Dernièrement, je suis tombée par hasard sur un canal qui diffusait le film The Thomas Crown Affair dans sa version de 1968, celle de Norman Jewison, un réalisateur canadien auquel on doit des films tels que Le Kid de Cincinnati, Fiddler on the Roof ou même Jesus Christ Superstar, des films incontournables des années soixante. Je n’ai pu m’empêcher d’y voir le début des leçons de morale anti-capitalistes qui, à mon avis, ont commencé durant cette décennie très particulière du Flower Power et de l’Interdit d’Interdire.
Dans la première version de l’Affaire Thomas Crown, Steve McQueen, l’acteur le plus populaire de cette période du cinéma, joue le rôle d’un millionnaire que la vie d’homme riche ennuie et qui décide de faire braquer des banques par des individus qui ne se connaissent pas.
À l’époque, Steve McQueen s’était surtout fait connaître par le rôle qu’il jouait dans la série télévisée Au Nom de la Loi (Wanted Dead or Alive) où il était un anti-héros chasseur de primes. Il avait connu un franc succès avec Le Kid de Cincinnati (1965), dans lequel il tenait aussi le rôle-titre, et il connaissait déjà le réalisateur Norman Jewison.
McQueen a du convaincre Jewison qu’il pouvait jouer le rôle de Thomas Crown, et il était ravi de jouer un rôle, inhabituel pour lui, de dandy millionnaire fréquentant les milieux huppés.
McQueen remplaçait Sean Connery, pressenti par Jewison, mais qui avait refusé et s’en est mordu les doigts par la suite.
Sean Connery, devenu célèbre en jouant le rôle de James Bond, l’agent 007 dans une série de films à succès, semblait probablement avoir plus de classe que Steve McQueen.
Le film de Jewison, dont certaines scènes sont trop longues, insiste surtout sur l’histoire d’amour entre Thomas Crown et le personnage joué par Faye Dunaway.
La critique du capitalisme est sous-entendue.
Elle deviendra plus évidente avec le film Wall Street, tourné 20 ans plus tard (1987), dans lequel Michael Douglas joue le rôle de Gordon Gekko, un méchant capitaliste prédateur qui s’enrichit en effectuant du «corporate raiding» qui consiste à acheter des parts dans une entreprise dans le but de modifier le cours de ses actions puis de la vendre et ainsi réaliser un profit, sans égard pour les travailleurs.
La deuxième version de L’Affaire Thomas Crown fut tournée en 1999 par John McTiernan.
Thomas Crown est cette fois joué par Pierce Brosnan (un acteur ayant repris le rôle de James Bond après Roger Moore).
Connu pour ses films d’action (Predator, Piège de cristal, À la poursuite d’Octobre Rouge, Last Action Hero, les films de la série Die Hard), McTiernan a en fait été recruté par Pierce Brosnan, le producteur de cette deuxième version .
McTiernan a décidé que le personnage de Thomas Crown devait être mieux apprécié des spectateurs: il ne va donc voler qu’une œuvre d’art, le très beau tableau Saint-Georges-Majeur au crépuscule de Claude Monet (1908) plutôt que de braquer deux banques comme le personnage incarné par Steve McQueen dans le film original.
Cette version de L’Affaire Thomas Crown revue et corrigée par McTiernan est plus dynamique, plus intéressante. En particulier, la scène de la chasse aux hommes en chapeau melon, soulignée par la chanson Sinnerman chantée par Nina Simone est une scène d’anthologie.
Toutefois, le thème récurrent de l’homme d’affaire richissime qui commet des actes illégaux pour tromper son ennui est repris par McTiernan.
C’est encore cette vision gauchiste du capitalisme dans laquelle les hommes d’affaires s’enrichissent sans faire beaucoup d’effort, agissent comme des enfants gâtés et ne pensent qu’à avoir du bon temps et à séduire les femmes.
Conclusion
Je crois que des films comme l‘Affaire Thomas Crown ont contribué à paver la voie des gauchistes d’Hollywood qui ne demandent pas mieux que de produire des films dans lesquels les politiciens, les agents de renseignements et les hommes d’affaires sont pourris, corrompus. Et je ne parle pas du nombre de films dans lesquels le FBI ou la CIA commettent des actes illégaux, voire des meurtres (All the President’s Men, Three Days of the Condor, etc.)
