On le sait, une langue évolue en permanence. Mais on peut constater de plus en plus de signes d’appauvrissement rapide du français parlé (et écrit).
Cela se manifeste dans le quotidien par des détournements de sens, des formules abêtissantes, des tics de langage simplistes. Ce qui indique clairement une déculturation générale de la francophonie, d’ailleurs les indicateurs montrent une baisse énorme du niveau culturel général des jeunes générations, avec une réduction alarmante du vocabulaire.
On entend constamment des expressions répétitives inadéquates et vulgarisées. Elles sont étonnamment contagieuses dans le public comme dans les médias. Les fléchissements du langage se signalent d’abord au niveau grammatical. Ainsi – idéologie du genre oblige – une confusion du masculin et du féminin affecte les participes passés : même un officiel de la communication n’hésite pas à dire à la télé : « les décisions que j’ai pris… ». Les verbes auxiliaires sont également confondus avec un participe passé : « elle s’est faite agresser ».
Il y a aussi les grossières erreurs, dans les commentaires de radio ou de TV, ou les articles de journaux : « La situation n’est pas prête de changer » au lieu de « n’est pas près de changer ». La serveuse au restaurant qui vous dit : « Je vous amène du pain… », alors qu’on « amène » une vache et on « apporte » un verre d’eau. Sans oublier les cent-z- euros et les deux mille-z-enfants…
Le pire, ce sont ces expressions quotidiennes, répétées ad nauseam dans les bureaux, les services de toutes sortes, face à un client : « pas de souci ! » L’infirmière, le livreur, l’employé de bureau, confrontés à un problème, tous semblent préoccupés de rassurer votre tranquillité mentale : « pas de souci ! »
Ces locutions nouvelles se répandent comme une épidémie dans la discussion ordinaire. Dans le même registre, les disciples du « on va dire » répètent la formule cinq fois par phrase. Maintenant, cette expression mouton de panurge annonce tout et son contraire ; on ne se risque pas à énoncer quelque chose de fiable, car tout est devenu relatif et conventionnel ! Alors, « on va dire » que….
Il y a aussi l’expression omniprésente et fatigante « voilà ». Comme si le simple fait de la prononcer affirmait une évidence. Certaines personnes la casent à chaque recoin de phrase, elle peut même carrément remplacer un mot quand on est en panne de discours. « Elle m’a bien dit que voilà, elle ressent ceci ou cela… »
On retrouve « voilà » dans tous les milieux, mais ce démonstratif creux a son site « banlieue » (« wallah ») où, avec l’accent, elle joue un rôle magique d’identification. En fait, voilà devrait normalement refléter ce qui vient d’être dit, mais « voilà » vient remplacer « voici », plus approprié pour annoncer ce qui va être développé ensuite. Certaines interviews négligées ne contiennent que des voilà, comme tout était si évident : « cette femme, voilà, a découvert que, voilà, son ami était voilà, spécial, et voilà, elle décide de voilà, prendre une autre orientation » etc…Cette hésitante prise à témoin, avec son mouvement haché, est pénible à suivre.
Puis il y a les reporters qui nous expliquent en direct une situation. Alors, dans ce cas, on a droit à un « effectivement » toutes les deux secondes. Pire que le redondant « car en effet » d’autrefois, le « effectivement » se veut objectif et explicatif. Et certains croient pouvoir vous convaincre par la méthode coué : « effectivement ».
Autre expression envahissante typiquement désagréable : « du coup »… C’est un véritable syllogisme qui parie sur votre acceptation immédiate. Certains alignent 4 ou 5 « du coup » dans une seule phrase. Avec « du coup », tout devient automatiquement légitime. C’est comme un raccourci incisif dans un raisonnement. Mais c’est au fond une référence violente, car quel est le coup qui contraindra à admettre quelque chose instantanément ? En fin de compte, ce terme « du coup » remplace d’autres formules, comme « alors » ou « de ce fait » ou « dès lors » ainsi que « par conséquent » ou « c’est pourquoi », tout de même plus élégantes et moins simplistes. La mode à l’espagnole a fait entrer le fameux « au final » à la place de « finalement », ou « en fin de compte ». Formule étrangère à la langue mais omniprésente.
