
Il ne se passe pas un jour sans que nous soyons alertés par les mensonges, les omissions volontaires, et les manipulations sémantiques des journalistes. Notre rôle est d’en parler, car au travers des médias, c’est toute la société qui est manipulée. J’espère cependant que je ne vous barbe pas à trop parler de ça. Si c’est le cas, dites-le-moi.
Tucker Carlson, qui anime sur Fox News une des trois émissions politiques qui attire le plus grand nombre de spectateurs quotidiens en Amérique, a fait hier ce commentaire sur notre profession. Un must :
Les journalistes sont censés être ouverts d’esprit et curieux. C’était autrefois la description de leur travail, mais nos médias ne sont plus intéressés à apprendre ce qu’ils ne savent pas.
Ils ne sont plus dans le journalisme. Ce sont des gardiens, ils sont les chiens de garde de la classe dirigeante.
Ils pensent que leur travail consiste à s’assurer que personne n’a jamais une pensée non autorisée. Partout où la libre-pensée émerge, les médias sont là pour la réprimer.
Vous vous amuseriez à demander aux services des ressources humaines des chaînes de télévision pourquoi ils n’engagent que des crétins sans conscience de soi. Ils coûtent peut-être moins cher.
Jean-François Kahn : les journalistes ont diabolisé le peuple pour se protéger
La pensée unique, c’est dans leurs têtes que cela se passe
En 2001, Jean-François Kahn écrivait dans l’Evénement du Jeudi, une brillante description de la profession. Il résumait le travers d’un métier essentiel à la démocratie, qui annonce le désastre médiatique qui a commencé à se produire sous nos yeux, avec l’effritement de leurs revenus publicitaires, la perte de leur monopole, et la prééminence des réseaux sociaux et des nouveaux médias internet.
“Les journalistes, dans leur immense majorité [sont] issus du même milieu, formés à la même école, fréquentant les mêmes espaces, porteurs des mêmes valeurs, imprégnés du même discours, façonnés par la même idéologie, structurés par les mêmes références, ayant souvent connu la même évolution ou le même cursus, [et ils] finissent pas penser presque tous pareils”.
Lors d’une interview pour La Revue Civique publiée en 2014, Kahn complétait ainsi sa lucide analyse :
Ils vivent ensemble, en osmose, fréquentent les mêmes milieux, sont issus du même milieu sociologique, lisent les mêmes livres donc ils ont les mêmes références et en plus ils ont connu le même parcours. C’est-à-dire qu’ils sont venus de «la gauche de la gauche …
En toute liberté et en toute indépendance, ils ont tendance à penser tous pareil….
Leur pensée est à 80% en matière de mœurs et de société un mélange d’idéologie post-soixante-huitarde…Le Figaro, Le Monde, Libération, Les Échos, L’Opinion sont engagés ! Ce qu’il faudrait c’est qu’ils ne soient pas tous engagés dans le même espace ! Alors, entre Le Figaro et Libération ou Le Monde il y a quelques différences, par exemple sur l’immigration ou le mariage gay, heureusement ! Mais en matière économique et sociale, ce qui est le plus important pour les gens, là il n’y a quasiment plus de différences, ils se réfèrent tous quasiment à la même idéologie.
A partir du moment où je suis parti [NDLR De Marianne, qu’il a fondé], la tendance des journalistes, même de ce journal, a été de revenir dans la pensée unique parce que c’est dans les têtes que cela se passe.
Vladimir Volkoff
Vladimir Volkoff a été le premier en France à parler de désinformation au grand public, notamment avec son célèbre roman Le montage* (L’Age d’Homme, 1982, Grand prix du roman de l’Académie française), puis Petite histoire de la désinformation
*, Désinformation, flagrant délit
*, Désinformation par l’image
*, La désinformation, arme de guerre
* , L’Hôte du Pape
*, Le Tortionnaire
*. Vladimir Volkoff est mort en septembre 2005.
Conclusion
La conclusion, je la laisse à JF Kahn :
Dans mon livre [L’horreur médiatique
*], je ne fais volontairement aucune proposition, car il est inutile de proposer des solutions tant que les médias n’ont pas conscience du problème. Pour l’instant, ils ne veulent pas savoir. Nous pouvons leur proposer n’importe quoi, ils feront la même chose tout le temps.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
- http://revuecivique.eu/articles-et-entretiens/responsabilite-des-medias/pour-plus-de-pluralisme-dans-les-medias/
*En achetant le livre avec ce lien, vous soutenez Dreuz qui reçoit une commission de 5%. Cette information est fournie pour assurer une parfaite transparence des conséquences de votre action, conformément à la recommandation 16 CFR § 255.5 de la Federal Trade Commission.
Non monsieur Grumberg, vous ne nous « barbez » pas avec vos rappels assidus de la désinformation ambiante ; au contraire, il devrait y avoir une page permanente sur Dreuz où serait répertorié au quotidien les désinformations rapportées par les lecteurs :
– hier, sur les ondes de Radio-Canada (Ici-télé), le présentateur assez ordinaire que les autres journalistes ont l’air de subir cois, Patrice Roy, a glissé tout naturellement dans un fatras de propos sans intérêt : « … et Trump qui propose de boire de l’eau de Javel… »!
Se faire l’écho de pareilles âneries sur les ondes nationales, c’est une faute professionnelle grave, rien d’autre.
Oui, TOUS!les journaleux de la province, colportent cette ânerie « de l`eaux de javel « et bien sur les anti-Trump y croient!??
