On peut se demander pourquoi la Turquie – un pays situé à environ 3 000 km à l’est de l’océan Atlantique – se retrouve dans une entité appelée “Organisation du Traité de l’Atlantique Nord”.
Se poser la question, c’est aussi se demander pourquoi son voisin la Grèce (une autre nation éloignée des côtes de l’Atlantique) a également rejoint l’OTAN en février 1952, marquant la première fois que l’alliance a procédé à un quelconque élargissement.
Sauf qu’on ne pose pas la question pour la Grèce parce que de fil en aiguille, les gens ont pris l’habitude d’associer OTAN à Occidentaux. Rien n’est moins faux. L’OTAN n’est absolument pas une organisation occidentale mais sécuritaire, créée pour se protéger contre un Etat occidental, la Russie.
L’OTAN a été formée en avril 1949 avec 12 membres (deux nations nord-américaines et 10 États d’Europe du Nord ou de l’Ouest).
Le principal objectif de sa création était de contrer la menace d’expansion de l’URSS et du communisme après la Seconde Guerre mondiale.
II faut replacer les choses dans le contexte de l’époque. En fait, il faut toujours tout replacer dans le contexte de l’époque. L’OTAN aussi, et dans le contexte de sa création, pas avec Erdogan l’islamiste.
1947. La Guerre froide venait de commencer
- A partir de 1945, l’Union soviétique a pris le contrôle de la moitié de l’Europe (Allemagne de l’Est, Bulgarie et Albanie en 1945, Hongrie, Pologne, Roumanie en 1947, Tchécoslovaquie en 1948).
- En 1949, tous les gouvernements d’Europe de l’Est, à l’exception de la Yougoslavie, étaient devenus des régimes staliniens purs et durs.
- L’URSS contrôlait également les “Stans” en Asie centrale (Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Turkménistan et Uzbekistan).
- L’Union soviétique était une menace. Les pays européens craignaient que les Soviétiques tentent de s’enfoncer davantage en Europe et qu’ils ajoutent un à un les pays les plus affaiblis à sa sphère d’influence.
- Afin de prévenir une telle agression, les pays d’Europe occidentale, soutenus par la puissance militaire des États-Unis, se sont unis pour former une alliance défensive. L’OTAN était née.
1952 : adhésion de la Turquie et de la Grèce
La décision de permettre à la Grèce et à la Turquie de s’allier à l’OTAN en février 1952 a été prise en grande partie en raison des stratégies de la guerre froide contre l’Union soviétique.
Cette décision, notons-le, est prise alors que l’Allemagne de l’Ouest ne fait pas encore partie de l’OTAN : elle rejoindra le bloc trois ans plus tard en 1955, ce qui conduira Moscou à former le pacte de Varsovie.
La Grèce et la Turquie, toutes deux dotées de gouvernements fermement anticommunistes, étaient considérées par l’Occident d’une part comme des remparts contre Moscou et la propagation du communisme en Europe, et d’autre part, comme des États vulnérables à la menace d’expansion soviétique, d’où la décision de leur apporter une aide militaire et économique.
La guerre de Corée se profilant à l’horizon, les craintes de voir la Chine et la Russie étendre leur influence à d’autres parties du monde se sont concrétisées. (La Grèce et la Turquie ont toutes deux fourni des troupes pour combattre en Corée).
Le rôle historique de la Turquie dans l’OTAN
L’importance de la Turquie dans l’OTAN est double. Son adhésion à l’OTAN a garanti que la Turquie ne devienne pas un allié soviétique, tandis que sa position stratégique a renforcé l’influence de l’OTAN contre l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale.
L’adhésion de la Turquie a été déterminante pour aider l’OTAN à faire face à l’instabilité politique en Europe de l’Est, aux guerres des Balkans des années 1990 et aux activités de l’après 11 septembre axées sur le Moyen-Orient.
Le gouvernement laïque et islamique de la Turquie a fourni à l’OTAN un pont culturel et politique vers le monde arabe, et les installations de l’OTAN en Turquie ont donné à l’organisation un moyen efficace de faire face à l’instabilité dans la région.
