Publié par Manuel Gomez le 4 mai 2020

Un joueur professionnel de football, binational franco-algérien, qui accepte sa sélection dans l’équipe nationale d’Algérie n’a plus le droit, par la suite, d’être sélectionné, le cas échéant, dans l’équipe nationale de France, et c’est là une législation tout à fait logique car il apparaît difficile de défendre, sur le plan sportif, deux pays différents : par exemple lors d’un futur match opposant l’Algérie à la France.

Ce n’est pas un cas spécifique avec uniquement l’Algérie, mais avec tous les pays du monde. Or ce qui paraît parfaitement logique sur le plan sportif ne le serait plus sur le plan politique ? Ne serait pas applicable lors d’élections nationales ?

De nombreux binationaux se présentent dans des listes de certains partis politiques, représentatifs de la République française, et dans d’autres partis plus communautaristes que politiques, lors des élections municipales.

Certains sont élus, d’autres non, et d’autres encore en ballotages pour le second tour (qui se déroulera quand ?)

Il me semble non seulement logique, mais cela devrait être une obligation prévue par la loi, « qu’un étranger, ayant obtenu la nationalité française, n’ait pas le droit de se présenter à une quelconque élection en France, lorsqu’il a déjà fait acte de candidature à une élection dans son pays d’origine. »

J’avais cité un exemple, lors des élections législatives organisées en 2017 :

Mme Fella Meslem, binationale franco-algérienne, se présentait comme colistière-suppléante de Jean-Luc Raymond aux élections législatives dans la 1ère circonscription de l’Essonne, à Évry-Corbeil, sur la liste « Majorité présidentielle ».

Elle en avait parfaitement le droit, alors où était le problème ?

Mme Fella Meslem s’était également présentée aux récentes élections législatives algériennes, comme candidate représentant la liste d’émigration en France, sous l’étiquette du parti TAJ (Rassemblement de l’Espoir de l’Algérie) de M. Amar Ghoul.

Les électeurs algériens n’en n’avaient pas voulu et pourtant elle ne manquait pas d’arguments pour critiquer sévèrement la France, lors de sa campagne électorale : « Faire entendre vos voix, faire reconnaître vos droits, essayer de mettre fin au mépris de nos concitoyens Algériens de la partie haute de France, faire en sorte qu’ils puissent retrouver leur place dans les deux rives et avancer en toute dignité, fidèles à nos engagements et nos valeurs ».

Résultat : l’autre rive l’avait rejetée et elle se présentait sur la nôtre, sans le moindre état d’âme, et sans que la question se pose !

Je souhaiterais que l’on m’explique comment et pourquoi ce qui est applicable, et appliqué, dans le monde du sport ne l’est pas dans celui de la politique, autrement plus sérieux tout de même, c’est du moins mon avis, car, si on estime qu’un joueur de foot ne puisse pas défendre, avec le même patriotisme, son pays « d’origine » et son pays de « nationalité », qu’en est-il pour un élu de la Nation ? Quelle décision prendra-t-il lorsqu’un problème majeur opposera son pays d’origine à son pays de nationalité ?

Compte-tenu des relations souvent extrêmement tendues entre la France et certains pays, comme par exemple l’Algérie, la Turquie, l’Iran et bien d’autres, la question peut se poser, non ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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