Il faut bien constater – sans juger personne – que l’espace d’une expression de pensée vraiment individualisée usant de toutes les nuances de la riche langue française se restreint jour après jour, au profit d’un volapük bizarre et passe-partout.
La contagion du bla-bla médiatique aidant et du remplissage continuel d’un vide exténuant, nous voilà formatés à quelques pauvres locutions utilitaires, et laissés en partage aux réducteurs de têtes…
Sommes-nous vraiment condamnés à reproduire sans fin un vocabulaire de perroquet anémié qui nous tire tous vers le bas, accélérant ainsi les symptômes d’Alzheimer chez les oublieux de cette belle langue française de plus en plus sérieusement malmenée ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
cela se manifeste
“Cela se manifestent” au début de l’article, ça fait un peu chiffon…
Excellent article cependant (on va dire).
Excellent article …… « c’est la raison pour laquelle » …..j’ajouterais cette expression oripilante mille fois répétée .
horripilante
Une perle qui revient très souvent, jusque dans la bouche des ministres et des députés de la république française (les journalistes font cette même erreur 10 fois par jour, mais ça ne compte pas vu qu’ils sont majoritairement illettrés) :
“On en tirera les conséquences…” 🙂
– On peut en tirer des leçons
– On peut en tirer des conclusions
– On peut en subir les conséquences
mais tirer les conséquences, c’est une grosse faute de français.
Article d’une impertinente pertinence …
et que dire de “celles et ceux” qui parlent à la télé, citant des expressions anglaises pour les traduire … s’ils savaient combien nous coutait la francophonie…
vous avez raison, “1 cluster” c’est quoi ?
Monsieur l’abbé, moi qui suis toujours été premier en français et qui est un défenseur inconditionnel de la langue, je suis complétement d’accord avec vous !
donc vous étiez for en ortografe?
Et que dire des ‘toutes celles z-et ceux”,celles et ceux, chacune et chacun etc..etc , le pluriel masculin est neutre et englobe les deux genres.
Helas, c’est comme dire à tous ces gens que porter un masque avec le tarin degagé juste au dessus ne sers à rien…..
La Clause Molière (4′ 24″) : https://www.youtube.com/watch?v=PLqAp6MCPFo
Épatant, Eschyle49.
Merci.
Il convient de bien se documenter sur les travaux d’Emile Coué qui est quelqu’un de surprenant et de très intéressant . J’aurais bien aimé le compter parmi mes amis si j’avais vécu au début du vingtième siècle !
Vérifiez le titre de Manu Gomez et son accord du participe passé du verbe avoir… Je vous laisse le soin de corriger 😕😀🙋
? Où voyez vous un souci ? “Arte : « la traite négrière a débuté au VIIe siècle ». Qu’est ce qui est né, aussi, au VIIe siècle ?”
L’utilisation du verbe “debuter” a la place de “commencer” est constante a la tele.
Début… commencement…
En quoi l’un serait moins acceptable que l’autre ?
Debuter a le sens de “faire ses debuts”. Par exemple, le “bal des debutantes” reunit des jeunes filles de bonnes familles (riches) faisant leurs premiers pas dans l’ascension sociale telle que vue par de prestigieux journaux tels que “Gala” ou d’autres similaires. On pourrait dire aussi que M.Dupont-Moretti debute dans la carriere ministerielle: cela n’implique nullement que ce soit le debut d’un processus qui durera. Toutes mes excuses pour l’absence d’accents,
dont ni moi-meme ni mon clavier QWERTY ne percevons l’utilite. Cordialement.
Vous oubliez l’abominable “juste”.
C’est “juste” énervant.
C’est “juste” super.
Etc … etc …
Excellent! Bravo, mais vous avez oublié l’indémodable “en fait”!…
J’ai remarqué que les enfants font un usage immodéré de ce “en fait”.
Cela m’agace prodigieusement, d’autant plus que beaucoup ont tendance à “poser” en parlant.
J’ai la ferme conviction qu’il existe de petits milieux influents qui s’évertuent à la fabrication délibérée de barbarismes néologismes et autres vulgarités.
N’avez-vous pas remarqué comme un mot nouveau s’impose d’un coup dans les médias et devient “viral” comme on dit aujourd’hui.