Il y aussi des films dans lesquels les cambrioleurs sont sympathiques et guère plus malhonnêtes que les gens richissimes et puissants qu’ils volent, exemple: la trilogie des Ocean’s Eleven, Twelve, Thirteen).
Sans compter les séries policières à la télévision dans lesquelles les responsables des hauts échelons de la CIA, le FBI et la NSA sont souvent aussi pourris que leurs maîtres politiques.
Tout cela entretient un certain cynisme dans la population, ce qui explique pourquoi les Américains, n’ont aucun mal à croire que les Comey, McCabe, Strzok, Mueller ont menti effrontément au Congrès, aux juges de la FISA et au public.
Ils ont été bien préparés par Hollywood à trouver normal qu’ils s’en tirent.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Affaire_Thomas_Crown_(film,_1968)
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Crown
- https://themoviefreak.net/2018/05/29/5-raisons-de-revoir-laffaire-thomas-crown/
- https://en.wikipedia.org/wiki/Wall_Street_(1987_film)
Aujourd’hui les faussaires de la caste Hollygauchiste et leur médiasphère vont jusqu’à modifier la bande sonore d’anciens films et documentaires – en anglais, en français et dans toutes les langues – dans le but de laver davantage de cerveaux tout frais, et dans l’espoir de faire que croire cette novlangue tordue actuelle était la norme déjà dans les années 1950-1960, ce qui est évidemment faux.
Les communistes soviétiques pensaient aussi que tout les moyens, y compris les pires mensonges, étaient bons pour diffuser leurs mortifères propagandes.
Les lecons de morale gauchiste ont commence bien avant les annees 60. En effet il suffit de regarder le film Gregery LaCava de 1933: Gabriel over the White House montrant un president “republicain” pres a tout pour s’enrichir qui apres un accident devient un “pur democrate bon pour le peuple et tres dur pour les capitalistes”. C’etait une epoque ou les espions soviets etaient dans tous les salons de Washington (et de Hollyood).
https://www.imdb.com/title/tt0024044/
“Ils ont été bien préparés par Hollywood”.. très bonne conclusion en guise d’explication de ce qui se passe dans l’opinion américaine pour laquelle la réalité vient dépasser la fiction.!..
Il y aurait matière à philosopher sur le rôle “formateur” du spectacle en général , dont le célèbre ” castigat mores ridendo” (appliqué à Molière) devrait être le fil conducteur…
Finesse extréme de votre commentaire. Merci.
Hollywood= le relai et le “commercial” du Crony Capitalism.
Mais en effet, certains films plus anciens, injectent sans dire l’Idéologie mortifére .
En France c’est pareil. Les bons vieux films noirs et blancs( que j’adore), mettent en valeur le gentil voyou et transmettent le virus gocho. En particulier les films de Carné.
J’ai remarqué aussi une façon “d’parler” façon populo, avec ellision de voyelles, qui sévissait jusque dans le théàtre classique.
RICO bravo pour vos remarques concernant les bandes -son… Je ne savais pas. Pouvez vous donner des exemples?
Bonjour Mme MARC, votre article me fait penser à ce que l’on disait de la télévision à une époque, que c’était elle qui élevait les enfants, donnait la direction à suivre à leurs parents, et que cette fenêtre ouverte sur le monde était incontournable.
Le cinéma et la télévision, ont bel et bien “élevé et même éduqué” des générations entières, dans le sens qui était voulu, tant par les réalisateurs que par les gouvernements eux-mêmes. Lorsque vous apprenez que la CIA a beaucoup investit dans des films, on peut se poser des questions sur le pourquoi. Et souvent, les films étaient utilisés pour propager des “nouvelles idées et valeurs”, nous en voyons les tristes résultats aujourd’hui. Le public, l’être humain, doit se réapproprier sa pensée, son esprit critique, son discernement.
