Suite à la décision du Premier ministre Netanyahou d’étendre la souveraineté d’Israël sur les terres juives de Judée et Samarie, Mahmoud Abbas a annoncé mardi ne plus être liée par les accords signés avec Israël et les États-Unis.
Je suppose – mais je peux me tromper – que tous les médias ont rapporté cette information comme des petits perroquets incapables de voir plus loin que le bout de leur nez et de commenter cette décision.
Alors je vais m’y coller, parce que si vous ne trouvez pas cette analyse sur Dreuz, je crains que vous ne la trouviez nulle part.
Et pour introduire le sujet et fixer le ton, je fais référence à l’un des pires ennemis d’Israël en ligne, Ali Abunimah du site Electronic Intifada, qui a déclaré (1) à Al Jazeera que “Mahmoud Abbas fait régulièrement de telles déclarations, mais qu’il n’y avait aucune raison de prendre celle-ci plus au sérieux que les annonces précédentes”.
Un effet de manche de Mahmoud Abbas – un de plus
Ali Abunimah :
“Mahmoud Abbas a annoncé je ne me souviens plus combien de fois qu’il a suspendu tel ou tel accord, et le fait est, il ne l’a jamais fait.
Le fait est qu’il n’a jamais suspendu un accord.
La réalité est que l’Autorité palestinienne ne peut pas déplacer une salière d’un côté de la table à l’autre sans la permission et l’aide des Israéliens.
On aurait aimé lire cela sous la plume des journalistes du Figaro et du Monde, ils seraient plus crédibles.
Double langage : un pour les Européens, un pour Israël
Haaretz, que personne ne soupçonnera d’être pro-Netanyahou, rapporte qu’en réalité, Abbas n’a aucune intention de changer quoi que ce soit sur le terrain.
Pendant qu’Abbas faisait son annonce à l’attention des Occidentaux, essentiellement les Européens friands de tourments contre Israël, les responsables de l’Autorité Palestinienne (AP) chuchotaient aux Israéliens que peu de choses allaient réellement changer.
- Haaretz a rapporté que “les responsables palestiniens qui ont participé à la réunion ont déclaré que le président avait l’intention de mettre fin à la coordination, mais qu’il n’avait pas encore “fermé la porte””.
- Un fonctionnaire palestinien a déclaré au quotidien d’extrême gauche que “les forces de sécurité peuvent diminuer le niveau d’engagement avec leurs homologues en Israël, mais il n’est pas encore possible de déterminer que la coordination sera complètement arrêtée”.
“Un responsable palestinien de la sécurité a déclaré qu’en dépit des déclarations d’Abbas, chaque mesure prise par l’AP nécessite une coordination avec Israël”, a rapporté Haaretz.
Le même responsable ajoute :
“Abbas a déclaré que l’AP est engagée dans la lutte contre le terrorisme, ce qui nécessite une coordination sécuritaire continue entre les États”.
Pour ceux qui ne sont pas familiers du conflit, et ignorent la haine larvée entre le Hamas et le Fatah, ce que Mahmoud Abbas dit vraiment, c’est que sans la protection d’Israël, il sait être menacé de mort par les terroristes du Hamas, et qu’il ne resterait pas très longtemps en vie.
Annuler Oslo, c’est dissoudre l’Autorité palestinienne – ce qu’Abbas n’a pas fait
Si Abbas avait réellement l’intention de déchirer les Accords d’Oslo dont il dit ne plus être lié, il devait dissoudre l’AP, ce qu’il n’a pas fait en raison des aides financières importantes qu’elle reçoit des Européens.
L’AP a été créé comme un organe temporaire, destiné à ne tenir que cinq ans – entre la signature de l’accord d’Oslo (1993) et la création d’un État palestinien par le biais de pourparlers permanents avec Israël.
Et qu’à fait l’AP en près de 30 ans, ou l’OLP, ou le Fatah, trois organes difficiles à séparer les uns des autres ?
- Elle n’a pas créé de monnaie, et utilise toujours le shekel.
- Elle n’a pas créé d’infrastructures et achète son énergie à Israël.
- Elle ne vit qu’en faisant la manche auprès des ONG et des gouvernements auprès de qui Mahmoud Abbas va pleurnicher – tout en soutenant que les Arabes sont un peuple fier.
- Elle n’a mené aucune élection pour élire un président : Abbas a été élu pour un mandat de 4 ans le 15 janvier 2005 !
- A la fin de son mandat, le 15 janvier 2009, l’AP a prolongé son mandat jusqu’aux prochaines élections de 2010, en invoquant la constitution de l’OLP.
- Le 16 décembre 2009, il a été élu pour une durée indéterminée par le Conseil central de l’OLP.
- Et elle n’a pas été capable de normaliser ses relations avec la Jordanie, dont le souvenir du conflit entre le régime hachémite et l’OLP en 1970, connu sous le nom de Septembre noir, et qui a fait 25 000 morts, fait que la Jordanie se méfie toujours du risque d’un soulèvement palestinien.
La correspondante d’Al Jazeera, Nida Ibrahim, fait également remarquer (3) que les implications du retrait d’Abbas des accords restent très floues.
“S’il a dit que l’OLP n’est plus liée par les accords signés avec Israël, il n’a pas dit qu’il dissolvait l’Autorité palestinienne”, a déclaré Ibrahim depuis Ramallah.
https://www.aljazeera.com/news/2020/05/palestinian-president-abbas-accords-israel-void-200519214402347.html
Solution à deux Etats en déchirant les accords d’Oslo qui prévoient… une solution à deux Etats
Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a ordonné à son cabinet de commencer “à travailler à la traduction [de la décision d’Abbas] sur le terrain”.