Dans un communiqué commémorant le 60e anniversaire de l’adhésion de la Grèce et de la Turquie à l’OTAN, l’alliance a déclaré :
“La Turquie et la Grèce ont grandement contribué à la sécurité de l’Alliance pendant six décennies, en gardant le flanc sud de l’OTAN pendant la guerre froide et, aujourd’hui, en relevant de nouveaux défis tels que l’extrémisme violent, ou en contribuant à la défense anti-missiles et à la stabilisation de l’Afghanistan”.
Pourquoi la Turquie reste-t-elle dans l’OTAN ? L’Islande a la réponse
L’Islande n’a pas d’armée. En 1949, la population du pays est de 140 000 habitants, moins que Brest à l’époque. Et elle a une politique de neutralité militaire. A quoi bon l’intégrer dans l’OTAN, avec si peu d’atouts ?
Pour les mêmes raisons que la Turquie reste dans l’OTAN : la géostratégie, sa cruciale position géographique.
Explication :
La Russie possède certes une masse terrestre énorme, mais elle n’a pas accès à beaucoup de ports de qualité stratégique.
- Sa frontière nord est gelée pendant de longues périodes de l’année, et sa marine doit en outre contourner la Scandinavie, en passant par le passage du GIUK (Greenland, Iceland, United Kingdom).
- Les ports de la côte Est, près de Vladivostok, sont trop éloignés pour avoir une influence significative sur un conflit en Europe.
- Les ports de Saint-Pétersbourg et de Kalinigrad permettent à la Russie d’accéder à la Baltique, mais pour percer l’Atlantique, ils doivent passer par les détroits entre le Danemark et la Suède. Bien que la Suède ne soit pas membre de l’OTAN, le Danemark et la Norvège le sont – suffisamment pour couper l’accès sur cette route.
- Bien que la Russie ait rêvé d’avoir un port dans l’océan Indien, son invasion de l’Afghanistan a échoué et ce rêve n’a jamais été réalisé.
Le GIUK est donc un point d’étranglement naval entre le Groenland (membre de l’OTAN parce qu’il est un territoire du Danemark), l’Islande (membre fondateur de l’OTAN) et le Royaume-Uni.
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L’Islande permet donc aux alliés de couper assez facilement la route navale russe.
La situation géographique de la Turquie
Nous arrivons donc à la dernière option dont dispose la Russie : le port de Sébastopol en mer Noire. Ce port, situé sur la péninsule de Crimée, aurait pu donner aux Soviétiques un accès à la Méditerranée. Néanmoins, avant que les Soviétiques ne puissent atteindre la Méditerranée, ils doivent passer par le Bosphore, l’étroit détroit qui sépare les terres européennes et asiatiques.
C’est pourquoi géographiquement, la Turquie occupe un des territoires les plus importants du monde sur le plan stratégique.
Outre qu’elle est le seul État membre de l’OTAN au Moyen-Orient, à la frontière de la Syrie et de l’Irak, près du Liban et d’Israël, une région qui a été – et continue d’être – le carrefour crucial de l’empire et de l’histoire depuis les temps bibliques, la ville turque d’Istanbul, anciennement connue sous le nom de Constantinople, est située sur les deux rives du Bosphore.
Il n’est pas surprenant que la Grèce ait rejoint l’alliance en même temps que la Turquie en 1952.
La Grèce se trouve à côté de la Turquie et contrôle la mer et la masse des îles au-delà du Bosphore. Elle peut aider à fermer l’accès à la Méditerranée pendant la guerre.
La Turquie autorise actuellement la navigation dans le détroit, mais pourrait théoriquement décider de le fermer en temps de guerre.
Voilà pourquoi, en ayant la Turquie, le Danemark, le Royaume-Uni et l’Islande comme membres de l’alliance, l’OTAN peut couper toutes les routes maritimes que les Soviétiques pourraient emprunter pour atteindre l’Atlantique.
À la lumière du fossé grandissant entre la Turquie islamisée d’Erdogan et les Etats de l’alliance, voici pourquoi la Turquie reste stratégiquement importante pour l’OTAN pour plusieurs raisons.
- La première est la mer Noire, où la Turquie, ainsi que les États riverains de la mer Noire membres de l’OTAN, la Roumanie et la Bulgarie, tentent d’équilibrer une présence militaire russe croissante.
