Publié par Gaia - Dreuz le 31 mai 2020

Source : Associationclarifier

Certains principes et pratiques liés au culte musulman en vigueur dans les pays islamiques s’opposent à ceux qui régissent la vie sociale en Occident. Ils peuvent donc poser des problèmes d’ordre public lorsqu’ils s’implantent dans un pays comme la France. En voici quelques exemples.

Prohibition de la mixité

Alors que les églises sont ouvertes à tous, chrétiens et non chrétiens, hommes et femmes, l’islam prévoit des exceptions dans ces domaines.

Des mosquées interdites aux non-musulmans

La Mecque, principal lieu saint de l’islam situé en Arabie-Séoudite, est un territoire haram (interdit) aux non-musulmans. Ne peuvent y accéder que ceux qui prononcent la chahada (profession de foi islamique).

  • Ô vous qui croyez ! Les polythéistes [ou infidèles] ne sont qu’impureté : ils ne s’approcheront donc plus de la Mosquée sacrée après que cette année se sera écoulée (9, 28).

Le Coran élargit cette prohibition à toutes les mosquées.

  • Seul fréquentera les mosquées d’Allah : celui qui croit en Allah et au Jour dernier ; celui qui s’acquitte de la prière ; celui qui fait l’aumône ; celui qui ne redoute qu’Allah (9, 18).

Cette prescription a été retenue par certaines écoles juridiques sunnites traditionnelles dans les pays qui s’en inspirent pour leur droit propre. Tel est notamment le cas dans la péninsule Arabique et au Maroc (sauf la mosquée Hassan II de Casablanca, hors temps de prière). Mais presque partout ailleurs, la visite de non-musulmans est autorisée, sauf exceptions et à certaines conditions.

Notons aussi qu’en certains pays (Iran notamment), des policiers empêchent les musulmans d’entrer dans les églises pour qu’ils n’assistent pas à la messe.

La relégation des femmes

Les musulmanes qui veulent prier à la mosquée n’y sont jamais encouragées ; l’accès leur en est d’ailleurs interdit à certains moments de leur vie frappés d’impureté légale (après un accouchement, durant les menstrues, cf. Coran 2, 222). « La femme est frappée d’une incapacité périodique engendrée par le cycle menstruel : étant au moment de ses règles en état d’impureté, elle doit par conséquent s’abstenir d’un certain nombre de pratiques cultuelles. Ainsi doit-elle renoncer aux prières quotidiennes et au jeûne ; elle ne peut ni toucher le Coran ni le lire ; elle ne doit pas entrer dans une mosquée ni faire le tawhâf (rotation) autour de la Kaaba [pratique liée au pèlerinage à La Mecque]. Ces prescriptions ne se trouvent pas dans le Coran mais dans le Hadîth [recueil des propos attribués à Mahomet] et sont précisées dans le droit […]. Ces prescriptions sont rigoureusement observées dans l’ensemble du monde musulman aujourd’hui comme hier » (Viviane Liati, De l’usage du Coran, éd. Mille et une nuits, 2004, p. 245).

L’état de pureté rituelle conditionne la validité de la prière. Ainsi en est-il pour un homme qui aurait eu auparavant un contact physique avec une femme.

Si les femmes veulent se rendre à la mosquée, un espace clos, isolé par une tenture, ou une pièce spéciale, leur est réservé. Certes, jusqu’à une époque assez récente, il était fréquent de voir hommes et femmes catholiques s’installer de part et d’autre dans la nef des églises pour assister à la messe, mais les secondes n’étaient pas dissimulées à la vue des premiers. Quant à la notion d’impureté, l’Eglise, à la suite du Christ, lui a ôté son caractère légal ou rituel pour ne conserver que son aspect moral (cf. Mc 7, 18-23).

