Publié par Gaia - Dreuz le 3 août 2020

Source : Rfi

Le Parlement colombien a approuvé, jeudi 18 juin, une réforme constitutionnelle prévoyant la prison à perpétuité pour les violeurs et les assassins d’enfants et d’adolescents jusqu’à l’âge de 14 ans.

Dans un pays très conservateur, le président de droite Ivan Duque, au pouvoir depuis août 2018 avait fait de la cause des crimes commis contre les enfants un de ses thèmes de campagne.

Une réforme portée par le gouvernement Duque

Par 75 voix pour et aucune contre, le Sénat, avec le soutien du gouvernement, a donc voté l’amendement de l’article 34 de la Constitution, qui empêche « les peines d’exil, de prison à perpétuité et de confiscation ». « De manière exceptionnelle, précise l’amendement voté, quand un enfant ou un adolescent sera victime d’homicide délibéré, de rapports sexuels avec violence ou dans l’incapacité de résister, une peine allant jusqu’à la prison à perpétuité pourra s’imposer ».

Le texte a été voté à l’unanimité par les parlementaires présents, mais 30 sénateurs avaient quitté hémicycle avant. Il doit être promulgué par le chef de l’État dans les prochains jours.

« Aujourd’hui, la Colombie a un grand motif de bonheur. Aujourd’hui, le Congrès de la République a fait avancer cette grande réforme qu’attendaient tant de familles, que nous espérions tous », a déclaré jeudi le président Duque dans son allocution télévisée quotidienne. Il a également souligné qu’il espérait que les agressions contre les mineurs soient toujours des crimes « imprescriptibles pour qu’à n’importe quel moment, quiconque ayant commis ce crime reçoive cette sanction exemplaire ».

Jusqu’à présent, les auteurs de viols ou d’assassinats de mineurs étaient passibles d’une peine allant jusqu’à 60 ans de prison. Insuffisant, selon les promoteurs de ce projet.

Le problème de l’impunité

En Colombie, près de deux mineurs en moyenne sont assassinés chaque jour. Selon l’autorité médico-légale, plus de 22 000 mineurs de 18 ans ont été victimes de crimes sexuels et 708 d’homicide en 2019. Les défenseurs du projet ont argué qu’une peine de perpétuité serait un moyen de dissuader les agresseurs.

Mais cette réforme était loin de faire l’unanimité, ses détracteurs arguant qu’une peine plus longue n’a jamais dissuadé les criminels d’agir et que le problème en Colombie c’est l’impunité. Pour certains parlementaires de l’opposition, universitaires ou experts, il vaudrait donc mieux investir dans les enquêtes.

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