- Alors qu’elle était auparavant réticente à un rôle plus important de l’OTAN en mer Noire, de peur que cela ne dilue sa propre influence dans la région, la Turquie voit maintenant les dangers de laisser l’influence et la présence russes en mer Noire sans contrôle.
- Avec son annexion illégale de la Crimée en 2014 et son entrée dans la guerre civile syrienne en 2015, la Russie a considérablement accru sa présence maritime et ses capacités de combat en mer Noire et en Méditerranée orientale.
La Turquie et la Russie
L’OTAN est maintenant confrontée à une “bulle anti-accès/déni de zone” qui restreint la liberté de manœuvre des alliés en mer Noire, la Russie étant capable d’attaquer à la fois depuis la terre et la mer.
Pour contrer efficacement cette situation, l’OTAN devrait établir une présence plus continue en mer Noire, relancer l’idée d’une flotte maritime permanente de l’OTAN en mer Noire et envisager de baser davantage de capacités de lutte contre le refus d’accès/zone en Turquie et en Roumanie.
Il est important de noter que la Turquie détient un pouvoir unique pour contrôler l’accès à la mer Noire grâce à la Convention de Montreux de 1936, qui régit le passage naval dans les détroits turcs, limitant le nombre de navires étrangers qui peuvent entrer dans la mer Noire par les détroits et la durée de séjour de ces navires. Cet accès est important tant pour la Russie que pour l’OTAN.
Alors que la Turquie a prouvé qu’elle était une exécutante impartiale et fiable du traité, la Russie a testé et forcé les limites de Montreux à plusieurs reprises depuis la guerre russo-géorgienne de 2008 et, plus récemment, a entravé le parcours des navires de l’OTAN qui sont entrés et sortis de la mer Noire conformément au traité.
Un comportement accru dans ce sens, ou une tentative russe de tirer parti de sa nouvelle relation plus étroite avec la Turquie pour obtenir un accès plus favorable à la mer Noire, augmenterait probablement le malaise de la Turquie, et l’amènerait à compter davantage sur l’OTAN comme contrepoids.
D’autant qu’avec la présence militaire russe en Arménie, Azerbaïdjan et Crimée, désormais complétée par la base navale russe de Tartus en Syrie, les bases aériennes de Kobani et Khmeimim, et la base d’hélicoptères de Qamishli, la Turquie est effectivement encerclée par la Russie.
La Turquie d’Erdogan
Erdogan a été Premier ministre de 2003 à 2014, après quoi il est devenu président de la Turquie.
Souvenez-vous qu’au départ, la Turquie se rapprochait de l’adhésion à l’Union européenne. Les dhimmis Européens en salivaient. Certains événements sous le règne d’Erdogan semblent avoir heureusement éloigné ce cheval 2.3.
Des journalistes, des juges, des avocats, des généraux sont arrêtés. La liberté d’expression mène à la prison. Le pays s’éloigne de la laïcité, et se rapproche des fondamentaux islamiques. Erdogan soutient le Hamas. En outre, la Turquie a aidé l’État islamique dans la guerre en Syrie, et pas seulement en permettant aux djihadistes de traverser la frontière avec la Turquie pour entrer et sortir de Syrie, avant de se retourner contre la Turquie et d’y commettre des attentats. Maintenant, elle s’implique en Irak.
Et bien entendu, elle fait un immense chantage à l’Europe, en la menaçant de laisser passer des millions de migrants si l’Europe ne paye pas le “coût” de les bloquer en Turquie.
L’accord UE-Turquie sur les réfugiés de 2016, par lequel la Turquie reçoit une aide financière de l’UE en échange du maintien de l’accueil de quelque 3 millions de réfugiés, a créé des tensions supplémentaires, les deux parties accusant l’autre de ne pas respecter les termes de l’accord.
L’OTAN et Erdogan
Le monde de 1952 est très différent du monde d’aujourd’hui.
- La plupart des nations européennes qui faisaient partie du pacte de Varsovie ont maintenant rejoint l’OTAN et l’Union européenne.
- La guerre froide avec la Russie communiste a pris fin et le rideau de fer est tombé, tout comme le mur de Berlin.
- Au XXIe siècle, l’OTAN semble plus susceptible de souffrir de l’agression islamique, comme nous l’avons vu en Afghanistan il y a 16 ans, que de celle de la Russie.
