Publié par Abbé Alain René Arbez le 7 avril 2020

Dans la tradition juive et chrétienne, l’expression « au chant du coq » signifie : dès l’aurore. Mais au-delà du rythme de la nuit laissant place au jour, il y a un autre sens, plus spirituel.

En effet, ce qui est frappant chez le coq, c’est qu’il chante lorsqu’il fait encore sombre et que le jour pointe à peine. Il annonce l’arrivée de la lumière alors qu’on est encore dans la nuit. On comprend tout de suite la portée symbolique de son chant tant pour le monde des humains que pour le règne animal.

On songe aux paroles des psaumes : « comme le veilleur guette l’aurore, mon âme attend le Seigneur ! »

Job lui-même s’écrie : « qui a donné au coq l’intelligence ? » (Job 38.36) En effet, le coq ne se trompe pas : il lance son cri parce qu’il perçoit d’instinct le moment de la fin de la nuit et de l’arrivée du jour. Il ne manque jamais le rendez-vous du lever du soleil. Le livre des Proverbes évoque à sa façon l’originalité du coq : « Trois êtres ont une belle allure et quatre une belle démarche : le lion, le plus brave des animaux qui ne recule devant rien, le coq qui se promène avec panache parmi la basse-cour, le bouc qui conduit le troupeau, et le roi qui tient un discours au peuple ! » (Pr 30.29)

La tradition chrétienne a repris l’emblème du coq pour illustrer la résurrection. De même que le coq annonce le jour nouveau, de même le chrétien se prépare au jour où le Christ – soleil de justice – apparaîtra à tous les hommes dans sa lumière.

On se souvient du récit de la Passion, lorsque Jésus dit à Pierre : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ». Le reniement a lieu dans la nuit du doute et du désespoir, mais lorsque la lumière se sera manifestée au matin de Pâques, Pierre exprimera sa foi et sa détermination à suivre le Christ quoi qu’il arrive.(lecture du mardi saint)

Sur le clocher des églises catholiques et des temples protestants, un coq de cuivre rappelle que la foi judéo-chrétienne a pour mission d’annoncer l’aurore d’un monde nouveau. Certes, nous sommes encore dans l’obscurité des malheurs et des réalités encore cachées de ce monde, mais la lumière du monde à venir – pas encore visible – pointe déjà à l’horizon. Le coq est un symbole d’espérance envers et contre tout.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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