Publié par Bernard Martoia le 21 avril 2020

Je crois que toute société ne peut pas vivre sans un certain nombre de croyances irrationnelles. Elles sont ainsi protégées de la critique et de l’analyse parce qu’elles sont irrationnelles. Claude Lévi-Strauss

La théorie de la conspiration fait partie de la liste de ces croyances irrationnelles, qui fleurissent lorsque la société cherche une explication à une situation inédite.

Mike, un ami de Panama City, en Floride, m’indiqua que l’institut de virologie de Wuhan était le responsable de la pandémie lorsque celle-ci gagna son pays. Comme dans tout roman policier, la piste la plus évidente est négligée au départ car il faut tenir en haleine le lecteur. Avec l’hygiène déplorable des marchés chinois, il n’y avait pas besoin de chercher midi à quatorze heures.

Après avoir écarté son hypothèse, j’appris plusieurs faits troublants évoqués par le Washington Post (1). Ils corroboraient l’hypothèse de Mike. Le consul américain à Wuhan, Jamison Fouss, envoya des messages codés au Département d’État à Washington concernant le manque de précautions prises par les chercheurs chinois après avoir visité leur laboratoire avec son conseiller Rick Switzer en janvier 2018.

Comme le laboratoire de Wuhan est à l’avant-garde de la virologie en Chine, un niveau de sécurité 4 était requis. C’est le plus haut niveau de protection pour la manipulation de bactéries et de virus mortels.

Le prix Nobel de médecine 2008, Luc Montagnier, a jeté le pavé dans la maire. Montagnier est un virologiste français qui a découvert le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en 1982. Sur l’autre rive de l’océan Atlantique, Robert Gallo avait revendiqué de l’avoir trouvé avant son rival français. C’était la répétition d’une autre rivalité transatlantique entre Clément Ader et les frères Wright pour le premier vol avec un moteur au début du XXe siècle.

Montagnier déclare que le coronavirus a été accidentellement libéré du laboratoire de Wuhan au cours du dernier trimestre de 2019. Les chercheurs chinois planchaient sur un vaccin contre le SIDA.

Avec l’aide du mathématicien Jean-Claude Perez, il a examiné le génome du coronavirus. Des chercheurs indiens sont parvenus à la même conclusion que lui mais ils n’ont pas publié leur article en raison de la pression exercée sur eux par leur hiérarchie.

Comme Didier Raoult, Luc Montagnier est un électron libre. Il n’a plus rien à perdre car sa réputation sulfureuse est faite. Pour lui, le marché de poissons de Wuhan est une belle fable. Pour insérer une séquence du SIDA dans le génome du coronavirus, il faut des outils moléculaires. Cela ne peut se faire qu’en laboratoire. Le coronavirus est donc le travail d’un apprenti sorcier. (2)

La vérité finit toujours par éclater

Cette thèse, défendue par le professeur Luc Montagnier, est une information rassurante pour le public. Selon lui, les éléments de ce virus bricolé en laboratoire vont s’éliminer d’eux-mêmes au fur et à mesure de sa propagation. La nature n’accepte pas n’importe quelle construction moléculaire. Elle éliminera ces corps étrangers. Les choses s’amélioreront, mais après de nombreux décès…

C’est au gouvernement chinois de prendre ses responsabilités. Récemment, il a réexaminé ses statistiques sur les malades et décès liés au coronavirus pour les aligner sur celles des autres pays.

Deux raisons s’opposent à la reconnaissance de la Chine de ses erreurs. D’une part, la Chine est un pays asiatique où perdre la face n’est absolument pas envisageable. D’autre part, la reconnaissance de sa responsabilité entraînerait une avalanche de procès. La Chine ne fait que copier le Japon qui n’a jamais accepté la reconnaissance de ses crimes de guerre à Nankin.

Les capitalistes nous vendront la corde pour les pendre.’ Lénine

Le laboratoire fut fondé par l’académie des sciences en 1956. Comme le vieil édifice n’était plus apte à mener une recherche moderne, les Chinois firent appel à un consortium franco-américain en 2003. Les Français obtinrent la maîtrise d’œuvre et les Américains un financement partiel.

Le laboratoire high-tech ne fut livré qu’en 2015. Douze ans, c’est davantage de temps que pour la construction des plus grands barrages du monde. On peut en déduire que les rapports n’ont pas été au beau fixe entre le client communiste et les deux fournisseurs capitalistes. Aucune information ne filtre sur les causes de cette lenteur.

En revanche, des informations circulent sur les déplacements soupçonneux de chercheurs chinois du laboratoire de Wuhan à l’étranger. Ce dernier entretient des liens étroits avec le laboratoire de Galveston, Texas, et celui de Manitoba, Canada. Les autorités canadiennes on prié un chercheur chinois et ses étudiants de quitter le territoire canadien après une enquête laissant soupçonner une affaire d’espionnage au profit de la Chine. L’affaire a été vite classée pour ne pas faire de vague diplomatique. (3)

A qui profite le crime ?

C’est la question que tout enquêteur se pose au début d’une enquête. Les Etats-Unis et l’Europe occidentale sont les régions les plus touchées par la pandémie. La Chine omnipotente rencontre depuis l’élection du président Donald Trump un adversaire résolu à contrer sa puissance.

L’histoire n’est pas un long fleuve tranquille

Des traités furent imposés par les puissances coloniales à la Chine avec l’ouverture de comptoirs au cours du XIX siècle. Ils offraient des avantages disproportionnés aux colonisateurs. Le ressentiment des Chinois s’exprima par l’appellation ‘traités inégaux.’

Après la mort du grand timonier, la Chine a voulu rattraper son retard par tous les moyens. C’est elle qui a fixé ses conditions avec des accords truqués de joint-venture, un non-respect des droits d’auteur et des licences et une sous évaluation artificielle de sa monnaie pour engendrer de colossaux excédents commerciaux. Ce modèle économique est insoutenable sur le long terme.

L’arme bactériologique est asymétrique

La Chine communiste peut se permettre de perdre quelques millions d’individus comme lors du ‘Grand Bond en avant’, le nom pudique donné à la politique économique catastrophique initiée par Mao en 1958. En revanche, les pays occidentaux ne s’en relèveraient pas.

Tout ce que nous pouvons déduire, c’est que cet incident au laboratoire de Wuhan tombe à un moment propice alors que l’adversaire déclaré de la Chine brigue un nouveau mandat.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Bernard Martoia pour Dreuz.info.

Sources

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