Les médias nous les distillent à foison et le peuple finit par user et abuser par panurgisme.
Je l’ai connu dans l’entreprise ou une kyrielle de jeunes ingénieurs se gobergeaient de leur sabir imbuvable dans les réunions de travail.
On a vu apparaître il y a quelques années l’horrible “impacter” qui nous est désormais servi à toutes les sauces et à tout propos.
Je pense que la liste de ces abominations linguistiques serait longue, d’aucun en ont fait des livres … que plus personne ne lit.
Le plus désolant, c’est que les dictionnaires dits de référence comme le Larousse ou le Robert se plient à ces modes pernicieuses au motif d’une modernité de pacotille.
Ces deux dicos ne sont bons aujourd’hui qu’a servir de tabouret pour attraper les confitures sur l’étagère du haut. Modernité vous dis-je.
@ Hadgik
Je suis 100% d’accord avec vous à propos du fait que des petits milieux influents s’évertuent à la fabrication délibérée de barbarismes néologismes et autres vulgarités. Mais il n’y a pas que ça…
Qu’une langue évolue, c’est normal, elles ont toujours évolué. Qui plus est, on ne parle pas le même français à Brest qu’à Perpignan, et c’est heureusement tout-à-fait normal.
Aujourd’hui, en France, on entend des descendants de Ouest-Africains s’exprimer en français avec des sonorités typiquement algériennes, mais ça c’est une autre histoire, beaucoup d’entre eux ayant grandi ensemble.
Par contre, c’est la première fois qu’une langue vivante et ses sonorités évoluent (ou plutôt sont savamment détruites) par le seul fait du petit milieu médiatique de la télé et des radios. Ecoutez ces zozios, et leur massacre du vocabulaire et surtout de leurs intonations. Un vrai carnage. Le pire, c’est qu’ils ont dans leurs rangs des experts linguistiques pour faire en amont ce travail de déconstruction.
Tout cela pénètre petit à petit dans l’inconscient collectif, et ils le savent.
Pauvre France…
vous auriez pu dire : Je suis entièrement d’accord …
Hagdik,
… d’aucun en ont fait des livres…
Il faut un “s” : d’aucuns.
En outre, ne pas oublier que l’absence de ponctuation nuit à la qualité d’un texte.
Sur le verbe “impacter”, je suis d’accord : il est horrible. Du coup – aïe ! pardon, par conséquent, les gens n’utilisent plus le verbe “affecter” ; ils ne savent même plus ce qu’il signifie, pour beaucoup d’entre eux.
Une façon de s’exprimer m’horripile aussi, venant des journalistes : au lieu de dire “nous allons vous expliquer” (à propos d’un sujet donné), ils disent : “on vous explique” ou “on vous dit tout”. Le “on” a remplacé le “nous”. Quelle vulgarité, on se croirait parmi des pré-ados mal élevés.
Un terme nouveau a fait son apparition à l’occasion de la crise du coronavirus : “cluster”, pour dire “foyer”. En sport, les journalistes et les sportifs parlent souvent de “challenge” alors que nous avons un mot français pour cela : “défi”. Beaucoup de fainéantise derrière tout cela, voire d’inculture.
Certains jours, j’ai l’impression que le dictionnaire entier a été modifié – et cela, en quelques décennies.
Il y a également :
“Ça fait sens”
sorti tout droit de
“it makes sense”.
Je n’aime pas.
Excellent commentaire
et expertise à la place de expérience
on fait une expertise mais on a de l’expérience, il me semble
Que voulez-vous…. quand on a 91% de bacheliers cette année, sachant que 20% d’entre eux étaient illettrés en 6e…………….. que l’affaiblissement de la langue, et du reste, durent depuis des années on ne peut pas s’attendre à des miracles, d’autant plus que la langue française, extrêmement développée, riche est aussi difficile à manier et demande beaucoup de travail scolaire . Je crois que ce déclin est l’œuvre de l’Ed.Nat. qui ne fait plus son travail depuis longtemps auprès des jeunes scolarisés et que les “professeurs des écoles” ne sont plus au niveau des “instits” d’autrefois.
