Saintes écritures du peuple juif et bible chrétienne* ». C’est le titre de l’ouvrage publié en 2001 : un véritable événement qui n’a pas encore eu dans le public chrétien l’impact qu’il mérite. C’est pourtant la très officielle Commission biblique pontificale qui publiait cette étude approfondie pour faire le point sur les relations entre christianisme et Ecritures juives. Fruit d’un travail collégial considérable, l’ouvrage porte à cette époque la signature du cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI.
Dans la ligne de Nostra Aetate (il y a cinquante cinq ans) ce document romain rappelle de façon magistérielle ce qui a été trop longtemps perdu de vue : les chrétiens ont reçu comme livre sacré les Saintes Ecritures juives, et le Nouveau testament est incompréhensible sans référence à cette tradition hébraïque.
Alors que circulent encore les clichés marcionites d’un Dieu bon du Nouveau testament opposé à un Dieu vengeur de l’Ancien, il n’est pas inutile de réaffirmer l’unité de la Bible, premier et nouveau testaments, et de relancer continuellement le processus de rapprochement et d’estime entre chrétiens et juifs.
Les diverses parties du document « Saintes Ecritures du peuple juif dans la Bible chrétienne » soulignent l’imbrication profonde des thèmes sotériologiques juifs et chrétiens, le nouveau testament ayant été structuré par des juifs et composé à partir de matériaux appartenant clairement à la tradition hébraïque orale et écrite.
L’ouvrage met en lumière le fait que ce qui donna naissance au kérygme chrétien n’est pas une croyance autoproclamée surgie de nulle part ! Mais cette dernière version de la bassora tova, la bonne nouvelle, s’inscrit dans la dynamique de la révélation biblique antérieure. Certes, lorsque le Nouveau testament affirme que Jésus « accomplit » ce qui l’a précédé, cette notion est complexe et mérite des approfondissements hors de toute polémique. Car la figure de Jésus n’a pas vocation à disqualifier les profils de ses prédécesseurs, mais son originalité ouvre des voies spirituelles renouvelées à l’intérieur de la tradition- mère.
La liberté contestataire et réformatrice de Jésus est une forme de fidélité originale aux grandes thématiques du Premier testament. D’ailleurs de nombreux passages du Nouveau testament trahissent une familiarité indiscutable avec les modes d’expression juifs rabbiniques. Les méthodes d’interprétation fréquemment utilisées par Jésus ressemblent étrangement à celles pratiquées par des figures du Premier testament et on peut dire que le Nouveau testament est une variante des commentateurs juifs de la Bible hébraïque, un midrash. L’oralité précède toujours les écrits et les trames se recoupent.
La fixation des canons juifs et chrétiens des Ecritures a été mise au point conjointement par les Tradition juive et chrétienne. Quand les disciples messianiques de Jésus se sont distancés de la synagogue, par étapes, les canons juifs de la Bible n’étaient pas encore définis, et les chrétiens ont reçu du judaïsme le corpus de leurs Ecrits inspirés, pas encore labellisé comme canonique par les rabbins.
On peut constater que chez les juifs comme chez les chrétiens, c’est sur des bases communes qu’Ecriture et Tradition constituent le moteur de l’expression de la foi. Tradition rabbinique et tradition christique se développent alors séparément, mais à partir d’un tronc commun autour de l’Alliance. Les deux religions issues de la même tradition hébraïque produisent des interprétations parallèles proches mais réellement spécifiques.
Le document montre combien les thèmes fondamentaux du Premier testament constituent la charpente du Nouveau. Le Nouveau Testament ne disqualifie pas l’élection d’Israël qui est définitive. Paul dans sa lettre aux Romains insiste d’ailleurs fortement sur la « greffe de l’olivier sauvage sur le bon olivier », c’est-à-dire Israël. Même s’il affirme que l’alliance version renouvelée relativise certains aspects de l’alliance version première, il ne la renie pas en tant qu’axe essentiel ; et il donne comme perspective finale le salut de tous, Israël, et les nouveaux venus respectant les 10 paroles.
