Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 août 2020

La démagogie fonctionne si bien, qu’être noir américain est devenu par la magie du racisme inversé une qualité intrinsèque.

Les médias laissent croire que Kamala Harris, la femme que Barack Obama a recommandé à Joe Biden d’accepter au poste de vice-président, est une Afro-Américaine. C’est encore une autre désinformation, Harris est ethniquement indienne et jamaïcaine. Dans le contexte identitaire hautement chargé, la nuance n’est pas faible pour celle qui deviendra peut-être la seconde personne la plus importante des Etats-Unis (ou la première).

L’héritage volé de Kamala Harris fait débat (1) (Elle se dit noire, mais n’est pas noire)

  1. Le parti Démocrate ne défend toujours pas l’avancement de la cause des natifs Afro-américains dont il prétend se faire le champion.
  2. Le père de Kamala étant de Jamaïque et sa mère de l’Inde, ce n’est pas exactement l’idée que l’on se fait habituellement d’un natif Afro-américain. Mon meilleur ami, juif marocain, donc Afro-américain au sens strictement géographique du terme, ne sera jamais identifié à l’image que l’on se fait de l’Afro-Américain.
  3. C’est dans le camp Démocrate, avec le relais médiatique, qu’a été développé l’idée qu’il est raciste d’emprunter – de “s’approprier”, même pour Halloween – une culture qui n’est pas la sienne, et c’est exactement ce que ce tas d’hypocrites laisse faire en laissant croire que Harris est une noire Américaine.

    Si vous pensez que ce sont les propos amers d’un commentateur hostile aux Démocrates, ce n’est pas moi qui défends les thèses d’appropriations culturelles, ce n’est pas moi qui affirme que Black Lives Matter.
  • Le militant politique noir Ali Alexander faisait remarquer, il y a plus d’un an l’usurpation culturelle scandaleuse, en tweetant :

“Kamala Harris n’est pas une Noire américaine. Elle est moitié indienne et moitié jamaïcaine. J’en ai tellement marre des gens qui volent aux Noirs américains (comme moi) notre histoire. C’est dégoûtant”.

(Le tweet a depuis été supprimé)
Kamala Harris, Donald J. Harris
  • Le propre père de Kamala Harris, Donald J. Harris, a également déploré le mensonge de cette dérive raciale de sa fille, et lui a reproché d’avoir fait une “parodie” de son héritage jamaïcain en 2019, dans le Jamaica Global Online (3) basé à Kingston :

Mes chères grand-mères disparues, ainsi que mes parents décédés, doivent se retourner dans leur tombe en ce moment même pour voir que le nom de leur famille, sa réputation et sa fière identité jamaïcaine sont liés, de quelque manière que ce soit, en plaisantant ou non, au stéréotype frauduleux d’une fumeuse de joints et à la poursuite d’une politique identitaire.

En mon nom et au nom de ma famille immédiate jamaïcaine, nous souhaitons nous dissocier catégoriquement de cette parodie.

https://www.politico.com/story/2019/02/20/kamala-harris-father-pot-1176805

Pas différent de la dégoûtante usurpation raciale par Elisabeth Warren, qui s’est fait passé pour une native américaine – une Cherokee – afin de se faire plus facilement embaucher à Harvard.

Kamala Harris a besoin d’éclaircir sa situation, ou bien elle sera considérée comme une voleuse de race, et elle l’aura autant mérité que Pocahontas. Elle n’a pas le droit de se présenter en tant qu'”Afro-Américaine”. Et la campagne Trump ne doit pas laisser les Démocrates s’en tirer en cooptant la course de cette façon honteuse, affirme Raheem Kassam, le rédacteur en chef de National Pulse (4), ancien conseiller Brexit de Nigel Farage, et membre du conseil consultatif académique de l’Institut des Sciences Sociales, Economiques et Politiques de Lyon, en France.

Une campagne pour la primaire Démocrate chaotique

Barack Obama a un jour dit que Harris est “la plus belle procureure générale du pays”, ce qui n’a certainement pas rendu Michelle très heureuse. Mais d’un point de vue politique, Harris n’est pas belle : elle n’a pas même été capable de séduire dans son propre Etat. Elle est agressive, arrogante, et aussi emphatique qu’une porte de prison, raison pour laquelle sa campagne électorale a été un fiasco absolu : Mike Pence n’a pas beaucoup de souci à se faire !

Kamala Harris s’est présentée à la primaire Démocrate pour la course à la présidence, et elle s’est pris un gros bide : elle a fait une campagne désastreuse et chaotique (5), est restée très faible dans les sondages, n’a pas séduit SON public Démocrate, et a jeté l’éponge, à court d’argent, le 3 décembre 2019, après avoir traité Joe Biden de raciste lorsqu’elle s’est attaquée à lui à propos de ses commentaires (7) disant qu’il a travaillé avec des ségrégationnistes du congrès.