On entend souvent ces pronoms “elle(s) ou il(s) qui reviennent souvent presque chez tout le monde : exemple: — “Cette personne elle traverse la rue…” Que vient faire ce pronom personnel “elle”? C’est très répandu pourtant chez les journalistes de TV qui devraient par nature manier correctement la langue qu’ils utilisent.
Ce qui est surprenant, c’est que des jeunes qui ont passé le bac à Tananarive, ou à Abidjan écrivent un français correct sans faute qui devrait faire pâlir de honte des jeunes de Lyon, Paris ou Bordeaux…
Ça marche !!
Les défauts de prononciation m’horripilent.
On entend couramment “Arvoir” pour “Au revoir”.
Et puis, qui, de nos jours, prononce correctement le mot “aujourd’hui” ?
Le “u” de “jour” est trop souvent oublié.
À la radio, j’entends couramment “Dans x minutes, je reçois untel”. J’aurais tendance à dire “je recevrai”.
Mais en fin de compte, quelle importance ? Les générations à venir parleront arabe. Alors…
Il y a aussi la déformation de la langue par un accent importé: certains jeunes pourtant de souche parlent avec l’accent maghrébin…comment cela s’explique-t-il?
(J’ai une voitjure et je suis sortji, wallah..)
Ou encore chez d’autres, l’inversion dans l’accent des voyelles : exemple, le soleil (o ouvert et court) prononcé : le sôôleil.
Ou dans l’autre sens, M. Castaner qui dit: ceux-z-et celles qui – policiers- ont commis des feutes envers les eutres…
J’ai effectivement entendu Castaner déplorer les dégradations infligées à la Main jeune.
Après vérification, il s’agissait de la Main Jaune, monument que je n’apprécie guère.
Maintenant est souvent prononcé menn nant….
Mille fois d’accord . Ma femme et moi vivons en Israël depuis 15 ans et avec i24news , nous avons constaté ces mots à répétitions horripilants .
Vous oubliez ” encore une fois ” alors que la personne n’a rien dit ! et le mieux c’est ” heu …heu…heu…” comme les vaches . D’ailleurs , ils vont au ” boulot ” , bientôt avec la gamelle , bien que je n’ai rien contre les ouvriers de chez Renault .
Il est nettement préférable d’entendre de l”Audiard” que du “banlieusard” d’aujourd’hui ! Notre langue est riche et il convient de ne pas l’appauvrir.
Merci Mr l’abbé pour cet article pertinent.
Je suis en plein accord avec vous.
Même si vous ne pouvez pas être exhaustif, vous avez omis le “concrètement ” qui m’énerve un peu ces derniers temps.
Et si l’on parlait de la prononciation de plus en plus crétine surtout à la météo (choisissez la chaine) ou les accents circonflexes n’existent plus ou selon la journaliste qui présente et son humeur, c’est peut être la dernière mode BOBO de s’exprimer ainsi (avé l’assent du sud), devant tous les français!
la vallée du Rhone, de la Saone, le sôleil ou encore les côtes normandes prononcé comme les cotes sur un plan), tiens aujourd’hui les accents circonflexes ne se prononceraient plus, ah bon?
On pourrait encore citer les pâtes (la même que la pâte à tarte d ailleurs) qui sont prononcées “les pattes” ou “la patte” comme les pattes de chat.
Et que font tous nos bons académiciens ???
Il y aurait de quoi en faire un livre de 300 pages…
Je serais bien curieux de savoir qui a mis au goût du jour l’expression “du coup” ? Elle touche beaucoup les jeunes générations, mais semble aussi contaminer les plus anciennes. Si j’interdis cette expression à mes nièces, elles ne peuvent plus parler !
Il y a aussi beaucoup de mots français remplacés par les mots anglais, exemple challenge au lieu de défi qui a complètement disparu. Supporter au lieu de soutenir. Des confusions presque systématiques entre mise au jour et mise à jour. Le malgré que à la place de quoique ou bien que. Je m’en rappelle au lieu de je me souviens ou je me le rappelle.
Pire chez les plus jeunes, était au lieu de été, sa au lieu de ça, s’est ou cet au lieu de c’est. J’irais au lieu de j’irai, confusion entre le conditionnel et le futur.