Un tournant :
Ce qui est véritablement une posture nouvelle de la part de l’Eglise catholique dans ce document, c’est lorsqu’il est recommandé aux chrétiens « une lecture juive de la Bible ». Car, dit le texte, « les chrétiens ont beaucoup à apprendre de l’exégèse juive pratiquée depuis plus de 2000 ans, et il est un fait qu’ils ont appris beaucoup au cours de l’histoire ».
Ce qui nous amène à reconsidérer la manière de commenter les textes du Nouveau Testament. Longtemps, pour des raisons apologétiques, la tendance lourde a été d’instrumentaliser les textes du Premier Testament au service du Nouveau, comme un faire-valoir systématique et emphatique de la personne du Christ.
Le document invite à une démarche tout autre : on n’utilise plus la typologie pour faire dire aux textes ce qu’on voulait qu’ils disent, mais on accueille le message des Ecritures. La compréhension rétrospective rejoint les principes du midrash : maassé aboth simane labanîm (Les faits vécus par les pères sont un signe pour les descendants).
De même, si nous suivons la dynamique pédagogique de l’évangile des marcheurs d’Emmaüs, nous constatons que Jésus, rabbi « vivant par-delà sa mort », ramène ses disciples vers les Saintes Ecritures d’Israël pour comprendre les événements qui les affectent. Sans ce mouvement de retour aux sources, de teshuva, la compréhension du présent demeure impossible. « Commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il interpréta pour eux dans les Ecritures ce qui le concernait… » (Luc 24.25).
Des rabbins ont exprimé le fait qu’en passant d’étape en étape à travers les textes bibliques, on ressent le feu intérieur de la prise de conscience révélatrice. (La Torah, les Prophètes, les Ecrits – Torah, Nevîm, Ketouvîm). Ce feu évoque la révélation au Sinaï, et c’est une prise de conscience de cet ordre que semblent avoir vécue les marcheurs d’Emmaüs : « notre cœur n’était-il pas brûlant quand il nous interprétait les Ecritures ? » Ce qui correspond bien au bel adage rabbinique qui cite « bereshit bara» la création au commencement, où bereshit peut se transposer en « berit esh » alliance de feu !
Suivre Jésus, c’est par conséquent comme lui se référer aux Ecritures du judaïsme pour donner sens révélateur à l’actualité. Lumière et chaleur de la fulgurance d’en haut dans nos réalités terrestres actuelles.
Le document « Le peuple juif et ses saintes Ecritures dans la Bible chrétienne » invite clairement les chrétiens au « respect pour l’interprétation juive de l’Ancien Testament » selon les mots du cardinal Joseph Ratzinger. Cette conviction explicite l’apport central de Nostra Aetate ainsiréactivé par le document romain de 2001 : « Les deux religions, catholique et juive, se rencontrent dans l’héritage commun de la Sainte Ecriture d’Israël ».
C’est bien cette vision qui anime les rencontres du dialogue judéo-chrétien et qui devrait encourager les catholiques et les juifs à partager leurs approches spécifiques dans le respect des richesses propres à chaque tradition issue des mêmes origines. Le monde catholique qui applique à la personne historique de Jésus la notion d’ « incarnation » de la Parole de Dieu devrait être capable d’appliquer le même principe à la Terre qui fait partie intégrante de l’alliance entre Dieu et Israël. Comme le dit le rabbin Jacquot Grunewald, l’Etat d’Israël est la seule garantie terrestre contre les antisémitismes meurtriers, et le signe de la permanence de la vocation du peuple choisi. Les citoyens libres des démocraties comme les membres des chrétientés orientales menacés par le terrorisme islamique doivent le comprendre, puisque comme les juifs ils sont devenus des cibles privilégiées.
Le monde de de début de 21ème siècle, fragilisé par les événements tragiques qui l’atteignent chaque jour, a besoin de ce souffle vital de la Bible pour se distancer des abîmes de la déshumanisation et pour retrouver un supplément d’âme salvateur.
Constatons que juifs et chrétiens ont plus que jamais la responsabilité de porter ensemble le flambeau de l’humanisme biblique issu d’une alliance divine qui les rend interdépendants dans un monde hostile!
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Le grand problème ce sont les choix de traduction volontairement falsificateurs du texte hébreu entrainant les croyant chrétiens dans des chemins à l’extreme opposé de du sens de la Torah !
