Publié par Jean-Patrick Grumberg le 27 mars 2020

En 2003, les autorités chinoises ont dissimulé l’épidémie de SARS pendant des semaines avant que le nombre de décès et de rumeurs ne contraigne le gouvernement à révéler l’épidémie, à présenter des excuses, et à promettre à l’avenir une transparence totale concernant les futures épidémies.

Et nous savons maintenant de manière certaine et indiscutable qu’ils ont recommencé en décembre 2019. Lire à ce sujet mon enquête (1). Mais ce n’est pas tout ce qu’ils ont caché…

  • Début décembre, et peut-être même fin novembre, les médecins travaillant sur les premiers cas avertissaient le parti communiste chinois qu’un nouveau virus constituait une menace réelle.
  • Le parti communiste chinois a alors tenté de dissimuler leurs mises en garde.
  • Ils ont arrêté les médecins. Ils les ont forcés à faire des rétractations.
  • L’un d’entre eux a été contraint de plaider coupable d’avoir «répandu sur internet des rumeurs concernant la dangerosité du coronavirus et perturbé l’ordre social» et il a dû signer une confession officielle alors qu’en fait ce qu’il disait était vrai.
  • Ce n’est que le 31 décembre que l’Organisation mondiale de la santé a été informée de la situation.

Tout ça, nous le savons, nous l’avons dénoncé dès le mois de janvier, et nous avons publié les vidéos de chinois lanceurs d’alertes qui tentaient de prévenir le monde au prix de leur sécurité.

Pourquoi le régime a-t-il détruit les échantillons du laboratoire P4 ?

Le 1er janvier 2020, le parti communiste chinois a fermé le laboratoire de Wuhan et a détruit les échantillons du laboratoire, rapporte David Harsanyi, de la National Review (2).

Harsanyi note :

“Au début, les communistes ont détruit des échantillons et supprimé des informations vitales qui auraient pu contribuer à atténuer les dégâts de cette nouvelle souche de coronavirus”

https://www.nationalreview.com/2020/03/covid-19-is-the-chinese-governments-curse-upon-the-world/

L’information est confirmée par d’autres témoignages.

  • Caixin Global, une publication indépendante, a rapporté que les laboratoires de génomique avaient séquencé le coronavirus le 27 décembre, mais que les responsables locaux et nationaux leur avaient ordonné de remettre ou de détruire les échantillons et de ne pas divulguer leurs conclusions.

Voici ce qu’écrivait Caixin Global :

La plus haute autorité médicale chinoise a émis un ordre de censure après que les laboratoires de Wuhan, qui ont séquencé le coronavirus, aient découvert qu’il ressemblait au virus du SRAS qui a tué près de 800 personnes en 2002-2003, fin décembre, selon les médias chinois.

En outre, les fonctionnaires de Wuhan n’ont délibérément pas informé une équipe de santé de Pékin lors d’une visite le 8 janvier que le personnel médical local avait déjà été infecté par des patients, afin de garder sa contagiosité secrète.

https://www.nationalreview.com/news/chinese-authorities-gagged-laboratories-in-december-over-coronavirus-sars-connection/
  • Le 1er mars, le Times publiait également un article accusant la Chine d’avoir détruit les échantillons de coronavirus découverts dans le laborantin de Wuhan (7) :

Les laboratoires chinois ont identifié un virus mystérieux comme un nouvel agent pathogène hautement infectieux à la fin décembre de l’année dernière, écrit Philip Sherwell, depuis Bangkok, mais ils ont reçu l’ordre d’arrêter les tests, de détruire les échantillons et de supprimer la nouvelle.

Le 1er janvier, un responsable régional de la santé à Wuhan, centre de l’épidémie, a exigé la destruction des échantillons de laboratoire qui ont permis d’établir la cause d’une pneumonie virale inexpliquée.

https://www.thetimes.co.uk/article/chinese-scientists-destroyed-proof-of-virus-in-december-rz055qjnj

Je pense que la Chine doit au monde de s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à détruire les échantillons découverts dans le laboratoire de Wuhan.

