Publié par Christian Larnet le 20 avril 2020

Il y a comme une atmosphère pré-ramadan dans l’air… Le groupe de terroristes semble avoir été empoisonné, selon le procureur général du pays.

44 islamistes de Boko Haram qui avaient été arrêtés au Tchad lors d’une récente opération contre le groupe djihadiste, ont été retrouvés morts dans leur cellule de prison, apparemment empoisonnés, a annoncé le procureur général du Tchad. S’exprimant à la télévision nationale samedi, Youssouf Tom a déclaré que les prisonniers avaient été retrouvés morts jeudi.

Les autopsies pratiquées sur quatre prisonniers morts ont révélé des traces d’une substance mortelle qui avait provoqué des crises cardiaques chez certaines victimes et une asphyxie sévère chez d’autres, a-t-il déclaré. Les morts faisaient partie d’un groupe de 58 suspects capturés lors d’une opération militaire majeure autour du lac Tchad lancée par le président, Idriss Déby Itno, à la fin du mois de mars.

« Suite aux combats autour du lac Tchad, 58 membres de Boko Haram avaient été faits prisonniers et envoyés à N’Djamena [la capitale] pour les besoins de l’enquête. Jeudi matin, leurs geôliers nous ont dit que 44 prisonniers avaient été retrouvés morts dans leur cellule », a déclaré Tom, ajoutant qu’il s’était rendu sur les lieux.

« Nous avons enterré 40 corps et envoyé quatre corps au médecin légiste pour autopsie. »

Une enquête est en cours pour déterminer exactement comment les prisonniers sont morts, a-t-il dit. En début de semaine, le ministre de la justice, Djimet Arabi, a déclaré à l’AFP que les hommes capturés avaient été remis au système judiciaire mercredi, et devaient être jugés jeudi.

Une source de la sécurité, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré à l’AFP que « les 58 prisonniers ont été placés dans une seule cellule et n’ont reçu ni nourriture ni boisson pendant deux jours », ce qui n’aide pas à comprendre comment ils ont été empoisonnés.

Mahamat Nour Ahmed Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la protection des droits de l’homme (CTDDH), a porté des accusations similaires.

Les responsables de la prison ont « enfermé les prisonniers dans une petite cellule et leur ont refusé de la nourriture et de l’eau pendant trois jours parce qu’ils étaient accusés d’appartenir à Boko Haram », a déclaré Ibedou à l’AFP. « C’est horrible ce qui s’est passé ».

Le gouvernement a nié ces allégations. « Il n’y a pas eu de mauvais traitements », a déclaré à l’AFP le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi, par téléphone.

« Des substances toxiques ont été trouvées dans leurs estomacs. Etait-ce un suicide collectif ou autre chose ? Nous cherchons toujours des réponses », a-t-il déclaré, ajoutant que l’enquête était toujours en cours.

Un des prisonniers a été transféré à l’hôpital jeudi, mais il « se portait beaucoup mieux » et avait rejoint « les 13 autres prisonniers encore en vie et qui vont très bien », a déclaré le ministre.

L’opération militaire contre Boko Haram a tué plus d’un millier de terroristes du groupe et a coûté la vie à 52 soldats, a déclaré un porte-parole de l’armée tchadienne. L’opération s’est déroulée du 31 mars au 8 avril.

Elle a été lancée en réponse à une attaque dévastatrice contre les troupes tchadiennes le 23 mars sur une base à Bohoma, dans les marais du lac Tchad, qui a tué 98 soldats. Il s’agit de la plus grande perte jamais subie par l’armée en une journée.

Idriss a averti ses alliés dans la région que l’armée tchadienne ne participerait plus à des opérations en dehors du pays.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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