2 méga exemples parmi une foultitude :
1/ “Tu ne tueras point !”
Jamais, nulle part, le texte hébreu ne dit cela !
Il était pourtant facile de traduire par “Tu n’assassineras point !”
Cette fausse traduction est intentionnelle, vecteur d’une idéologie qui en veut à mort au fait qu’Israël puisse se défendre militairement !
2/ Psaume 2 de David, V 12
“Baisez le fils, de peur qu’il ne s’irrite…” Un verset sur lequel repose toute la chrétienté …
Jamais David n’a dit cela, ! Cette traduction de “Nashkou bar” par “Embrassez le fils” est une folie !
“Bar” veut dire “fils” en araméen … le problème c’est qu’il n’y a pas un seul mot d’araméeen dans tous les Psaumes car ils ont été écrits en hébreu biblique ! De plus dans le même psaume est utilisé “BEN” pour dire “fils” ! Dans le même psaume une fois le mot fils se dirait en hébreu et une fois en araméen ?? Enfin le mot “Bar” est utilisé une bonne vingtaine de fois dans les Psaumes pour dire le “PUR” ! Exemple Ch 19 V9 “Le commandement de Dieu est pur”, BARAH ici au féminin… Dans un autre psaume “BAR LEVAV” = “un coeur pur”, etc, etc !
A cause de cette traducuion idéologiquement falsifiée, combien de milliers de nos Maitres juifs qui répondaient cela aux temps de l’Inquisition, étaient tout de suite traités de blasphémateur et remis au mains des représentants de la religion de l’amour pour être torturés à mort !!
l’explication sur le “tu ne tueras point” dans le but d’empêcher Israël de se défendre me semble extrêmement peu convaincante.
c’est vrai que le texte original dit “tu n’assassineras point”.
mais les diverses traductions , catholiques, protestantes, ont toutes leurs qualité et leurs défauts.
ֲ@ Monsieur l’abbé ,
Très bien dit !
La traduction « Tu ne tueras point » peut éventuellement (je suis pas convaincu) être utilisée pour lui dénier le droit de se défendre, mais cette traduction sert plutôt de fer de lance des opposants à la peine de mort.
@ sweiller. La nuance que vous précisez est importante en effet. “Tu ne tueras point” n’a pas la même signification que “Tu n’assassineras point”. Tu ne tueras point concerne l’ordre général donné par Dieu à son peuple dans les commandements. Autrement ce serait l’anarchie et l’extinction rapide de l’humanité. Mais la Parole précise aussi ce qu’il convient de faire pour celui qui transgresse ce commandement: “Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé” Genèse 9: 6.
J’y vois une justification de la peine de mort en cas d’assassinat (après un procès en bonne et due forme selon de nombreuses autres prescriptions bibliques que je ne détaillerai pas ici). Les situations peuvent être diverses et variées selon les circonstances. Par exemple, en cas de guerre, il peut être légitime d’être amené à tuer pour se défendre d’un ennemi agresseur. Il s’agit alors de légitime défense qui n’a rien à voir avec un assassinat prémédité.
@ AAA
Dans cet article, que cherchez-vous à prouver ? Que les Juifs pourraient être sauvés en dehors de l’Évangile ? Il n’est pas convenable de biaiser le sens des Écritures. Un exemple : Prenons l’homme riche et Lazare en Luc 16.
Abraham répond à l’homme riche, c’est le point central du récit:
« Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ».
Avoir Moïse et les prophètes, n’en déplaise à qui que ce soit, signifie avoir toute la Parole de Dieu de l’Ancien Testament. Ce privilège, fait à Israël, était immense. Mais bien que les enfants d’Israël estimaient hautement Moïse, ils ne croyaient pas en lui quant à son témoignage de Christ.
Nous en avons la confirmation par Jésus Lui-même, lorsqu’il s’adressa aux juifs : «Vous sondez les Écritures, parce qu’en elles vous croyez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez point venir à moi, pour avoir la vie… Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi; car il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez point à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? *
Quand le Seigneur Jésus était ici-bas sur la terre, Il s’est montré comme le Fils unique envoyé de Dieu et Il a révélé l’amour et la bonté de Son Père. Or quelle a été la réponse des hommes à cette révélation parfaite de l’amour et de la grâce de Dieu ? La haine contre Christ et la haine contre Son Père.