En octobre, CNBC (6) a rapporté que les donateurs avaient du mal à persuader leurs réseaux de faire des chèques pour sa campagne. Dans certains cas, nombre de ses partisans ont déclaré à la campagne qu’ils n’organiseraient pas d’événements pour elle. Elle a fini par annuler en catastrophe une levée de fonds à New York pour éviter une humiliation déplaisante.

Un programme incertain

Conscients que la majorité des électeurs Démocrates sont effrayés par le virage à gauche du parti, les médias font leur possible pour présenter Harris comme une modérée. Le New York Times parle même d’une “pragmatique modérée”.

“J’ai l’intention de poursuivre les personnes qui ne disent pas la vérité”, disait Kamala Harris en 2019 à Portsmouth, New Hampshire (2).

Nous allons surveiller cela de près, car ça commence mal. Alors que sa mère, née Shyamala Gopalan, est une hindoue brahmane née à Chennai (Madras), la mégalopole en bord de mer de l’État du Tamil Nadu dans le sud de l’Inde, et que son père, élevé à Brown’s Town, éduqué à Port Antonio et à l’Université des Antilles, est aussi jamaïcain que le soleil et la mer, elle déclare :

“Je suis née noire et je mourrais noire”, a déclaré la menteuse qui veut poursuivre ceux qui ne disent pas la vérité, à un journaliste de radio (2).

1 Concernant le programme de soins de santé à payeur unique, géré par le gouvernement, l’équivalent de la sécurité sociale à la Française, elle déclarait (2) :

 

“C’est un système immoral”.

2 Puis elle changea d’avis : Lors de son premier débat en juin 2019, elle avait levé la main lorsqu’un modérateur avait demandé lequel des candidats était favorable à l’abolition de l’assurance privée au profit d’une solution à payeur unique gérée par le gouvernement.

3 Un jour plus tard, elle changeait encore d’avis, affirmant qu’une administration Harris [qui pourrait bien arriver vu l’état dans lequel se trouve Joe Biden] préserverait l’assurance privée complémentaire (8).

 

4 Sur le contrôle des armes à feu, elle a déclaré : “Nous ne devrions jamais nous incliner devant ceux qui aiment l’argent alors que des gens meurent dans la rue. Nous sommes face à une Amérique où les valeurs et les rêves américains sont attaqués.”

5 Harris soutient entre autres le Green New Deal d’AOC qui tue l’économie, l’assurance maladie pour tous (fin de l’assurance maladie privée), l’ouverture des frontières, l’autorisation des avortements tardifs (que les États le veuillent ou non) et la confiscation des armes (la mort du 2e amendement).

6 Mais les progressistes ont également de sérieux problèmes avec Harris, en particulier son passé de procureur général en Californie où elle a provoqué la colère des gauchistes en s’opposant fermement à la réforme de la justice, pour la mise en place d’un programme “anti-truancy” qui menaçait les parents de poursuites si leurs enfants manquaient trop l’école, mais d’un autre côté, en refusant la peine de mort pour un criminel qui a tué un policier.

7 Elle réclame le financement fédéral pour lutter contre les sans-abri, y compris la création de nouveaux logements, ce qui ne réglera paradoxalement pas le besoin des sans-abri. Dire qu’ils ont besoin de logements est destiné à éviter de parler de leurs vrais problèmes. C’est politiquement incorrect de dire qu’il faut traiter leurs problèmes psychiatriques, leur addiction à la drogue et à l’alcool, et leur paranoïa anti-gouvernementale qui fait qu’ils n’habiteront jamais dans un logement de l’Etat, certains qu’ils y seront espionnés…

Mariée à un avocat juif de gauche

Cole, Doug Emhoff, Kamala Harris, Ella

Le mari de cinq ans et demi de Kamala, Doug Emhoff, est un avocat juif californien, qui a deux enfants d’un précédent mariage : un fils nommé Cole d’après John Coltrane, une fille Ella… d’après Ella Fitzgerald. Elle l’a rencontré lors d’un rendez-vous arrangé par sa meilleure amie, Chrisette Hudlin, en 2013.

Douglas est à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un juif de gauche de Californie : son mariage avec Kamala a été célébré par la sœur de la sénatrice, mais ils ont brisé un verre pour faire comme dans les mariages juifs ; il soutient le mouvement marxiste Black Lives Matter, les droits des LGBTQ et a même participé à la San Francisco Pride en 2019, mais ses enfants sont juifs.

Une candidate non désirée

Joe Biden ne voulait pas de Kamala Harris. En fait, il ne voulait pas de candidate noire, mais dès qu’il a annoncé qu’il choisirait un vice-président exclusivement du côté des jupons, le caucus noir a fait pression sur lui pour que ce soit une noire. Il a évidemment cédé. Joe Biden n’a pas une grande force de caractère.

