Publié par Jean-Patrick Grumberg le 1 mai 2020
1er novembre 2014 : Joe Biden, alors vice-président, avec l’actrice Eva Longoria à Las Vegas.

Une guerre sans merci a démarré. Pas tant entre Joe Biden et Donald Trump pour la présidence, mais entre les médias et le peuple américain, qui refuse pour l’instant d’innocenter Joe Biden.

La guerre que les médias ont déclenchée contre les Américains utilise toutes les cordes du journalisme militant, comme ce titre du Washington Post qui pour Brett Kavanaugh parlait « d’agression sexuelle », et pour Joe Biden, d’un « incident ».

Globalement, et comme je le prédisais dans mon précédent article (1), la fondatrice du mouvement #MeToo a donné le feu vert aux journalistes, en déclarant que Joe Biden est « éligible ».

Tout ça après plusieurs années de battage incessant pour réclamer la mort sociale et des poursuites judiciaires sans merci contre les hommes accusés d’agression sexuelle, ce n’est pas très propre, mais c’est ainsi que fonctionne la gauche.

Seulement 24% des électeurs croient Biden

Les médias ont rompu leur silence, ils commencent à parler du viol de Tara Reade par son ex-patron. Pour le défendre.

Pour rappel, Mme Reade, alors collaboratrice du sénateur Biden, l’a accusé de l’avoir violée dans un couloir semi-privé du Sénat en 1993, et plusieurs témoins crédibles à qui elle en avait parlé à l’époque, ont apporté leur témoignage, et une vidéo d’époque a été retrouvée – j’y reviens en détail plus bas, car nous avons chaque jour de nouveaux lecteurs.

Les médias ont donc brisé le silence, mais pour défendre Joe Biden. C’était prévisible et urgent.

  • Prévisible parce qu’ils sont d’une malhonnêteté prévisible (oui, j’ai un peu pitié pour les imbéciles heureux qui croient encore que les journalistes font du journalisme, ou pire, pour ceux qui s’imaginent que les journalismes mentent sur certains sujets et disent la vérité sur d’autres).
  • Urgent, car les premiers sondages montrent que pour l’instant, les Américains croient plus Tara Reade que Joe Biden. Je dis « pour l’instant », car les médias ne font que s’échauffer, ils ne sont pas encore montés en puissance.

Un sondage national (2) réalisé par l’organisme Rasmussen auprès des votants a déterminé que :

  • Seulement 24% des électeurs croient que l’ex-vice-président dit la vérité.
  • 34% des personnes interrogées croient que Tara Reade dit la vérité.
  • Près de 4 électeurs sur 10 – soit 41 % – sont indécis.
  • 62 % déclarent avoir entendu parler du viol,
  • Seulement 26 % l’ont suivie de très près. La raison est claire et voulue : il y a un black-out médiatique total sur l’affaire, un contraste frappant avec la couverture 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 des accusations portées contre le juge à la Cour suprême des États-Unis Bret Kavanaugh.

→Pourquoi le black-out des médias : parce que plus les gens sont informés des détails de l’agression, plus ils ont tendance à croire l’accusatrice. Moins ils sont informés, et plus ils ont tendance à croire la version de Joe Biden du fait de l’honorabilité de sa position et sa notoriété.

  • Ainsi, parmi ceux qui ont suivi l’affaire de près, 60% croient que Tara Reade dit la vérité.

Détail intéressant du sondage, alors que sans surprise les Républicains (48%) sont plus susceptibles que les Démocrates (21%) de croire Mme Reade que Joe Biden, ce sont les électeurs indépendants, ceux qui ne sont affiliés à aucun des deux partis, qui décident des élections. Et ils sont beaucoup plus nombreux à croire l’accusatrice plutôt que M. Biden, 36% contre 16%, respectivement.

  • Et 30% des personnes interrogées pensent que les médias vont couvrir l’accusation de viol contre Biden autant qu’ils l’ont fait pour Kavanaugh (25% ne sont pas sûr).

Joe Biden fait interdire l’accès à ses archives

Susan Brynteson (à gauche) et L. Rebecca Johnson Melvin archivent les documents sénatoriaux du vice-président Joseph Biden à l’université du Delaware

Tara Reade a déclaré que selon elle, les documents sénatoriaux de Biden sont conservés à l’université du Delaware, et qu’ils contiennent probablement des notes et d’autres documents personnels qui prouvent ses accusations.