D’autres utilisations impropres comme pratiquement à la place de presque ou conséquent à la place d’important. Partir à zéro au lieu de partir de zéro. Marche à pied m’énerve beaucoup, car à moins de marcher sur les mains ce n’est pas la peine de le préciser, confusion avec course à pied ?
On pourrait en écrire un livre !
et aussi
– confusion il vaudrait mieux/il faudrait mieux
– fruste/frustre
– êtes-vous confortable (anglicisme…)
– énumération avec une seule chose : je suis allé chez le primeur, il y avait des bananes, etc.
– “c’est vrai que…” à toutes les sauces
– il ne vous a pas échappé que…
– nous avons convenu de au lieu de nous sommes convenus de…
et bien d’autres encore…
Une pierre
dans le jardin de Guy Millière,
dont le style est de plus en plus pauvre, infiltré d’anglicismes et bourré de tics de langage.
Je pense que l’on peut pardonner quelques erreurs à une personne qui vit dans un milieu pratiquant l’anglais.
Je serais moins clément avec les prétendus journa… qui écrivent dans les diverses revues, bourrés de Dis-Plomes ; PLOME
Je voudrais bien les bourrer de papier Tournesol, mais je parie qu’ils ne vireraient même pas au soleil (Celle-là, c’est un Marseillais nommé René Cousinier qui l’avait sortie).
Si je serait pas d’accord avec vous et si j’aurais envie de vous contrarier je vous dirai (sic) : Quand vous disez “disez”, ne disez pas “disez”, disez “dites”.
Le français en déclin dans les pays francophones?
Manifestement.
Sauf au Québec, où il est carrément à l’agonie comme marqueur de la pérennité d’un des deux peuples fondateurs : les Québécois, seule présence francophone en Amériques, une richesse culturelle inespérée pour le Rest of Canada (le ROC) de culture essentiellement américaine qui envie et dénigre, copie et se moque, plagie et rejette le fait français comme une incohérence de l’Histoire.
Ce comptoir de pelleterie de sa très gracieuse majesté de l’United Kingdom of London est revenu aux objectifs assimilateurs du “Rapport Durham” de 1839 après le Référendum de 1995 sur l’Indépendance du Québec violé en public par le ROC. Depuis, toutes les générations de Québécois ont été soumis à une pression culturelle organisée et perfide comme Albion, pour “effacer” le fait français d’Amérique, avec la complicité vénale de certains et un succès désastreux à tous les étages.
Je pense affectueusement à Serge Fiori et à son groupe Harmonium qui a refusé dans les année 1980 des millions de dollars américains parce qu’il ne voulait pas chanter en anglais. À l’époque, c’était tacite entre les artistes Québécois… jusqu’à ce que Céline Dion défonce ce plafond de protection culturelle pour permettre à son gambler de mari, René “Angelil”, d’aller blanchir l’argent sale des mafias à Las Vegas pour la fortune du pot.
Depuis, toutes références aux particularismes culturels québécois sont escamotées au bénéfice de l’unité canadienne et au détriment de l’entité québécoise, tant dans les productions cinématographiques que chansonnières, télévisuelles ou radiophoniques. Exemples : dans le film “Une galaxie près de chez-vous”, les astronautes québécois portent un uniforme arborant le drapeau du Canada alors que celui du Québec aurait “nationalisé” cette production québécoise ; pour les productions musicales, ils s’y sont tous mis pour toucher les dollars de la honte jusqu’à nous chanter “Merry Chrismas and happy New Year” les soirs de Réveillons ; quand à la télé, elle se résume à diffuser du bonheur en anglais et du malheur en français comme “American god talents”, “Ninja warrior”… “broadcasté” en anglais et “translaté” en français superposé, alors que les séries dramatiques “cheap” y pullulent… en français ; quant aux informations, notamment celle de Radio-Canada, elles réduisent le Québec à une communauté isolée dans le multiculturalisme des Trudeau père et fils… écartelé entre le Trump bashing et des mini-documentaires sur des sujets sans intérêts et un survol éclair des nouvelles internationales (une ou deux brèves tout au plus, bien marquées à gauche). Pour les radio, il vaut mieux être sourds que d’entendre ça : WABC New-York à toutes les antennes!