Quiconque tenterait de vous faire croire que le ticket Biden Harris est harmonieux et qu’ils s’entendent bien sera furieux que vous regardiez cette vidéo :

Biden a songé à Susan Rice, avec qui il a travaillé dans le gouvernement Obama et avec qui il s’entend bien. Mais cette dernière risque d’être impliquée par le rapport Durham sur l’espionnage de la campagne Trump par l’administration Obama. Le risque était trop grand.

Restait Kamala Harris, qu’il n’apprécie pas beaucoup parce qu’elle est psycho-rigide et considère qu’elle a toujours raison sur tout le monde, et parce qu’elle l’a salement attaqué durant les débats.

Pro-Israélienne et hostile à Israël

Sur sa page officielle, Kamala Harris a une bien curieuse façon d’apporter son soutien à Israël : elle dit soutenir tout en rejetant sa volonté et celle de ses citoyens.

Kamala] continuera son soutien inébranlable à Israël et travaillera à la solution de deux États afin que les Palestiniens et les Israéliens puissent se gouverner dans la sécurité, la dignité et la paix, peut-on lire.

Cette déclaration pose problème du fait que les Israéliens ne croient plus à la solution à deux Etats parce qu’ils ont fini par comprendre qu’il fallait croire les déclarations des Palestiniens. Et ces derniers ne parlent jamais de la solution à deux Etats comme d’une solution définitive au conflit, mais comme d’une étape pour la récupération de la totalité de la Palestine.

Harris est favorable au catastrophique accord sur le nucléaire iranien qui permet à l’Iran de s’équiper d’une arme nucléaire en promettant qu’il ne le fera pas. Elle est opposée à couper les fonds d’aide à Israël, et contre l’organisation antisémite BDS, Boycott Désinvestissement Sanction mais – comme Biden – elle n’a jamais critiqué celles qui, au Parti Démocrate, soutiennent ce groupe.

Même si elle refuse la position radicalement anti-israélienne et pro-palestinienne de l’aile gauche de son parti, et refuse de prendre une position hostile au gouvernement israélien, Harris peut difficilement prétendre soutenir Israël et une solution qui mène à sa destruction : elle est dans la lignée Obama, même si elle est plus AIPAC que J Street (qui ne l’a pas endossée), bien qu’AIPAC se soit fortement gauchisé ces dernières années – seuls les gens attentifs et ceux qui n’ont pas d’arrière-pensées l’ont remarqué, et même si elle a signé une résolution en 2017 qui critique le dernier vote anti-israélien d’Obama au conseil de Sécurité de l’ONU.

En conclusion, comme tous les juifs Démocrates pro-israéliens, leurs lignes de séparation sont floues, leur soutien conditionnel, leur engagement relatif, leur amour, discutable, et leurs positions, abstraites, déconnectées de la réalité, donc dangereuses pour la sécurité d’Israël.

Conclusion

Il y a les médias, et il y a la réalité. Le paradoxe est qu’une écrasante majorité de personnes pense que les médias sont totalement déconnectés des réalités, et dans le même temps, se laissent influencer par leur démagogie.

La réalité est que le fait que Kamala Harris soit étiquetée “première vice-présidente noire”, n’est excitant pour personne dans la vraie vie. La plupart des Américains n’en ont rien à fiche que la vice-présidente soit une femme, ou une femme de couleur. Ce qui compte, comme toujours, est ce qui les concerne directement, ce qui se passe “autour de la table de la cuisine” dit le sage. Les Américains se soucient de savoir qui va éduquer leurs enfants cet automne si les Démocrates refusent d’ouvrir les écoles, comment ils vont payer leur loyer si leurs employeurs ne peuvent pas reprendre le travail … voilà de quoi les gens se soucient.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://centurylink.net/news/read/article/newser-heritage_of_kamala_harris_under_fire-rnewsersyn/category/news
  2. https://www.macleans.ca/politics/kamala-harriss-father-is-slamming-her-for-making-a-travesty-of-her-jamaican-heritage/
  3. https://www.jamaicaglobalonline.com/donald-harris-slams-his-daughter-senator-kamala-harris-for-fraudulently-stereotyping-jamaicans-and-accusing-her-of-playing-identity-politics/
  4. https://thenationalpulse.com/editor/kamala-harris-isnt-african-american/
  5. https://thegrio.com/2019/12/01/kamala-harris-aide-resigns-in-letter-outlining-a-troubled-campaign/
  6. https://www.cnbc.com/2019/12/03/kamala-harris-drops-out-of-2020-presidential-race.html
  7. https://www.cnbc.com/2019/06/19/democrats-slam-biden-over-comments-on-segregationist-senator.html
  8. https://www.cnbc.com/2019/07/29/kamala-harriss-medicare-for-all-plan-keeps-private-insurance.html

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