L’homme riche s’est refusé à « écouter » Moïse et les prophètes, c’est-à-dire à recevoir dans son cœur ce qu’ils disaient. C’est pourquoi il est maintenant dans le ‘séjour des morts’ (Hadès). Le même sort attend le peuple incrédule et ses conducteurs, s’ils ne reçoivent pas le Seigneur Jésus en tant que l’envoyé du Père. Ces paroles sont toujours valables aujourd’hui : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent ».
” Suis-je donc devenu votre ennemi, en vous disant la vérité ? ” (Galates 4:16)
*(Jean 5:39-40,46-47)
la vérité est certes dans l’évangile, mais beaucoup qui ne connaissent ou ne reconnaissent pas l’évangile pour diverses raisons, seront sauvés, au nom même de cette vérité, car le Dieu biblique n’est pas une sorte d’Allah qui voue aux tourments ceux qui n’ont pu adhérer.
@ AAA
Vous dites: “la vérité est certes dans l’évangile…,” Votre raisonnement théologique est juste. Mais il est suivi d’un raisonnement pratique qui vide de sa force le précédent. Le ‘mais’ qui suit annule, ou édulcore votre proposition. Vous savez très bien ces choses ; c’est très regrettable.
Par ailleurs, je ne comprends absolument pas vos références constantes à l’islam ; au judaïsme en tant que ‘judéo-chrétien’ je peux, jusqu’à un certain point l’admettre.
référence à l’islam: un phénomène qui marque fortement la vie de notre temps.
Il est bon de rappeler que le Dieu de la Bible n’est pas Allah.
le Dieu lent à la colère et plein d’amour n’est pas le tyran céleste qui attend les mécréants au virage.
malheureusement, certains prétendus chrétiens raisonnent comme les musulmans: attachement fétiche à l’Ecrit sacralisé sous peine de blasphème, + vision d’un dieu punisseur et sans pitié comme dans la tradition coranique. les ressemblances sont frappantes.
@ abbé alain rené arbez. D’accord, notre Dieu n’a rien à voir avec le dieu de l’Islam. Mais quand-même, Jésus n’est pas mort sur la croix pour rien et l’Évangile demande clairement à faire un choix qui a des conséquences et qui détermine notre destinée éternelle. Dès lors, comparer les efforts, parfois maladroits (y compris les miens), de chrétiens qui tentent d’avertir les autres des dangers qu’ils courent à négliger ce choix aux méthodes de l’Islam est inconvenant et blessant. L’objectif des uns est d’amener à salut, celui des autres à notre anéantissement. Cette comparaison avec le dieu de l’islam est malsaine.
rien d’inconvenant: je compare des fonctionnements de la pensée.
la comparaison avec les critères de l’islam doit ouvrir les yeux.
J’ai assez écrit sur le sujet pour qu’on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas: pas de confusion!
@ AAA
Ouille, ouille, ouille! Il y a de nombreux versets bibliques que vous devrez expurgés de votre bible (et peut-être même de votre bréviaire) car contraires à votre morale.
– Psaume de David. Yahweh a dit à mon Seigneur: “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds.”
(Psaumes 110:1) Traduction Abbé Crampon • 1923
– Quant aux lâches et aux incrédules, et aux abominables, et aux homicides, et aux impudiques, et aux magiciens, et aux idolâtres, et à tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre: ce qui est la seconde mort. (Apocalypse 21:8) Traduction Abbé Fillion • 1895
– Dehors les chiens, et les enchanteurs, et les fornicateurs, et les meurtriers, et les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!
(Apocalypse 22:15) Bible Annotée de Neufchâtel • 1899
– etc…
Je fréquent depuis peu les “Juifs pour Jésus” ( 2 rendez-vous). Très attachés à leur Judaïcité, ils m’ont appris que lors d’une pratique religieuse juive ( ils m’en ont parlé de manière précise mais ils connaissent ces pratiques parfaitement alors que moi ….donc je ne sais plus de quoi il s’agit exactement) donc lors d’une pratique religieuse juive où il s’agit de lire publiquement certains passages assez précis de la Bible, la décision a été prise de dégager de cette lecture Esaïe fin de 52 et 53 qui annoncent de manière claire la venue du Christ. ( et d’autres d’autres passages assez similaire en Esprit ont aussi été dégagés de cette lecture.
