Avant l’islamisation de l’Arabie vers 630, il semble que le pays était beaucoup plus judaïsé que christianisé, avec peu de paganisme dans les régions côtières…
Les Hébreux y sont venus à l’époque de Salomon, et après les diverses invasions de Judée-Samarie, notamment après la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains.
ls se sont établis au sud de la Jordanie sur le golfe d’Aqaba, jusqu’à Médine, puis sur toute la côte de la péninsule. La tribu des Khaybar est bien connue. Voir http://symbole.chez.com/khaybar.htm –
Voir aussi les Juifs dans le reste de la péninsule et en zone côtière à http://symbole.chez.com/himyar.htm
Pourquoi la péninsule arabique et non la péninsule égyptienne ?
A la sortie d’Egypte, les Hébreux se sont dirigés vers la mer des Joncs qu’ils ont traversée à sec, suite sans doute à un tsunami. Est-ce le Golfe de Suez ou le golfe d’Aqaba ? (1)
L’hypothèse du Golfe de Suez est la plus connue et la plus répandue. Un tsunami aurait asséché la mer, laissant passer les Hébreux et noyant l’armée du Pharaon qui les poursuivait.
Une errance dans la péninsule égyptienne, puis en Asie arabe a suivi. De Soukot en Egypte à Aqaba en Jordanie, il y a 400 km. D’Aqaba à Jebel al Jawz en Arabie, il y aurait une centaine de km. Jusqu’au don de la Torah, l’errance a duré 40 ans.
Le don de la Torah aurait eu lieu, soit avant Aqaba, au Sinaï égyptien, soit après Aqaba, au “Jebel al Jawz” arabe (voir ci-dessous).
L’hypothèse du Golfe d’Aqaba est plus récente, car on a trouvé des vestiges sous-marins de roues de chars égyptiens de cette époque, au niveau de Noueba, à l’est de la péninsule, à un endroit où la mer est peu profonde.
Fuyant les troupes de Pharaon, les Hébreux, partis de la plaine de Noueba, ont amerri sur la péninsule arabique où ils ont reçu les 10 commandements et la Tora, après 40 ans d’errance dans la région, avant de conquérir Canaan 20 ans plus tard.
Ce lieu a été identifié selon divers vestiges archéologiques comme étant “le Mont des amandiers” ou “Djebel al lawz” (2579 m).
La question qu’on peut se poser, c’est la distance qu’aurait parcourue l’armée de Pharaon jusqu’à Noueba, pas loin de 400 km, ce qui parait énorme.
Si l’hypothèse est vérifiée, pourquoi situer le Sinaï dans la péninsule égyptienne ?
Fraîchement christianisés au 4ème s., les Romains, qui régnaient sur la région, ont préféré la péninsule du Sinaï pour y annoncer la naissance du monothéisme chrétien, plutôt que la péninsule arabique trop hébraïsée à leurs yeux et peu christianisée, contrairement à l’autre péninsule.
5 ou 6 autres vestiges archéologiques confirment cette thèse (voir photos), alors qu’il n’y en a aucun au Sinaï d’Egypte (2). La distance entre les 2 sites, Jabal al Lawz et le monastère Sainte Catherine, n’est que d’une centaine de km à vol d’oiseau.
Quel que soit le lieu, le Sinaï est annoncé 33 fois dans la Torah, et le mot “Sinaï” (samekh/yod/noun/yod) a surtout un sens symbolique, le texte de la Torah le désignant tantôt comme « har » (hé/resh)ou montagne, tantôt comme « midbar » ou désert.
Sur le plan sémiologique Sinaï peut signifier « base de la connaissance du double yod »,
“har “ c’est le souffle d’en haut et “midbar” peut se lire « médaber » ou « qui parle »
Ainsi le mont Sinaï est le symbole de l’apparition du divin du monothéisme, à la fois transcendant et abstrait, qui s’adresse directement au peuple, à travers une vision d’orage, des éclairs et le son du “shofar”.
On peut aussi décomposer le mot en “noun/samekh” et “yod/yod”, soit “le miracle de D.” – En effet, ce don de la Torah, — don refusé par toutes les nations, — est un vrai miracle.
Au Sinaï, une nation est née à partir d’un groupe de 12 tribus, nation qui va se battre contre des tribus qui vont s’opposer à son périple vers Canaan.
Quelle que soit l’hypothèse sur la Mer des Joncs et le lieu où la Torah a été donnée, à partir du Sinaï/ H’oreb, cette nouvelle nation va cheminer vers le nord et parcourir en ligne droite les territories de Madian, Edom, Moab et Amon.
Le 1er territoire contigu traversé, est Madian, là où se trouve Yitro, beau père de Moïse, nouvellement acquis à la foi hébraïque, sa fille Tsipora, femme de Moïse et ses enfants. Il est normal que Moïse passe les prendre en cheminant vers le pays promis par D..