Problème avec leurs explications : les communistes mentent pour exister, on ne peut pas leur faire confiance. On ne peut pas croire ce qu’ils disent. Pour un communiste, la propagande est une obligation existentielle, une nécessité vitale. Une question de survie. Sans propagande, sans police pour contraindre les gens, sans armée pour les faire taire et obéir, le communisme s’évapore dans l’air et plus vite que le coronavirus.

D’où vient le coronavirus ?

“Le virus est entré sur le marché de Wuhan avant d’en sortir”

Nous savons depuis le 26 janvier – cela représente un siècle en “années coronavirus”, si l’on songe que plus d’un demi-million de personnes sont maintenant infectées dans le monde, et près de 25 000 ont perdu la vie (3) – soit depuis deux mois, que le virus ne vient probablement pas du marché aux fruits de mer de Wuhan.

  • Dans un article rédigé par un grand groupe de chercheurs chinois de plusieurs institutions, et mentionné le 26 janvier par The Lancet (4), seulement 13 des 41 premiers patients hospitalisés qui ont eu des infections confirmées par ce qui deviendra le coronavirus chinois (2019-nCoV) n’avaient aucun lien avec le marché de Wuhan.

“Aucun lien épidémiologique n’a été trouvé entre le premier patient et les cas ultérieurs”, selon les chercheurs, explique John Cohen dans Science Mag le 26 janvier dernier (5).

Leurs données montrent également qu’au total, 13 des 41 cas n’avaient aucun lien avec le marché. “C’est un grand nombre, 13, sans aucun lien”, a déclaré Daniel Lucey, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de Georgetown.

https://www.sciencemag.org/news/2020/01/wuhan-seafood-market-may-not-be-source-novel-virus-spreading-globally

Si le virus ne vient pas du marché, d’où vient-il ?

Autre question : si le virus ne vient pas du marché, pourquoi les autorités chinoises l’ont-elles fermé le 1er janvier ?

Lucey a une hypothèse : le virus ne vient pas du marché – il y est arrivé, puis en est ressorti (5).

Si les nouvelles données sont exactes, écrit-il, les premières infections humaines doivent avoir eu lieu en novembre 2019 – si ce n’est plus tôt – car il y a un temps d’incubation entre l’infection et l’apparition des symptômes.

Si c’est le cas, le virus s’est peut-être propagé silencieusement entre les habitants de Wuhan – et peut-être d’ailleurs – avant que le groupe de cas du désormais tristement célèbre marché aux fruits de mer de Wuhan ne soit découvert fin décembre.

“Le virus est entré sur ce marché avant d’en sortir”, affirme Lucey.

https://www.sciencemag.org/news/2020/01/wuhan-seafood-market-may-not-be-source-novel-virus-spreading-globally

Ma question Tchernobyl

Institut de virologie de Wuhan
  • Jeudi 30 janvier, de nombreux sites d’information chinois publiaient le témoignage anonyme d’un technicien de laboratoire. Il prétendait travailler dans un laboratoire sous contrat avec des hôpitaux, et déclarait que sa société avait reçu des échantillons de Wuhan et était parvenue à une conclusion étonnante dès le matin du 26 décembre.

    Les échantillons contenaient un nouveau coronavirus avec une similarité de 87% avec le SRAS, ou syndrome respiratoire aigu sévère.

    Le lendemain, les dirigeants du laboratoire ont tenu des réunions d’urgence pour informer les responsables de la santé de Wuhan et la direction de l’hôpital, a écrit le technicien.