Une chose est” voir pour se divertir” une autre, est “regarder pour se divertir” tout en gardant sa propre objectivité et son propre jugement sur ce qui vient de défiler devant les yeux mais qui a su toucher tant l’émotionnel que le psychisme.
Sur la pourriture de Hollywood,
et sur les crimes qu’ils commettent réellement tout en les mettant en scène,
regardez sur YouTube
“OUT OF SHADOWS OFFICIAL”
déjà regardé
plus de 15 100 000 fois.
– ici sous-titré en français :
https://youtu.be/sFhhwFiTdjU
Les leçons de morale gauchiste auraient pu aussi commencer dès 1776, bien avant le cinéma avec le roman. Il faut aussi raison garder… Dans un roman comme dans un film il y a toujours une rivalité, un dualisme, la lutte du bien contre le mal pour donner de la force à l’intrigue, de la rigidité au texte ou à l’image quant il s’agit d’un film. On peut, bien sûr, y voir de la morale gauchiste mais est-t-on bien sûr de ne pas virer petit à petit vers une sorte de paranoïa, surtout sur des films anciens ? C’est vrai que les films d’aujourd’hui sont tous vérolés, puants et leur orientation gauchiste manifeste, seuls les aveugles ne le voient pas et se bouchent les oreilles pour ne pas l’entendre, c’est pourquoi je vous invite à moins mal juger les films anciens et à vous méfier des films d’aujourd’hui dont, il faut bien le reconnaitre, la qualité à tous les niveaux, est très médiocre.
“ContraLand”,
Craig Sawyer Documentary
on Child Sex Trafficking:
https://youtu.be/cnFlSvDycY0
Très bien vu Magali,
Dès le début du cinéma et de l’engouement populaire qu’il suscita, les Américains ont vite compris la puissance de l’audio-visuel dans l’influence des masses populaire et l’ont utilisé au départ pour promouvoir le capitalisme pendant que les Russes promouvaient le communisme. Par exemple, après Pearl Harbour et jusqu’à la fin des années 1960 (Vietnam), les productions de héros de guerre ont foisonné, pour valoriser l’armée et ses soldats…
C’est Charlie Chaplin qui en fut le premier dissident avec “Les temps modernes” et il paya pour : banni des USA!
Comme certaines règles tacites régissent les productions hollywoodienne, comme l’interdiction de violer ou tuer un enfant ou un animal en direct, la propagande gauchiste s’y est fait plus subtil avec les résultats qu’on connait et que vous relevés très pertinemment.
Aujourd’hui, les média de masse sont utilisés par tous les pouvoirs étatiques pour manipuler l’opinion publique : si je vous disais à quel point, je passerais pour un complotiste : ça concerne en premier lieu les informations et c’est authentique pour tous les pays. Ensuite vient les “parités” (raciales, sexuelles… mais pas politiques! En France, les radios dites libres furent autorisées par Mitterrand comme portes-voix du socialisme…
Au Québec, l’écart qu’il y a entre les informations sur Global-New et CBC en anglais et celles sur Radio-Canada et TVA en français est insultant : en français, c’est une mosaïque de petits documentaires sur des niaiseries entrecoupés de reportages de corde-à-linge! Le monde peut s’écrouler, les Québécois sont contraints de se regarder le nombril sans comparatifs extérieurs. En résumé, tout est fait pour concrétiser le Rapport Durham (1839).
Puis, est arrivé DREUZ-INFO!
La culture est partout gauchisante, et la France n’a jamais été en reste. Tavernier, Chabrol, Boisset, Hanin… ont passé des décennies à faire des films où le riche bourgeois était un salaud -forcément un salaud aurait dit Duras- et le prolétaire ou la basané héros positif.
Mais n’oublions pas que les USA ont imposé en 1946 (accords Blum-Byrnes) de limiter la diffusion des films français à quatre semaines sur treize, ce qui correspond à une diminution de moitié de la diffusion de films français par rapport aux années 1941-1942, et ouvrait la voie à un “impérialisme culturel” nullement dissimulé. À une époque où il est vrai, le socialisme était particulièrement menaçant en Europe.
Je viens de commander un film Apocalypse : Staline de 2015 , je suis presque surpris de pouvoir commander un tel DVD politiquement incorrect