Publié par Manuel Gomez le 28 mai 2020

Tous les peuples qui ont « colonisé » ce qu’était l’Algérie avant 1830, l’ont quitté avec des regrets et par la force des armes.

A l’exception de la France qui, elle, l’avait conservé par la force des armes et quitté par la trahison de certains de ses politiciens, et les Français d’Algérie, les Pieds Noirs, en tout dernier car le choix qu’on leur imposait était « soit la valise, soit le cercueil ».

Avant eux, et depuis des siècles et des siècles, ce qui s’appelait le Maghreb (et bien d’autres noms), avait connu l’occupation des Phéniciens, des grecs, des Carthaginois, des Romains, des Byzantins, des Vandales, des Arabes et des Turcs.

Seuls les Berbères pouvaient revendiquer la propriété de ces terres, puisqu’ils les occupaient déjà dix siècles avant JC.

Pourquoi ce préambule ? Tout simplement parce que, aujourd’hui, en Turquie, une chanson est devenue un véritable « tube », et cette chanson fut écrite et composée en 1830 (Cette date vous rappelle un événement, non ?), donc il y a près de deux siècles et c’était à l’époque où l’empire ottoman était chassé d’Algérie par l’armée de libération française.

Les paroles de cette chanson pleurent cette défaite et la douleur inconsolable de devoir quitter ce pays. Son titre « Czayir (Djazaïr). « Algérie ma mère, Algérie mon amour » est décrite une Algérie « aux rues de marbre et belle comme la lune » mais également des « navires prêts qui ébranlent tous les lieux » (certainement une allusion aux navires qui éloignaient le dey Hussein (dont un quartier de la ville porte son nom) vers le sud de l’Italie, avant de rejoindre la Turquie.

Les jeunes turcs qui dansent sur cet air triste ignorent le sens de cette œuvre musicale qui s’apitoie sur ce passé douloureux, pour eux, mais libérateur pour les Algériens.

Nombreuses sont les chansons tristes, écrites par nos poètes, au lendemain de notre départ d’Algérie. Il est vrai que nous quittions, ce que nous imaginions être « le Paradis », et nous n’étions pas les seuls à le penser : Hocine Aït Ahmed, l’un des chefs historiques du FLN : « Chasser les Pieds Noirs a été plus qu’un crime, une faute, car notre chère patrie a perdu son identité sociale. N’oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes, se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs et, aujourd’hui, hégémonistes. Avec les pieds Noirs et leur dynamisme – je dis bien les Pieds Noirs et non les français – l’Algérie serait aujourd’hui (2005) la plus grande puissance africaine méditerranéenne. Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques et stratégiques. Il y a eu, envers les Pieds Noirs, des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre (Nous attendons toujours « cette réponse » !) au même titre que la Turquie envers les Arméniens (Voilà pour le fameux génocide commis, soi-disant, par la colonisation française !). Du temps de la France, l’Algérie c’était le paradis ! »

Quant à Boualem Sansal, un célèbre auteur algérien : « En un siècle, à force de bras, les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul l’amour pouvait oser pareil défi. Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que « ces foutus colons » ont plus chéri cette terre que nous qui sommes ses enfants ».

Ah, comme j’apprécie de tels Algériens, bien davantage que certains Français « qui ne reconnaissent aucun caractère positif à la colonisation », dixit François Hollande, ou cet académicien qui déclarait : « L’Algérie fut dépossédée de ses richesses naturelles ». (Lesquelles ? Celles que nous avons découvertes, créées, exploitées, puis remises à l’Algérie indépendante, en 1962 ?) et la plus odieuse de toutes : « Les crimes contre l’humanité commis par la colonisation française en Algérie », n’est-ce-pas Emmanuel Macron !

Nous pouvons comprendre pourquoi tous ces peuples ont éprouvé autant de tristesse à devoir quitter un jour ce pays, sauf, apparemment, les Algériens, dont le seul objectif est de ne pas y rester mais plutôt de le fuir.

Il est vrai, mais, pour eux, de quelle Algérie est-il question ? Pas de celle que nous avons créée, pas de celle que nous avons connu, mais de celle que les dirigeants coupables, qu’ils ont choisi, en ont fait : « un pays riche, peuplé de pauvres. »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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