Suite à cela, Biden a refusé l’accès à ses documents du Sénat (3) qui pourraient faire la lumière sur les affirmations de son accusatrice, et au lieu de cela, il a envoyé des agents de son équipe pour examiner les dossiers.

« Biden a refusé l’accès public à ses archives sénatoriales, même si elles peuvent contenir des documents qui pourraient faire la lumière sur les accusations de Reade – et même si ses propres agents de campagne ont eux-mêmes accédé à ces documents au cours de l’année écoulée ».

https://www.businessinsider.com/biden-refuses-open-senate-papers-accusers-claims-2020-4

Hypocritement, la campagne Biden a déclaré que c’est le travail des journalistes de vérifier la crédibilité des allégations, mais elle refuse de laisser les journalistes consulter ses dossiers au Sénat.

Business Insider a enquêté (3), et découvert que :

« Andrea Boyle Tippett, porte-parole de l’Université du Delaware, a confirmé à Insider que des personnes de la campagne ont accédé à un certain nombre de documents depuis que Biden a annoncé sa campagne présidentielle au printemps 2019 ».

https://www.businessinsider.com/biden-refuses-open-senate-papers-accusers-claims-2020-4

Complicité active de l’université du Delaware

John Cochran, président du conseil d’administration, à gauche sur une photo de 2018. (Kathy F. Atkinson / Université du Delaware)

Pour tenter de comprendre pourquoi l’université du Delaware refuse de donner accès aux journalistes d’investigation aux dossiers concernant Joe Biden, un comportement extrêmement rare et qui soulève de nombreuses questions, Fox News a enquêté, et mis en lumière (4) qu’il existe de nombreux liens financiers et personnels entre Joe Biden et le conseil d’administration de l’université.

Au moins sept membres du conseil d’administration de l’université du Delaware ont fait des dons aux campagnes politiques de Biden (4).

De nombreux hauts-fonctionnaires du conseil d’administration de l’université du Delaware, qui refuse de divulguer les dossiers du Sénat de Joe Biden malgré une promesse antérieure de le faire, ont des liens personnels et financiers étroits avec l’ancien vice-président, comme le montrent les dossiers examinés par Fox News.

Le président du conseil d’administration a même acheté la maison de Biden en 1996 pour 1,2 million de dollars, ce qui serait un prix « élevé » étant donné son état.

https://www.foxnews.com/politics/university-of-delaware-execs-which-are-keeping-bidens-senate-records-secret-have-close-ties-to-the-former-vp
  • Biden a déposé 1 875 boîtes de « photographies, documents, bandes vidéo et fichiers » et 415 gigaoctets de documents électroniques à l’université du Delaware en 2012 (5).
  • L’université a d’abord déclaré qu’elle comptait mettre ces documents « à la disposition du public deux ans après le dernier jour de mandat de M. Biden » (5).
  • En avril 2019, quelques heures à peine avant que Biden n’annonce sa candidature à la présidence, l’université a changé d’avis (6) et a déclaré que les documents ne seraient pas publiés avant le 31 décembre 2019 ou deux ans après que Biden « se retire de la vie publique », selon la dernière éventualité.
  • Même le Washington Post (7), pourtant très anti-Trump, et The Atlantic (8), un autre média de gauche, sont furieux. Ils ont tous les deux déclaré que Biden doit demander à l’université de donner accès aux dossiers, en disant :

« Ils pourraient contenir la confirmation de toute plainte déposée par Mme Reade, soit par les canaux officiels du Congrès, soit auprès des trois autres employés qu’elle prétend avoir informés non pas spécifiquement de l’agression présumée, mais plus généralement du harcèlement ».

Comment une agression sexuelle peut cacher une affaire de corruption

L’interdiction d’accès aux archives de Joe Biden par l’université du Delaware est non seulement contraire au règlement de l’université (9), mais elle a permis de déterrer une vieille affaire de corruption présumée qui implique Joe Biden.