Le vrai journalisme ,semble êtres en voie de disparition!
Vives les totalitarismes communistes, si chers à la gauche, nous en avons encores eux, un avant goût avec leurs amis chinois!…PITTOYABLE
Je suis également un admirateur de Vladimir Volkoff et de tous ses livres (romans, essais sur le renseignement, essais philosophiques et récits historiques). Son premier roman, « Le retournement » et l’impact médiatique qu’il avait déclenché doit rester dans la mémoire de tous les journalistes de la période « Mitterand ». (On osait parler de « caisse de résonance » pour les médias). Les livres que vous citez, portant sur la désinformation, relève d’une expérience d’officier de renseignement dans les services français. Il a vécu aux USA. Les journalistes français sont des imbéciles, pas heureux mais dangereux. Merci Monsieur Grumberg de raviver la mémoire de ce magnifique écrivain (« Les humeurs de la mer », « Vladimir le soleil rouge », « L’interrogatoire », « Les hommes du tsar », « Les faux tsars »…) ; parce qu’il avait une très belle plume et une immense culture.
On croirait entendre parler de nos politiques, tous formatés à la même école ENA et en sortant avec la même pensée idéologique, malgré les différentes couleurs d’étiquettes !
En France il suffit déjà de supprimer les subventions de l’Etat…et ensuite on constatera quel journal subsistera. Mes les procédures simples en France on ne connaît pas !
Monsieur, non seulement vous, me, nous barbe pas; mais en plus vous me permettez de garder les pieds bien sur terre et votre pertinence agit comme un vaccin, un vrai, contre la connerie généralisée !
Merci
Amicalement et Fraternellement
JLT
Jean-François Kahn n’était pas l’Aga Khan !
Corrigé, merci !
Dreuz vient de corriger, je n’avais pas vu.
La curiosité et l’ouverture d’esprit ne résistent pas au carcan idéologique de gauche.
Comment distinguer l’information objective de la propagande ?
Ce ne devrait pas être trop difficile en appliquant une grille de lecture.
J’imagine que cela doit exister, genre : qui que quoi quand comment où pourquoi etc.
Un tel outil existe par exemple sous forme de code de déontologie. Malheureusement cela n’a aucune utilité face à la corruption…
Au-delà du formatage et du militantisme, il faut ajouter le contrôle de « l’autorité », en d’autres termes la censure et l’auto-censure.
La liberté de la presse est devenue une chimère parce que le public a préféré le pathos à l’information. Quand je dis que le public a préféré le pathos, c’est parce qu’il y a été contraint par la propagande politique.
Bref pour un journalisme de qualité il faut aussi un public de qualité… Hors le niveau baisse partout où le socialisme domine.
Et personne pour nous rappeler que le petit caporal est mort a cette date dans son ile de Sainte Helene. Eh oui, c’etait le 5 mai 1821
Non JP Grumberg vous ne nous barbez pas avec ce sujet, car il est d’une importance capitale. Tout ce qui touche à l’information est vital dans notre société sur-médiatisée.
J’ai longtemps été journaliste moi-même, à l’époque ou c’était une profession respectée, ou du moins pas méprisée comme elle l’est maintenant. Aujourd’hui j’ai presque honte d’avoir appartenu à ce métier.
Jadis les journalistes informaient, donnaient des nouvelles, faisaient office de courroie de transmission entre l’évènement et le public. Aujourd’hui ils ont presque tous disparu pour laisser place à des propagandistes, des gens payés pour mentir, soit sciemment soit pas idéologie. Comme ils sont tous imprégnés sans le savoir d’une idéologie de gauche ou le plus souvent d’extrême gauche, ces « Marxistes Culturels » causent de grands dégats.
Continuez surtout Mr Grumberg !On respire un peu mieux grâce à vous! Ce que je ne comprends pas par contre c’est que les journaux appartiennent à des « sales capitalistes « me semble-t-il, et font quasiment tous de l’idéologie de gauche ?!
Vous avez une très grande entreprise. Vous vous dites à gauche. Vous possédez des organes de presse : résultat ? Vous êtes épargné.
Aux Etats-Unis, la presse et les médias audiovisuels appartiennent à 4 ou 5 grands groupes et c’est tout.
Est-ce pareil en Europe?
Voici de que je remarque aux USA:
Un grand nombre d’employes de journeaux, speaker ou krine sur
les chaines nationales, et qui portent le nom de certains politiciens
ou hauts fonctionnaires qui pourraient etre leur pere et grand pere
et qui ont egalement herite de leur esprit a sens unique.
Il y a déjà un bout de temps que l’on sait que tout ça n’est qu’une affaire de familles régnantes.
En ce qui concerne Le Figaro, je ne le lis pas mais je sais qu’il y a Ivan Rioufol , qui peut apporter la contradiction, mais , l’un de mes amis, Jacques Garello , agrégé d’Economie et libéral, y avait une rubrique il y a quelques années. Bien entendu, il n’y écrit plus. De toute façon , il avait raconté qu’en 1986, quand Madelin avait été nommé ministre , il n’y avait que des socialistes dans son cabinet.
Jean Patrick Grumberg, votre mère vous croit pianiste dans un bordel, faut-il en déduire qu’à 50 ans, vous portiez Rolex ? 🙂
oui 😉
Pour ceux qui n’étaient pas nés :
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Je vous remercie de vos commentaires. Vous me rassurez, et je continuerai à dénoncer ce qui je pense doit l’être, de cette presse qui ne se voit plus que comme un rempart contre l’extrême droite et les déviants.