Résultat? Les milléniums en grande majorité ont honte d’être francophones, rêvent de succès à l’américaine genre Céline Dion, et trouvent tout naturel de sanctifier l’anglais qui n’a pas besoin d’eux pour s’imposer. Une bibliothécaire en début de vingtaine avec laquelle je partageais ces propos en espérant son adhésion m’a répondu, en présence de milliers de livres en français sur les rayons pour lesquels elle travaille et est rémunérée : “P’t’être qu’on n’a plus envie de parler cette langue”!!!
Effacés, la Rébellion de 1837, la Revanche des Berceaux, les luttes des années 1960/70 pour la défense de la francophonie québécoise, effacés les Blaise Pascal, les Antoine Lavoisier, les Pierre Descartes, les François-Marie Arouet… et vive le RAP à gogo et les soupes commerciales anglophones… où les Québécois ne sont plus que des tribaux en quête de civilisation.
Bravo Trudeaux! Maîtres du complot.
Il ne nous reste plus qu’à espérer que les générations continuent à se suivre sans se ressembler.
P.S. : “Si j’ai le nez dans le ruisseau, c’est de la faute à Rousseau, si je faute à tous les mots, c’est de la faute à Trudeau”.
Et que dire de toutes ces communications officielles que je reçois à mon bureau en écriture dite inclusive, où la langue française est massacrée à coups de…points de suspension et de tirets !
Il y aussi, surtout chez les jeunes enfants, « le trop » à la place « de très » — « C’est « trop beau », c’est « trop bien » etc. C’est aux parents à rectifier le langage de leurs enfants petits. Il n’y a rien à attendre des « professeurs des écoles ».
En effet, mal employé car repris dans les médias “Djacklanguesque” .
A l’origine, c’était très finaud .
Par exemple : Cet alcool est trop bon ! Cela voulait dire : J’ai peur de n’avoir pas la volonté de m’arrêter, je préfère m’abstenir d’en consommer .
En “moderne”: Si je commence je vais être bourré.
Cette série est trop bien voulait dire : Je sais que je vais être captivé et qu’il ne restera pas le temps pour faire ce que doit faire.
C’était un raccourci de langage .
Vas tu draguer cette fille ?
Non, elle est trop bien.
Au fait, quand on parle de la langue française, ne met-on pas une minuscule au nom “français” ?
– auquel cas il y aurait une faute dans le titre –
Et le pronom relatif “dont” qu’on n’utilise plus : “c’est ce que j’ai besoin”, “c’est ce que je te parle”
Le discours indirect qu’on ne connaît plus : “dis-moi qu’est-ce qu’il t’a dit” au lieu de “ce qu’il t’a dit”.
La négation “ni..ni” a disparu : “il n’a pas pris son cahier et son livre” au lieu de “son cahier ni son livre”
Le subjonctif est aux oubliettes “il ne vient pas bien qu’il n’est pas malade”
L’adverbe “jamais” dont on ignore qu’il peut avoir un sens positif et est dans ce cas utilisé sans négation “c’est le plus beau beau monument que je n’aie jamais vu” au lieu de “que j’aie jamais vu”
c’est le plus beau beau monument […] que j’aie jamais vu
Ah, enfin quelqu’un qui parle élégamment – et correctement, pour autant que je sache…
Et des ministres qui disent : “il nous faut des explications sur pourquoi ça c’est passé comme ça”… au lieu de dire : “il faut qu’on nous explique pour quelles raisons les choses se sont passées comme ça”.
etc. etc. etc.
Et toutes ces liaisons qui ne sont plus faites… écoutons les discours des politiques ou des journalistes il y a 30-40 ans : le style était nettement plus châtié, le français souvent impeccable.
Je me demande si dans les années 60, les anciens se plaignaient aussi de l’appauvrissement de la langue… une chose est certaine, le livre qui m’a le plus impressionné quant à la maîtrise de la langue française dont faisait preuve son auteur est François-René de Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe). Un ouvrage qui date de bientôt 200 ans…
j’aime lire Chateaubriand. C’est magnifique.
Et dont le style fut abondamment plagié par Qui vous savez! l’Encensé actuel!!!
Mais c’est pourtant vrai ! ayant beaucoup lu le premier, et un peu le second, je n’avais jamais remarque !
