Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 juin 2020

Les experts de la santé publique viennent de saper leur crédibilité en allant contre leurs propres arguments en faveur du confinement contre le coronavirus chinois.

Les manifestations qui ont suivi le meurtre présumé de George Floyd ont mis les responsables de la santé publique, qui n’ont cessé de s’insurger contre les manifestations anti-confinement, dans une position insoutenable pour toute personne qui a encore la tête sur les épaules. Il en reste, peu mais il en reste.

Ils ont appelé à un arrêt sur la plupart des types d’activités publiques, événements sportifs, concerts, salles de cinéma, et manifestations de rue, et plus particulièrement sur les rassemblements de grandes foules où la proximité accrue est un risque élevé de propagation du coronavirus à des groupes entiers de personnes.

Mais en ce qui concerne les manifestations contre les brutalités policières supposées (lesquelles ne sont pas validées par les statistiques, lire mon dernier article sur le sujet), de nombreux experts médicaux tentent d’expliquer qu’il peut y avoir une exemption à la logique de confinement contre la pandémie. Les Français connaissent cela, avec le nuage radioactif de Tchernobyl qui s’est “arrêté à la frontière”.

Pour l’occasion, plus d’un millier d’experts de la santé publique se sont ridiculisés en signant une lettre ouverte, déclarant spécifiquement – je mentionne la source (1) car vous n’allez pas me croire :

” Nous ne condamnons pas ces rassemblements comme présentant un risque de transmission du COVID-19. Nous les soutenons comme étant vitaux pour la santé publique nationale et pour la santé menacée, en particulier celle des Noirs aux États-Unis”.

Les experts se sont tellement tortillés pour justifier l’injustifiable, qu’ils reconnaissent en même temps qu’ils le nient, que les manifestations de masse comportent le risque de propagation du coronavirus. Pour cela, ils donnent des conseils totalement naïfs aux manifestants et aux émeutiers : porter des masques, rester chez soi si on est atteint du coronavirus, et le meilleur : essayer de se tenir à un mètre des autres manifestants !

De quelle réalité virtuelle ces experts en santé publique parlent-ils ? Ils n’ont pas vu les manifestations ? Ils n’ont pas vu les émeutes ? Ce sont des conditions qu’ils savent impossibles à appliquer pour les manifestants.

Mais il y a pire, et je vous l’ai gardé pour la fin

Après avoir dit que les rassemblements pour George Floyd ne présentent pas de risque de transmission, ils affirment qu’en revanche, ceux contre le confinement, de plus en plus nombreux et qui ont été très critiqués par les médias et les experts en santé, représentent un grand danger de transmission du coronavirus.

La lettre distingue les manifestants violents contre la police des “blancs qui résistent aux ordres de rester chez eux” :

Le 30 avril, des manifestants lourdement armés et majoritairement blancs ont pénétré dans le bâtiment du Capitole de l’État à Lansing,
Michigan, protestant contre les ordres de confinement et appelant à un masquage public généralisé pour empêcher la propagation de
COVID-19.

Les médecins spécialistes des maladies infectieuses et les responsables de la santé publique ont publiquement condamné ces actions et
déploré en privé le fossé grandissant entre les leaders de la science et le sous-ensemble des communautés qu’ils servent.

Le 30 mai, nous assistons à des manifestations continues en réponse au racisme institutionnel mortel déclenché par les meurtres de George Floyd et de Breonna Taylor, parmi beaucoup d’autres Noirs,
dont les vies ont été prises par la police.

Une réponse de santé publique à ces manifestations est également justifiée, mais ce message doit être totalement différent de la réponse aux manifestants blancs qui résistent aux ordres de rester chez eux.

Le discours des experts de santé publique concernant les manifestations contre le racisme doit être explicitement antiraciste, et les experts en maladies infectieuses doivent être clairs et cohérents en donnant la priorité aux messages antiracistes.

Le suprématisme blanc est un problème de santé publique mortel qui est antérieur et contribue au COVID-19.

Comme si le virus pouvait faire la différence entre les deux types d’événements. Bien que je ne sois pas médecin, je ne pense pas prendre de risque important en affirmant que ce n’est probablement pas le cas.

La seule chose qui devrait importer aux médecins est de se souvenir de leurs recommandations pour réduire les risques de contamination. Ca ne devrait pas être très difficile, cela date d’il y a seulement 15 jours : interdiction des événements de plus de 10 personnes, est-ce que l’événement est en plein air ou dans un espace confiné, les gens portent-ils des masques, respectent-ils une distance de 2 mètres, etc.

Slate, complètement déjanté

Cerise sur le gâteau, ils sont tellement bêtes chez Slate, qu’un de leurs auteurs à écrit (2) que “les experts en santé publique disent que la pandémie est exactement la raison pour laquelle les manifestations doivent continuer”.

Son argument – accrochez-vous bien – est que le coronavirus est plus mortel pour les Noirs à cause du racisme systémique, et que protester contre le racisme systémique est une sorte de traitement médical. Le professeur Raoult aurait pu y penser.

Si vous comprenez ce que dit cette idiote, Shannon Palus, faites-moi signe.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://drive.google.com/file/d/1Jyfn4Wd2i6bRi12ePghMHtX3ys1b7K1A/view
  2. https://slate.com/technology/2020/06/protests-coronavirus-pandemic-public-health-racism.html

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