    Le compte du technicien, qui comprenait des images détaillées des résultats des tests et des messages envoyés par le technicien, a été publié par le Washington Post (6). Des scientifiques étrangers confirmeront plus tard que la séquence génétique ressemblait effectivement de façon frappante à celle du SRAS.
  • Parallèlement, le journal britannique Daily Mail (8) suggérait le 14 février 2020 qu’il existait un lien entre le virus nouvellement répandu et le laboratoire national de biosécurité de Wuhan, en indiquant que ce laboratoire, qui fait partie de l’Institut de virologie de Wuhan, avait fait l’objet de préoccupations en matière de sécurité dans le passé, et que des liens intimes existaient entre ce laboratoire et l’armée chinoise.
  • Un autre article publié par le Washington Times (9) suggérait que le “Coronavirus pourrait provenir d’un laboratoire lié au programme de guerre biologique de la Chine” et pointant du doigt l’Institut de virologie de Wuhan.

    L’article cite les recherches de Dany Shoham, un ancien officier de renseignement militaire israélien.

Dany Shoham, analyste israélien du renseignement et docteur en microbiologie

Dany Shoham est titulaire d’un doctorat en microbiologie médicale.

  • De 1970 à 1991, il a été analyste principal au sein des services de renseignements militaires israéliens pour la guerre biologique et chimique au Moyen-Orient et dans le monde.
  • Il avait le grade de lieutenant-colonel.
  • Il est maintenant chercheur au Centre d’études stratégiques Begin-Sadat de l’Université Bar-Ilan.

Interviewé par le Washington Times (9), il explique que :

“Certains laboratoires de l’institut [de Wuhan] ont probablement été engagés, en termes de recherche et de développement, dans des armes biologiques, au moins collatéralement, mais pas en tant qu’installation principale, de l’alignement chinois sur les armes biologiques”.

Le chercheur ajoute qu'”en principe, l’infiltration du virus vers l’extérieur peut se faire soit sous la forme d’une fuite, soit sous la forme d’une infection intérieure inaperçue d’une personne qui est sortie de l’établissement concerné de façon normale.”

https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:kgR8OVUaL58J:https://www.washingtontimes.com/news/2020/jan/26/coronavirus-link-to-china-biowarfare-program-possi/+&cd=2&hl=en&ct=clnk&gl=us&client=safari

Notez bien qu’à aucun moment il affirme que le virus a été intentionnellement lâché dans la nature. Les autres sources non plus.

Tous se contentent d’évoquer des problèmes de sécurité, et le fait que ce laboratoire est lié au programme de guerre biologique chinois – rien de bien spécial là-dedans, il y en a 50 dans de nombreux pays au monde.

Sans surprise, la Chine a nié avoir des armes biologiques offensives, mais un rapport du département d’État de l’année dernière a révélé des soupçons d’études secrètes d’arme biologique.

Dans le domaine de la recherche biologique non pirate, 50 laboratoires à travers le monde ont la classification de sécurité la plus élevée, et des centaines d’autres laboratoires existent, bien qu’avec des classifications de sécurité inférieures, précise Haaretz, qui a tenté de détruire, sans guère convaincre, les affirmations de Shoham (10).

Arrestation du Président du département de chimie et de biologie chimique de l’université de Harvard, ainsi que de deux ressortissants chinois

Cette information, publiée par le département de la Justice américain (11), je ne pense pas que vous la trouverez dans les grands médias. Elle a retenu mon attention, et je pense qu’elle doit être portée à votre connaissance.

  • Le 28 janvier dernier, le département d’Etat américain arrêtait le professeur Charles Lieber pour avoir caché ses liens avec une université de Wuhan, en Chine.
  • Le ministère de la Justice inculpait également Yanqing Ye, 29 ans “d’agissement pour le compte d’un gouvernement étranger”.
  • Une troisième personne, Zaosong Zheng, 30 ans, ressortissant chinois, avait été arrêtée le 10 décembre 2019, et inculpée pour avoir tenté de quitter les Etats-Unis pour la Chine avec 21 flacons de recherche biologique dissimulés dans ses chaussettes.

Charles Lieber

Charles Lieber, 60 ans, est directeur du département de chimie et de biologie chimique de l’université de Harvard.

Selon les documents judiciaires publics, le Dr Lieber, chercheur principal du groupe de recherche Lieber à l’université de Harvard, spécialisé dans le domaine des nanosciences, a reçu plus de 15 000 000 $ de subventions du National Institutes of Health (NIH) et du ministère de la Défense (DOD).

