Publié par Thierry Martin le 10 mai 2020

Bien mal acquis ne profite jamais dit le proverbe, il semblerait que Macron l’ait appris à ses dépens.

Comment en sommes-nous arrivé là, et comment pourrons-nous sortir de cette situation politique dans deux ans, et à l’occasion de chaque élection d’ici là.

Il y a trois ans Macron était élu au second tour de la présidentielle. La fête réservée aux happy few à La Rotonde, à l’issue du premier tour, fut un pied de nez aux électeurs français, une façon de leur dire que le second tour face à Marine Le Pen comptait pour du beurre.

Ce fut, aux dires mêmes de Macron une victoire par effraction, il a fallu que se mettent en branle médias et PNF (Parquet National Financier), nouvelle machine judicaire aux mains des socialistes, pour tuer dans l’œuf le programme conservateur libéral de Fillon.

Cela étant Fillon appelait à voter Macron, alors que nous, bénévoles, étions encore en train de dépouiller les bulletins. Pourquoi porter de l’eau à la mer avec tant d’empressement ? Les fillonistes n’avaient pas eu autant d’élan pour soutenir Sarkozy contre Hollande au second tour en 2012. Mais Imagine-t-on François Fillon prôner l’abstention au second tour, voire soutenir Marine Le Pen ? En revanche nous, électeurs pouvions rêver d’une candidate qui aurait mieux incarné le conservatisme, qui aurait clairement défendu les valeurs chrétiennes, qui aurait manifesté contre le mariage gay, une candidate qui n’ait pas dit au sujet du débat sur l’avortement, en opposition à Marion Maréchal, que c’était pour les électeurs un sujet « lunaire ». Mais encore aurait-il fallu que cette candidate eût été libérale pour s’opposer au constructivisme de Macron. Bref encore aurait-il fallu qu’elle eût été de droite. Rebâtir nos frontières est nécessaire mais s’opposer à la politique européenne de Bruxelles n’est pas suffisant, à moins de chercher, que Dieu nous en préserve, une coalition avec Mélenchon.

Le 1er décembre 2016, depuis l’Elysée, Hollande renonce. Arrivé là par hasard, comme un lapin pris dans les phares, la photo officielle de Depardon sur la pelouse résume bien la situation. Hollande n’est arrivé là qu’en raison de la chute de Strauss-Kahn, il s’est très vite avéré être une erreur de casting.

C’est un livre de journalistes de gauche, d’amis, Un Président ne devrait pas dire ça, qui jouera le rôle de révélateur provoquant sa chute, dégageant ainsi la route à son ancien collaborateur. Hollande, lucide dit qu’il faut « un hara-kiri pour le Parti socialiste ». Cet ouvrage devait être une « autopsie » (je n’invente rien) du quinquennat par son premier acteur, il fut l’un des facteurs conduisant au renoncement de celui-ci à se représenter.

Valérie Trierweiler son ex-maitresse l’avait accusé de surnommer avec sarcasme les pauvres, « les sans-dents ». Il se justifie dans le livre, évoquant un contexte compassionnel, « je vois les gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans dents. » Alors elle réagit en rendant public un SMS de 2008 : « Je suis avec ma copine Bernadette dans une grande manifestation dans son canton [Corrèze]. Je lui ai fait un numéro de charme. Mais tu ne dois pas t’inquiéter. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents. »

De son côté Macron, ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, qui s’était lancé en dehors du parti socialiste, réussit à faire oublier qu’il était de l’équipe sortante.

Une fois élu, Macron, un homme de la deuxième gauche comme on disait au Nouvel Observateur, la gauche rocardo-strauss-kahnienne, s’est à son tour discrédité en prononçant dans la Halle Freyssinet réhabilitée, cette phrase : « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien. »

Existe-t-il un recours en France contre l’ordo-libéralisme allemand en vigueur dans l’Europe de Maastricht, pour revenir à l’essence chrétienne du libéralisme ? C’est-à-dire des visages, des personnes qui interagissent, des hommes libres et responsables, pas des données macro-économiques, pas des chiffres ni des équivalences arithmétiques interchangeables. Le vrai libéralisme, on ne le répétera jamais assez, est celui qui s’oppose au pouvoir des experts qui imposent leurs projets, du haut vers le bas, qui connaissent ce qui est bon pour nous, et qui mieux que nous ferons notre bonheur à notre place.

Les français doivent reprendre le contrôle. Rétablir les frontières, battre monnaie, décider eux-mêmes des accords de libre-échange. Limiter les dépenses de l’Etat, alléger les prélèvements obligatoires et baisser les taxes. Ils doivent aussi se rapprocher de l’Amérique comme sous Louis XVI.

Thierry Martin

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