Le Président Trump a imposé des droits de douane sur les importations en provenance de Chine. Les récents décrets limitant la portée des chaînes d’approvisionnement pour les télécommunications et les systèmes d’énergie sont autant de moyens utilisés par l’Administration Trump afin de contrer les efforts de la Chine de dominer le marché des technologies et éliminer la concurrence.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Mariam Baksh, paru sur le site de NextGov.com, le 9 juillet.
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Le dumping sur le marché mondial par la Chine de câbles à fibres optiques, inquiète le Ministère du Commerce américain
Les câbles sont essentiels au développement des réseaux de cinquième génération, et donc leur fabrication et leur vente constituent une question de sécurité nationale pour l’Administration Trump.
La Chine emploie les mêmes tactiques qu’elle a utilisées afin de faire baisser le prix des équipements de télécommunications de Huawei et d’inonder les marchés mondiaux de câbles en fibre optique – une infrastructure sous-jacente essentielle pour les réseaux de cinquième génération selon un haut fonctionnaire du ministère du commerce.
« La Chine a actuellement une surcapacité énorme dans des secteurs critiques comme l’acier, l’aluminium et les câbles à fibres optiques », a déclaré Nazak Nikakhtar, la secrétaire adjointe à l’industrie et l’analyse du Ministère du commerce.
Mme Nikakhtar s’est exprimée au nom du Ministère du commerce lors d’un événement organisé le 9 juillet par l’American Council for Technology et l’Industry Advisory Council (ACT/ IAC).
Dans le cas de l’acier et de l’aluminium, le Président Trump a imposé des droits de douane sur les importations en provenance de Chine en vertu de la section 232 de la loi sur l’expansion du commerce, qui permet de prendre de telles mesures si le Ministère du commerce estime qu’elles ont des implications pour la sécurité nationale.
Mme Nikakhtar a déclaré que de telles mesures n’avaient jamais été prises auparavant, mais qu’elles étaient nécessaires en raison du fait que le Droit international ne prévoit rien pour traiter les économies non axées sur le marché.
« Pour certaines choses que nous essayons de faire, nous n’avons aucun précédent. Nous n’avons jamais vraiment développé les bons outils pour faire face à cela. Regardez la surcapacité. Nous n’avons pas de lois internationales qui traitent de la surcapacité, alors qu’est-ce que les États-Unis essaient de faire ? (…) Nous utilisons les droits de douane de la section 232 avec l’acier et l’aluminium – deux exemples de premier ordre pour empêcher la surcapacité (chinoise) de décimer l’industrie américaine ».
Les discussions sur la technologie des réseaux de cinquième génération soulignent souvent l’importance de la disponibilité d’une gamme plus étendue de communications sans fil, mais aucune de ces connexions ne serait possible sans les câbles à fibres optiques, ce que la Fiber Broadband Association a noté dans ses commentaires du 25 juin à la National Telecommunications and Information Administration du Minsitère du Commerce, concernant la stratégie 5G de l’Administration.
« Sur le marché des câbles en fibre optique, l’infrastructure principale de la 5G, les entreprises occidentales luttent contre la marée de surcapacité qui fait chuter les prix mondiaux à des niveaux non compétitifs, chassant les entreprises du marché et laissant le monde avec un seul fournisseur, la Chine », a déclaré Mme Nikakhtar.
« Le danger ici est que le pays qui contrôle le câble à fibre optique est le pays qui dicte qui peut y accéder, donc qui contrôle toute la communication mondiale ».
Mme Nikakhtar a souligné que les récents décrets limitant la portée des chaînes d’approvisionnement pour les télécommunications et les systèmes d’énergie en vrac sont d’autres «solutions créatives» utilisées par l’Administration Trump afin de contrer les efforts de la Chine pour dominer le marché des technologies clés.
« Nous cherchons des solutions créatives. Je dis “créatives” parce que:
- soit nous avons des lois qui ne sont pas respectées,
- soit nous n’avons pas de traité d’extradition avec la Chine pour pouvoir engager des poursuites.
Cela ne mène nulle part, et puis, comme je l’ai dit, il y a l’absence de règles internationales. C’est pourquoi nous devons faire preuve de créativité », a-t-elle déclaré, notant que les règles découlant des décrets « doivent être définies rapidement ».
Grace Koh, l’ambassadrice et conseillère spéciale au Bureau des affaires économiques et commerciales, s’est exprimée au nom du Département d’État lors de l’événement virtuel.
Mme Koh a exprimé son accord avec Mme Nikakhtar, mais a noté une tension entre les limites imposées à la collaboration avec la Chine et le type d’innovation que de tels partenariats pourraient entraîner.
