Publié par Manuel Gomez le 21 novembre 2020

Dés 2016 je soulignais l’intérêt, pour la sécurité et la protection de la population, d’utiliser « la reconnaissance faciale » pour le suivi des individus « Fichés S » pour radicalisation à caractère terroriste, et j’écrivais : 

Le récent périple accompli par le terroriste Anis Amri, traversant l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la France et l’Italie sans être repéré prouve, mais cela n’était pas nécessaire, l’impuissance de nos moyens actuels pour lutter efficacement contre le terrorisme. Or, ce terrorisme ne peut que se poursuivre et peut-être même s’amplifier, après que tous les combattants de Daech encore en vie se fondent dans notre continent et deviennent invisibles jusqu’à leur prochaine action meurtrière. 

Quel que soit l’efficacité des services de renseignement ils ne pourront faire face et prévenir toutes ces attaques. 

Il y a une solution, elle est imparable, il faudra y parvenir tôt ou tard, et il serait souhaitable que ce soit tôt avant de comptabiliser des centaines de victimes : le système de reconnaissance faciale qui analyse les images en temps réel. 

Les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance faciale mise en place aux USA, illustrée par l’excellente série télévisée canadienne « Personne of interest », en apporte la certitude. 

Les traits marquants de chaque visage sont uniques : orbites, nez, menton. 

Ce visage peut être identifié en temps réel, parmi plus de trente millions de visages, à partir d’une simple photo prise de n’importe quel appareil photo numérique compact grand public, soit d’une caméra de vidéosurveillance mais également d’un portrait sur les réseaux sociaux, par exemple Facebook, et cela grâce à un réseau de caméras de vidéosurveillance. 

L’individu surveillé ou recherché peut donc être identifié dans une foule en temps réel et son portrait parvient instantanément à l’opérateur. 

L’individu peut ainsi être filé quel que soit le lieu où il se trouve, où il se déplace. 

Cette surveillance faciale peut être installée dans tous les points sensibles : aéroports, gares, grandes surfaces, rassemblement, stades, etc. 

Tous les « Fichés S » seront ainsi identifiés en temps réel dans leurs déplacements et, si cette procédure avait été mise en place, de Mohammed Mérah à Anis Amri (Janvier 2015, novembre à Paris, 14 juillet 2016, à Nice), tous connus, photographiés et recherchés, des dizaines de victimes auraient pu être épargnées. 

Ce procédé a été présenté par Hitachi Kokusai Electric, au salon sécurity show, au Japon, d’autres systèmes similaires sont également à étudier, le fameux KINECT de Microsoft ou le redoutable Wani Xtion d’Asus. 

Tout cela a un coût financier très important mais est-ce que nos moyens de protection inefficaces actuels : 90.000 militaires et policiers, caméras qui ne servent qu’à constater le passage à postériori, donc trop tard, d’un terroriste, agents de sécurité insuffisants et j’en passe, n’ont pas également un coût très important pour des résultats insuffisants ? 

Ah oui ! Il y aura des opposants, la Ligue des Droits de l’Homme par exemple, ces opposants, au seul moyen imparable de lutte contre le terrorisme, se feront ainsi les complices de ces mêmes terroristes et porteront une part de responsabilité dans la longue liste des victimes à venir. 

Or, nous apprenons que l’Espagne travaille actuellement sur un programme de contrôle policier par reconnaissance faciale, qui sera pionner en Europe. 

Ce n’est pas la première fois que l’Espagne montrera l’exemple : déjà, dans les années 30, elle fut la première a utilisé massivement le téléphone, puis, également, les tramways électrifiés.  

Les technologies de vidéosurveillance par système de reconnaissance faciale sont aujourd’hui au cœur du débat public.  

La nécessité d’assurer la sécurité face aux menaces actuelles se heurte à la protection des données privées et au refus d’avancer vers une société de la surveillance.  

L’État français vient d’adopter ce mois-ci la mise en place de Alicem, une application mobile qui utilise la reconnaissance faciale pour identifier les usagers lors de leurs démarches administratives en ligne.  

L’Espagne souhaite aller plus avant dans ce domaine : le pays est en train d’élaborer un programme de reconnaissance faciale dernière génération pour la police, qui permettrait d’identifier un visage même s’il porte un masque de protection respiratoire.  

Six entreprises du secteur technologique, l’Institut technologique de Castille et Leon, et trois universités espagnoles travaillent depuis deux ans sur le projet baptisé “AI MARS” (Artificial Intelligence system for Monitoring, Alert and Response for Security in events), un programme à la pointe de la technologie.  

Les techniques employées permettront aux forces de l’ordre de repérer plus rapidement un délinquant ou un suspect dans la foule lors de grands rassemblements tels que les événements sportifs, dans les gares, les aéroports, les centres commerciaux, les stations de transports ou lors de toute manifestation importante.  

L’intelligence artificielle développée sera capable d’analyser des millions de visages par seconde.  

À travers les images captées par les caméras de surveillance, le programme procèdera à l’analyse biométrique et à la reconnaissance faciale de la foule, ce qui permettrait de détecter un suspect ou un terroriste répertorié par exemple, pour assurer la sécurité des événements ou des sites à risque. Le système s’appuiera pour cela sur divers facteurs biométriques comme l’iris par exemple, mais aussi sur la détection des dispositifs mobiles détenus par la personne.  

Le système est présenté comme révolutionnaire pour la rapidité de transmission de l’information. L’utilisation de la technologie 5G permettra, en cas de détection de suspect, de transmettre une alerte presque immédiatement (en quelques dixièmes de secondes) au centre de contrôle des forces de sécurité, qui pourront alors alerter les agents physiquement présents sur place.  

Ces derniers, équipés de lunettes de réalité virtuelle, seront guidés pour repérer plus rapidement le suspect dans la foule. Le programme permettra également de suivre un individu dans la masse par son code vestimentaire, mais également de reconnaître des objets ou des comportements dangereux (armes, bagarres, agressions, etc.)  

Les chercheurs se sont aussi heurtés à une nouvelle complication apparue avec la crise sanitaire : le port du masque qui cache une grande partie du visage. Les algorithmes développés pour AI MARS permettent de reconnaitre les individus portant un masque. Ils obtiennent une identification à hauteur de 99% en visualisant uniquement le tiers supérieur du visage.  

Le projet, représentant un budget de plus de six millions d’euros, devrait voir le jour en 2022. 

Ce système de reconnaissance faciale offre des résultats nettement supérieurs, pour la sécurité et la protection de la population, que le port d’un bracelet électronique. La preuve, hélas, nous a été apportée à plusieurs reprises et notamment par l’assassinat, en 2016, du père Jacques Hamel, prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray, dont le terroriste meurtrier était doté d’un bracelet électronique. 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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