Moïse ne traversera pas le Jourdain. Moïse mourra au mont Nebo face à Yérih’o, à l‘est du Jourdain. Et Josué ira conquérir Canaan.
Les textes bibliques liés au cheminement des Hébreux dans le désert ont des noms de lieu certes symboliques, mais certains semblent proches de ceux d’Arabie…comme Elim (3).
Il est curieux que la zone où Moïse aurait reçu la Torah (Jebel Al lawz, mont des amandiers) soit aujourd’hui un site archéologique entouré d’un grillage et interdit aux étrangers (appelé zone 51).
C’est dans cette région que l’héritier du trône wahabite Mohamed ben Slimane ou MBS veut construire une zone libre et ouverte, appelée « Neyome » ou « New York of the Middle East », avec la coopération d’Israël, qui se trouve à 80 km, de l’autre côté du golfe.
S’il y a 20/30% de marannes en Espagne ou en Corse, pourquoi la péninsule arabique ne serait-elle pas à 50% maranne ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Albert Soued
Notes
- 1- Le véritable mont Sinaï- Reportage video réalisé par Ryan Mauro
https://www.sinaiinarabia.com - 2- Au pied de la montagne, on trouve les restes de l’autel de pierre qui a été fabriqué pour le Veau d’Or, avec des pétraglyphes de vache… De la poussière d’or a été trouvée à l’intérieur de l’autel.
- 3- Le Dr Charles Whittaker affirme que la montagne mentionnée dans la Bible est en fait “Jabal al Lawz” en Arabie Saoudite: « La montagne correspond mieux que les autres candidats à l’honneur d’être le Mont Sinaï biblique ». Rédigeant sa thèse de 285 pages pour l’Université Baptiste de Louisiane, il affirme que les récits bibliques et les recherches modernes confirment le bien-fondé de Jabal al Lawz.
Les explorateurs bibliques du BASE Institute soutiennent également la conclusion du Dr Whitaker, contrairement aux autorités saoudiennes.
Dans la Torah, 4 versets de l’Exode décrivent les fleurs-coupelles de la « menorah » ou candélabre dans la Tente du Rendez-Vous s’épanouissant comme les amandiers « sheqedim », soit en arabe « Al Lawz » – Exode 25/33-34 et Exode 37/19-20
Une hypothèse existe au sujet de l’étymologie de SINAÏ:
le nom proviendrait de ceneh en hébreu, qui signifie arbuste épineux (= allusion à la révélation faite à Moïse?)
On trouve également la curieuse égalité des valences SINI (Sinaï) = SLM (sûlam) = 130 [qui ne saurait interdire votre leçon avec ‘seneh’].
Sûlam -samekh/lamed/mem- étant le nom donné en Bereshith/Genèse XXVIII,12 à cet ‘objet’ “se tenant dressé vers la terre” (mûtsaḅ artsah) “et la cime-tête atteignant vers les ciels” (verosho maggi’a hashamayimah) grâce auquel certains émissaires divins montent et descendent (‘olim veyardim bô).
Bien que ce terme soit un hapax, il paraît correctement traduit par échelle ou escalier, l’Echelle du songe de Ya’aqoḅ.
Bien sûr, la différence de localisation entre, d’une part le Sinaï (quelle que soit la péninsule où il se trouve) et Lûz/Beth-El d’autre part, n’a aucune incidence au point de vue symbolique.
Notons au passage que Lûz est l’un des noms de l’amande, dont il est ici question.
Cet article est très digne d’intérêt, de même que les liens proposés.
Cordialement
B-‘E
ce qui est intéressant avec l’amandier, c’est le rapprochement entre sheked et shoked,
sheked l’amandier est le premier arbre à fleurir au printemps en Israël, et shoked est le veilleur, celui qui se tient au seuil de l’a-venir…
Oui, Vigilance ! [Bien plus que de l’attention…]
Pour rester sur la ville de Lûz du songe de l’échelle, Michel-Louis Lévy (http://www.hemmelel.fr/blog/2008/01/13/la-maison-d-emmaus/) relève que l’on trouve “OULAMLOUS dans certaines versions de la Septante”, ce mot étant traduit par “cependant Lûz (était le nom de la ville en premier)”.
Il fait alors le rapprochement avec les codex Vaticanus et Bezæ qui donnent OULAMMAUS pour nom de la localité d’Emmaus, sur le chemin de laquelle Cléophas et son compagnon ont été les premiers à recevoir l’enseignement du Ressuscité (Lc XXIV,18-35).
… rapprochement heureux !
(Autre billet suit, sur Lûz & sheked / shoked – amande / amandier / veilleur / Vigilance…)
B-‘E
Voici :
La tradition désigne par ce même terme, Lûz, l’organe corporel -non anatomique cependant- indestructible, à partir de la germination duquel (l’amande est bien une graine) se produira la résurrection « individuelle ».
