confiance au régime communiste chinois s’interrogent sur la disparition soudaine de 21 millions d’utilisateurs chinois de téléphones portables.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de John Hayward*, paru sur le site de Breitbart, le 24 mars.

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21 millions d’utilisateurs chinois de téléphones portables ont disparu en trois mois de pandémie

L’opacité du gouvernement communiste chinois oblige les observateurs extérieurs responsables à chercher des indices de la vérité sur l’épidémie de coronavirus, au lieu de se contenter de répéter les informations officielles sans poser de questions.

Le décompte officiel de la Chine est de 3 277 décès sur 81 171 infections en date de mardi (le 24 mars), mais l’Epoch Times** a noté la disparition troublante de quelque 21 millions de comptes de téléphones portables en Chine au cours des trois derniers mois – une baisse sans précédent qui laisse entrevoir plus de décès que Pékin est prêt à en admettre.

Il convient de préciser d’emblée que nous ne devrions pas être obligés de lire dans des feuilles de thé pour savoir ce qui s’est réellement passé en Chine, en particulier dans l’épicentre du virus de la province de Hubei et dans la ville de Wuhan, où les responsables chinois affirment actuellement qu’il n’y a pas de nouvelles infections, ce que personne ne prend au sérieux.

Alors que des gouvernements plus responsables lancent des avertissements troublants concernant une deuxième vague d’infections, suffisamment grave pour inciter à la réimposition de procédures de quarantaine qui n’ont été levées que récemment, la Chine prétend qu’elle n’a pas de deuxième vague et que tous ses nouveaux cas de coronavirus sont importés.

Dans cette optique, l’Epoch Times a trouvé un peu étrange que 21 millions de téléphones portables chinois disparaissent brusquement, étant donné que l’utilisation des téléphones portables ne cesse d’augmenter en Chine depuis des années et que les téléphones ont été présentés comme un outil important pour contenir l’épidémie de coronavirus :

  • « Le ministère chinois de l’industrie et des technologies de l’information (MIIT) a annoncé le 19 mars le nombre d’utilisateurs de téléphones dans chaque province pour le mois de février. Par rapport à l’annonce précédente, qui a été publiée le 18 décembre 2019, pour les données de novembre 2019, le nombre d’utilisateurs de téléphones portables et de téléphones fixes a chuté de façon spectaculaire. Au cours de la même période l’année précédente, le nombre d’utilisateurs avait augmenté.
    Le nombre d’utilisateurs de téléphones portables a diminué de 1,600957 milliard à 1,579927 milliard, soit une baisse de 21,03 millions. Le nombre d’utilisateurs de lignes fixes a diminué de 840 000, passant de 190,83 millions à 189,99 millions.
    Au mois de février précédent, le nombre avait augmenté. Selon le MIIT, le nombre d’utilisateurs de téléphones portables a augmenté en février 2019, passant de 1,5591 milliard à 1,5835 milliard, soit 24,37 millions de plus. Le nombre d’utilisateurs de téléphones fixes est passé de 183,477 millions à 190,118 millions, soit 6,641 millions de plus.
    Selon le Bureau national des statistiques de Chine, la population du pays à la fin de 2019 était supérieure de 4,67 millions à celle de 2018, atteignant 1,40005 milliard d’habitants.»

L’article poursuit en postulant que certaines lignes fixes pourraient avoir été fermées en raison des quarantaines de coronavirus, en particulier les lignes utilisées par les entreprises fermées, mais l’ampleur même du déclin des utilisateurs de téléphones portables rend l’explication plus difficile.
China Mobile, le plus grand opérateur du pays, a déclaré avoir gagné 3,7 millions de nouveaux comptes en décembre, mais en avoir perdu plus de 8 millions en janvier et février, mois au cours desquels il avait enregistré des gains de 3,5 millions d’utilisateurs l’année précédente.

L’Epoch Times a examiné plusieurs explications possibles à la perte d’utilisateurs, comme par exemple

  • l’idée que les travailleurs migrants qui gardaient des téléphones portables différents pour leur ville de résidence et de travail – nécessaires en raison de certaines réglementations chinoises sur le service téléphonique -, ont abandonné leur téléphone pour le travail parce qu’il n’était pas nécessaire pendant la période de quarantaine.
  • Ou alors, certaines personnes auraient annulé leur service téléphonique parce qu’elles voulaient économiser de l’argent pendant les mois difficiles.

