
L’opération «Résurrection» est lancée sous le patronage de Jacques Soustelle, Chaban-Delmas, Michel Debré, Lucien Neuwirth, « l’envoyé spécial » à Alger, Léon Delbecque, et quelques autres.
Ce complot a pour objectif de ramener de nouveau au pouvoir De Gaulle.
Le 1er janvier 1958 De Gaulle, alors simple citoyen, écrit directement au général Salan car il a parfaitement compris son erreur de jugement de 1956 (Objectif : l’assassinat et la mort du Commandant Rodier) et qu’il tient absolument à s’en faire un allié : « Puisse la France comprendre les immenses services que vous lui rendez en Algérie. »
Le 13 mai 1958, c’est le jour où Pierre Pflimlin doit être investi comme chef du Gouvernement.
À Alger, une manifestation monstre se déroule à la mémoire de trois militaires du contingent, fusillés par les fellaghas en Tunisie.
Sous la conduite de Pierre Lagaillarde, la foule donne l’assaut au bâtiment du Gouvernement Général.
Sur l’incitation de Léon Delbecque, un Comité de Salut Public est nommé et la présidence en est confiée au général Massu, l’idole des Algérois à l’époque.
A Paris les députés n’apprécient pas mais investissent comme il se doit Pierre Pflimlin.
Toujours en fonction à la présidence du conseil, Félix Gaillard confie les pleins pouvoirs civils et militaires au général Raoul Salan. Celui-ci entérine le Comité de Salut Public et confirme Massu dans sa présidence.
Le 13 mai à Alger, c’est l’explosion de joie, l’allégresse générale. « Nous avons gagné ».
De sa retraite campagnarde de Colombey, De Gaulle affirme qu’il se tient « prêt à assumer les pouvoirs de la République. »
Manœuvré par Léon Delbecque (Délégué spécialement par De Gaulle), le général Massu s’adresse à la foule le 14 mai : « Le Comité de Salut Public supplie le général De Gaulle de bien vouloir rompre le silence, en vue de la constitution d’un Gouvernement de Salut Public qui, seul, peut sauver l’Algérie de l’abandon. »
Le lendemain 15 mai, c’est au tour du général Salan de prendre la parole, devant une foule immense qui ne quitte pas le forum : «Nous gagnerons parce que nous l’avons mérité et que là est la voie sacrée pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie Vive la France, Vive l’Algérie française. »
Salan se retire vers l’intérieur mais il se retrouve face à Delbecque qui lui souffle : «Dite Vive De Gaulle, mon général !».
Reprenant le micro le général Salan crie alors « Vive De Gaulle ! »
Afin de repousser toute idée qu’il ait pu participer à un complot, De Gaulle donne une conférence de presse le 19 mai, afin de déclarer qu’il n’acceptera pas le pouvoir sous la pression d’Alger.
Le 27 mai, il ment délibérément en affirmant que Pierre Pflimlin s’efface afin de le laisser libre de ses mouvements et que dès lors il entame le processus régulier pour l’établissement d’un gouvernement républicain.
Pflimlin ne peut s’empêcher d’avouer : « Je n’aurais jamais pensé que cet homme illustre puisse être un menteur.» Il confiera en privé : « Les gens d’Alger vont avoir des surprises avec De Gaulle car il ne croit pas à l’Algérie française ! »
Effectivement jamais le Président du Conseil ne lui avait laissé prévoir qu’il s’effacerait avant même qu’il ne soit appelé, lors de leur dernier entretien.
Pour les députés il ne fait plus aucun doute, c’est un coup d’état qui se prépare.
Mais tout n’est pas joué, loin s’en faut : les partis en majorité sont contre l’éventualité d’un retour du général, aussi Messieurs Soustelle, Roger Frey et de Bénouville, contactent le général Salan, au nom de Michel Debré, afin qu’il envisage, si nécessaire, le débarquement de ses régiments en métropole.
Le général Salan refuse tout net : « Il n’en est pas question. Le sang n’a pas coulé ici et je ne veux pas apporter le risque en France. »
Le 1er juin à 11 h. Olivier Guichard téléphone directement au général Salan pour l’informer que «les affaires se présentent mal» et que ce sera à lui de jouer et de se tenir prêt à intervenir.
Salan refuse une nouvelle fois. Mais il n’empêche qu’on affirme qu’une opération militaire serait donc prête à occuper Paris, si l’assemblée refuse l’investiture à De Gaulle.
Cette opération militaire, le largage d’un régiment de parachutistes sur la capitale, est organisée, dit-on, par le ministre de la Défense, Chaban-Delmas.
L’intox fonctionne à fond. Les gaullistes se servent de cette menace (ce ne sera pas la dernière fois) pour forcer la main aux députés et les menacer d’une guerre civile qui n’aurait jamais eu lieu.
Ils usent de cet épouvantail qu’est un coup de force militaire.
Lors d’une conférence de presse organisée « à la va vite » De Gaulle s’écrie, alors qu’un journaliste lui demande s’il s’agit d’installer une dictature : « J’ai rétabli les libertés publiques quand elles avaient disparu. Croit-on qu’à 67 ans je vais commencer une carrière de dictateur ? »
Nouveau mensonge puisqu’il dirige lui-même le complot destiné à le faire investir, par un coup de force militaire si besoin est.
