Publié par Manuel Gomez le 8 avril 2020

« Les paroles s’envolent, les écrits restent »

Le 03 avril 2018, l’avocat Gilles-William Goldnadel avait interpellé par tweet Edwy Plenel :

Bonsoir Edwy Plenel, c’est pour une enquête de #laFranceLibretv . Pourriez-vous svp confirmer ou infirmer les infos qui circulent selon lesquelles vous auriez sous l’alias de Krasny féliciter dans Rouge Septembre Noir pour l’attentat contre les athlètes israéliens à Munich ? 00:57 – 3 avr. 2018

C’était en 2008, dans une enquête du journaliste Laurent Huberson consacrée à Edwy Plenel, que les déclarations du co-fondateur de « Médiapart » avaient été exhumées, dans un chapitre affirmant l’antisionisme radical, l’antiracisme et l’anticolonialisme du militant d’extrême gauche.

En 1972, le co-fondateur de « Médiapart » faisait l’apologie du terrorisme. A l’époque il ne s’en cachait guère !

Suite à ce « tweet », Edwy Plenel, s’était expliqué dans le CheckNews du quotidien  « Libération ».

Il avait reconnu avoir soutenu en 1972 l’action du groupe terroriste palestinien Septembre Noir, qui venait alors d’assassiner onze athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich, rapporte le CheckNews de « Libération ».

Dans un texte écrit en 1972, publié dans « Rouge », l’hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), sous le pseudonyme Joseph Krasny, Edwy Plenel avait, en effet, appelé à “défendre inconditionnellement” les terroristes de Septembre Noir.

“L’action de Septembre Noir a fait éclater la mascarade olympique, a bouleversé les arrangements à l’amiable que les réactionnaires arabes s’apprêtaient à conclure avec Israël. Aucun révolutionnaire ne peut se désolidariser de Septembre Noir. Nous devons défendre inconditionnellement face à la répression les militants de cette organisation.

A Munich, la fin si tragique, selon les philistins de tous poils qui ne disent mot de l’assassinat des militants palestiniens, a été voulue et provoquée par les puissances impérialistes et particulièrement Israël. Il fut froidement décidé d’aller au carnage”, avait-il écrit à l’époque.

« Je n’ai jamais fait mystère de mes contributions à « Rouge », de 1970 à 1978, sous le pseudonyme de Joseph Krasny. Ce texte, écrit il y a plus de 45 ans, dans un contexte tout autre et alors que j’avais 20 ans, exprime une position que je récuse fermement aujourd’hui.

Elle n’avait rien d’exceptionnel dans l’extrême gauche de l’époque, comme en témoigne un article de Jean-Paul Sartre, le fondateur de Libération, sur Munich dans La Cause du peuple–J’accuse du 15 octobre 1972.

Tout comme ce philosophe, j’ai toujours dénoncé et combattu l’antisémitisme d’où qu’il vienne et sans hésitation. Mais je refuse l’intimidation qui consiste à taxer d’antisémite toute critique de la politique de l’Etat d’Israël”.

Edwy Plenel présente pour sa défense un article de Jean-Paul Sartre, publié dans « La Cause du peuple » le 15 octobre 1972, intitulé « A propos de Munich ».

Comment s’exprimait, en 1972, celui qui s’était déshonoré et avili en préfaçant le livre de Franz Fanon : « Abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre.», à propos de l’assassinat des Français en Algérie.

Lors des Jeux olympiques de Munich, en conformité avec ses engagements en Algérie, Sartre considère que le terrorisme est certes « une arme terrible » mais que les opprimés n’en ont pas d’autres. Pour lui, l’attentat de Septembre noir qui a coûté la vie à onze membres de l’équipe israélienne est « parfaitement réussi », étant donné que la question palestinienne avait été posée devant des millions de téléspectateurs à travers le monde « plus tragiquement qu’elle ne l’est jamais à l’ONU, où les Palestiniens ne sont pas représentés.»

 « Ceux qui affirment la souveraineté de l’État israélien et sont en même temps convaincus que les Palestiniens ont droit à la souveraineté pour la même raison, et qui considèrent la question palestinienne comme fondamentale, doivent admettre que la politique de l’establishment israélien est littéralement insensée et vise de manière délibérée à éviter toute solution possible à ce problème. Il est par conséquent politiquement juste de dire qu’un état de guerre existe entre Israël et les Palestiniens. Dans cette guerre, la seule arme des Palestiniens est le terrorisme.

C’est une arme terrible mais les opprimés n’en ont pas d’autre, et les Français qui ont approuvé le terrorisme du FLN contre des Français doivent également approuver l’action terroriste des Palestiniens. Ce peuple abandonné, trahi et exilé ne peut montrer son courage et la force de sa haine qu’en organisant des attaques mortelles. Pour ceux qui approuvent les attaques terroristes auxquelles l’establishment israélien et les dictatures arabes ont conduit les Palestiniens, il semble parfaitement indigne que la presse française et une partie de l’opinion jugent l’attaque de Munich un outrage intolérable, alors que l’on a souvent lu des rapports laconiques sans commentaires au sujet des grèves de Tel Aviv ayant coûté plusieurs vies humaines.

Si Edwy Plenel avait écrit cet article aujourd’hui il serait mis en garde à vue et condamné pour « apologie du terrorisme ».

Pouvons-nous le croire quand il affirme que son « idéologie » s’est transformée ? Ses prises de position, ces dernières années, en ce qui concerne l’immigration clandestine, l’emprise de l’islamisme sur notre démocratie et l’occupation de notre espace laïque par la religion musulmane, permettent d’en douter fortement !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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