Alors que vaut cette parole ” Nul ne vient au père que par moi” ??
@ Berny. Entièrement d’accord avec vous. Trouver des échappatoires à cette réalité c’est mettre en doute les avertissements de la Parole divine. Et Moïse lui-même a rendu témoignage à Christ (cf. Hébreux 11: 24-26).
@ gigobleu
Votre référence est très pertinente: tout est dit dans ces deux versets (qui m’ont échappés) et qui s’adressent aux Hébreux. C’est imparable!
Merci pour le complément d’information.
Très bon analyse et très bon article.
Je me permet quelques remarques apprises de mon maitre à penser et amis, le regretté Jean-Marc Thobois.
Les termes Nouveau et Ancien Testament sont des mots à bannir du vocabulaire chrétien. Ils sont entrés dans notre vocabulaire, mais c’est une erreur. Rappelons que Jésus citait « les écritures », les évangiles et écrits apostoliques n’existaient pas à son époque. il est notre exemple et nous devrions appeler le Tanakh « Tanakh » ou « Ecritures ». Autre point, lorsqu’on lit la déclaration extrêmement forte et positive de Jésus au sujet de la Torah (Matthieu 5v17 à 19), comment qualifier donc le Tanakh d’ancien testament ou d’ancienne alliance ? C’est notre écrit central comme pour le peuple juif, et nos écrits appelés de manière inappropriée « Nouveau Testament » ne sont ni plus ni moins que nos commentaires, vous le dites, notre midrash. Ils sont inspirés, mais Jésus affirme l’importance capitale de la Torah. Donc le Tanakh est notre écrit central et sans cet écrit, sans également l’existence du peuple juif, et propriétaire de sa terre, notre foi est caduque. Etant protestant évangélique, je ne suis pas d’accord certains point de votre article sur l’usage problématique du Sola Scriptura. Mais je voulais vous féliciter pour la qualité de vos anlayses, et malgré nos écart théologiques, il y a une véritable communauté d’esprit, avec un véritable amour d’Israel et du peuple d’Israel. Merci Et continuez.
je vous rejoins, j’emploie le plus souvent “premier testament”.
Mais comme vous savez, même le mot “testament” prête à confusion, cependant on hérite d’une histoire et d’un code de langage, on fait au mieux avec.
Testament signifie témoignage.
Pour la bible hébraïque on peut parler du Témoignage de l’Alliance (brit) qui est unique, irrévocable et éternelle. C’est la parole de Dieu qui dévoile son projet à travers Moïse, les prophètes et les écrits inspirés ( TaNaKh ) dans la perspective du déploiement de l’histoire universelle au travers d’un petit peuple que Dieu s’est choisi comme médium (Un Royaume de prêtes, un Peuple saint).
Pour ceux qui croient en Jésus, appelé Christ après sa mort, il y aurait un nouveau témoignage. Un témoignage annexe celui élaboré par l’Eglise qui, lui, est adapté à la gentilité.
Un témoignage qui exonère des commandements prescrits aux Fils d’Israël.
Je propose donc de parler du Témoignage de l’Alliance et de Témoignage de l’Eglise de Jésus.
une bonne idée.
le problème vient de la traduction initiale de berit en diatéké
Matthieu 26 : 28 car ceci est mon sang, le sang de l’alliance (diatheke), qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.
Voilà, quand c’est nécessaire, la traduction est correcte. Aucune confusion possible. Personne ne dirait : le sang du testament.
@ Philippe Goldman. Merci pour cette importante mise au point en effet.
« On hérite d’une histoire et d’un code de langage, on fait au mieux avec…«
Très humble et excellente réponse qui résume toutes discussions d’exégèse…
De tout ce fatras de livres humains, plus ou moins inspirés et toujours mal traduits….rayonne suffisamment de lumière pour nous faire avancer… pas à pas, vers la réalisation mystérieuse du Royaume de Dieu…
c’est vrai
Jean 5 : 39 Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi.
Luc 24 : 25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’Il entrât dans Sa Gloire? 27 Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui Le concernait.
