Publié par Christian Larnet le 4 juin 2020
Photo by Kobi Gideon / GPO

Mike Pompeo annonce une probable interdiction de délivrance de visas et des sanctions financières contre la CPI.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a fait allusion lundi dernier à de nouvelles mesures américaines contre la Cour pénale internationale “dans les prochains jours”, laissant entendre que les représailles pourraient aller au-delà de l’annulation des visas et se traduire par des sanctions financières.

Dans une interview accordée à l’American Enterprise Institute, il a déclaré :

“Vous verrez dans les prochains jours une série d’annonces, non seulement du Département d’État, mais aussi de tout le gouvernement américain, qui tentent de faire reculer la CPI.

Je pense que la CPI et le monde verront que nous sommes déterminés à empêcher que les Américains et nos amis et alliés en Israël et ailleurs ne soient entraînés par cette CPI corrompue”, a déclaré M. Pompeo.

L’administration Trump a précédemment annulé le visa du procureur général de la CPI, Fatou Bensouda, pour se rendre aux États-Unis et a explicitement menacé d’autres mesures, y compris des sanctions.

On ne sait pas très bien dans quelle mesure les mouvements financiers potentiels des États-Unis pourraient s’étendre, que ce soit uniquement aux comptes aux États-Unis ou également aux pressions exercées sur les alliés européens concernant le personnel de la CPI.

Les mesures passées et à venir contre le personnel de la CPI viennent en réponse à la position américaine contre la torture des détenus en Afghanistan en 2003-2004, ainsi qu’à la pression de Bensouda pour une enquête complète sur les crimes de guerre commis par les Israéliens à Gaza pendant la guerre de 2014.

Le calendrier établit également un lien entre la décision de la CPI et une éventuelle décision d’Israël, soutenue par les États-Unis, de reprendre la souveraineté des parties de la Judée Samarie occupée par les Arabes en juillet.

Pompeo a souligné que ni les États-Unis ni Israël ne sont parties au Statut de Rome qui a créé la CPI.

Le secrétaire d’État a également fait face à des demandes bipartites pour défendre Israël contre toute enquête de la CPI. Des centaines de politiciens du Sénat et de la Chambre des représentants ont envoyé une lettre à la mi-mai, demandant à Pompeo d’empêcher la “politisation” et le “mauvais usage” de la CPI contre Israël.

L’Allemagne, la République tchèque, la Hongrie, l’Australie, l’Autriche, le Brésil et l’Ouganda – mas pas la France, pays le plus anti-israélien occidental – ont tous déposé des mémoires juridiques auprès de la Chambre préliminaire de la CPI, lui demandant d’opposer son veto à la décision de Bensouda d’aller de l’avant contre Israël.

Cette décision n’est pas attendue avant juillet et pourrait s’étendre sur plusieurs mois, car les juges suivent les réactions diplomatiques à toute tentative de repossession israélienne en Judée Samarie.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié la CPI de “menace stratégique rare” et a fait de la CPI le dernier exemple en date d’organisations internationales ayant un parti pris contre Israël.

La CPI a répondu qu’elle était objective et a souligné qu’elle enquêtait également sur le Hamas pour des crimes de guerre. L’accusation de la CPI a également déclaré que sa décision n’était pas précipitée, mais qu’elle intervenait après plus de cinq ans de réception d’informations des deux parties.

En comparaison, l’affaire américaine est bien plus avancée que l’affaire israélienne.

Bensouda a annoncé qu’elle était prête à approuver une enquête contre Israël concernant la mort de 2 100 Palestiniens (dont 50 à 80 % sont présentés comme des civils par le Hamas) en 2014.

Dans le même temps, aucun tribunal de la CPI n’a encore statué contre Israël, et même si la Chambre préliminaire de la CPI statue contre Israël, elle pourrait renvoyer la question à la Chambre d’appel, ce qui pourrait prendre plus de temps pour traiter la question.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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