Par contre, le gouvernement exige actuellement des citoyens qu’ils utilisent leur téléphone portable pour générer des «codes de santé» afin de pouvoir suivre leurs déplacements et limiter l’autorisation de voyager aux personnes en bonne santé. Ainsi, comme l’a déclaré le commentateur américain Tang Jiangyuan, il est effectivement « impossible pour une personne d’annuler son téléphone portable ».

« Traiter avec le gouvernement pour les retraites et la sécurité sociale, acheter des billets de train, faire des achats … peu importe ce que les gens veulent faire, ils sont obligés d’utiliser des téléphones portables », a noté M. Tang.

Le New York Times a expliqué à quel point les autorités chinoises s’appuient sur ces téléphones portables pour surveiller leur population, et pas seulement pour les infections du coronavirus :

  • « L’analyse du Times a révélé que dès qu’un utilisateur accorde au logiciel, l’accès à des données personnelles, un élément du programme intitulé “Report Info And Location To Police” envoie à un serveur l’emplacement de la personne, le nom de la ville et un numéro de code d’identification. Le logiciel n’indique pas clairement aux utilisateurs sa connexion à la police. Mais selon l’agence de presse chinoise Xinhua, gérée par l’État, et un compte officiel de la police sur les médias sociaux, les autorités policières ont été un partenaire essentiel dans le développement du système. Si les sociétés Internet chinoises partagent souvent des données avec le gouvernement, le processus est rarement aussi direct. Aux États-Unis, ce serait comme si les Centers for Disease Control and Prevention utilisaient des applications d’Amazon et de Facebook pour suivre le coronavirus, puis partageaient discrètement les informations sur les utilisateurs avec le bureau local du shérif. »

Le système, qui s’appuie sur une unité de l’immense société chinoise de commerce électronique Alibaba, attribue aux utilisateurs un “code de santé” vert, jaune ou rouge, à la manière d’un feu de circulation. Comme on pouvait s’y attendre, les citoyens chinois trouvent le système opaque crypté et effrayant, car le gouvernement n’a pas expliqué exactement comment il fonctionne.

« Dans certaines villes, les habitants doivent maintenant enregistrer leur numéro de téléphone avec une application afin de pouvoir utiliser les transports publics », selon le Times.

Au début du mois de mars, le système du code de santé Alipay a été lancé dans la ville de Hangzhou, étendu à 200 autres villes, et il est actuellement en voie de déploiement complet à l’échelle nationale.

Le déploiement s’est heurté à quelques difficultés au cours des semaines suivantes, allant de problèmes techniques à la confusion causée par l’ajout par les gouvernements locaux de leurs propres codes de santé à un système déjà intimidant.

Le 18 mars, un correspondant de Bloomberg News a rapporté avoir utilisé le système et a déclaré qu’il était en train d’être « déployé à l’échelle nationale dans les gares, les restaurants, les pharmacies, et plus encore ».

D’autres reportages en Chine ont noté que les téléphones portables sont omniprésents là-bas et sont utilisés pour tout, de l’accès aux ressources publiques et commerciales au télétravail à l’école pendant l’isolement dû au coronavirus.

En gardant cela à l’esprit, il n’est peut-être pas totalement impossible de se débrouiller dans les villes chinoises sans téléphone portable pour le moment, mais il semble peu probable qu’un grand nombre de citoyens choisissent précisément ce moment pour se débarrasser de leur téléphone.

« En l’absence de données, le véritable nombre de morts en Chine est un mystère. L’annulation de 21 millions de téléphones portables fournit un point de données qui suggère que le nombre réel pourrait être bien plus élevé que le nombre officiel », a conclu l’Epoch Times.

*John Hayward est un militant social ayant une formation en développement international. Il a été candidat conservateur à Cambridge pour les élections générales de 2017 au Royaume-Uni.

**Epoch Times est une entreprise médiatique internationale multilingue dont le siège social est à New York. Le journal a été fondé à l’origine par des pratiquants du mouvement sprituel de Chine, le Falun Gong afin de dévoiler la répression du mouvement par le régime chinois. Le journal dénonce aussi d’autres persécutions comme celle des Ouïghours musulmans ou des chrétiens chinois. Traiter l’actualité, mettre en avant les valeurs traditionnelles chinoises, exposer les persécutions subies par le peuple chinois constituent la ligne éditoriale d’Epoch Times. Bien que celui-ci se défende de toute affiliation, le journal est proche du Falun Gong.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source :

https://www.breitbart.com/national-security/2020/03/24/21-million-chinese-cellphone-users-disappear-in-three-months-of-pandemic/

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