Beaucoup sont tombés de haut en prenant connaissance des bassesses de John Bolton, qui s’est lâché sur le président Trump lors d’une émission d’une heure consacrée à son livre.
Ses amis, ses partenaires, les gens qui le connaissent sont stupéfaits, médusés, de cette trahison, car cela ne ressemble pas à l’idée qu’ils se sont faite de lui.
Nina Rosenwald, qui dirige le Gatestone Institute dont Bolton était le président de 2013 jusqu’à sa nomination au poste de conseiller à la Sécurité nationale du président Trump, en mars 2018, a discrètement poussé son nom sous le tapis. Guy Millière, qui le connaissait bien, m’a exprimé sa perplexité, pareil pour l’écrivain et journaliste de guerre Pierre Rehov. Karen Siegemund, la présidente de l’American Freedom Alliance, un groupe conservateur de Los Angeles, a effacé toutes les photos de lui sur sa page Facebook. Je n’ai rencontré Bolton qu’une fois ou deux, et n’aie pas pu me faire d’opinion sur l’homme derrière le personnage politique – car je fais une distinction.
Et le président Trump l’a déchiré dans un tweet :
Le livre du dingo John Bolton, “extrêmement fastidieux” (selon le New York Times), est composé de mensonges et de fausses histoires. Il a dit du bien de moi, par écrit, jusqu’au jour où je l’ai renvoyé. Un imbécile ennuyeux et mécontent qui ne voulait qu’aller à la guerre. N’a jamais eu la moindre idée, a été ostracisé et heureusement jeté. Quel idiot !
Mike Pompeo qualifie Bolton de traître
Le secrétaire d’État Mike Pompeo a accusé l’ancien conseiller à la Sécurité nationale John Bolton, tard jeudi, de “répandre des mensonges, des demi-vérités et de faussetés” dans son livre à paraître pour lequel il a touché une avance de 2 millions de dollars.
“Je n’ai pas lu le livre, mais d’après les extraits que j’ai vus publiés, John Bolton répand un certain nombre de mensonges, de demi-vérités et de mensonges purs et simples.
Il est à la fois triste et dangereux que le dernier rôle public de John Bolton soit celui d’un traître qui a fait du tort à l’Amérique en violant sa confiance sacrée envers son peuple.
À nos amis du monde entier : vous savez que l’Amérique du président Trump est une force pour le bien dans le monde”.
Pourquoi Bolton a-t-il ainsi déballé sa rancune ?
Il n’est pas aisé de lire dans la pensée des gens, et il n’est pas dans mon habitude de le faire. Il faut comprendre que Bolton est un vieux de la vieille, en politique. C’est un des piliers de Washington. Trump est un petit nouveau, il n’est pas du sérail. Bolton a très bien pu penser qu’il allait expliquer à Trump une chose ou deux, et Trump, qui n’écoute que lui-même après avoir sollicité les avis pour et contre, n’a pas suivi les recommandations de Bolton.
Bolton en a pris ombrage. Amour-propre démesuré ? Probablement. Sentiment de supériorité ? Peut-être aussi. Toujours est-il que la réaction de Bolton est psychologiquement cohérente. C’est celle d’un homme profondément humilié d’avoir été écarté d’un poste pour lequel il pense être plus qualifié que le président pour décider. Sur le plan politique, c’est criminel. Sur le plan humain, c’est banal.
D’ailleurs Adam Schiff, qui a président à l’enquête sur l’Ukraine et trafiqué les témoignages pour obtenir l’impeachment de Trump à la Chambre – rejeté par le Sénat qui statue en tribunal – a déclaré être tenté par une nouvelle procédure d’impeachment. Une journaliste de CBS l’a même incité, en direct – bonjour la neutralité – à le faire.
Attaqué par la gauche, rejeté par la droite
John Bolton est un néoconservateur, il incarne ce que la gauche déteste le plus, et elle ne s’est jamais gênée de le traîner dans la boue. Il est intéressant de voir comment elle parvient aujourd’hui à la fois à le détester et à l’encenser.
Sur MSNBC, le journaliste Chris Hayes a décrit Bolton comme “fourbe, indigne de confiance, extrêmement militariste” dans une longue diatribe mardi soir contre Bolton, tout en déclarant que les Américains devaient faire confiance à ce que Bolton dit dans son nouveau livre.
Hayes a également qualifié Bolton de “moralement odieux” et dans la même phrase, encouragé les auditeurs à croire ce qui est écrit dans le livre. Très fort.
Hayes :
Plus que quiconque, Bolton est une figure parfaitement représentative du Parti Républicain contemporain, voire du mouvement conservateur.
Il a occupé des postes importants dans les deux dernières administrations Républicaines. C’est un vicieux combattant bureaucratique. Il est fourbe, indigne de confiance, et extrêmement militariste.
Il n’a jamais été tenu responsable de toutes les choses terribles qu’il a faites au cours de sa longue carrière publique, et elles sont nombreuses.
C’est un individu totalement odieux sur le plan moral, dont vous ne voudriez pas dans votre organisation, ou n’importe où autour de vous.
Le lecteur de Dreuz ne sera pas surpris que Chris Hayes fasse une analogie entre Bolton et Trump, alors que ce dernier a clairement exprimé à maintes reprises son hostilité à la guerre en Irak dans laquelle Bolton a été fortement impliqué, et qu’il précise que Bolton est un bureaucrate de carrière, ce qui est exactement ce que Trump n’est pas.