C’est ce caractère indestructible qui lui vaut d’être comparé à un os, quoiqu’absolument subtil [On trouve déjà ceci dans la Quintessence (‘Etsmûth) qui se construit sur os (‘Etsem)]. Cet os-germe (d’amandier) est perpétuellement dans l’absolue Vigilance, en attente de la Résurrection.
B-‘E
Galates 4
…22 Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. 23 Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. 24 Ces choses sont allégoriques; car ces femmes sont deux alliances. L’une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar 25 car Agar, c’est le MONT SINAI EN ARABIE, -et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. 26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère; 27 car il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes point! Eclate et pousse des cris, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l’enfantement! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que les enfants de celle qui était mariée. 28 Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse; 29 et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. 30 Mais que dit l’Ecriture? Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave n’héritera pas avec le fils de la femme libre 31 C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l’esclave, mais de la femme libre.
Cet article me fait plaisir. Il y a bien longtemps que je postule pour le Le Sinaï dans la Péninsule Arabique plutôt l’actuel Sinaï d’Egypte. Pour plusieurs raisons bibliques et extra-bibliques, les choses ne collent pas.
C’est aux juifs premièrement, qui ont reçu les Oracles de Dieu, de chercher plus encore. Il se pourrait que les nouvelles relations entre Israël et l’Arabie permettent des nouvelles investigations.
Affaire à suivre. Passionnant!
même les juifs reconnaissent actuellement le mont Jabal al lawz ou gebel el lawz comme étant le vrai horeb.
un des premiers qui a vu le site bien que controversé avec jabal maqla est Ron Wyatt. d’ailleurs depuis ses premiers reportages de nombreux signes ont été enlevés et le site a été fermé physiquement, au prétexte d’un nouveau New York projeté.
Je pense surtout que les Saoudiens voulaient surtout éviter des hordes de juifs et chrétiens voulant faire un pèlerinage devant les gravures en hébreu, le rocher frappé par Moïse et le mont coiffé de pierres noircies; ils ont déjà leur pierre noire.
le docteur Whittaker confirme cette hypothèse et le trajet de l’exode passant par la mer des joncs au sud d’Eilat; des roseaux sont encore témoins aujourd’hui.
ayant eu le privilège de voir un lever de soleil du haut du mont Sinaï , j’ai pu constater que le lieu ne ressemble en rien à un désert et que l’on peut accéder au sommet à dos de chameau!
on dit? que la belle mère de Constantin a décidé que le Mont Horeb était ici , sans doute était-ce politique! c’était sous domination Romaine.
@ Monsieur Soued
Cher Monsieur,
Juste une petite information. La « Mer des Roseaux » n’est pas à Eilat, et aucunement dans le golfe d’Aqaba.
Elle se situe entre le Golfe de Suez et ce qui est maintenant le lac Amer (canal de Suez), au sud de la ville d’Ismaïlia (Égypte). Cela a été étudié, discuté et démontré depuis longtemps par des historiens et des égyptologues de grande renommée, notamment le fameux chanoine Etienne Drioton.
Et pour être plus précis, voir Exode 15:22-23, et passim (la note dans le TOB reste à affiner).
Et il ne s’agit pas de « jonc » à proprement parler, mais une variété de roseau (Phragmites Australis) avec laquelle les anciens fabriquaient les calames et les flûtes. Le jonc ordinaire c’est le Arundo donax.
Bien cordialement
FS
Effectivement. Autre point : examinons le circuit des hébreux dans le désert en passant par la “mer rouge” du Golfe d’Akaba puis remonter sur Eilat, les faire redescendre ensuite vers le Sinaï conventionnel… en respectant les durées données dans l’Exode. Le tout avec environ deux millions de personnes et les animaux… les caravaniers les plus performants, équipés en conséquence, réserve d’eau etc. montés sur dromadaires “top niveau” parcourent au mieux 35 kms par jour sur les pistes connues et praticables… ce qu’ils ne pouvaient réaliser jour après jour en non-stop (expérience nabatéenne) ! Les hébreux étaient bien loin de cette capacité. Si tsunami il y eut, il fut le résultat d’un vent extrêmement violent et froid d’Est, les eaux se sont momentanément fendues de Nord en Sud et les fonds lacustres se sont durcis par le froid, ce qui est possible avec une mer peu profonde comme celle qui est proche du canal de Suez actuel. Quant à la Mer “rouge” d’Akaba, c était une route maritime fort utilisée, il n’est donc pas rare d’y retrouver des objets perdus par les navires marchands et militaires qui ne manquaient pas de couler en ces époques. Le promoteur de cette idée est un coutumier des “histoires” à scoop ! Vérifions sérieusement la faisabilité puis tentons une conclusion.
Il y a également la thèse d’Emmanuel Anati pour qui le mont Har Karkom, site qui a servi de lieu de culte, est le mont Sinaï…
Tout ces préoccupations terrestres sont sans aucune importance sur le plan spirituel.
Mais le mental humain, qui est l’obstacle, adore divaguer.