Preuve de sa duplicité, De Gaulle rencontre les présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat, André Le Troquer et Gaston Monnerville. Il exige les pleins pouvoirs, la dissolution du parlement et une nouvelle constitution.
Devant leur opposition il les menace : « Je n’aurai pas d’autre solution que de vous laisser vous expliquer avec les parachutistes d’Alger ».
Le 1er juin 1958 De Gaulle investit l’Assemblée Nationale.
Pierre Mendès-France : « Je ne voterai pas le pistolet sur la tempe ».
François Mitterrand : « De Gaulle détient ses pouvoirs par un coup de force ».
(Davantage de détails dans mon livre « J’accuse De Gaulle » – Edition 2016)
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
Par ignorance de leur histoire ,volontairement réécrite par les politiciens en place et leurs journaleux , les Français ,aujourd hui vivent sans le savoir ,une transformation totale de leur pays qui devient ,la France algérienne !
Merci ,d abord a charlot premier !
l’indépendance de l’algérie était inéluctable
la façon dont elle a été conduite a été odieuse et criminelle
quatre ans de guerre pour rien, abandon des piednoirs et trahison des harkis tout en permettant au algériens du fln de rester en france
le coup d’état de DE gaulle a été superbement monté mais les livres d’histoire sont assez silencieux là dessus ; certains ici se souviennent de Debrè à la TV appelant d’une voix chevrotante les Parisiens à se rendre à Orly pour empêcher les avions remplis de parachutistes de se poser : il fallait sauver la France .
On en a bien rit à l’époque car nous ne savions pas ce qui allait suivre.
Charles de Gaulle a commis des erreurs, soit. Mais, l’homme qui a porté la francisque au revers de sa veste, qui organisé le faux attentat des jardins de l’Observatoire , et qui a pourri mon pays pendant deux mandats présidentiels en faisant croire aux français qu’il était socialiste en a commis bien davantage !
Un officier sans respect de la parole donnée c’est quoi?! Quoi qu’il ait pu faire croire auparavant et par la suite…
Je confirme cet excellent article qui dit toute la vérité.
J’étais au Gouvernement général à l’époque et j’ai croisé Neuwirth (en short) qui avançait l’agenda de De Gaulle.
Je suis alors rentré chez moi en savant que nous avions perdu, car De Gaulle était pour l’indépendance de l’Algérie. Il avait dévoilé ses idées en la matière dans son discours de Brazzaville en 1944.
JYC
Merci Manuel Gomez. Cela fait du bien de lire pour une fois la vérité sur ces évènements.
Pour moi, malgré la légende dorée qu’on a réussi à construire à son sujet, De Gaulle a toujours agi en fonction de sa gloriole personnelle d’abord, que ce soit en 39-45 ou à propos de l’Algérie. Et je ne lui pardonnerais jamais sa trahison des Pieds-Noirs, des Algériens qui voulaient rester Français et surtout son abandon atroce des Harkis.
Sans vouloir salir la mémoire d’un défunt, le Général de Gaulle a commis bien des fautes ………..sanglantes………..
Petain et De Gaulle ont fonctionne selon un shema identique.
L epoque etait a la trahison.
Voir aussi l appel du 18 juin 1940 dont l original reste toujours secret.
De Gaulle était un félon, un traitre et ce qu’il disait vouloir éviter il l’a favorisé Colombey les deux églises deviendra à terme Colombey les deux mosquées
La Décolonisation a été souhaitée par les 2 superpuissances de l’après-guerre à savoir les États-Unis et l’Urss. Dès 1944, le gouvernement américain voulait la suppression des empires coloniaux des pays européens . L’URSS partageait également cette idée mais dans le but de prendre la place des ex-métropoles européennes et étendre l’influence communiste sur les futurs états indépendants. Le contexte international de l’époque a beaucoup joué en défaveur de la France. La guerre d’Algérie de 1954 à 1962 succédait à la guerre d’Indochine de 1946 à 1954 qui fut un fiasco pour l’armée française vaincue à Dien bien phu .Le Général De Gaulle n’avait pas la puissance pour imposer à l’ONU qui avait voté la Charte des Nations Unies qui prévoyait les principes d’Égalité et de Liberté à tous les Peuples qui réclamaient leurs souveraineté. Puis en 1955, la conférence de Bandung en Indonésie où 29 pays d’Afrique et d’Asie réclamaient haut et fort leur Indépendance. Les Pieds-noirs ont été trompés et manipulés par les politiques de la IV République. La Presse française ne disait pas la vérité sur “ces événements” et cachait les crimes commis de part et d’autre . En 1958, tout était joué au plan international , le Général n’a fait qu’entériner diplomatiquement les choix des USA,URSS,et de l’ONU. L’Algérie et les pays musulmans étaient ligués internationalement sous la houlette du leader égyptien Nasser. Les communistes soviétiques, maghrébins, et français laïcs étaient les alliés du FLN et de l’ALN. Bref, l’Algérie “française” fut une affaire de duperies et de mensonges médiati-politico -franco-français. La Presse internationale avait prédit l’issue de cette guerre .