- Les incursions unilatérales répétées de la Turquie dans le nord de la Syrie inquiètent. Cependant, tant l’OTAN que la Turquie ont intérêt à y limiter l’influence russe et iranienne.
- Sa volonté de tenir l’agenda de l’OTAN en otage en raison de ses préoccupations nationales, notamment le fait que la Turquie n’approuve pas le plan de réponse graduée pour les États baltes.
- La demande d’Erdogan que l’OTAN reconnaisse la menace que représentent pour la Turquie les unités de protection du peuple kurde (YPG), ce que refuse toujours l’OTAN.
Cependant, la base aérienne d’Incirlik, une base aérienne turque située à 110 kilomètres de la frontière avec la Syrie, est un atout d’importance stratégique pour l’OTAN.
La Russie et l’OTAN
La Russie a rapidement profité des fissures qui se sont formées entre la Turquie et l’OTAN.
- Elle a proposé d’aider la Turquie à écraser les Kurdes du YPG le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie.
- Elle lui a offert des équipements militaires russes, comme le système de missiles sol-air S-400, ce qui réduirait à néant les capacités de l’OTAN et a entraîné l’arrêt de la livraison d’avions F-35 à la Turquie.
- Les décisions ultérieures de la Turquie de faire voler ses F-16 contre les S-400 au-dessus d’Ankara et d’entamer des négociations avec la Russie sur l’achat de l’avion de chasse russe Su-35 ont renforcé les inquiétudes selon lesquelles la Turquie n’a que peu d’intérêt à maintenir ou à reconstruire sa relation avec l’OTAN alors qu’elle prévoit plutôt de continuer à tester ses frontières.
Est-il toujours logique d’avoir la Turquie comme membre ?
La Turquie n’est que l’un des cinq États de l’OTAN (les autres étant l’Allemagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas) à stocker des armes nucléaires tactiques américaines sur son territoire. Les Etats-Unis pourraient donc rééquilibrer ses forces protectrices sans grande difficulté, seules une cinquantaine de bombes nucléaires B-61 étant stockées sur la base aérienne d’Incirlik, contrôlée par le personnel américain qui y est stationné.
Doit-on s’attendre à ce que la Turquie soit utile en cas de conflit avec la Russie, ou qu’elle devienne un handicap dans un conflit avec le monde islamique ?
Son allégeance peut-elle changer ?
Le reste de l’OTAN est-il réellement disposé à soutenir Erdogan en cas de guerre avec un ennemi musulman ?
Actuellement, la méfiance mutuelle est telle que de nombreux Alliés se demandent si la Turquie partage toujours les intérêts et les valeurs de l’OTAN.
En face, nombreux sont ceux en Turquie qui demandent à voir les avantages de l’adhésion à l’OTAN ou d’un nouveau processus d’adhésion à l’UE.
La raison pour laquelle la Turquie fait toujours partie de l’OTAN est peut-être simplement due à une absence totale de courage politique, et de réel leader européen avec une vision claire et intelligente, au lieu de petits joueurs au jour le jour comme il y en a depuis 30 ans, et qui ont laissé la Turquie devenir, après les Etats-Unis, la plus puissante armée de l’OTAN, avec 640 000 hommes, 3 200 tanks, 9 500 véhicules armés de combat, 1 067 avions militaires, avions de chasse et hélicoptères, 194 navires de guerre et 12 sous-marins.
Conclusion
Le départ de la Turquie de l’OTAN semble historiquement inévitable. La Turquie du président Erdogan abandonne la laïcité et les normes démocratiques pour devenir un État islamiste autoritaire.
Mais voulons-nous voir cette puissance militaire s’allier avec la Russie ? Voulons-nous perdre l’importance géographique stratégique au Moyen-Orient, dans le détroit du Bosphore, la mer de Marmara, et le détroit des Dardanelles entre la mer Noire et la Méditerranée ? Voulons-nous renoncer aux capacités de ce transporteur aérien indétrônable, avec ses 98 aéroports capables de soutenir les opérations aériennes de l’OTAN au-dessus du Moyen-Orient, de la mer Noire et des Balkans ?
