Publié par Ftouh Souhail le 23 septembre 2020

L’Ambassadeur palestinien à Alger, Amine Makboul, est un ancien terroriste, qui a posé un engin explosif en 1973 dans un bus israélien.

Bien que la bombe n’avait pas explosé, il avait été condamné à une dizaine d’années de prison en Israël. Amin Ramzi Maqbool, qui avait des liens avec des fedayins à Beyrouth et à Damas, vient du camp d’al-Hama près de Damas, spécialisé dans la fabrication et la pose de bombes et d’explosifs.

Le parcours de cet ambassadeur-terroriste

L’Ambassadeur de l’État de Palestine en Algérie, Ramzi Maqbool, dans son bureau.
  • En 1984, il reçoit une lettre d’Abou Jihad lui demandant de se préparer à mener des activités terroristes dans les Territoires, ce qui lui coûta de retourner en prison, puis d’être expulsé en Jordanie.
  • Il a rejoint le mouvement Fatah en 1967, après la mort de son frère (Munib) dans une opération terroriste.
  • En décembre 1967, il est parti en Jordanie, puis dans les territoires syriens pour s’entraîner au maniement des armes au camp d’Al-Hama près de Damas.
  • Après quelques mois de formation, il est retourné dans les Territoires et a pratiqué de nombreuses activités de guérilla pendant ses études à Naplouse en 1970.
  • Il s’est rendu ensuite en Irak pour étudier l’ingénierie à l’Université de Mossoul, et au cours de ses études, il a reçu des cours de formation militaire tels que l’utilisation des armes légères, la fabrication d’engins et le traitement des explosifs.
  • Il reconnaît (2) dans un interview avoir mené des opérations et activités de guérilla jusqu’à son arrestation, après avoir placé un engin explosif sous un bus israélien à Naplouse.

Arrestation et enquête

  • Le 31/03/1973, l’armée israélienne et des forces de renseignement font une descente à son domicile, dans la vieille ville de Naplouse. Il est arrêté après que l’armée israélienne ait découvert des engins explosifs destinés à être placés dans des autobus.
  • L’officier du renseignement qui enquêtait sur lui avait précédemment découvert l’origine de la bombe qui n’avait pas explosé, et les liens qu’Amine Makboul entretenait avec les fedayins.
  • Au début, il avait nié tout ce dont les policiers l’accusaient. Malheureusement pour lui, une femme originaire d’un village en Galilée avait été témoin de ses actes.
  • Elle avait déclaré aux enquêteurs (2) :

Oui, c’est lui, il portait les mêmes vêtements“, précisant “je l’ai regardé mettre la bombe dans le bus, pour tuer les passagers“.

Malchance pour Maqbool, il portait en effet les mêmes vêtements que lors de l’attentat ce jour-là, il ne les avait pas remplacés.

  • Alors que Ramzi Maqbool continuait de nier, les agents du renseignement ont amené un deuxième témoin, propriétaire du magasin de montres où il avait acheté celle qu’il avait fixée sur la bombe comme minuteur. (Les services de renseignement avaient identifié la marque de la montre, et le magasin qui la vendait à Naplouse).
  • Plus tard, deux autres officiers se sont joints à l’enquête, Abu Ali Mikha et Kobe, et Ramzi Maqbool a admis sa responsabilité pour le dispositif non explosé, et une autre attentat terroriste, l’explosion d’une voiture israélienne devant le poste de police de Naplouse.
  • Après ses premiers aveux, les officiers israéliens ont appris que Maqbool avait placé d’autres engins explosifs, préparés de la même manière que la bombe de bus, avec la même marque de montres qu’il avait achetées chez le même horloger.

Prison et parcours idéologique

  • Ramzi Maqbool fut emprisonné à la prison centrale de Naplouse où il rencontra d’autres terroristes palestiniens, lesquels réalisèrent qu’il possédait une culture et une large connaissance des explosifs.
  • La base organisationnelle et les dirigeants du Fatah en prison choisirent Ramzi Maqbool pour être le guide général du mouvement en prison.
  • Depuis la prison et en coopération avec le Comité central du Fatah, Maqbool participa à la reconstruction et au remodelage de l’organisation du mouvement terroriste palestinien.
  • Il mit en place un système de discipline carcéral interne inspiré du système de mouvement central du Fatah.

    Les prisonniers étaient divisés en cellules, directeurs de salle, directeurs de département, comités administratifs, culturels et de lutte, avec un appareil de sécurité, un comité central et un directeur général.

