Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 août 2020
Juifs perses

Sur un groupe WhatsApp privé, une ami non juive fait une remarque que j’ai pensé devoir partager afin de clarifier un sujet récurrent.

“Être juif, c’est comme être américain, il faut le mériter!!!” dit mon amie, ce à quoi je répondais : “Pas vraiment. Juif n’est pas au mérite. Sinon il y aurait beaucoup moins de juifs en Amérique !”.

S’engage une courte conversation, car de nombreuses personnes considèrent qu’est juif celui qui se sent juif, ou qui a un père juif, et quelques fois fait référence à la définition des nazis*.

Mon ami revient sur sa définition, et précise :

J’ai une certaine idée de la judéité d’une personne…
Pour moi, cela ne se limite pas à avoir une mère juive…

Ce à quoi je lui réponds :

Je me doute, et je comprends bien ta position. Mais cela ne la rend cependant pas exacte.

Puis arrive ce commentaire :

Il me semble que cette règle de la mère pour devenir juif est récente ?

Et ma réponse :

Oui, c’est assez récent, ça n’a que 2 500 ans. Et comme toute chose humaine, c’est imparfait.

Alors il y a une session de rattrapage pour ceux qui ont raté l’examen d’entrée : on peut se convertir.

Chacun peut former sa propre opinion, mais pas ses propres faits. Il ne dépend pas de l’opinion de chacun de dire ce qu’est un juif, c’est aux autorités religieuses que revient la légitimité exclusive de le rappeler. On peut se sentir, se considérer, se penser juif, mais cela ne fait pas un juif. Vouloir qualifier de juif une personne qui ne l’est pas selon la loi juive, est aussi incorrect que dire qu’une voiture est une faiblesse musculaire, ou qu’une cuillère en bois est une irritation cutanée : c’est incohérent, ça n’a rien à voir, et cela exige d’employer ou d’inventer d’autres mots.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

* Les lois de Nuremberg de 1935 classaient comme juives les personnes ayant au moins trois grands-parents juifs ; celles ayant deux grands-parents juifs n’étaient considérées comme juives que si elles pratiquaient la foi ou avaient un conjoint juif. Une personne ayant trois ou quatre grands-parents juifs était donc considérée comme juive. Une personne ayant deux grands-parents juifs était considérée comme juive ou comme un Mischling [sang mélangé) du premier degré. Une personne ayant un seul grand-parent juif est considérée comme un Mischling du deuxième degré.

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