Surtout, malgré le chantage et les promesses non tenues concernant le contrôle du flux de réfugiés du Moyen-Orient vers l’Europe, préférons-nous une Turquie amicale au comportement souvent mafieux qui peut aider à stabiliser ses voisins – ou une Turquie hostile qui peut déclencher une inondation humaine en Europe à côté de laquelle l’immigration actuelle ressemblerait au “bon temps” ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
La question à se poser, c’est l’après Erdogan. Son héritage s’inscrira-il dans la durée?
J’aime beaucoup votre dernière question dans laquelle se trouve VOTRE réponse.
Thierry Breton a expliqué ce soir sur LCi que les Européens du sud (club med) ont déjà dépense 2000 milliards pour protéger les frontières de l’Europe, les pays du nord, 1000 milliards.
Ca n’apparait guère dans les résultats.
Pourtant l’immigration incontrôlée des pays du sud est plus menaçante pour l’avenir de l’Europe que la Russie.
Virer la Turquie de l’Otan c’est ne plus être leur otage.
La Turquie alliée à la Russie, je n’y crois guère que du contraire excepté pour des accords très limité dans le temps.
La Russie attend simplement que les consanguins d’Europe de l’ouest arrêtent de se comporter en dhimmis, ce qui n’est pas gagné d’avance vu l’immigration-invasion muzz et subsaharienne de remplacement des européens de souche.
@JPG : Pourquoi parler d’ « annexion illégale de la Crimée » ?
Une grosse majorité des habitants de la Crimée, plus des 2/3, se sentent russes.
@Valp: c’est un peu plus fin que cela. Disons que certains pensent que devenir russes les fera devenir riches. Ce courant de pensée est également répandu en Ukraine continentale, y compris chez les Ukraïnophones. Et c’est tout. Poutine le cynique le sait et en profite. Mais imaginez que l’Ukraine soit riche, les gens de Crimée demanderont alors le rattachement à l’Ukraine et deviendront plus ukrainiens que les Ukrainiens. On a vu ça dans les Pays Baltes où la minorité russe est maintenant citoyenne de l’UE. Vous trouvez ça normal? C’est comme si les Nazis étaient devenus des citoyens d’Israël, en quelques sortes.
Vous réduisez à « certains pensent que devenir russes les fera devenir riches » et de là vous identifiez à « Nazis ». Bigre !
Il reste que Kiev est historiquement le berceau des Russ, et qu’il y a eu en Crimée un référendum on ne peut plus clair.
Il semble que ce sont plutôt les politiques tenant les rênes de l’Ukraine qui espéraient devenir riches en trahissant la Russie qui leur avait accordé l’indépendance. Dès lors qu’ils annulaient les clauses de la Communauté des États indépendants (CEI), des citoyens étaient fondés à dire que, eux, préfèrent la Russie à l’Europe de l’Ouest décadente. Et vous verrez dans dix ans que les Ukrainiens (qui ne sont pas des Baltes !) se seront rabibochés avec leur frères russes.
la crimée a toujours été russe, sauf pendant quelques années où khrouchtchev (ukrainien) l’a donné à l’ukraine, sans demander aux locaux ce qu’ils en pensaient
Depuis 1792.
C’est exact, et l’on peut se demander,
1) pourquoi Kroutchev (l’ukrainien) a donné la Crimée à l’Ukraine. La réponse est dans la question. Quelques bouteilles de vodka ont peut être aidé K. dans sa réflexion.
2) Pourquoi Eltsine et Poutine n’ont pas immédiatement remis la Crimée à sa place, c.à.d. en Russie. A mon avis, le fait que la plus grande base navale russe se trouvant en Crimée, mais contrôlée par la Russie, permettait un certain statu quo qui a été rompu lorsque l’Ukraine s’est rapprochée de l’occident. Et sans compter que la corruption ambiante prévalait sur la logique.
Et cela ira de plus en plus fort.
Une politique militaire réaliste consisterait à renvoyer les millions de migrants qui n’ont rien à faire chez nous et à bombarder la Turquie et l’Islande afin de conforter la Russie dans son œuvre de paix.
On ne veut pas que ERDOGAN s’allie à la Russie …. Poutine s’islamisera t-il , je ne crois pas , il serait plus logique que la Russie se rapproche de l’ Europe !!