L’exigence de non mixité s’applique à la sortie de la mosquée, selon une recommandation attribuée à Mahomet. « Tous les juristes, sunnites comme chiites, déconseillent – c’est makrûh (détestable) – le brassage des hommes et des femmes » (Anne-Marie Delcambre, L’Islam des interdits, Desclée de Brouwer, 2003, p. 40-41). On la pratique aussi lors des fêtes et repas de mariage.

La conquête par la mosquée

La mosquée est certes le lieu utilisé pour le culte musulman mais elle est également au service d’un projet idéologique. Celui-ci tend à placer l’islam en position de monopole, notamment dans les territoires de tradition chrétienne, puisque le Coran considère l’Evangile comme une doctrine falsifiée et a pour vocation de s’imposer au monde entier.

Plusieurs faits historiques et contemporains illustrent concrètement cette ambition et la logique de rapport de forces qu’elle implique.

Des églises spoliées ou narguées

Selon un principe largement admis, tout lieu où la prière musulmane a été accomplie devient ipso facto « terre d’islam ».

Lors des premières conquêtes au Levant, les musulmans se sont emparés des églises pour les transformer en mosquées (cf. PFV n° 70). Au Liban, au moins deux mosquées sont d’anciennes églises, l’une à Beyrouth, l’autre à Tripoli.

Sous le régime de la dhimmitude, codifié au XIème siècle par le juriste mésopotamien Ali Mawerdi, les chrétiens n’avaient plus le droit de sonner les cloches de leurs églises et d’en bâtir de nouvelles (cf. A. Laurent, L’islam, Artège, 2007, p. 93-94 ; et Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ?, Salvator, 2007, p. 97-110). Au XXème siècle, la décolonisation du Maghreb s’est accompagnée de la transformation d’églises en mosquées.

« Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casernes et les croyants nos soldats ». Ce vers du poète turc Ziya Gökalp (1875-1924), banni par Atatürk, a été récité en public par Recep-Tayip Erdogan en 1998 à Istamboul dont il était alors le maire, ce qui lui a valu d’être destitué de cette fonction et condamné à quatre mois de prison pour « incitation à la haine religieuse » (A. Laurent, L’Europe malade de la Turquie, F.-X. de Guibert, 2005, p. 89).

En 2018, devenu président de Turquie, Erdogan a récité un verset du Coran dans l’ancienne basilique Sainte-Sophie, déclarant, l’année suivante, son intention de lui restituer le statut de mosquée qui fut le sien depuis la conquête islamique de Constantinople (1453) jusqu’à ce qu’Atatürk la transforme en musée (1934).

En Egypte, avant la prise de pouvoir par le maréchal Abdelfattah El-Sissi (2013), lorsque des chrétiens obtenaient des permis de construire une église, il n’était pas rare qu’une fois connue la décision de l’administration, des musulmans s’empressaient d’acheter le terrain voisin du chantier pour y édifier une mosquée, privant du même coup de son droit l’Eglise concernée, au nom de la primauté due à l’islam.

Au Liban, après la guerre (1975-1990), l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, chargé de la reconstruction du centre-ville de Beyrouth, y fit édifier une énorme mosquée avec quatre hauts minarets, dont la masse écrase la cathédrale voisine, Saint-Georges des maronites. La mosquée El-Amine fut inaugurée en 2003. En réaction, l’archevêché maronite a fait surmonter sa cathédrale d’un campanile doté de cloches et surmonté d’une croix.

Au nom du droit à la liberté de culte

Aujourd’hui, lorsque l’islam s’implante en dehors de ses terres traditionnelles, quel que soit le moyen utilisé pour cela (djihad, émigration, natalité, revendications de droits au nom des valeurs des pays d’accueil, culpabilisation des Occidentaux, etc.), l’une de ses priorités est de multiplier la construction de mosquées. Rien n’empêche pourtant les musulmans d’accomplir leurs prières rituelles en des lieux non identifiés ou dédiés, fût-ce une simple salle, mais aussi à l’extérieur puisque, selon la Sunna (Tradition), Mahomet aurait dit : « Là où t’atteint l’heure de la prière, tu dois t’exécuter et cela est un masjid [mosquée] ». Cependant, les prières de rues ont pour but de forcer la main des pouvoirs publics en vue d’obtenir les autorisations.

