Publié par Abbé Alain René Arbez le 22 juin 2020

Mettre un genou à terre est un geste religieux. Un geste de soumission volontaire ou imposée. Mais on ne s’agenouille pas devant une idéologie, encore moins devant un choix : on s’incline devant la Vérité qui concerne toute l’humanité et tout un chacun.

Précisément, dans les récentes manifestations dites « contre le racisme blanc » on a vu beaucoup de blancs mettre un genou à terre pour répondre aux mises en cause des noirs et manifester une culpabilité. Si on va chercher dans la Bible quelques exemples, on verra que ce geste du genou prend un sens beaucoup plus fort qu’on ne l’imagine.

Ainsi, dans le livre d’Esther, nous voyons Mardochée (ou Mordehaï) qui refuse de mettre le genou à terre devant Haman, un notable ivre de pouvoir honoré par le roi Xerxès. Il ne le fait ni par orgueil, ni par mépris, mais en raison de sa foi profonde, selon laquelle Dieu seul mérite une prosternation, car il est source de vie et de justice pour tous. 3,2 :  « Tous les gens s’agenouillaient devant Haman, mais Mardochée ne s’agenouillait pas ! 3,5 : Quand Haman vit que Mardochée refusait de s’agenouiller, il devint furieux, et sachant quel était le peuple de Mardochée, il chercha à détruire tous les juifs ».

La tradition hébraïque enseigne que l’agenouillement au sens premier se réfère à la demande d’une bénédiction, qui se dit « barak ». Or le genou se dit : « berek ».

Dans le livre d’Esdras, l’homme de Dieu porte les péchés de tout un peuple, et c’est à genoux qu’il adresse sa prière avec repentance : «  Esdr 9,15 : « Mon vêtement et mon manteau déchirés, je tombai à genoux en étendant les mains vers l’Eternel notre Dieu. Je dis : mon Dieu, j’ai honte car nos iniquités se sont multipliées ! »

Nous découvrons dans l’épître aux Romains, (Rom 14,11) comment l’apôtre Paul évoque l’attitude à avoir devant Celui qui nous a apporté la lumière de la vérité et du salut : « Pourquoi méprises-tu ton frère ? car il est écrit : Je suis le Vivant, dit le Seigneur, et tout genou fléchira devant moi ! »

Il y a donc quelques risques à s’agenouiller à la légère…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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