À l’insu de l’Université de Harvard, Lieber est devenu en 2011, “scientifique stratégique” à l’Université de technologie de Wuhan (WUT) en Chine.

Selon les termes de son contrat de trois ans, l’université de Wuhan lui a versé 50 000 dollars par mois, tous frais payés jusqu’à 1 000 000 de yuans chinois (environ 158 000 dollars) et lui a accordé plus de 1,5 million de dollars pour établir un laboratoire de recherche à l’université de Wuhan.

Yanqing Ye

Yanqing Ye, 29 ans, ressortissante chinois, a été inculpé le 28 janvier de fraude au visa, fausses déclarations, et d’agissement en tant qu’agent d’un gouvernement étranger. Ye se trouve actuellement en Chine et n’a pas pu être arrêté.

Selon l’acte d’accusation, Ye est lieutenant de l’Armée populaire de libération (APL), les forces armées de la République populaire de Chine et membre du Parti communiste chinois (PCC).

Sur sa demande de visa, Ye s’est faussement identifiée comme “étudiante”, et elle a menti sur le fait qu’elle faisait son service militaire à l’Université nationale des technologies de la défense (NUDT), une académie militaire de haut niveau dirigée par le PCC.

Pendant ses études au département de physique, chimie et génie biomédical de l’université de Boston (BU) d’octobre 2017 à avril 2019, Ye a continué à travailler en tant que lieutenant de l’APL.

Zaosong Zheng

Zaosong Zheng, 30 ans, ressortissant chinois, a été arrêté le 10 décembre 2019 à l’aéroport de Boston. Il a été accusé d’avoir tenté de quitter les Etats-Unis vers la Chine avec 21 flacons de recherche biologique.

En août 2018, Zheng a mené des recherches sur les cellules cancéreuses au Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston du 4 septembre 2018 au 9 décembre 2019.

Le 9 décembre 2019, Zheng a volé 21 flacons de recherche biologique et a tenté de les faire sortir clandestinement des États-Unis à bord d’un vol à destination de la Chine.

Conclusion

Je dis et répète que la Chine n’a pas, selon moi, répandu volontairement le coronavirus. Je dis qu’un accident s’est peut-être produit au laboratoire. Je dis que ce laboratoire a d’autres activités que celles déclarées.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://www.dreuz.info/2020/03/19/coronavirus-la-chine-est-coupable-dun-crime-contre-lhumanite/
  2. https://www.nationalreview.com/2020/03/covid-19-is-the-chinese-governments-curse-upon-the-world/
  3. https://www.worldometers.info/coronavirus/#countries
  4. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30183-5/fulltext
  5. https://www.sciencemag.org/news/2020/01/wuhan-seafood-market-may-not-be-source-novel-virus-spreading-globally
  6. https://www.washingtonpost.com/world/2020/02/01/early-missteps-state-secrecy-china-likely-allowed-coronavirus-spread-farther-faster/
  7. https://www.thetimes.co.uk/article/chinese-scientists-destroyed-proof-of-virus-in-december-rz055qjnj
  8. https://www.dailymail.co.uk/news/article-8003713/China-appoints-military-bio-weapon-expert-secretive-virus-lab-Wuhan.html
  9. https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:kgR8OVUaL58J:https://www.washingtontimes.com/news/2020/jan/26/coronavirus-link-to-china-biowarfare-program-possi/+&cd=2&hl=en&ct=clnk&gl=us&client=safari
  10. https://www.haaretz.com/world-news/.premium-how-coronavirus-conspiracy-theories-went-viral-and-the-israel-connection-1.8710683
  11. https://www.justice.gov/opa/pr/harvard-university-professor-and-two-chinese-nationals-charged-three-separate-china-related?fbclid=IwAR1288tfoL291-3rgaIUiwNtnSZWx_w6xlSW1XH0zsb613LXjd5P7YjgoQk

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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