@ixiane
Je ne crois pas non plus que la Russie s’alliera à la Turquie, ce serait un non sens quand on connaît l’histoire de ces deux pays. Mais il faudrait, plutôt que la Russie, ce soit l’Europe, (mais existe-t-elle ?) et surtout la France, qui se rapproche de la Russie, que nous considérons toujours « URSS » dans notre conscient, ce qui n’est plus depuis l’effondrement de ce régime. Il est dangereux d’isoler un pays, souvenons nous de la France que l’Europe avait isolée pendant la Révolution…………..
Il est temps de comprendre que « le bon temps de la guerre froide » est terminé et aller de l’avant en arrêtant d’ostraciser ce pays sorti de l’erreur communiste, même si son régime actuel ne nous plait pas, surtout s’il nous est proche par l’histoire. La Russie, depuis Pierre 1er qui l’a voulu, s’est toujours sentie européenne. Il ne faut pas l’oublier et enfin cesser toujours d’avoir peur. On a peur de tout dans notre pays. Nos ancêtres étaient bien plus couillus (pardon pour les dames) Le danger aujourd’hui c’est la Chine. Cdlt.
“la Russie, que nous considérons toujours « URSS » dans notre conscient, ce qui n’est plus depuis l’effondrement de ce régime” – pardon, expliquez-moi donc la différence entre le régime soviétique et la dictature poutinienne svp.
AD1683, il vous faut changer de lunettes car elle est énorme. La chute de l’URSS à terminée la guerre froide et supprimée cette épée de Damoclès de guerre nucléaire permanente qui planait sur le monde. Dès lors, et après quelques Présidents plus ou moins marquants, la Russie est devenue une république beaucoup plus stable avec son dernier Président, malgré quelques soubresauts russo/russes, inévitables en 2014 lors de l’affaire de Crimée.
Poutine, même si on ne l’aime pas, a été largement élu par son peuple et même si sa démocratie, encore « brute de décoffrage », nous semble très autoritaire par rapport à celle que nous connaissons, c’est quand même une démocratie par rapport à ce qu’elle était sous Staline et ses suivants. Croyez-vous qu’il soit possible de comparer avec les « démocraties islamiques» que connaît la Turquie et les autres pays musulmans ou même la Chine. Evidemment, on peut toujours croire, si on y tient que la Russie est toujours une effroyable dictature sanguinaire. Bref, une dictature « poutinienne » comme vous dites…. Cdlt.
De la géopolitique contrainte à des relations contre nature finalement. La Turquie occupe une position géographique de sentinelle capitale avec le Bosphore qui la traverse semblable au Rocher de Gibraltar. Les Trucs seraient les pire Zombies de l’Univers, il les faudrait dans l’OTAN, tant que la Russie représente une menace, ou que cette menace ne se déplace pas vers l’est ou s’étende au reste de l’Europe ou les trois à la fois!
Il me semble avoir lu il y a quelques temps, peut-être cinq ans, que les dispositifs nucléaires américains présents sur le sol turc avaient été retirés à cause de la guerre contre l’État-Islamique et des risques liés à leur appropriation par des terroristes.
Quant à Erdogan, qu’on soupçonne d’en mettre de côté, et pas qu’un peu, pour ses vieux jours, il semble avoir savouré suavement l’ingéniosité des Palestiniens à soutirer de l’argent à l’Occident et être devenu de plus en plus musulman au fur et à mesure que ça devenait de plus en plus payant ; avec les clés de l’Europe tintant dans ses mains, comme un doigt sur la gâchette. Tant qu’il occupe Chypre, pas d’Europe.
Il est évident qu’en présence de trois géants de pierre que sont les USA, la Chine et la Russie, le risque est toujours important d’en voir deux s’allier contre l’autre. Ainsi figés dans leur impossibilité de provoquer un holocauste nucléaire stérile, chacun bouge ses pions sur l’échiquier de la planète, et s’affrontent à d’autres niveaux, économiques, territoriales, ethniques, culturelles, religieuses…
Si la Corée du Nord reste sordide dans ses prétentions belliqueuses, il n’en va pas de même pour l’Iran qui pourrait être un élément déclencheur de grandes turbulences. Si on peut se rasséréner en se disant que “ce-qui-doit-arriver” arrivera, sans trop y croire positivement, il devient urgent de préparer la guerre pour préserver la paix. Ou pour qu’un “après-guerre” soit moins douloureux pour tout le monde, ou presque.
