Publié par Sidney Touati le 25 mai 2020

Les États en instaurant une dictature totalitaire sous prétexte de lutter contre une épidémie n’ont, non seulement rencontré aucune opposition dans le processus brutal de mise sous contrôle des populations, mais obtenu la participation active de ces dernières. Comment ce raz de marée destructeur des libertés et de notre mode de vie, a-t-il pu se produire ?

Cet évènement sans précédent est le résultat d’un processus de désintégration de la civilisation occidentale. Il n’a pu se produire qu’en raison de la lente érosion des valeurs et d’un effondrement de la culture. Depuis plusieurs dizaines d’années, une pensée standardisée impose ses normes dans toutes les sphères de la vie sociale.

Au théâtre, au cinéma les dialogues s’appauvrissent. Les échanges sont du niveau « passe-moi le sel ». Parfois, les mots disparaissent. On doit, dit-on, laisser les corps s’exprimer. On est en quête de l’émotion brute, non médiatisée par le langage. Au théâtre, il est très tendance de faire jouer les comédiens nus. L’exigence du « vide » est ici palpable. Tout ce qui est de l’ordre du culturel est présenté comme écran nous coupant du vivant, comme appartenant au monde du faux. Le vrai, l’authentique se veut anti-culturel. Le théâtre est classé dans la catégorie des « arts vivants », comme s’il y avait des « arts morts ».   

Le recrutement des élèves des grandes écoles de théâtre passe par le filtre des quotas liés au « genre », à l’appartenance ethnique, au social en général… le talent est secondaire. Les films pour être réalisés et distribués sans problème doivent présenter de manière quasi-obligatoire, des personnages issus des « minorités visibles », des homosexuels, des transgenres…

Gérard Philippe aurait aujourd’hui très peu de chance d’être sélectionné. Son côté « trop français » le condamnerait. Le film « Rabbi Jacob » ne pourrait plus être distribué. Le roman d’Albert Camus « L’Etranger », qui raconte l’histoire d’un homme qui abat un arabe à cause du soleil, serait condamné pour incitation à la haine raciale.

Par la mécanique de la « subvention publique »,  une bureaucratie d’artistes, de comédiens, d’intellectuels a pris souche en France; son mode de fonctionnement s’est répandu en Europe, puis aux États-Unis. Hollywood, où le « progressisme » a pris rang d’idéologie hégémonique,  est devenu la capitale mondiale des bureaucraties cinématographiques. Une hiérarchie comparable en tous points à celle des ordres moyenâgeux, règle les rapports des uns avec les autres. Les « grands seigneurs » possédaient même une sorte de « droit de cuissage », aujourd’hui dénoncé par celles qui défendent becs et ongles le système qui l’a produit.

La première chose que la bureaucratie garantit à ses membres, c’est l’emploi à vie et la promotion à l’ancienneté, voire la transmission des statuts professionnels aux enfants. On assiste à l’éclosion des « lignées ». En France, on est artiste, écrivain…de père en fils ou de mère en fille. On ne compte plus le nombre de fils ou de fille de…

De même, on est politicien à vie. Les très rares têtes nouvelles doivent être adoubées par les « caciques » régnants. Sauf accident, la tête nouvelle en a pour trente, quarante, voire cinquante années à occuper le devant de la scène si elle respecte les règles des clans qui se partagent le pouvoir. On retrouve la même poignée d’artistes dans tous les films (financés en tout ou partie par l’Etat), sur les plateaux télés, dans les grands médias. Le même phénomène s’observe dans le monde politique. Les « élus » sont des professionnels de l’élection, des spécialistes du clientélisme. La démocratie est dévoyée, vidée de son contenu.

La Justice fonctionnant en tandem avec les grands médias,  garantit la pérennité de ce système quasi-féodal. Tout intrus est impitoyablement « jeté aux chiens ».    

Les acteurs qui avaient quelques talents, se momifient en accédant à la nomenklatura. Aux Etats-Unis, il y a le label « De Niro, Meryl Streep, Sean Penn, Georges clooney, etc… »; et en France « Daniel Auteuil, Gérard Depardieu, et toute la bande des enfoirés » (à l’exception de Jean-Jacques Goldman, dont le talent a été manipulé, exploité par ces derniers).

Leur nom sur une affiche suffit à faire un film, qu’importe si le scénario est inconsistant, et la mise en scène nullissime.

Les bureaucrates du cinéma portent obligatoirement l’estampille « progressistes ». Ils s’expriment dans la langue la plus vulgaire, la plus convenue. Ils parlent« progressistelang ». Pour certains, l’osmose avec le monde politique du clan démocrate est si totale qu’ils n’envisagent pas de jouer sous un gouvernement républicain. C’est dire qu’ils fonctionnent directement sous la tutelle du pouvoir politique. L’acteur De Niro se dit « très déprimé » par l’élection de Trump, qu’il avait traité de « porc » et « d’idiot » ; il avait même dit qu’il voulait lui « flanquer son poing à la figure ».  