La langue Française reste en elle-même extrêmement riche, car elle contient de très nombreux synonymes pour un mot ou une expression.
Ce sont les utilisateurs de la “nov-langue” ou les suiveurs d’instructions de Mme Najat Belkacem qui ne savent plus ni bien parler, ni bien lire, ni bien utiliser le Français dans son sens figuré ou littéral.
Pourtant “la Langue de Molière”, que cet auteur a fait connaître dans l’Europe entière, a vu son expansion au niveau international, puisque cinq continents parlent notre Belle Langue.
Culturelle a souhait avec Victor Hugo, elle est appelée “langue de l’Amour” ! Oui les Grands Poètes nous ont touché avec cette langue amoureuse ….
Et comme disait Albert Camus : “Ma patrie, c’est la langue française” et
« Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. »
— extrait de l’essai d’Albert Camus, Noces à Tipasa
Quand j’écoute Félix Leclerc chanter”Le tour de l’ile”, j’entends un québécois qui maîtrisait parfaitement la langue française. Je suis sûr que d’autres québécois marchent sur ses traces ! Vive le Québec …
Il y a un siècle, on parlait volontiers français à Moscou, à Bucarest, au Caire, le français avait une place privilégiée et officielle en Italie. Actuellement, un anglais utilitaire a tout envahi, et comme beaucoup de jeunes générations ne lisent plus de livres, l’attrait de la beauté de la langue s’est estompé.
Pour nous en France, plus que les français d’ailleurs, ce sont surtout les Russes blancs, c’est à dire la bourgeoisie et la noblesse, qui fuyant le communisme ont laissé une trace. De connaître le français leur a permis une intégration et une assimilation facile qu’on a tendance à oublier. Mais, il faut dire que pour les Russes (nobles ou bourgeois) de la moitié du 19e siècle, la France était leur 2e patrie. Ils étaient aussi bien chez eux à Paris, Nice, Beaulieu ou Menton. Marie Bashkirtssef en est un bel exemple, elle qui a écrit tout son journal entièrement en français. C’est en se souvenant de toute cette époque que l’on voit que le déclin n’est pas que linguistique. Cdlt.
Abbé alain rené arbez ………Excellentissime !
Bonjour à tous, l’équipe de Dreuz.info,
Très bon article, bien écrit et bien résumé.
La langue française, c’est comme un tableau de Renoir ou de Monet, il ne faut pas y toucher, ou bien à peine (et encore …). Je suis totalement opposé à la “réforme de l’orthographe”. Une langue évolue de manière naturelle. Je n’accepterai jamais l’écriture dite “inclusive” introduite d’une manière arbitraire, sans concertation avec les Français eux-mêmes. Pour moi, ce sera l’écriture exclusive, et exclusivement !
Sur ce point, je reste un Gaulois réfractaire.
Je pense à l’horrible mot “Fake News” [au Québec: Fausses nouvelles].
Et les cookies informatiques (pas les gâteaux !) se disent: “Témoin de navigation” au Québec. Ensuite: courriel, au lieu de “e-mail”, etc.
Et le joli mot “souverainisme” est un mot québecois à l’origine (différent de “séparatisme”). Voir à ce sujet les articles de notre ami Mathieu Bock-Côté.
Source: Office québecois de la langue française.
Anglais / English: Il n’y a jamais eu de réforme de l’orthographe en anglais.
Exemple: the colour (GB) = the color (USA), the organisation (GB) = the organization (USA), the centre (GB) = the center (USA), etc. C’est comme ça depuis toujours, selon l’usage du pays. Pas besoin de réforme pour ça.
Allemand / Deutsch: leur réforme de l’orthographe introduite en 1996 est une vraie catastrophe.
Exemple: die Schloß-Straße devient: die Schlossstrasse (5 fois “s” dans un mot aussi court). Le signe ß avait justement pour but d’éviter d’écrire trop de “s” d’affilée. C’est vraiment n’importe quoi. L’écrivain Günter Grass a refusé jusqu’au bout de publier ses livres avec la nouvelle orthographe.