Luc 24: 44 Puis Il leur dit: C’est là ce que Je vous disais lorsque J’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de Moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes, et dans les Psaumes.
Ésaïe 9:6,7 Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu Puissant, Père Eternel, Prince de la paix.…
Zacharie 9:9 Sois transportée d’allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton Roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d’une ânesse
Actes 3:24 Tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours-là.
Actes 10:43 Tous les prophètes rendent de Lui le témoignage que quiconque croit en Lui reçoit par Son Nom le pardon des péchés
Matthieu 26:24 Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né.
Actes 1:16 Hommes frères, il fallait que s’accomplît ce que le Saint-Esprit, dans l’Ecriture, a annoncé d’avance, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a été le guide de ceux qui ont saisi Jésus
Matthieu 21:42 Jésus leur dit: N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures: La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle; C’est du Seigneur que cela est venu, Et c’est un prodige à nos yeux?
Matthieu 26 …53Penses-tu que Je ne puisse pas invoquer Mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges? 54Comment donc s’accompliraient les Ecritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi?
Psaume 22 :1 Au chef des chantres. Sur Biche de l’aurore. Psaume de David. Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné,….6Et moi, je suis un ver et non un homme, L’opprobre des hommes et le méprisé du peuple. 7Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête: 8Recommande-toi à l’Eternel! L’Eternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu’Il l’aime!….14 Je Suis comme de l’eau qui s’écoule, Et tous mes os se séparent; Mon coeur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles. 15Ma force se dessèche comme l’argile, Et ma langue s’attache à mon palais….16….. Ils ont percé mes mains et mes pieds. 17 Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent; 18 Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique
Jean 19 :28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Ecriture fût accomplie: J’ai soif.
Proverbes 30 : …4 Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a fait paraître les extrémités de la terre? Quel est Son Nom, et quel est Le Nom de Son Fils? Le sais-tu? 5 Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge. 6N’ajoute rien à ses paroles, De peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur.
Psaume 12 : …6 Les paroles de l’Eternel sont des Paroles Pures, un argent éprouvé sur terre au creuset, Et sept fois épuré.
2 Timothée 3 :…16 Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la Justice, 17 afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.
OUI TOUTE L ECRITURE (ANCIEN TESTAMENT) PARLE DE JESUS-CHRIST NOTRE SEIGNEUR QUI EST VENU NON POUR JUGER LE MONDE MAIS POUR LE SAUVER !
TANT QUE NOUS SOMMES SOUS LE TEMPS DE LA GRACE AMEN AMEN AMEN
@ niou. Merci niou pour ce rappel important. Oui, toute la Bible annonce Christ, c’est même le thème central de l’Ecriture depuis Genèse 1:1 jusqu’à Apocalypse 22: 21, comme j’ai essayé de le montrer en son temps ici:
https://www.dreuz.info/2018/11/17/jesus-ce-celebre-inconnu/
gigobleu, merci à vous aussi pour le commentaire que j’avais lu avec beaucoup d’attention…
Et que disent les juifs concernant les livres deutérocanoniques (apocryphes) rajoutés dans les Bibles catholiques? A ma connaissance ils ne reconnaissent pas ces livres comme étant d’inspiration divine.
@ gigobleu
Personnellement, je ne me suis pas intéressé au sujet. Je sais seulement que tout croyant doit être délivré du poison mortel des apocryphes et des formules superstitieuses.
C’est au grand réformateur Luther que nous devons, je crois, d’avoir épuré les Saintes Écritures des apocryphes. Timidement, il déclara à propos de ces livres deutérocanoniques: “Ils ne sont pas inspirés, mais tout de même bons à lire”. C’était très courageux en ce temps-là de s’exprimer ainsi. Aujourd’hui, il dirait d’une voix puissante: “Nous voulons la Bible sans Babel!”
Je crains, cependant, que les relations œcuméniques ne les réintègrent entre la Bible hébraïque et le NT en leur donnant une sorte de statut particulier (faisant partie d’un deuxième canon).
