Publié par Drieu Godefridi le 5 avril 2020

« Gouverner, c’est prévoir » : jamais depuis 1945, l’actualité ne nous avait si bien rappelé la vérité de cet apophtegme.

Depuis le début de la crise du virus de Wuhan, le gouvernement fédéral belge se débat dans les pires difficultés pour s’approvisionner en masques de protection, non seulement pour le commun des citoyens, mais pour ces médecins, infirmièr(e)s, personnels des hôpitaux et représentants des forces de l’ordre qui sont, chaque jour, et de façon passablement héroïque osons le mot, en première ligne.

La virulence de la pandémie a surpris les meilleurs experts. Toutefois, dans son principe, la résurgence de pandémies de ce type, depuis la nuit de temps, est aussi certaine que le mouvement des planètes. Cette pandémie était donc prévisible au sens strict et littéral, et c’est le motif par lequel les gouvernements normalement prévoyants avaient constitué des stocks de masques — souvent insuffisants, mais qui ont eu le mérite de leur précieuse existence au début de cette crise.

Comment expliquer l’absence totale de masques en Belgique, au début de la crise ? Pourquoi nos « gouvernants » se sont-ils avérés nettement moins prévoyants que les autres ?

En réalité, jusqu’en 2015, le gouvernement fédéral belge s’était avéré remarquablement prévoyant, car la Belgique avait constitué un stock stratégique de 63 millions de masques — 1200 palettes soigneusement entreposées et gardées par l’armée dans la caserne de Belgrade (Namur).

63 millions de masques ! De quoi équiper l’intégralité de la population dans les 48 heures de la survenance du problème, avec des effets directs, immédiats et drastiques sur la propagation du mal en Belgique. Avec ces 63 millions de masques, même « périmés » pour certains — l’élastique se relâche parfois au bout de quelques années, rien d’irrémédiable — la Belgique aurait pu se donner le « lead » en Europe et approvisionner nos voisins moins bien pourvus.

Le problème est qu’en 2015 le gouvernement fédéral de Charles Michel décidait d’incinérer ces 63 millions de masques. Pourquoi ? Selon des informations publiées hier par Het Nieuwsblad, La Meuse, La Capitale, Sudinfo et La Nouvelle Gazette, 63 millions de masques ont été incinérés — soit l’intégralité du stock stratégique de la Belgique — pour « faire de la place » (sic) et loger des réfugiés.

Ne mélangeons pas tout : il n’est pas question de mêler ici les questions des masques et des réfugiés et d’attiser la moindre hostilité à l’égard des candidats réfugiés. Ce ne sont pas ces candidats à l’asile qui ont brûlé le moindre masque.

La responsabilité git intégrale dans le chef du gouvernement fédéral et des ministres concernés. Si les faits sont avérés — ils semblent l’être, la Croix-Rouge est citée par les organes de presse — la responsabilité des ministres impliqués et de l’Etat est engagée sur le plan moral, sur le plan politique, mais d’abord et avant tout sur le plan criminel.

Non content d’incinérer le stock stratégique, le gouvernement fédéral décidait de ne pas le remplacer : de 63 millions de masques, la Belgique passait ainsi à zéro. Les derniers masques étaient brûlés fin 2018, soit très exactement un an avant la naissance du virus de Wuhan.

Gouverner, c’est prévoir. Quand on exerce des responsabilités, on doit les assumer.

Chaque membre du personnel soignant empoisonné par ce virus par défaut de la protection la plus élémentaire — le masque — est fondé à rechercher la responsabilité civile et pénale des ministres impliqués et de l’Etat devant les tribunaux.

Drieu Godefridi, PhD.

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