Publié par Guy Millière le 18 juillet 2020

Je n’ai rien dit du nouveau gouvernement français.  Il n’y avait pas grand-chose à en dire. Je n’ai rien dit du discours de Macron le 14 juillet ou du discours de son nouveau Premier Ministre le lendemain. On ne commente pas le néant, sinon pour le déplorer. Je vais néanmoins faire un effort.

Disons que la composition du nouveau gouvernement français est un non-événement qui ne changera rien, qui traduit un épuisement et une fin de parcours, et qui montre que Macron n’est plus grand chose : l’homme qui a été vendu aux Français, après éviction de Fillon, comme un paquet de lessive censé laver plus blanc est désormais un paquet de lessive usagé qui n’a plus rien à offrir, plus même les moments comiques issus des propos ridicules de Sibeth N’Diaye, remplacée par un jeune homosexuel aux allures d’adolescent timide endimanché. 

Notons que Castaner, lui, est remplacé par Darmanin, un opportuniste accusé de harcèlement sexuel et de tentatives de viol, et qui bénéficie, parait-il de la présomption d’innocence : il y a des pays où de telles accusations, plurielles et concordantes, valent mise à l’écart. Dans la France de Macron, cela vaut une promotion. La police pensera peut-être gagner au change en songeant aux propos qu’a pu tenir Castaner dans un passé récent, mais si des manifestations de type gilets jaunes devaient à nouveau avoir lieu, il ne fait aucun doute qu’il serait demandé aux policiers de se conduire brutalement, et salement. Cela ne se produira peut-être pas, les gilets jaunes sont rentrés chez eux, épuisés, amers, et, pour certains d’entre eux, mutilés, mais le désespoir peut pousser des gens à se révolter encore.

Notons que madame Belloubet est remplacée par monsieur Dupont-Moretti, avocat de gauche qui n’hésite pas à défendre des terroristes islamiques et qui a proposé autrefois l’interdiction du Front National. Je vois là, surtout, les signes d’une continuité et les propos disant que “les magistrats sont mécontents” me semblent sans consistance : nombre de magistrats en France sont de gauche, comme monsieur Dupond-Moretti et sont dès lors enclin à partager ses idées.

Notons qu’une écologiste venue de la tribu vert pastèque se voit confier un ministère important, et sera chargée d’asphyxier davantage encore l’économie française qui n’a pourtant pas besoin de surcroits d’asphyxie. Véran qui a géré la pandémie de manière lamentable et sordide et qui semble préférer les grands laboratoires pharmaceutiques aux vies à sauver est maintenu à son poste, donc récompensé.

Notons que Roselyne Bachelot devient ministre de la culture. Elle ne pourra plus débiter les inepties qu’elle énonçait dans les émissions de télévision politiquement correctes, ou alors, elle les énoncera en étant porteuse du titre de ministre. Sans doute correspond-elle à l’idée que Macron se fait de la culture. (Il n’y a pas eu de travestis en bas résille dans la cour de l’Elysée, cette année, effet Covid 19 ?)

Notons qu’un nouveau Premier Ministre est venu remplacer Edouard Philippe. Ce dernier ne présentait aucun intérêt particulier, mais il paraissait plus sérieux et plus constant que Macron, et il suscitait plus d’adhésion populaire que ce dernier, ce qui était une excellente raison pour Macron de se débarrasser de lui. Macron a choisi pour le remplacer le maire d’une petite ville des Pyrénées, un certain Jean Castex. Il semble aussi vide qu’une pochette surprise vide, et sa parole s’écoule comme un robinet d’eau tiède, et la seule chose qui le distingue d’autres gens médiocres est qu’il a l’accent du Sud-Ouest. Il a apparemment une formation de technocrate et est issu de l’ENA, l’école où on apprend à parler comme un robinet d’eau tiède.

Notons que le reste du gouvernement est semblable, et le restera sans doute jusqu’en 2022. La bande à Macron, après ce jeu de chaise musicale, va continuer sur sa sinistre lancée, et le déclin de la France va se poursuivre.

Le 14 juillet, Macron, presque aussi fébrile comme le jour où il avait parlé de Robinson Crusoé, a parlé de dépenser 100 milliards d’euros (que la France n’a pas) pour un projet très écologique qui coutera donc cher sans apporter d’emplois productif, et dit qu’il voulait inscrire le “ réchauffement climatique”  dans la Constitution (pour montrer aux générations futures que la France a eu un Président très allumé sans doute) : les Français qui comprennent comme l’économie fonctionne et qui ont écouté ont discerné immédiatement qu’il ne prévoyait rien, absolument rien, voire moins que rien pour régler les problèmes dont meurt le pays, bien au contraire.

Castex le lendemain n’a rien prévu pour régler les problèmes dont meurt le pays lui non plus. Il a parlé de “croissance verte”, d’un plan de relance très keynésien, donc assez nettement socialiste, d’un “plan vélo” (?) et d’une lutte contre le chômage dont on peut aisément prévoir telle qu’elle est formulée qu’elle ne donnera rien, parce qu’elle repose sur de l’argent distribué par le gouvernement, sur des emplois créés ou aidés par le gouvernement et sur un surcroit de réglementations au nom du “vert”, bien sûr. Ceux qui diront encore que Macron est libéral, montreront une fois encore leur totale ignorance de la pensée économique la plus élémentaire. Aucune baisse d’impôts et de taxes, aucune déréglementation sur l’horizon, qui reste désespérément crépusculaire.

 Comme l’a titré récemment Le Figaro, un journal pourtant très macroniste et qui a le sens de la litote, la rentrée va être cataclysmique, et je crains d’avoir à le dire, le cataclysme se poursuivra au-delà de ce qu’en France on appelle la “rentrée”.

La gestion lamentable et sordide de la pandémie et l’état du pays avant la pandémie ont des conséquences. Les Français vont découvrir celles-ci en septembre. Un chômage écrasant. Un accroissement considérable du nombre de pauvres. Une croissance négative chiffrée désormais à onze pour cent. Les faillites seront nombreuses. Les experts stipendiés du Ministère de la santé évoquent une “deuxième vague” de la pandémie.

Si le désespoir pousse des gens dans la rue, l’évocation d’une “deuxième vague” permettra d’à nouveau les enfermer chez eux. Mais on peut penser que le désespoir ne sera pas assez intense pour que cela se passe. Chômeurs et pauvres pourront tendre leur sébile et recevoir quelques miettes des 100 milliards qui vont être empruntés. Les entrepreneurs et les commerçants en faillite recevront quelques miettes aussi. Le reste ira chez des constructeurs d’éoliennes, et chez les autres vendeurs de ce qui est censé lutter contre le “réchauffement”. Des entreprises amies de la bande à Macron attendent les contrats. Il y aura peut-être même de la croissance positive en 2021 (1 pour cent ?). Ce ne sera pas de la croissance productive, mais de la croissance simulacre, basée sur les dépenses de l’Etat et sur de l’endettement. Celui-ci atteindra cent-trente pour cent fin décembre 2020, trente pour cent de plus qu’en début d’année.  Le déclin se poursuivra, oui.

La seule question qui se pose en ce contexte est : Macron sera-t-il réélu en 2022 ? Je crains que la réponse soit : oui. J’espère que la réponse sera : non. Et je le dis d’emblée : n’importe qui sauf Macron. Je ne sais s’il est possible de faire mieux. J’en doute, au vu du personnel politique français disponible. Mais je pense qu’il serait difficile de faire pire.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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