Publié par Christian Larnet le 14 avril 2020

Le nombre de cas de violence domestique en France s’envole pendant la quarantaine contre le coronavirus.

Au cours de la première semaine de confinement de la France pour tenter de réduire la transmission du coronavirus chinois, les autorités ont signalé une augmentation de plus de 30 % des cas de violence domestique dans le pays, et 36% à Paris (3).

Pour de nombreuses femmes et familles françaises victimes de violences conjugales, être confiné à la maison en raison du coronavirus avec un partenaire violent est un cauchemar absolu.

La psychiatre Marie-France Hirigoyen, basée à Paris, a récemment raconté le sort d’une femme coincée à la maison avec un partenaire enclin à la violence :

“Lorsque son mari boit, les effets sont déjà terribles – elle souffre fréquemment de violence psychologique et physique”, a déclaré Mme Hirigoyen, qui conseille un certain nombre de victimes de violence domestique.

Mais avec le confinement, ce risque a augmenté. Elle vient de m’appeler pour me dire qu’il est sorti faire quelques courses et acheter de l’alcool ; elle est terrifiée à l’idée de son retour”.

Bien que le gouvernement ait mis en place un certain nombre de mesures pour faciliter la dénonciation de ces abus par les victimes, peu semblent en avoir profité jusqu’à présent, rapporte FRANCE 24 (1).

Pendant quatre ans, cette femme* a été victime d’abus physique et sexuels de la part de son partenaire. Les sévices étaient si graves qu’elle a envisagé de se suicider, rapporte France 24.

“J’avais l’impression qu’il n’y avait pas d’issue. J’ai pensé à sauter par la fenêtre”, raconte-t-elle en larmes à FRANCE 24 à propos de son calvaire, ajoutant “il était toujours là”.

Mais dans les semaines qui ont précédé la fermeture de la France le 17 mars pour stopper la propagation du coronavirus, elle a finalement rassemblé assez de courage pour quitter son agresseur.

Elle a eu de la chance. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, les cas de violence domestique en France ont augmenté de plus de 30 %.

Cette forte augmentation a conduit le gouvernement à mettre en place un certain nombre de mesures pour tenter de faciliter la tâche des victimes de violences domestiques qui doivent tirer la sonnette d’alarme.

  • Des centres de soutien temporaire ont été créés en dehors des supermarchés.
  • Les pharmaciens ont reçu des directives pour pouvoir conseiller les victimes de violences domestiques qui s’adressent à eux pour obtenir de l’aide.
  • Le gouvernement a également accepté de payer 20 000 nuitées dans des hôtels et des refuges pour les victimes qui décident de quitter leur partenaire pendant la période de confinement.

Mais signaler un agresseur pendant la période de confinement peut être compliqué.

“Pour l’instant, nous ne recevons pratiquement aucun appel. Aujourd’hui, je n’en ai pas reçu un seul”, déclare Audrey, une assistante sociale qui travaille avec les victimes de violences domestiques.

Ceux qui nous appellent nous disent qu’il n’est pas facile de trouver le bon moment. Parce qu’elles ne sont pas toujours seules et que parfois leur partenaire est à la maison”.

Le 5 avril dernier, le secrétaire général de l’ONU a lancé un appel mondial à protéger les femmes, en raison du confinement, lequel a provoqué une augmentation des violences à l’intérieur des foyers, et ce, dans plusieurs pays.

La violence domestique est un problème grave en France : On estime qu’une femme est assassinée par un partenaire ou un ex-partenaire tous les deux ou trois jours (2).

Mais cela reste loin de la Chine, où dans la province du Hubei, au point de départ de la pandémie mondiale de coronavirus, le nombre de cas de violence domestique signalés à la police a plus que triplé par rapport à l’année précédente, passant de 47 cas en février 2019 à 162 cas en février 2020 (4).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

  1. https://www.france24.com/en/20200410-french-domestic-violence-cases-soar-during-coronavirus-lockdown
  2. https://www.france24.com/en/20200325-trapped-at-home-domestic-violence-victims-at-high-risk-in-coronavirus-confinement
  3. https://www.cnn.com/2020/04/02/europe/domestic-violence-coronavirus-lockdown-intl/index.html
  4. https://www.theguardian.com/music/2020/apr/10/rihanna-1-point-coronavirus-lockdown-donation-los-angeles-domestic-violence

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading