Publié par Gaia - Dreuz le 5 août 2020

Source : Korii.slate

Le but est de fabriquer un produit bon marché avec les moyens du bord, en faisant fi des procédures habituelles.

Près de 200 vaccins contre le coronavirus SARS-CoV-2 sont en cours de développement dans le monde. Mais avant de toucher un possible jackpot, les biotechs et grands laboratoires pharmaceutiques doivent investir des millions d’euros en R&D et en essais cliniques.

Par exemple, l’essai de phase 3 que vient de débuter Moderna enrôle plus de 30.000 volontaires sur quatre-vingt-sept sites aux États-Unis, et les premiers résultats ne seront disponibles que fin octobre au mieux.

Dans son laboratoire de Boston, le biologiste Preston Estep ne dispose, lui, d’aucune partie des millions des fonds fédéraux et ne travaille pas pour une entreprise connue.

Avec une vingtaine d’autres scientifiques, la plupart diplômés de Harvard ou du MIT, il compte pourtant développer son propre vaccin en temps qu’«initiative citoyenne», en dehors de toute régulation ou approbation par la FDA (Food and Drug Administration).

Kit sur commande

Pour prouver l’efficacité de leur vaccin, ces scientifiques ont commencé à le tester sur leurs propres corps, rapporte la MIT Technology Review. Le célèbre généticien George Church (par ailleurs connu pour son projet de résurrection d’un mammouth préhistorique) s’inocule ainsi deux doses du vaccin à une semaine d’intervalle depuis un mois, grâce à un kit reçu par la poste. Environ soixante-dix personnes du cercle proche des scientifiques auraient pris part aux essais.

Le groupe nommé Radvac (Rapid Deployment Vaccine Collaborative) s’est formé fin mars. «L’objectif était de trouver une formule la plus simple possible à partir d’ingrédients librement disponibles», explique Preston Estep.

Le vaccin est fabriqué à partir des protéines de pointe du virus, qui permettent à l’organisme de le reconnaître et de déclencher la réponse immunitaire. Ce type d’approche existe déjà pour le papillomavirus humain et l’hépatite C; c’est aussi celle de la biotech Novavax ou de Sanofi et GSK contre le coronavirus.

Il présente l’avantage de ne faire encourir aucun risque et de pouvoir être produit en grande quantité. En revanche, son efficacité est souvent bien moindre par rapport à celle d’un vaccin fabriqué à partir d’un virus inactivé. L’originalité de ce vaccin maison est son mode d’administration, via un spray nasal, un procédé bien plus pratique et agréable qu’une injection.

Impossible de savoir si ce sérum DIY est efficace ou non, aucune étude n’ayant encore été publiée sur la réponse immunitaire induite. Radvac opère par ailleurs dans une zone grise légale.

Tout médicament mis sur le marché doit en principe recevoir l’approbation de la FDA, mais selon Preston Estep, son vaccin ne rentre pas dans ce cadre règlementaire car il est testé sur les développeurs eux-mêmes et des personnes censées être avisées, et n’implique aucun échange d’argent.

Cela signifie aussi que quel que soit le succès du traitement, il ne sera jamais commercialisé pour le grand public. Vous pouvez en revanche toujours tenter votre chance auprès de Radvac en demandant un kit. Il vous suffira d’une pipette et d’un mélangeur magnétique pour fabriquer votre spray anti-Covid. À vos risques et périls.

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