Publié par Gaia - Dreuz le 25 mai 2020

Source : Lefigaro

Les quelque 300 participants ont moins de deux mois pour refonder le système.

En première ligne face à l’épidémie, le personnel hospitalier attend de pied ferme le coup d’envoi, ce lundi, du «Ségur de la santé» qui doit tirer les leçons de la crise et refonder le système de santé. L’objectif est de traduire en actes la promesse faite par Emmanuel Macron, fin mars, au plus fort de l’épidémie, que «un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera, à l’issue de cette crise, construit pour l’hôpital».

Hausse des salaires, refonte du temps de travail, révision de la gouvernance des hôpitaux… «Nous irons vite, nous irons fort», a promis le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui s’entretiendra en visioconférence, à partir de 15 h 30, avec quelque 300 responsables syndicaux et représentants des collectifs de soignants, après un message introductif du premier ministre Édouard Philippe. Les discussions, coordonnées par l’ex-secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat, dureront sept semaines. Elles prendront la forme de «groupes de travail» et de «partage d’expérience» sur le Covid-19, selon le ministère. L’objectif est de «tirer les conclusions» de ces concertations «au plus tard à la mi-juillet», a prévenu Olivier Véran, qui dit vouloir inscrire certaines des mesures retenues dans le budget 2021 de la Sécurité sociale, présenté fin septembre.

Au cœur des attentes? Le salaire des personnels hospitaliers, et notamment des infirmiers, mais aussi des internes et des praticiens hospitaliers. Autre question clé: l’organisation du temps de travail, alors que les 35 heures sont depuis deux décennies une source de tensions récurrentes dans les hôpitaux. Les rémunérations sont «l‘urgence», insiste le président de la Fédération hospitalière de France FHF), Frédéric Valletoux, qui réclame un véritable «New deal» de l’hôpital.

Mobilisation le 16 juin

«Du fric, du fric pour l’hôpital public!», scandaient d’ailleurs des manifestants, réunis jeudi devant l’hôpital Robert Debré à Paris. Après plusieurs plans – le dernier, baptisé «Ma santé 2022», a été adopté en… juillet 2019 – qui n’ont pas calmé la grogne des soignants, les syndicats restent circonspects. «Si tout doit être bouclé d’ici au 15 juillet, les marges de manœuvre vont être très limitées pour la négociation», s’inquiète déjà Didier Birig, secrétaire général de FO Santé sociaux, pointant le risque d’une «simple consultation». Une dizaine d’organisations syndicales ou professionnelles appelle à la mobilisation le 16 juin.

Reste à savoir qui va payer, alors que le déficit de la Sécurité sociale devrait dépasser les 40 milliards d’euros cette année, sans espoir de retour dans le vert avant 2033. Pas d’autre solution donc que de mettre les Français à contribution, selon l’économiste François Ecalle. «Pour éviter une hausse des prélèvements obligatoires qui freinerait la reprise de l’activité, il faudrait diminuer la part de la Sécurité sociale dans le financement des dépenses de santé» et «augmenter la part payée directement par les ménages, qui est en France la plus faible de l’Union européenne», avance-t-il. Tout en mettant en place un «bouclier sanitaire» pour protéger les plus modestes. Autant dire que la voie à trouver est étroite…

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