Publié par Magali Marc le 17 octobre 2020

Pour saisir la direction que prendra le «vote juif» aux États-Unis, lors de l’élection présidentielle de novembre, il semble que nous devons distinguer les Juifs non-pratiquants (assimilés) et les Juifs Orthodoxes et Traditionnels. Selon Jeff Ballabon et Bruce Abramson, la grande majorité des Juifs de gauche, confirment fièrement qu’ils se considèrent comme des progressistes, ayant des préoccupations universelles, tandis que les Juifs Orthodoxes considèrent le Président Trump comme un bienfaiteur de l’État juif, et un véritable combattant contre l’antisémitisme.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Jeff Ballabon et Bruce Abramson, paru sur le site de Townhall, le 16 octobre.

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Donald Trump va remporter le vote juif

Pendant des décennies, les politologues, les experts, les enquêteurs et les politiciens se sont demandé, perplexes : Pourquoi le vote juif va-t-il toujours systématiquement aux Démocrates ?

La question se pose depuis si longtemps que peu se donnent la peine de vérifier que c’est bien cela qui se produit.

Voici une révélation choc: ce n’est pas vrai.

Les Juifs qui continuent à favoriser les Démocrates sont en grande majorité ceux qui ont abandonné les priorités de vote juives et qui sont maintenant politiquement indiscernables de leurs voisins non-juifs.

Pendant ce temps, les électeurs dont l’identité juive définit leur vie et leur comportement favorisent généralement le Président Trump et les Républicains.

Deux sondages publiés cette semaine donnent un aperçu et un soutien de cette distinction – et pourquoi, comme nous l’avons récemment expliqué en profondeur – seul ce dernier groupe peut raisonnablement être qualifié de « vote juif ».

Ami Magazine – l’hebdomadaire national des juifs orthodoxes- a interrogé 1 000 répondants orthodoxes dans 22 États concernant les prochaines élections. 83 % d’entre eux se sont prononcés en faveur du Président Trump. Seulement 13 % ont préféré Joe Biden, le Démocrate. Les réponses concernant l’inscription des électeurs par les partis, la sécurité des armes et Israël suggèrent toutes que leur préférence pour le GOP est rationnelle et solide.

La station d’information mondiale i24, basée en Israël, a interrogé les Israéliens. Au total, 88 % des répondants ont déclaré s’intéresser aux élections américaines. Lorsqu’on leur a demandé quel candidat serait le meilleur pour Israël, 63,3 % ont nommé M. Trump ; seuls 18,8 % ont choisi M. Biden.

Interrogés sur l’état des relations américano-israéliennes si M. Biden était élu, plus de la moitié s’attendent à un déclin ; moins de 6 % envisagent une possible amélioration.

Il est vrai qu’aucun de ces sondages ne représente une tentative de saisir le vote juif tel qu’il est dépeint depuis longtemps.

Les Juifs Orthodoxes, bien qu’en croissance rapide, demeurent une minorité. Le sondage de i24 n’a pas tenté de capter les électeurs américains, sauf accessoirement (les citoyens américains représentent moins de 5 % de la population israélienne).

En revanche, presque toutes les discussions sur le vote juif définissent sa population comme incluant tous les électeurs américains d’origine juive.

Laissons de côté pour l’instant l’importante critique selon laquelle ces analyses traditionnelles (ainsi que ces nouveaux sondages) ignorent systématiquement l’importante population d’immigrants juifs de première et de deuxième génération d’Israël, de la région du MONA (Moyen Orient et Afrique du Nord) et de l’ex-Union soviétique, qui semblent résister à la fois aux Démocrates et à l’Establishment du leadership juif américain.

Les estimations de ces cohortes varient de 20 à 30 % ou plus des Juifs américains (il y a un certain chevauchement avec les Orthodoxes).

Même si le dénombrement traditionnel était en grande partie exhaustif, ses critères de seuil sont trompeurs – trop généraux ou trop précis – en termes statistiques et politiques.