Avec ce genre de “réforme”, on sait comment ça commence, on ne sait jamais comment ça se termine. Plus personne n’écrit l’allemand correctement, même chez les journalistes qui ont désormais chacun leur propre orthographe. D’ailleurs, la Suisse (die Schweiz) ne reconnaît pas l’existence de cette réforme. Das ist ein echtes Problem.
Espagnol / Portugais: Je reste plus optimiste qu’avec le français.
N’oublions pas que le portugais est 17 fois plus parlé au Brésil qu’au Portugal même. Idem pour l’espagnol avec l’Amérique latine. L’espagnol reste une langue dynamique.
Português: leur réforme de l’orthographe a été menée d’une manière beaucoup plus subtile que celle pratiquée en Allemagne. Il s’agissait simplement de rapprocher l’orthographe de certains mots Brésil / Portugal (ça concerne à peine 0,5 % du vocabulaire). Exemple: receção (Portugal) = recepção (Brésil).
Au moyen-âge, c’est le Portugal qui a introduit la langue au Brésil.
Aujourd’hui, c’est l’inverse. C’est le Brésil qui influence désormais la langue au Portugal, notamment chez les jeunes (vaste débat entre Rio et Lisbonne / Lisboa).
Bien à vous tous,
François.
pour qui parle allemand, le pire est l’introduction massive de termes français dans la belle langue de Goethe…exemple: ein charmantes adorables Mädchen…
@ François Rosicki
Heureusement que l’Académie Française a définitivement torpillé et enterré, en 2017, cette abomination appelée langue inclusive et l’écriture qui va avec, en les qualifiant de “péril mortel”.
Sinon 🙂 on en serait là :
Le·a· Corbeau et le·a· Renard·e·
Maître·esse· Corbeau, sur un arbre perché·e·,
Tenait en son bec un fromage·s.
Maitre·esse·s Renard·e, par l’odeur alléché·e·,
Lui tint à peu près ce langage :
Et bonjour, Monsieur·Madame du Corbeau.
Que vous êtes joli·e ! que vous me semblez beau·belle·s !
Sans mentir, si votre ramage·s
Se rapporte à votre plumage·s,
Vous êtes le·a Phénix·e· des ·hôte·esse·s de ces bois.
À ces mots·, le·a· Corbeau ne se sent plus de joie·s.
Et pour montrer sa belle·s voix,
Il·elle· ouvre un large bec, laisse tomber sa proie·s.
Le·a· Renard·e· s’en saisit, et dit :
Mon·Ma. Bon·nne· Monsieur·Madame·s
Apprenez que tout·e· Flatteur·teuse·s
Vit aux dépens de celui·celle·s qui l’écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage·s·, sans doute.
Le·a· Corbeau· Honteux·euse· Et confus·e·
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
🙂
Ce que vous denoncez dans votre article est ” peanuts” le plus dangereux, le plus fourbe , est le ” celles et ceux” a la place de ” ceux ” et toutes les derives feminisantes ou ” inclusives” avec des point et des tirets que l’on trouve dans moults documents et site internet….la “parité” ,c’est a dire la sélection par le sexe plutôt que le cerveau doit y être pour quelque chose ? Ou bien ?
Personne n’a cité l’horrible “dans le même temps” de Mc Con, directement importé de son pauvre globish “in the same time”.
Les tics de langage se propagent plus vite que le coronavirus, pourtant les traitements sont connus !
On peut aussi entendre le langage télévisuel quand il y a des probabilités de mourir, d’échecs, de catastrophes, de réussites, de vivre.
Il a 50 % de chances de mourir.
Il a 50 % de risques de vivre.
“Supporter” au lieu de “soutenir”, n’est-ce pas… insupportable ?
Et bien sûr, choisir un nom commençant par une voyelle pour la monnaie unique européenne, ce n’est pas chance pour les liaisons !
Bonjour,
Une petite remarque…. je bous de rage quand, à la télévision française, j’entends constamment des slogans publicitaires non seulement en anglais, mais dits par des Français, avec un accent français ri-di-cule…
Sans oublier les raccourcis journalistiques moches tels que “les locaux” pour parler des habitants d’une région, ou “les humains” pour évoquer les êtres humains (prononcés “les z-êtrumains”)…
C’est pour ça qu’ils ont inventé le Bac, mais pas la rivière à traverser.