Bonsoir Berny. Si je puis me permettre, voici un lien que je trouve excellent et qui fait le point sur les livres apocryphes: https://www.info-bible.org/faq/apocryphes.htm
A mes yeux il s’agit d’une question essentielle. Je rajouterais que le point principal est que Dieu a confié initialement Sa Parole aux juifs (le Premier Testament) et ceux-ci n’ont pas inclus dans son Canon les livres apocryphes. Et ce sont aussi tous des auteurs juifs qui sont à la rédaction du deuxième Testament. De plus, ni Jésus, ni les Apôtres n’ont fait référence aux apocryphes. Ils ont mentionnés tous les livres du Premier Testament sauf les apocryphes. Pour toutes ces raisons, majeures à mes yeux, je fais confiance aux seuls 66 livres inspirés formant le Premier et le Second Testament à l’exclusion des livres apocryphes rajoutés dans certaines traductions de la Bible.
@gigobleu
C’est indiscutable! L’apôtre Paul affirme que “l’avantage des juifs est grand de toute manière, et d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés”. (à savoir le canon de l’AT pour faire simple).
Au reste, ceci est confirmé par un roi peu suspect d’apologie. Le roi Hérode, iduméen ou édomite, apprenant des mages d’Orient arrivés à Jérusalem que le roi des Juifs venait de naître. Aussitôt, il s’informa auprès de qui? des principaux sacrificateurs et des scribes du peuple du lieu où le Christ devait naître. Ces derniers lui répondirent avec assurance : “A Bethléem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète…”
Nous voyons que même Hérode reconnaissait l’autorité et la légitimité des Juifs quant aux Saintes Écritures. Le malheur est que ces derniers superposaient à l’Écriture Sainte toute une littérature (des légendes sacrées juives, des commentaires, des interprétations mystiques, et même la Cabale).
Tout ceci n’est pas sans rappeler les grandes prétentions du Concile de Trente ; ils n’hésiteront pas à ajouter aux Oracles de Dieu des apocryphes, malgré la recommandation expresse : “Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous prescris, et vous n’en diminuerez rien; afin d’observer les commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous prescris.” (De. 4:2)
C’est un grand malheur que des hommes s’érigent en juge des pensées de Dieu et s’attribuent la capacité d’être les seuls à les connaître.
Merci à l’auteur de cet article, très instructif et qui fait réfléchir. Merci aussi aux commentateurs pour leurs réflexions. Pour ma part , je voudrais indiquer à ceux qui aiment lire la Bible, la parution fin 2019 , de “La Bible de Rachi” . (tome 1) la Torah) . aux éditions du Cerf. La traduction (de qualité) des écritures hébraïques est celle de Zadoc Kahn. Les commentaires de Rachi de Troyes (12 eme siècle), versets par versets sont exceptionnels de clarté et d’intelligence, et éclairent le lecteur pour éviter des erreurs de compréhension du texte biblique. Le tome 2 consacré aux prophètes est annoncé prochainement. Cordialement à tous.
thierrycatalan, merci pour cette belle information ! Très chaleureusement….
Les musulmans disent que la Thorah et les Evangiles sont falsifiées, pourtant dans le Coran il est écrit dans la sourate 5 verset 44:
Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C’est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d’Allah, et ils en sont les témoins(17). Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants.
Dans la sourate 5 verset 46 il est écrit:
Et Nous avons envoyé après eux Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous lui avons donné l’Evangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Thora avant lui, et un guide et une exhortation pour les pieux.
Donc comment quelque chose qui est décrit comme “guide et lumière” peut être falsifié??
attention, il y a plusieurs niveaux dans la rédaction des sourates.
selon le principe d’abrogation, les plus récentes annulent les précédentes.
prudence!
On sent bien qu’un renouveau de la connaissance du 6 ièm commandement éviterait à certains d’aller trop loin dans l’avilissement promu par celui qui peut perdre le corps et l’âme en leur faisant juste perdre le corps.
Mais celà choquerait les âmes vendues progressistes sensibles qui trouvent que la police en essayant de faire son travail empêche les criminels de vivre selon leur culture leurs droits fondamentaux, jusqu’à ce qu’un renouveau du 6 ièm commandement les concerne personnellement.
Ces querelles et polémiques des egos individuels et communautaires sont stupides car dérisoires.
Toutes les religions s’accomplissent et disparaissent quand apparait La spiritualité pure.