Sur n’importe quel thème, leur réponse est identique. Mûs par un réflexe pavlovien, ils répètent tous en chœur leur credo, sorte de recueil du prêt-a-penser : ils sont pour les minorités opprimées reconnues comme telle par les bien-pensants (sont exclus les vénézuéliens, victimes de la politique de Hugo Chavez et ses adeptes) ; ils sont pour les homosexuels, les transsexuels, pour les « banlieues », pour les quotas. Ils sont des défenseurs du climat ; ils sont pro-palestiniens et viscéralement anti-Trump et bien sûr antisionistes ;  ils sont pour l’accueil des migrants ; ils sont pour le multiculturalisme… ils sont pour les pauvres contre les riches et les exploiteurs…

La plupart sont milliardaires ou aspirent à le devenir. Ils vivent dans de somptueuses villas. Mais leurs milliards sont différents des autres milliards car leurs avoirs portent la marque « démocrate » ce qui a pour effet d’en faire du bon argent, de l’argent vertueux, dont on ne questionne jamais l’origine. Le Figaro (30/09/2016) révèle qu’en quelques années le patrimoine des Clinton est estimé à 111 millions de dollars… silence radio.

Ils veillent jalousement à conserver leur poste, leurs privilèges et prébendes. Toute nouveauté les effraie. D’ailleurs, depuis qu’ils exercent un pouvoir sans partage sur le cinéma américain, celui-ci est devenu médiocre. Plus aucun grand nom nouveau n’apparaît. Le désert à la française a contaminé les USA. Les nuls ou les « enfoirés » règnent des deux côtés de l’Atlantique. A quand le grand coup de torchon ?

George Clooney est le modèle indépassable des acteurs bureaucrates. Aux Etats-Unis, une règle non écrite commandait de laisser la publicité aux acteurs méconnus. Jouer dans une pub leur permettait de gagner un peu d’argent. Georges le démocrate a brisé cette règle. Depuis, pris d’un immense dégoût, j’ai balancé ma cafetière Nespresso à la poubelle. (Une amie me dit que j’ai bien fait car les capsules en aluminium seraient cancérigènes !)

La bureaucratie des artistes, des intellectuels…comme toute bureaucratie, stérilise tout. Elle fonctionne non dans la transmission d’une tradition enrichie, mais dans la répétition de l’identique. Sur le fronton de l’Union Européenne il est écrit : il est interdit de créer.

Le rejet massif de l’héritage culturel, ne laisse parler que la mécanique des grandes institutions privées -publiques. On privilégie le matériel, le corporel, l’animal, le « bio ». Le point culminant de ce processus de déculturation massif est atteint lors de la crise du Covid-19 : la totalité de l’attention se focalise sur le corps malade, le corps souffrant, le corps mort. Tous les discours et les regards fusionnent. Il n’y a plus de chose-publique, de ré-publique. Il n’y a plus d’espace privé. Il n’y a que du vide, du co-vide. On contraint les êtres humains à s’isoler, à s’atomiser, à s’identifier au virus. Ils ne sont plus que des porteurs de virus et sont globalement traités comme tels.

On finit par ouvrir l’espace public mais à la condition de supprimer les relations sociales directes. Les êtres humains doivent fonctionner dans la distanciation, dans le « dégoût » de l’autre. La police veille et disperse le moindre « attroupement ».

Se rapprocher, se parler, sont des actes délictueux, voire criminels. La parole vivante est présentée comme le vecteur de la mort. Les bouches doivent être grillagées et les mots filtrés. L’air que l’on respire est soumis à une impitoyable censure.

L’ennemi du totalitarisme quel qu’il soit, est la culture libre qui est par essence, échange. Les manifestations culturelles sont perçues par ce type de pouvoir, comme un danger mortel. L’exécutif demeure totalitaire tant qu’il détient le monopole exclusif de la parole. L’altérité n’est plus concevable.

Comment, lorsqu’on vise à tout régenter, tout contrôler, laisser les mots et les images circuler librement ?

Les lois sont appelées à servir de « masque » à toutes les conduites. Les mères doivent s’abstenir de tout contact avec leurs enfants. Dans les maternelles les institutrices n’ont plus le droit d’approcher leurs élèves. Elles ne peuvent ni lacer leurs chaussures, ni les changer lorsqu’ils se font pipi dessus. Dans les crèches, les bébés hurlent de peur en voyant les puéricultrices porter un masque.

Un monstrueux système se met en place.

La société en niant ses soubassements culturels, se déshumanise.

Quelques voix s’élèvent contre cet effondrement organisé, volontaire de la morale, de la politique, de l’économie.

Mais elles sont éparses et isolées et même si elles se répandent dans le peuple par le biais d’Internet, elles sont sans efficacité sur les grands appareils d’Etat. Les corps intermédiaires par lesquels le pouvoir s’exerce, valident globalement ce processus de soumission/destruction.

La bureaucratie après s’être emparée du pouvoir culturel, a étendu son emprise en intégrant le pouvoir médical. Elle va parfaire sa domination par le « social » et les « aides ». Les millions de chômeurs qu’elle à créés, et les pans entiers de l’économie qu’elle a détruits sciemment, dépendent pour leur survie du bon vouloir des bureaux. Le clientélisme et la corruption imposent ses désordres à une échelle jamais atteinte jusque là. La moitié de l’humanité est dans les fers du féodalisme planétaire. Les nouvelles techniques de domination des masses sont expérimentées, notamment par la Chine, suivie de très près par la France. 

La bureaucratie chinoise a littéralement étouffé pendant des millénaires l’immense Empire du milieu. Va-t-elle répandre son opium sur l’Europe ? Le règne du Grand Sommeil a-t-il commencé ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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