Initialement publié le 7 novembre 2020 @ 08:00

Dans une société occidentale malade de son relativisme, fractionnée en individualismes sans limites morales, avec d’une part un christianisme affaibli et dévitalisé, et d’autre part un judaïsme si discret, il n’est pas difficile pour l’islam de se prétendre le seul témoin de la transcendance, fût-ce au prix d’une violence verbale ou physique suscitée par son texte sacralisé.
Dans les pays séculairement façonnés par le christianisme, aux valeurs civilisationnelles incontestables, la désertion de leur foi par les chrétiens apparaît comme une aubaine pour l’islamisation, qui visiblement s’accélère, avec la complaisance des dirigeants politiques. Les tout derniers événements, en particulier ceux de Conflans-Saint-Honorine et de Nice ont provoqué à juste titre un traumatisme émotionnel dans les opinions publiques.
Lors des attentats de Charlie hebdo, un grand mouvement avait rassemblé au nom de la liberté d’expression des milliers de manifestants autour du slogan « Je suis Charlie ». Après les meurtres islamistes dans la basilique Notre Dame, on peut toujours rêver de voir les mêmes défiler aujourd’hui avec la revendication « Je suis catho »…
Des chrétiens commencent cependant à se poser les questions de fond, alors que la majorité d’entre eux est encore dans une approche très confuse de la coexistence entre islam et valeurs chrétiennes (même laïcisées). La déchristianisation et la perte des repères peut expliquer cette difficulté, et l’onde de choc qui suit les attentats n’est pas un ressort suffisant et durable pour se positionner clairement envers l’avenir.
D’où vient le sentimentalisme attentiste des chrétiens face à la menace islamique ? Le concile Vatican II, dans un réflexe de bienveillance altruiste avait encouragé une approche positive à l’égard des religions, afin de prendre en compte ce qui est bon chez les autres, et d’y retrouver les « semences du verbe » (Ad gentes). Cela part sans doute d’une bonne intention, mais est-ce aujourd’hui la posture adaptée à la situation d’insécurité et de confusion qui prédomine ?
Le dernier texte du pape François ajoute à l’ambiguïté. « Tutti fratelli » un beau titre pour une exhortation à humaniser le monde en proie aux luttes fratricides. Mais la référence papale aventureuse au grand imam d’Al Azhar est piégée dans la mesure où elle met sur le même plan théologique christianisme et islam. Ceci est contraire au concile lui-même, qui n’a jamais demandé un dialogue entre catholicisme et islam, mais plus simplement entre chrétiens et musulmans, (au niveau des personnes) lorsque cela est possible. Certes, les êtres humains sont frères en humanité, mais ils ne sont pas frères en convictions religieuses qui impliquent des anthropologies et des visions du monde différentes et même antagonistes. La persécution violente ancienne et actuelle des chrétiens en est un des aspects majeurs à ne jamais perdre de vue.
Les catholiques ont eu depuis un siècle une curieuse tentation idéaliste de retrouver les traits de leur foi dans la religion islamique. Inconsciemment, les particularités de l’islam ont ainsi été superficiellement christianisées, sans trop approfondir le contenu. L’influence d’orientalistes comme Massignon n’y est pas pour rien, et beaucoup s’imaginent qu’une mosquée est l’équivalent d’une église, et que le coran est une simple variante de la bible.
La montée du relativisme culturel depuis les années 70 a permis à l’islam de se faire une place dans le supermarché des idées, et à travers les « dialogues interreligieux » de se poser en interlocuteur en passant par la grande porte des religions officielles, comme le judaïsme et le christianisme. Des personnages publics comme Tariq Ramadan ont prétendu « moderniser l’islam », alors que le projet réel des Frères musulmans est d’islamiser la modernité.