Pour être statistiquement significative ou politiquement pertinente, une caractéristique doit avoir un impact sur le comportement de vote.

Par exemple, il y a près de 35 millions d’Américains d’origine irlandaise, mais cela fait des décennies que les campagnes présidentielles ne se sont pas engagées dans un effort soutenu de sensibilisation des électeurs irlandais. C’est parce qu’il a longtemps été difficile de distinguer quoi que ce soit de suffisamment unique – identiquement irlandais – dans leur comportement politique.

La plupart d’entre eux votent exactement comme leurs études, leur profession, leurs revenus et leur code postal le laissent présager.

Les exceptions ont tendance à être des catholiques actifs et pratiquants qui soulèvent des questions en rapport avec leur foi. Les campagnes se poursuivent en effet avec des campagnes d’information des électeurs catholiques.

L’utilisation du terme «juif» de manière interchangeable pour désigner à la fois l’ethnicité (comme «irlandais») et la foi (comme «catholique») le rend incompréhensible.

Le même phénomène est vrai pour les Juifs d’Amérique. Le fait de reconnaître que le courant juif dominant en Amérique ne vote pas en faveur d’Israël, n’est même pas sujet à controverse.

Personne ne peut supposer que les non-Orthodoxes américains donnent la priorité à la liberté de pratiquer toute foi – y compris le judaïsme – sans tenir compte de l’opinion d’une élite éclairée.

Ceux qui en parlent ont tendance à le faire en tant que progressistes, utilisant des citations tendancieuses traitant de la «liberté religieuse», la dénonçant comme un euphémisme pour le sectarisme ou une tentative d’établir une théocratie.

Des visions du monde et des priorités politiques très divergentes pointent nécessairement dans des directions politiques différentes.

La gauche américaine voit avec inimitié le Président Trump et demeure profondément attachée aux Démocrates.

La grande majorité des Juifs qui lui emboîtent le pas confirment fièrement qu’ils le font en tant que progressistes avec des préoccupations universelles, et non pas de manière cloisonnée, ni dans la perspective d’un « vote juif ».

Même lorsqu’ils se disent préoccupés par l’antisémitisme, celui-ci se limite manifestement à ceux que les progressistes accusent d’être malfaisants.

Pendant ce temps, les Juifs Orthodoxes et traditionnels constituent un vote juif-clé unique, véritablement indépendant et identifiable.

En grande partie habitants d’États démocrates, ils luttent fortement afin de maintenir leur pertinence politique.

Ils considèrent le Président Trump comme un bienfaiteur de l’État juif, une
bénédiction pour l’éducation juive, un protecteur de l’observance juive et un véritable combattant contre l’antisémitisme sous toutes ses formes.

Soucieux de la survie des Juifs, ils votent en conséquence.

La classe politique sait que tout cela est vrai.

Tandis que la Coalition juive du Parti Républicain a explosé en tant qu’organisation de base active (et de plus en plus orthodoxe), son homologue, le Conseil national juif du Parti Démocrate, a cessé d’être une organisation de base et de proximité il y a des années et est devenu l’alter ego d’un agent politique.

Aujourd’hui, il existe un certain nombre d’opérations de messagerie professionnelle similaires pour maintenir la fiction d’un électorat juif démocrate distinct, mais elles sont presque entièrement axées sur la gestion de crise autour de la normalisation croissante de l’antisémitisme et de l’anti-israélisme au sein du Parti Démocrate plutôt que sur la représentation d’une base électorale distincte.

Pourquoi tant de Juifs continuent d’appuyer le progressisme face à cette hostilité manifeste reste une excellente question pour les sociologues. Biden remportera haut la main le vote progressiste.

Quand sera-t-il du « Vote Juif » ?

Selon toute norme raisonnable, Donald Trump le remportera de façon écrasante.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : Townhall

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