Dans son dernier livre, Mohamed Sifaoui, chargé de cours à la Sorbonne, relate un événement qui s’est produit au ministère de l’Intérieur en 1999, au moment où Jean-Pierre Chevènement, alors titulaire de ce portefeuille, négociait avec divers partenaires musulmans l’organisation d’un islam de France. Lors d’une pause, plusieurs membres de l’Union des Organisations islamiques de France, satellite des Frères musulmans, se sont déchaussés dans un couloir pour accomplir une prière d’une dizaine de minutes, sous le regard ébahi d’un conseiller qui tenta de les en dissuader au nom de l’entrave à la laïcité. « Le malaise est palpable mais personne ne dit rien et la réunion reprend », note Sifaoui (Taqiyya, éd. de l’Observatoire, 2019, p. 326-327).

En outre, la mosquée n’est pas neutre sur le plan politique. « Il ne faut pas être dupe. Chaque fois qu’une mosquée est construite, l’Etat qui la finance a un droit de regard sur celui qui prêche et sur ce qu’il dit aux croyants », observe Alain Cabras, maître de conférences à SciencesPo Aix-en-Provence (Valeurs actuelles, 15 mai 2014). Quant aux rapports des catholiques avec le Saint-Siège, quelle qu’en soit la forme, y compris une aide matérielle, ils n’impliquent aucun choix idéologique.

Les minarets, l’appel à la prière et à la guerre

Depuis quelques années, en Occident, les revendications portent sur l’appel public à la prière (adhan), fonction réservée au muezzin (« celui qui appelle »). Pour en justifier l’usage, arguant du principe d’égalité de traitement des religions, les musulmans font valoir l’autorisation donnée aux catholiques de sonner les cloches. Cependant, contrairement à celles-ci, le muezzin délivre un message doctrinal explicite qui s’impose à tous, musulmans ou non.

  • Allah est le plus grand. Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah. Je témoigne que Mahomet est l’envoyé d’Allah. Hâtez-vous à la plénitude, Allah est le plus grand.

En principe, l’appel se fait du haut du minaret (de l’arabe manâra = phare), tour qui peut prendre diverses formes architecturales selon les cultures et les pays. Certaines mosquées ont jusqu’à quatre minarets, parfois très élevés. La sonorité de l’appel, amplifiée dans les quartiers ou villages disposant de plusieurs mosquées, lui confère le rôle d’une occupation symbolique et peut constituer un trouble à l’ordre public ; elle peut aussi gêner la prière et la célébration de la messe dans les paroisses ou monastères lorsqu’une mosquée se trouve dans leur voisinage ou encore lorsque le sermon du vendredi, qui peut durer une heure, couvre les offices religieux chrétiens.

« Historiquement, l’expression [« Allah akbar » = Allah est le plus grand] est aussi devenue un slogan de guerre », rappelle l’islamologue Pierre Lory. Elle l’était déjà du temps de Mahomet, qui l’aurait utilisée lors de la bataille – victorieuse – de Badr, en 624, menée contre ses compatriotes de La Mecque qui l’avaient contraint à l’exil vers Médine. Or, l’imitation stricte de Mahomet – « y compris dans sa dimension de chef de guerre, auteur d’expéditions militaires, de prise d’otages ou d’exécution de prisonniers » – est aujourd’hui le point commun aux courants de l’islamisme radical. P. Lory s’interroge sur les motifs qui poussent les djihadistes à scander cette formule, lorsqu’elle accompagne leurs actes de violence : « S’agit-il de bénir leur acte, de lui donner un sens ou de conjurer le danger ? » (La Croix, 23 décembre 2014).

Pour conclure

Les exemples retenus ici montrent qu’en islam le culte religieux est inséparable d’une dimension idéologique.

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