  • L’actuel président du conseil d’administration de l’université du Delaware s’appelle John Cochran. En plus de bloquer l’accès à des dossiers potentiellement compromettants, Fox news a appris (4) qu’il est un donateur de longue date de Biden. Ce n’est pas interdit, mais ça aide.
  • Cochran est également l’ancien PDG de MBNA, le deuxième plus grand émetteur de cartes Visa et Mastercard du pays, racheté par Bank Of America en 2006.

Dans un article (10) de janvier 1998 intitulé « Le sénateur de MBNA », Byron York a raconté comment Cochran, alors vice-président de MBNA, a payé « le prix fort » (1,2 million de dollars pour une maison qui nécessitait d’importants travaux et valait en réalité 30 à 50% de moins) pour la maison de Biden en février 1996, juste avant sa réélection au Sénat, et que « MBNA a donné à Cochran beaucoup d’argent – 330 000 dollars – pour l’aider à couvrir les « dépenses » liées à l’achat de la maison. Autrement dit, MBNA a aidé Cochran à payer le prix demandé sans discuter un centime, dans un quartier où au même moment, toutes les maisons étaient vendues près de 20% en dessous du prix demandé.

Et comme par magie…

  1. Quelques mois après la vente, alors que la réélection de Biden était en cours, les dirigeants de MBNA ont généreusement contribué à sa campagne par une série de dons coordonnés qui ont permis de contourner les limites des contributions du comité d’action politique de MBNA.
  2. Peu après l’élection, MBNA a engagé le fils de Biden, Hunter, déjà impliqué dans deux affaires de corruption en Chine et en Ukraine, à un poste de cadre supérieur pour lequel il n’avait aucune formation ou compétence.
  3. En 2005, Joe Biden a voté avec les organismes financière de cartes de crédit pour durcir la loi sur les faillites personnelles et protéger les banques, en approuvant un projet de loi qui protège les montants dus aux cartes de crédit.

→Dans un article publié le 21 octobre 2015 (11), le média de gauche Salon évoquait cette corruption de Joe Biden comme la raison pour laquelle un Démocrate ne peut pas lui apporter son vote :

« La plus grande trahison de Joe Biden : Son vote au Sénat qui rend difficile le soutien à une candidature de Joe Biden »

Le mal que le vote a fait aux Américains de la classe moyenne, en particulier lors des événements écrasants de la récession quatre ans plus tard, est incommensurable.

La loi a rendu presque impossible pour les familles moyennes de déposer une demande de protection contre les faillites qui vise à les libérer de presque toutes les dettes.

La loi [votée par Biden] a institué un tout nouveau test qui empêche les familles très endettées de se libérer de leurs dettes non garanties comme les cartes de crédit.

Autant vous dire tout de suite qu’en 2020, Salon a oublié sa promesse de ne pas soutenir Biden.

Des témoignages solides en faveur de la thèse du viol

  • N° 1 : La mère de Tara Reade, qui a téléphoné à l’émission de télévision de Larry King pour se plaindre du traitement réservé à sa fille dans le bureau d’un sénateur de Washington.
  • No. 2 : Le frère de Reade, qui a confirmé que Reade lui avait parlé de son agression sexuelle au moment où elle s’est produite.
  • No. 3 : Son ancienne voisine Lynda LaCasse, qui a confirmé que Reade lui avait parlé de l’agression il y a plusieurs décennies, et qu’elle se souvient « qu’il lui a soulevé sa jupe et mis un doigt dans le vagin ».
  • No. 4 : Un autre ami de Reade, qui a confirmé que Reade lui a parlé du viol au moment où il s’est produit.
  • No. 5 : Lorraine Sanchez, ancienne collègue de Reade, qui dit que Reade lui a parlé d’une agression sexuelle commise par son patron à Washington alors qu’elles travaillaient ensemble des années plus tard en Californie.

Enfin, et il est assez rare que cela se présente, mercredi, le New York Times a critiqué (12) la campagne Biden, en déclarant à Fox News que Biden fait circuler une désinformation aux responsables Démocrates concernant leur reportage.

C’est cette désinformation que vous lirez dans les médias français lorsqu’ils en parleront.

La campagne Biden, explique le Times, a faussement prétendu que le Times a réfuté les accusations de Reade, alors qu’en réalité, il a trouvé une certaine corroboration.