Pourtant, la lecture comparative du coran et de la bible laisse assez vite apparaître l’incompatibilité fondamentale entre les doctrines. L’illusion fréquente consistant à penser que « nous avons le même Dieu » ne résiste pas à l’analyse des textes. Le musulman dit : « il n’y a de dieu qu’Allah » (« ashadu an lâ ilâha illa I-illâh »), pour affirmer l’unicité de Dieu. Or, on constate que la formule est négative (« lâ = il n’y a pas… »), ce qui annonce la foi islamique comme religion du rejet de tout ce qui n’est pas conforme à sa vision spécifique. Cette négation-affirmation exclusiviste se dit chargée d’évacuer tout polythéisme. C’est avec cette perception catégorique que le coran dénonce la foi trinitaire des chrétiens, surnommés « associateurs » parce que Jésus est appelé Fils de Dieu. Les musulmans s’imaginent que les chrétiens adorent trois dieux (Dieu, Jésus et Marie). Pour les chrétiens, en revanche, Dieu est un Dieu unique, même s’il s’exprime en tant que Fils et en tant qu’Esprit Saint, hypostases consubstantielles.
Il y a donc entre musulmans et chrétiens un véritable contentieux. L’essentiel de la foi chrétienne est nié : Jésus n’est pas mort en croix, il n’est pas Fils de Dieu, il n’y a pas de rédemption, etc. Pour l’islam, Allah s’incarne dans un Livre, parole divine incréée. Le coran est-il Allah ? La réponse : « Lâ huwa lâ gayruhu !», c’est-à-dire : « il n’est ni lui, ni autre que lui ! » Pour les chrétiens, le Dieu unique s’exprime parfaitement à travers Jésus, un homme qui est son Fils, mais qui pour les musulmans est seulement un prophète de l’islam. Aucun des 99 noms d’Allah n’évoque qui est Dieu. Car les qualificatifs ne sont pas ontologiques, ils sont seulement descriptifs. Or le mot amour ne fait pas partie de la liste. Beaucoup de « savants » estiment ainsi qu’Allah ne peut pas « aimer », car selon eux, cela passe obligatoirement par le sexe. Dieu n’est donc pas « père » de ses enfants, et encore moins de son Fils Jésus, puisqu’il n’a pas eu d’épouse…L’idée d’un Dieu qui engendre à la vie n’est pas comprise.
Devenez “lecteur premium”, pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !
En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.
Al Ghazali (12ème s.) a écrit un célèbre traité sur l’amour, en tant que degré spirituel qui mène à l’union avec le divin. Mais pour le mystique musulman, cet amour n’est en aucun cas une définition de l’être même de Dieu. Dans sa « réfutation de la divinité de Jésus », Ghazali s’oppose fermement à la foi des chrétiens pour lesquels l’amour est l’essence même de Dieu. L’islam insiste sur la « miséricorde » d’Allah, mais qui est réservée uniquement à ceux qui l’adorent exclusivement et suivent ses préceptes, dans la soumission à sa toute-puissance et au destin qu’il a prévu pour chacun. « Allah pardonne à qui il veut et il châtie qui il veut » (5,18).
La miséricorde est mise en avant par la tradition coranique, mais elle ne se confond pas avec l’amour qui devrait logiquement en être la source. Pour l’islam, Allah est dieu pour lui-même, et pour le judéo-christianisme, Dieu est Dieu pour les êtres humains. C’est le sens même de l’alliance. De ce fait, la question qui surgit des divergences entre islam et christianisme, c’est : faut- il obéir, ou faut-il aimer ?
Etonnamment, la soumission à une transcendance autoritaire semble attirer un certain nombre de nos contemporains, angoissés par le vide existentiel et l’absence structurelle de voies d’humanité. Mais les philosophes modernes ont proposé des éthiques de dialogue et de responsabilité qui peuvent ouvrir des espaces spirituels malgré la pesanteur de l’individualisme régnant. Et la spiritualité biblique est riche d’alternatives au désenchantement de nos sociétés maladives.
