Publié par Gaia - Dreuz le 6 avril 2020

Source : Reforme

La foi ne nous immunise pas contre le Covid-19. Croire qu’un culte ou que la communion nous protège, c’est tomber dans le piège de la superstition.

Dénonçons, de toutes nos forces, la croyance naïve que la foi en Christ – ou en tout autre Dieu – protège des microbes, virus et autres contagions. Nous avons tous entendu parler de cette Convention évangélique à Mulhouse, avec ses centaines de participants priant en se tenant les mains. Conséquence : le Covid-19 s’est répandu parmi les participants, qui l’ont transporté jusqu’en Bretagne et en Corse, et ont déclenché le principal foyer de Covid en France. Avec la congestion des hôpitaux du Grand-Est et, dans cette région, le plus grand nombre de décès du pays. Un des participants de cette Convention évangélique est par la suite allé faire des visites dans un EPHAD. Conséquence : 20 décès parmi les résidents. (Rappelons qu’au moment de la Convention, en février, les consignes d’interdiction des rassemblements puis le confinement n’avaient pas encore été données. Et les participants ne se savaient pas porteurs du virus, Réforme)

Je suis très en colère. Redisons-le, crions-le : non, Dieu ne vaccine pas le croyant contre les virus, ni ne guérit les malades. Il les accompagne, et cet accompagnement peut favoriser une guérison, mais il ne détruit pas les virus ni les cancers. Rentrons un peu en nous-mêmes, soyons sincères, et souvenons-nous que le Créateur, dès la Genèse, nous a confié la terre en voulant que le monde et l’humanité soient autonomes. Il nous délégué la responsabilité de la vie sur la terre, et c’est à nous, avec son aide, d’en prendre soin et de combattre les forces de destruction et de mort. Pour commencer, en évitant de transmettre la contagion !

Dieu ne choisit pas qui a le Covid-19 ou pas

Penser que Dieu choisit qui est malade et qui reste sain, qui guérit et qui en meurt, c’est rendre le Créateur responsable de la maladie et des épidémies : c’est lui faire injure. C’est faire du Dieu-amour un Dieu machiavélique, injuste et cruel. Mais non : si je meurs demain, ce ne sera pas la faute du Très-Haut. Le Dieu-amour, celui du Christ, nous accompagne, nous guide, nous donne sa force et son discernement, nous conduit à travers la maladie, mais ne nous en dispense pas – nous en avons tous fait l’expérience.

Oui, prétendre et – pire ! – prêcher que la foi, un culte, la communion, de fraternels baisers, immunisent de la contamination, c’est un mensonge gravissime. Enfantin, sincère peut-être, mais mortel. Et donc une folie, une folie criminelle.

Au XIVe siècle, pendant la peste noire : deux princes. L’un croit que Dieu choisit chaque malade pour le punir, le prince ne fait donc rien pour protéger sa population, qui est décimée. L’autre croit aussi en Dieu, mais expérimente la quarantaine, et a sauvé sa population.

Jean-Paul Morley est pasteur de l’EPUdF (Eglise protestante unie de France), aujourd’hui retraité.

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