Couverture médiatique à géométrie variable

  • Selon le Washington Free Beacon (13), Biden a réalisé 19 interviews depuis l’accusation de Tara Reade, et aucune des 142 questions auxquelles il a été confronté n’a abordé le sujet.
  • Selon Media Research Center, dans le mois qui a suivi l’accusation de Reade, ABC et NBC n’ont rien diffusé à ce sujet, et CBS News n’a consacré que 63 secondes au sujet.
  • Dans les 12 jours qui ont suivi les accusations contre Kavanaugh, les trois mêmes chaînes ont consacré six heures de leurs journaux télévisés du matin et du soir au scandale.

Des journalistes se rebiffent, ils sont immédiatement attaqués

McGowan dans une déclaration émouvante, demande que le « sale type » Biden abandonne la course

1 Le hashtag #FireChrisHayes (#VirezChrisHayes) est apparu et a immédiatement fait du buzz sur Twitter après que le journaliste de MSNBC, la chaîne la plus à gauche des Etats-Unis, ait parlé des allégations d’agression sexuelle de Biden.

Chris Hayes a déclenché une réaction très forte à gauche parce qu’il a été le premier animateur sur une chaîne câblée à couvrir à l’heure de pleine audience les accusations de viol par l’ancienne assistante de Joe Biden, avec le hashtag « FireChrisHayes » sur Twitter.

2 Après que Tarana Burke, la fondatrice du mouvement #MeToo ait déclaré que Biden était « éligible » (16), la célèbre commentatrice Rose McGowan a dénoncé (14) le Parti démocrate, et elle s’attend à être très durement attaquée par les femmes du parti, par les militantes féministes, et par les journalistes, parce qu’elle dénonce l’hypocrisie ambiante.

« Les Républicains ont toujours été dépeints comme les méchants, et je les ai toujours considérés davantage comme une secte, mais maintenant je me rends compte que les Démocrates et les médias le sont aussi. Grands et petits », a écrit Mme McGowan dans une déclaration émouvante mercredi, qui faisait suite à son appel lundi pour que le « sale type » Biden abandonne la course (15).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. L’agression sexuelle dont Joe Biden est coupable
  2. https://www.rasmussenreports.com/platinum/political_tracking_crosstabs/april_2020/crosstabs_biden_sexual_harassment_april_28_29_2020/
  3. https://www.businessinsider.com/biden-refuses-open-senate-papers-accusers-claims-2020-4
  4. https://www.foxnews.com/politics/university-of-delaware-execs-which-are-keeping-bidens-senate-records-secret-have-close-ties-to-the-former-vp
  5. http://www1.udel.edu/udaily/2012/jun/library-biden-papers-061112.html
  6. https://www.washingtonpost.com/politics/joe-bidens-senate-records-could-answer-questions-about-his-past-actions–but-hes-keeping-them-secret/2019/07/11/7d0dd222-a347-11e9-bd56-eac6bb02d01d_story.html
  7. https://www.foxnews.com/media/washington-post-biden-address-tara-reade-claims-release-relevant-records
  8. https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2020/04/biden-should-release-his-papers/610801/
  9. https://cpb-us-w2.wpmucdn.com/sites.udel.edu/dist/3/8390/files/2019/09/BOTBylaws.pdf
  10. https://spectator.org/63981_senator-mbna-our-january-1998-issue/
  11. https://www.salon.com/2015/10/21/joe_bidens_greatest_betrayal_the_one_senate_vote_that_makes_it_hard_to_support_a_biden_run/
  12. https://www.foxnews.com/media/ny-times-biden-camp-talking-points-inaccurately-describe-tara-reade-report
  13. https://dailycaller.com/2020/04/30/the-legacy-medias-failing-biden-cover-up/
  14. https://www.dailywire.com/news/after-metoo-movement-founder-says-biden-can-still-be-electable-rose-mcgowan-denounces-democratic-party?%3Futm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=dwtwitter
  15. https://www.dailywire.com/news/rose-mcgowan-unloads-on-joe-biden-in-demanding-he-drop-out-you-are-a-creep
  16. https://www.dailywire.com/news/metoo-movement-founder-on-biden-sex-assault-allegations-he-can-be-accountable-and-electable

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