Dans une certaine mesure, nous devons déterminer ce que nous attendons de la Chine.
« Je sais qu’il y a des entreprises qui travaillent très étroitement avec des entreprises et des laboratoires chinois, ce qui est très bénéfique. La mondialisation a fait de grandes choses pour l’innovation », a-t-elle déclaré.
« Nous pouvons réunir de nombreux grands cerveaux en technologie qui peuvent réellement concevoir des solutions très, très créatives et passionnantes pour régler des problèmes qui nous empêchent d’avancer. »
Mme Koh a déclaré qu’elle essayait encore de faire en sorte que les États-Unis puissent continuer de bénéficier de ces avantages tout en éliminant les mauvais acteurs et leurs objectifs néfastes.Réagissant à cela, Mme Nikakhtar a de nouveau souligné l’importance de la fibre optique et a fait référence à la récente acceptation d’Huawei pour la construction d’un centre de recherche pour cette technologie de 1,2 milliard de dollars au Royaume-Uni.
« Il ne fait aucun doute qu’en investissant à l’étranger, ils (les Chinois) s’efforcent de collaborer avec les grands scientifiques du Royaume-Uni et des économies occidentales, pour développer cette technologie. En permettant ce genre de collaboration et d’innovation, l’information retourne ensuite en Chine, et ça leur permet de baisser leurs prix pour éliminer la concurrence ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source :
… M. TRUMP a bien raison de bloquer les efforts chinois de domination et peut-être aussi les moyens d’espionner…….
Bonjour Magali, pourriez-vous s.v.p.,précisez comment la Chine fait du transhipment avec l’acier et l’aluminium canadien. J’ai déjà entendu parler du dumping mais jamais du “transhipment”.
Quand je regarde dans les médias ici je ne vois rien ,sinon ” le méchant Trump impose des droits des douanes aux pauvre petits canadiens” et jamais l’autre côté de la médaille.
merci beaucoup.
Bonjour PierreL.
Voici l’explication de ce qu’est le «transshipment » ou transbordement en français:
« Beaucoup de gens sont naturellement troublés par une apparente déconnexion politique entre l’objectif déclaré de protéger les producteurs américains en difficulté des dommages économiques causés par la surproduction massive de métaux industriels par la Chine et le fait que les États-Unis importent actuellement relativement peu d’acier ou d’aluminium de ce pays. En termes de quantité, la Chine représente un peu plus de 2 % des importations américaines d’acier et environ 8 % de ses importations d’aluminium, selon les données de 2017.
Cependant, mesurer les importations d’acier et d’aluminium par pays n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Les producteurs d’acier américains se plaignent depuis longtemps que la Chine a une porte dérobée vers les marchés américains par une pratique connue sous le nom de «transshipment», selon laquelle les pays achètent de l’acier chinois et le modifient avant de l’exporter aux États-Unis.
C’est ainsi que les producteurs et exportateurs chinois trouvent souvent des moyens d’échapper aux droits [américains] en effectuant des transshipments dans d’autres pays.
M. Trump a attiré l’attention sur cette pratique lors d’une allocution prononcée le 6 mars à la Maison Blanche. “Si vous parlez de la Chine, j’ai vu les journalistes écrire que 2 % de notre acier provient de Chine. Ce n’est pas correct. Ils transbordent tout dans d’autres pays”, a déclaré M. Trump. “Ce n’est pas bien quand tout vient de Chine, alors ils l’envoient par d’autres pays, et il nous arrive. Et ça met nos aciéries en faillite.”
Dans les rapports résumant les conclusions de ses enquêtes menées au titre de l’article 232, le ministère du commerce n’a pas été en mesure de quantifier le volume des transbordements effectués, se contentant de déclarer qu’une “portion inconnue” de l’acier chinois est transformée dans des pays tiers avant d’entrer aux États-Unis. »
Notez que d’après la source que j’ai traduite, Trudeau a fait adopter des mesures par la Douane canadienne afin d’éviter que le Canada ne soit pénalisé par des tarifs sur l’exportation de son aluminium aux USA.
J’espère que ça clarifie la question pour vous.
Source: https://www.ghy.com/trade-compliance/canadas-new-trade-enforcement-measures-regarding-steel-and-aluminum-product/
Est-ce que l’on s’ entends pour soupçonner la province de québec de jouer a ce petit jeu en tant que producteur d’aluminium et quoi d’autres encore…
Ne serais-ce pas une des causes de la haine de certains dans les sphères du gouvernement concernant ce président D. TRUMP qui place les USA en priorité
….
Quand le capitalisme se dissout dans le communisme
EXCELLENT ARTICLE sue la CHINE COMMUNISTE
https://www.journaldequebec.com/opinions/joseph-facal