Il y aura donc une grande différence entre la foi en un Dieu-amour et l’obéissance à une divinité contraignante sans visage, pour laquelle la raison doit s’effacer sous peine de châtiments (fermeture des portes de l’ijtihad). Pour St Augustin, seul l’amour permet d’obéir à des commandements avec sérénité. « Aime et fais ce que tu veux ! »
Plutôt que de se transformer en ONG, ou en supplétif politicien au gré des modes idélologiques, la mission de l’Eglise du Christ est aujourd’hui de témoigner de la transcendance à travers le visage d’un Dieu d’amour, par la mise en valeur de la tradition biblique, porteuse de lumières d’avenir face à l’emprise islamique et au matérialisme ambiant. Son rôle spirituel est aussi de dire aux chrétiens que si il est vrai que tout être humain a droit à de la considération, un système de pensée et d’action mondial tel que l’islam mérite urgemment une analyse approfondie qui ne se contente pas de bons sentiments.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
“avec d’une part un christianisme affaibli et dévitalisé”.Quelle est donc l’origine de cet état de fait ?
“Dans une société occidentale malade de son relativisme”Plus de crainte de Dieu, on relativise ” Dieu a-t’ il vraiment dit”, on interprète, “est-ce vraiment ce que Dieu à voulu dire” ?
( Gen 2.17 ) 17mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.
Suivi de:
( Gen 3. 1)
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? 2La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
Déjà la première “interprétation”.
La différence est énorme, entre :
“ tu ne mangeras pas de l’arbre” et:
“Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin”
Que n’avons nous pas enseigné pour que le christianisme soit comme vous le dites si bien: “affaibli et dévitalisé”.Que n’avons nous pas “témoigné” de ce que Dieu fait dans nos vies, pour que les personnes que nous côtoyons chaque jour soient interpellées ?
La notion de “témoignage” revient 58 fois dans la parole.
Reprenons les choses en main tant qu’il est encore possible de le faire, car la bible nous dit qu’à ceux à qui il a été beaucoup donné, il leur sera beaucoup redemandé.
Excellent commentaire! Merci!
“ Certes, les êtres humains sont frères en humanité”
Jésus ne dit pas cela:
Marc 3. 33 à 35:
33Et il répondit: Qui est ma mère, et qui sont mes frères?34Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères.35Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, et ma mère.
mais tous les hommes sont frères en humanité, c’est une évidence, sauf pour certains esprits myopes.
pour Jésus, il y en a même qui font la volonté de Dieu sans être membres officiels de son peuple!
Juste! Ne pas confondre être frère en Jésus-Christ et être frère dans l’humanité! Car nous descendons d’Adam et d’Eve et, donc nous sommes tous frères dans l’humanité (comme les frères de Noé, avant et lors du déluge). Mais être frère de Jésus-Christ, nous impose de croire en Lui et d’accepter Son sacrifice sur la croix et Sa résurrection pour nos péchés (comme Noé a accepté de croire et d’obéir à Dieu). Bientôt, nous verrons l’accomplissement de Ses promesses.
Les Chrétiens ont toujours été et seront toujours présents jusqu’a ce que Sonne l’Heure….
La déchristianisation de la France c’est son malheur .On a mis le christianisme à la porte , résultat , on a l’islam qui a comblé ce vide et il n ‘y a rien en face à lui opposer .Parallèlement il n’y a plus de patriotisme .
Une immigration massive non gérée qui dissout le pays .Ceux qui arrivent on le droit de défendre et meme, imposent leur l’identité au pays d ‘accueil; mais le français devrait taire la sienne. L ‘islamo-gauchisme a pris le dessus sur bien des esprits .
Osée 7-9 Des étrangers consument sa force ( Ephraim )
.Et il ne s’en doute pas ;
La vieillesse s’empare de lui . Et il ne s’en doute pas.