Et simultanément, Shtayyeh a affaibli la position d’Abbas en qualifiant la décision de “moment de vérité pour tous ceux qui croient en la solution à deux États”.
Mais ça ne colle pas : c’est l’un ou l’autre mais pas les deux.
- Si l’AP n’est plus liée par les Accords d’Oslo, que devient le compromis de la solution à deux États, qui était un élément clé des accords ?
- Comment l’AP revendique-t-elle des fragments des Accords d’Oslo, en insistant sur le paradigme de la solution à deux États, tout en disant ces Accords caducs ?
- Quelle autre opportunité politique la déclaration d’Abbas offre-t-elle aux Palestiniens ?
Depuis Ramallah, le journaliste Kifah Zaboun fait remarquer cependant que Mahmoud Abbas ne peut pas si facilement se retirer des accords.
“La possibilité pour Abbas de se retirer des accords avec Israël doit affronter à des mécanismes complexes”, qui ne dépendent pas de lui mais du droit international, explique Zaboun sur le média arabe en langue anglaise aswsat.com (2), ajoutant :
“il sera compliqué pour le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de mettre à exécution ses menaces de se retirer de tous les accords signés avec Israël.”
Zaboun a raison, mais peu importe.
En réalité, qu’il continue d’adhérer à ce paradigme international obsolète, ou qu’il l’annule, dans les deux cas, Abbas facilite le plan d’extension de la juridiction et de la souveraineté israélienne auquel une majorité d’Israéliens est désormais favorable (4).
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
- https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/will-mahmoud-abbas-really-stop-pa-collaboration-israel
- https://english.aawsat.com/home/article/2295186/abbass-withdrawal-agreements-israel-challenged-complex-mechanisms
- https://www.aljazeera.com/news/2020/05/palestinian-president-abbas-accords-israel-void-200519214402347.html
- https://www.jewishpress.com/news/politics/window-of-opportunity-survey-shows-israelis-support-sovereignty/2020/05/22/
Merci, JPG, pour toutes ces infos. On a l’impression que tous ces revirements sont un peu du spectacle destiné à alimenter le narratif des salles de rédaction européennes. Sans narratif, pas de victimisation, donc pas de subventions. On se demande combien de temps les Européens vont continuer à encourager cette situation, et combien de temps elle durerait si les Européens arrêtaient de se mêler des affaires du proche orient pour enfin s’occuper de leurs propres problèmes qui sont nombreux.
Abbas n’a qu’un souci en tête, son seul et unique objectif, se maintenir, se maintenir, se maintenir. Il s’adresse tour à tour aux “Palestiniens” (aux arabes et aux européens pro-arabes) et aux Israéliens. Il a besoin que la situation perdure pour maintenir sa juteuse position, sa rente. Toute cette histoire est un cirque, un décor, un mauvais théâtre mis en place depuis 48 et institutionnalisé par tout cet appareil international, onusien, qui nourrit tant et tant de parasites trop contents d’être à la table du colossal buffet !
Trump et Netanyahou ont eu le tort de siffler la fin de partie, la fin de la récréation, de cette monstrueuses plaisanterie,. Que pensez-vous qu’il advienne ? C’est la panique ! Tous les apparatchiks grassouillets s’accrochent à leur os, mais aussi tous les politiciens véreux qui tournent autour de ce gigantesque happening – ce théâtre en carton pâte – car cette mauvaise scène leur sert à faire la danse du ventre dans l’entre-soi chaque fois que nécessaire aux yeux du monde dans une chorégraphie indéfiniment répétée et écrite depuis les années soixante, la guerre froide, les non-alignés, le tiers-mondisme, le communisme soviétique, l’Islam, etc…
Quelle différence y-a-t-il entre les pétromonarchies du golf et la cleptocratie palestinienne ?
Outre le fait qu’il s’agisse d’arabes dotés des régimes politiques autoritaires qui méprisent les processus démocratiques. De mon point de vue, les deux vivent de rentes exportatrices polluantes. Les monarchies font vivre l’Occident de la dépendance pétrolière que condamne nos fiers écologistes qui eux vivent de la dépendances à l’Autorité palestinienne et à son exploitation de la misère du peuple.
Tant de sottise en plus de la haine, rend le personnage semblable à ceux de Molière !
qu’il annule les accords! parfait et je ne lui donne pas 8 jours pour vivre; au moins on n’en serait débarrassé ; salubrité publique!et que feraient les palestiniens sans l’aide massive d’Israël “idiot” et tout l’argent de l’union européenne et autres généreux donateurs!!! on ne peut pas mendier d’une part et appeler à la destruction d’Israël d’autre part! Cela arrange une Europe hypocrite qui les utilise à des fins non avouables, bien sûr!…
Donc en fait, pour une fois l’argent de L’E.U servirait à quelque chose.
À entretenir un pouvoir certes corrompu mais qui sert de substitut à un véritable état palestinien qui lui, serait un ennemi direct d’Israël.
C’est facile de signer des accords ou autres documents important… Si certains s’en fichent pas mal et décident de ne plus en respecter les accords…
Et l’on voudrait qu’Israël entérine des décisions partiales de l’ONU, Organisme qui ne respecte pas les engagements pour lequel il a été créé.
Alors Abbas, qu’il continue à seriner ses sornets maléfiques… C’est comme “prêcher dans le désert” pour nous… Bien sûr il a l’oreille de l’Occident, ce qui fait que nous restons toujours “David face à Goliath” en dépit de la propagande fielleuse et malhonnête.
C’est la raison pour laquelle, Israël, sur tous les fronts, se doit d’être vigilant et prêt à toutes les éventualités les plus sombres… Faire au mieux, et voir venir.
À la grâce du tout puissant.