    Une solide discipline interne et une obéissance dans le mouvement du Fatah prévalait dans les prisons israéliennes, et a contribué à élever le niveau de la lutte contre Israël depuis la prison.
  • Pendant son séjour en prison, Ramzi Maqbool a été transféré d’une prison à l’autre plus de 31 fois par l’administration pénitentiaire, et il est resté pendant des périodes variables dans les prisons de Beersheba, Tulkarm, Hébron, Ramallah, Ramallah, Beit Lid, Naplouse et Djénine.
  • En 1980, dans la prison d’Hébron, il assassina un prisonnier palestinien qu’il accusait d’espionnage au profit des Israéliens.
  • L’administration de la prison décida donc de le transférer à la prison de Ramallah, qui refusa de le recevoir. Les directeurs des prisons de Jénine puis celle de Naplouse refusèrent également. Il termina à la prison de Ramla, une ville israélienne.
  • Au début de l’année 1981, il a séjourné à la prison de Tulkarm, qui a été spécialement conçue pour isoler les dirigeants du Fatah, et a purgé le reste de sa peine.

Libération et reprise de la lutte contre Israël

  • Ramzi Maqbool avait reçu l’ordre d’Abu Jihad, l’un des fondateurs du Fatah et chef de l’aile militaire, pour qu’il encadre la lutte contre Israël dans le Mouvement des jeunes étudiants de l’Université An-Najah de Naplouse.
  • Le jour de la Terre (Yom al-Ard), le 31/03/1983, Maqbool a été libéré. Pour les Palestiniens, ce jour de commémoration marquait les émeutes de 1976.
  • Au milieu de l’année 1984, il a été de nouveau arrêté en raison de ses activités terroristes.
  • La principale accusation portée contre lui était qu’il avait reçu une lettre de Abu Jihad, adressée initialement aux dirigeants de l’organisation du Fatah en Judée Samarie, pour commencer à former des comités populaires et des comités de quartier dans chaque ville, village et camp, en vue de mener des activités de lutte à grande échelle sur le terrain qui prendront le nom de Première Intifada (1).

    Les enquêteurs israéliens avaient en main une copie de la lettre qu’ils ont découverte lors d’une descente à l’université à Naplouse. C’était une lettre manuscrite de dix pages qui appelait à commettre des attentats terroristes.
  • L’interrogatoire de Ramzi Maqbool dura dix-huit jours.
  • Après sa libération en mai 1985, les autorités militaires israéliennes lui imposent une assignation à résidence, et Ramzi Maqbool est obligé de signer un registre quotidien de présence au poste de police israélienne de Naplouse, et il lui était ordonné de ne pas s’approcher du quartier de l’Université An-Najah.
  • Le soir du 28/08/1985 les forces de l’armée israéliennes ont débarqué dans sa maison dans la vieille ville. A la tête de cette force se trouvait un officier des services de renseignement israéliens appelé Yuval Diskin qui est devenu plus tard le chef du Shin Bet.

    Ce dernier portait un ordre de renvoi signé par le commandant de la région militaire centrale israélienne. Maqbool retournait en prison.
  • Le 02/10/1985, les soldats israéliens l’ont transféré dans la région de Wadi Araba, du côté jordanien.
  • Avec le début des négociations à Washington en 1993 et l’Accord d’Oslo entre l’Autorité palestinienne et Israël, Ramzi Maqbool bénéficia du retour dans les Territoires disputés. Et il fut chargé par Yasser Arafat d’assumer la responsabilité du secrétariat de la région de Naplouse, en tant que membre du Conseil Révolutionnaire du Fatah et membre du Comité Supérieur du Mouvement.
  • En 2005, Abu Mazen le charge de la mission de sous-secrétaire du Ministère de l’Intérieur.
  • Puis il est élu au Secrétariat du Conseil Révolutionnaire, avant d’être promu conseiller de Abu Mazen, avec le grade de ministre.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

  1. Le 9 décembre 1987, la première Intifada éclatait dans les Territoires. C’est le commencement d’un long et violent affrontement qui tue 100 civils israéliens.
  2. https://www.alwatanvoice.com/arabic/news/2012/03/19/260508.html?fbclid=IwAR0ziBq3ybOkYrMFJa6ef7F2_tiApO0K0QzN2AFZUT5Tys5aHbZIb_T22Uc

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