Organisation du traité de l’Atlantique nord, Washington DC, le 4 avril 1949 : “Déterminés à sauvegarder la liberté de leurs peuples, leur héritage commun et leur civilisation, fondés sur les principes de la démocratie, les libertés individuelles et le règne du droit. ” La Turquie est un parasite, une anomalie qui trahit l’Otan en divulguant les secrets militaires et stratégiques politiques de l’Alliance à l’Organisation de la coopération islamique. La tentative de coup d’État de 2016 en Turquie était soutenue par Merkel et Poutine….Les Russes sont des chrétiens, pas des musulmans, il s’agirait de ne jamais l’oublier.
C’est toujours le problème de l’occident qui n’est pas assez flexible et adaptable et qui campe sur de vieilles postures.
Les nouveaux challenges et défis ne sont plus Est-Ouest mais Nord-Sud. La solution : virer la Turquie de L’OTAN récupérer Chypre, et tendre la main à la Russie, qui maintenant possède de nombreuses affinités culturelles et stratégiques avec l’occident.
Donc intégrer la Russie à l’OTAN pour en faire une organisation de défense de l’hémisphère nord.
L’Europe commet la même erreur qu’au dix-neuvième siècle où elle s’est alliée avec la Turquie contre la Russie pendant la guerre de Crimee.
Toute l’histoire démontre que la Turquie est un allié ni fiable ni fréquentable !
Merci car vous précisez bien que c’est la Turquie d’Erdogan qui pose problème, avec un islamiste au pouvoir.
S’il s’agissait d’un président plutôt laïque, je pense que le problème ne se poserait pas, car la Turquie est un “pont stratégique” entre Orient et Occident et pouvant devenir “une porte” qui s’ouvre ou se ferme …….
A noter que le contingent turc n’a pas fait que de la figuration en Corée. Il a rétabli la situation à un moment critique.
On connait la directive du Général Ridgway : “La baïonnette n’est peut-être pas la dernière arme secrète de l’armée des Nations-Unies, mais elle a un pouvoir agressif indiscutable. J’ai entendu parler deux fois de la baïonnette dans la guerre de Corée, une fois par les Turcs, une autre fois par les Français. Il sera rappelé à toutes les unités que cet instrument n’a pas été inventé uniquement pour ouvrir les boîtes de conserves…”.
Mais bien sûr, aujourd’hui c’est une autre histoire…
“L’OTAN n’est absolument pas une organisation occidentale mais sécuritaire, créée pour se protéger contre un Etat occidental, la Russie.”
erreur ! pour se protéger de l’union soviétique ! grave de confondre la russie actuelle et l’urss, poutine et staline!
quant à la turquie, ça n’est qu’un état anti blanc, anti-chrétien, un état dangereux
Il y a, me semble-t-il, une troisième option : et si, comme au bon vieux temps, nous autres Européens de l’ouest, Français en particulier puisque nous écrivons dans cette langue, décidions de nous réarmer afin de n’être plus sous la menace turque – ni, accessoirement, sous la menace russe ? En passant, je note que la France, même si l’état actuel de son armée est pathétique, détient encore l’arme nucléaire.
Quant aux “réfugiés” que la Turquie menace de déverser sur notre sol, même chose : retrouvons la virilité de nos grands-parents, et quelques dizaines ou centaines de morts, plus quelques bateaux coulés, chez ceux qui cherchent entrer illégalement chez nous, et à mon avis l’effet dissuasif serait puissant : la vague serait brisée net.
Tout cela est question de volonté de NOTRE part. Si nous voulons, nous pouvons à la fois nous soustraire au chantage (et pire, à l’entrisme et à la subversion, via les mosquées présentes sur notre sol) turc et à la menace russe éventuelle. Cela prendra juste un peu de temps. Mais la puissance économique, nous l’avons encore. Question de volonté avant tout, aucun fatalisme à subir.