L’affaire est cousue d’un fil trop blanc pour être invisible – sauf de celui qui ne veut pas voir. La question clé étant : pourquoi les médias de gauche croiraient Bolton maintenant, la réponse est : parce qu’il correspond à leurs vœux que Trump soit de nouveau mis en accusation et démit de ses fonctions.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Merci JP Grumberg pour toutes ces précisions équilibrées qui permettent de mieux appréhender le contexte dans lequel intervient ce nouvel épisode contre D. Trump en tant que Président des Etats-Unis. Ceci dit les journalistes français mainstream se délectent du livre de Bolton (qu’ils n’ont sans doute même pas lu) et se réjouissent de pouvoir avoir une nouvelle occasion de réduire le Président américain aux adjectifs qu’ils préfèrent idiot, nul, égocentrique, raciste… leur permettant ainsi de faire “subrepticement” le parallèle entre le Président américain qu’ils déglinguent et le président français qu’ils encensent.
Maintenant qu’en est-il du fond de l’affaire de l’autre épisode curieusement concomitant de la nièce de D. Trump qui elle aussi tire semble-t’il à boulets rouges sur son oncle ? Quelles répercussions possibles ? D. Trump à la suite de ce livre est-il intervenu via Tweeter ?
(il semble y avoir eu un souci d’enregistrement de mon commentaire que je remets ici)
Merci JP Grumberg pour toutes ces précisions équilibrées qui permettent de mieux appréhender le contexte dans lequel intervient ce nouvel épisode contre D. Trump en tant que Président des Etats-Unis. Ceci dit les journalistes français mainstream se délectent du livre de Bolton (qu’ils n’ont sans doute même pas lu) et se réjouissent de pouvoir avoir une nouvelle occasion de réduire le Président américain aux adjectifs qu’ils préfèrent comme idiot, nul, égocentrique, raciste… leur permettant ainsi de faire “subrepticement” le parallèle entre le Président américain incapable et inculte qu’ils déglinguent et le président français qu’ils encensent.
Maintenant qu’en est-il du fond de l’affaire de l’autre épisode curieusement concomitant de la nièce de D. Trump qui elle aussi tire semble-t’il à boulets rouges sur son oncle ? Quelles répercussions possibles ? D. Trump à la suite de ce livre est-il intervenu via Tweeter ?
La question que je me posais était la suivante : s’il détestait personnellement Trump mais était un homme sensible aux valeurs conservatrices, n’aurait il pas dû simplement ne rien dire à l’approche des élections?
Son livre ne doit pas valoir grand chose (à part les 2 millions qu’il se sera mis en poche).
Tout ce que vous écrivez là sur Bolton, la gauche… est finalement très banal. Guère reluisant, mais si banal.
Ce que je retiens de cet article – j’avoue que cela ne cesse de me surprendre tant le phénomène est décomplexé de nos jours – est l’absence totale de neutralité de ce Chris Haye, journaliste sur MSNBC. Je ne connais pas cette chaîne d’info, mais il faut quand même être fort pour se dire journaliste et prendre parti à ce point. Comment voulez-vous que la société, américaine mais pas seulement, ne soit pas polarisée, fracturée même, quand vous voyez et entendez de telles choses de la part de gens se disant journalistes ?
Je crois de plus en plus que les principaux fauteurs de guerre et de troubles, sur cette terre, sont les journalistes, ou ceux qui se prétendent tels alors qu’ils sont en réalité des propagandistes gauchistes.
MSNBC, CNN, NYT, WaPo, HufPo, LATimes, Boston Globe… Ne sont pas des organes d’information mais les services de communication du Parti Democrate, quand ils ne se substituent pas a lui. Ils sont la pour faconner l’opinion, pas pour l’informer.
Tout ce que vous lisez, ou pratiquement tout ce que vous lisez ou entendez de ces medias doit etre compris au travers de ce prisme. A partir de la, tout devient logique et comprehensible.
O.
-135
Bolton est parvenu a “tout perdre”. Le passé qui lui restait après son licenciement par Trump – qui s’est rendu compte un peu tard que l’homme qu’il avait engagé n’était pas ce qu’il avait cru qu’il était – part en fumée avec ce livre abjecte. Il ne lui reste rien, sinon compter et recompter ses deux millions de dollars… jusqu’à la fin de ses jours.
John Bolton, c’est une vie, en tant que personne, irrémédiablement ruinée.
Bonjour Barakat!
Vous écrivez que Trump « s ’est rendu compte un peu tard que l’homme qu’il avait engagé n’était pas ce qu’il avait cru ».
Trump est arrivé à la Maison Blanche en janvier 2017. Il ne connaissait personne à Washington, sauf ceux qui avaient fait campagne avec lui (comme Sessions)
Bolton avait servie sous Reagan et G.W. Bush.
James Comey avait servi sous G.W. Bush, puis a été nommé directeur du FBI en 2013 par Obama.
Le Dr Fauci a servi sous tous les présidents depuis Reagan.
Comment Trump, un néophyte, élu justement parce qu’il n’avait pas passé sa carrière à patauger dans le Beltway, était-il censé jaugé et jugé tous ces technocrates qui connaissaient Washington comme leur poche?
En ce qui concerne Bolton, Trump savait qu’il y aurait des désaccords mais il avait intérêt à garder les néo-conservateurs bellicistes de son côté, aussi longtemps que possible.
Si Bolton est peut-être cohérent psychologiquement, il ne l’est par contre pas du tout sur le plan intellectuel. Et pour un haut fonctionnaire de cette trempe, il est plus que décevant. Effectivement, c’est un fourbe. En tant que bureaucrate déchu, il ne lui reste plus qu’à travailler pour Hollywood. On parle d’un remake du Bal des Vampires de Polanski. Le rôle du Professeur Abronsius l’attend. Le rôle de sa vie?
Quelle decheance finir ainsi, il ne lui reste plus qu’a rejoindre Bill Kristol sur CNN et la boucle sera bouclee.
O.
-135
C’est l’histoire dun faucon qui est devenu un rat.
Un arsoniste politique!