Publié par Abbé Alain René Arbez le 10 mai 2020
Luigi Padovese

Dans une Turquie aujourd’hui gouvernée par les islamistes avec pour chef d’état un  frère musulman du nom d’Erdogan, les chrétiens étaient encore 30% de la population au début du 20ème siècle. Mais de massacres de masse en persécutions impitoyables d’autochtones arméniens et assyro-chaldéens, c’est l’islam qui est aujourd’hui la religion de 99,99% des habitants du pays. Les chrétiens sont devenus en ce 21ème siècle une minorité invisible, image préfiguratrice de pays d’Europe en cours d’islamisation.

La façon dont le meurtre sauvage de l’évêque Padovese a été relaté à l’époque par les agences de presse ne nous dit pas grand-chose des circonstances exactes de ce crime. Il s’agissait d’une décapitation accompagnée du cri propre au jihad « Allah ouakbar ». Les autorités turques ont aussitôt tout fait pour minimiser l’affaire, en expliquant que le tueur était un « déséquilibré », argument connu. L’évêque avait-il vraiment eu un autochtone déséquilibré comme chauffeur, sans s’être aperçu de rien durant ces années de service?

Sans oublier que le tireur ayant visé le pape Jean Paul II sur la place St Pierre était un Turc lié aux Loups Gris, on ne peut s’empêcher de relier ce crime de l’évêque Padovese à d’autres agressions mortelles dans un pays gouverné par les islamistes. Il y eut de malheureuses victimes précédant la mort violente du chef de l’Eglise catholique en Turquie : c’étaient le Père Santoro et trois missionnaires protestants allemands.

Cet assassinat de Mgr Padovese alors présenté comme simple fait divers par les Turcs (et diplomatiquement réduit à un drame local parmi d’autres) rappelle étrangement les propos d’extraordinaire franchise de Mgr Bernardini, évêque de Smyrne (Izmir), il y a une vingtaine d’années.

Devant le Synode réuni à Rome autour du pape, l’évêque d’Izmir  montrait avec force et courage le danger que représente l’islam radical pour les chrétiens. Il avait pris au sérieux certaines menaces courtoisement exprimées par un chef musulman lors d’un « dialogue » interreligieux à Istambul. Au cours de ce « dialogue », (terme quelque peu inadapté dans la corrélation entre islam et judéochristianisme), un dirigeant lui avait clairement affirmé que les musulmans n’ont absolument rien à apprendre des chrétiens. C’est en effet la posture basique du Coran, et seuls certains naïfs Occidentaux ne l’ont pas encore compris. Mais l’évêque ajoutait une anecdote significative : dans un couvent catholique, dit-il, un serviteur musulman a annoncé très calmement que si ses imams décident de tuer les infidèles, malgré son estime pour ses employeurs chrétiens, il n’hésiterait pas un instant à les égorger, mais il précisait qu’il le ferait proprement.

Mgr Bernardini voulait par là même – à l’instar du Père Boulad, prêtre copte – attirer l’attention sur le fait que nous avons bien tort de croire qu’il existe une frontière entre islam modéré et islam radical, alors que les deux s’alimentent au même coran et à ses injonctions agressives envers les infidèles. Il suggérait à partir de là un travail de réflexion en profondeur sur les conditions de coexistence entre chrétiens et musulmans et sur les incompatibilités porteuses de violence.

Le monde chrétien (ou ce qu’il en reste) n’a pas encore beaucoup investi sur ce terrain, alors que les signaux préoccupants s’accélèrent entre musulmans et chrétiens sur différents fronts. Les discours officiels du Vatican ne se sont pas spécialement exprimés sur ces sujets sensibles où une diplomatie prudente semble avoir pris le dessus.

Quant aux médias occidentaux, ils n’ont même pas jugé utile à l’époque de parler de l’assassinat du chef de l’Eglise catholique en Turquie. Comme ils avaient été très évasifs lorsque, premier d’une sanglante série, l’archevêque catholique de Mossoul avait été assassiné dans un Irak en proie aux assauts de l’Etat islamique ciblant les personnalités chrétiennes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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