On a supprimé les frontières croyant qu’elles amenaient la guerre .Mais la guerre à l’intérieur a remplacé la guerre à l’extérieur ;
Les hommes ont voulu reconstruire la tour de Babel croyant que cela les sauvera .Romains 1.22 Se disant sages ils sont devenus fous .
.
….”On a supprimé les frontières croyant qu’elles amenaient la guerre .Mais la guerre à l’intérieur a remplacé la guerre à l’extérieur…” c’est exactement cela !!!
Merci! Oui, la déchristianisation de la France (et d’autres pays) est un malheur!
On peut dire que les patrons de émile louis ont bien réussi.
Le grand Lafayette de la pécole bidennienne, qui devait en être de la voile et de la vapeur, révait à haute voix de faire disparaître la religion catholique du paysage.
Le grand Napoléon pas vraiment grand de partout et surtout là,, contrairement à son neveu, trouvait la messe fatiguante car trop chargée.
Selon l’ami de DSK il parait que le frère de ce napoléon là dormait avec des viscères fraiches de grosse vache pour protéger son sommeil.
On devine qu’entre ces gens là, les sorciers de Prétoria, les voleurs d’yeux de chevaux de la campagne française, la magie noire dont Paris est la capitale, les inspirateurs de karl marx, il n’y a pas l’espace de l’épaisseur d’une feuille de pq.
Frères chrétiens, que vous soyez d’origine catholique, orthodoxe ou protestante, ne devons-nous pas être unis et passer par-dessus nos différences afin de répondre à la prière de Jésus-Christ “Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé” (Jean XVII 20-26)?
De suivre le commandement de l’apôtre Paul “Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment” (1 Corinthien I 10)?
Ne nous inquiétons pas des antéchrists . Il y en a eu et il y en aura encore. Mais, ayons de l’amour et pratiquons la justice, comme Jésus-Christ nous l’a commandé “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.” (Jean XV 12). Personne n’est parfait, alors ne la recherchons pas chez les autres. La perfection n’existe qu’en Dieu !
Merci pour certains de vos judicieux commentaires! Il faut savoir que la grande majorité des musulmans ne connaissent pas le Coran! Ils s’en gargarisent, mais ne comprennent pas leurs textes. S’ils analyser ceux-ci, ils y verraient de nombreuses contradictions. De plus, il faut savoir que d’autres textes écrits par Mahomet ont été détruits avec, comme par hasard, ceux qui les possédaient. Le fait que Abou Bakr As-Siddiq ait prit le pouvoir, au la place d’Ali comme Mahomet l’avait demandé, à créer la religion chiite que les sunnites haïssent (cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_califes, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_ibn_Abi_Talib, https://fr.wikipedia.org/wiki/Chiisme et https://www.la-croix.com/Debats/Ce-jour-la/31-juillet-1987-Vendredi-noir-La-Mecque-2017-07-31-1200866718). On peut aussi supposer que Mahomet est mort d’empoissonnement. Voir aussi une analyse du Coran sur le lien https://resistancerepublicaine.com/2014/11/27/limposture-du-coran-ecrit-par-plus-de-30-personnes-pendant-plus-de-deux-siecles/.
De nombreux musulmans recherchent des réponses qu’ils ne trouveront pas dans le Coran mais seulement dans la Bible. Quant à l’ancien testament, nous avons beaucoup de chance que plusieurs érudits juifs intègres ont tout fait pour le protéger. Ce dernier, nous permet de retrouver plus de 300 prophéties concernant le Messie. Que nous chrétiens, reconnaissons en Jésus-Christ (car il n’y a personne d’autre, sous le soleil d’hier et d’aujourd’hui, auquel l’ensemble de ces prophéties puissent s’appliquer). N’oublions pas qu’il faut repousser toute méchanceté et orgueil pour comprendre, avec humilité, les bontés et richesses que D.ieu nous a donné.
excellent, comme d’habitude
mais moi je m’en tiens au vieil adage :
si vis pace parabellum