@Jacques Ady
Je partage votre avis. Avec un pays tel que la Turquie seule la force prévaut. Pour nous, (je ne crois pas à l’Europe) le premier effort à faire aujourd’hui doit se porter sur l’Armée classique. Pour le nucléaire les efforts ont toujours étés poursuivis par la force des choses. La plupart des gens se figurent que l’on vit sur une planète de paix. Cela viendra peut-être un jour, mais ce n’est pas encore le cas ; il faut donc faire avec en attendant et être moins peureux. Cdlt.
Je souscris, mais avec quels partis, personnages politiques, pour que ça ne doive pas prendre 50 ans ?
AD1683, c’est là un vaste problème en effet, que de trouver un parti et des hommes qui ont une vision et le courage de faire une politique qui va dans l’intérêt de leur pays. Sait-on jamais, ne dit-on pas que c’est les grands évènements qui font les grands hommes….Au point où nous en sommes, et en voyant la situation actuelle de la France, les grands évènements ne manqueront pas de surgir un de ces jours.
En dehors d’un coup de Trafalgar, vous savez, tout comme moi, que le citoyen n’a absolument aucun pouvoir de faire changer la politique d’un gouvernement entre deux élections et encore faut-il que ceux que nous élisons tiennent leurs engagements, ce qui est rare. Notre avenir dépend donc d’un coup de Trafalgar……….. mais bien avant 50 ans, car après je ne sais pas où nous serons. Cdlt.
je ne trouve pas les resultats de l’election en oklaoma je voudrai savoir si le candidat soutenu par le president trump l’a emporte merci d’avance
Vous parlez de l’Alabama je suppose ? https://www.dreuz.info/2020/07/15/une-election-primaire-a-surveiller-aujourdhui-lalabama-ou-trump-joue-sa-reelection/
Dans l’Alabama (il n’y avait pas d’élections dans l’Oklahoma), le candidat soutenu par le président a gagné haut la main, avec 61 % des voix.
Merci pour cette bonne nouvelle Californienne.
Je suis pour la deuxième partie de votre question. Catastrophique, mais au moins les choses seront claires et les dhimmis finiront enfin par se réveiller.
C’était logique à une époque…qui est révolue ! Comment faire encore confiance à ce pays, la Turquie, qui méprise les conventions et qui défie l’Occident en promettant l’invasion de millions de migrants musulmans ? Le problème, c’est de toujours considérer la Russie comme l’ennemi n° 1 au lieu d’en faire une alliée face aux musulmans ! L’Occident a commis beaucoup d’erreur par le passé à cause de sa peur panique (et légitime) du communisme et, apparemment, il n’a rien appris ! La Russie est redevenue un pays très orthodoxe et, à ce titre, elle est un pays chrétien ! Ce serait une formidable alliance qui changerait la distribution des cartes !
Défendre l’interet d avoir la Turquie dans l ‘OTAN , c’est trahir l’Occident car la Turquie n’est plus un état laic , c’est un pays musulman à 98%
L’interet pour la Turquie d’etre dans l’Otan est de contrer la Russie qui n’est plus communiste ,mais reste l’ennemi de la Turquie .
En meme temps pour la Turquie c’est d’obtenir plus des occidentaux et des états ‘unis en particulier.
La Turquie juoue sur les deux tableaux ,elle se sert de la Russie pour neutraliser les Occidentaux et inversement pour neutraliser la Russie .
Justifier sa présence dans l’Otan est une trahison .
Merci Mr Grumberg pour votre analyse remarquable et l’enorme travail derriere. Les europeens n’ont plus la culture necessaire pour comprendre qui est vraiment la Turquie et la longue histoire conflictuelle entre l’Europe et l’Empire Ottoman.
La cupidite des entrepreneurs ne cherchant qu’a y installer des usines a bas cout de main-d’oeuvre, la naivete des “intellectuels” et “politiciens”, leur incompetence, ont fait le reste pour nous mettre a la merci d’Erdogan.
L’OTAN a ete cree pour contrer l’Union Sovietique mais aujourd’hui, le marxisme a envahi toute les elites occidentales: presse, enseignement, justice, universite, politique, organisations internationales etc… Et ca, l’OTAN ne peut rien y faire!!!
“Rien n’est moins faux”: vous voulez dire “Rien n’est plus faux.”