Publié par H16 le 13 novembre 2020

Les récents développements de l’actualité, au-delà de l’éclairage qu’ils ont pu apporter sur le partisianisme des médias, a aussi mis en exergue la tendance inquiétante de notre société de communication à vouloir résolument contrôler absolument toutes les informations déversées sur le public.

La tendance est aussi inquiétante qu’est puissante la force déployée pour s’assurer que chaque internaute voit ce qu’il doit voir, écarte ce qu’il doit écarter, parle de ce qu’il doit parler, aime ou conspue ce qu’il doit aimer ou conspuer.

Ainsi, les affaires Biden (le Burismagate d’un côté, les soupçons de prise d’intérêt avec les autorités chinoises de l’autre) n’ont guère fait parler d’elles alors qu’elles méritaient amplement enquêtes et suivi de toute une profession qui tente encore de faire croire qu’elle pratique le journalisme : la façon dont les médias habituels (de télé, de radio, de papier) ont choisi, parfois ouvertement, de ne pas en parler ou de minimiser ces affaires en dit long à la fois sur leurs propres biais (ici, très clairement sur la gauche du spectre politique) et sur les biais de toute une frange de la société, sa partie la plus technophile et branchée, qui a elle aussi choisi d’ignorer cette accumulation de faits troublants.

Parallèlement, Google, Facebook, Twitter ont, dans le courant du mois de septembre et d’octobre, fait assaut d’inventivité pour que le sujet disparaisse de leurs plateformes : Twitter a par exemple activement fait le nécessaire pour que l’affaire, révélée par le New York Post, ne soit pas discutée par ses utilisateurs. Facebook a usé de toutes les tactiques possibles, un peu plus finement que Twitter, pour faire disparaître les posts relatifs, bloquer les références à l’article infâmant, ou pour en réduire l’exposition aux utilisateurs de son réseau social. Google, encore plus subtilement, a déclassé les recherches relatives et enfoui les articles détaillant les griefs à l’encontre de la famille Biden derrière la cohorte de petits articulets de la presse grand public qui minimisaient largement l’importance de l’affaire.

Tout ceci n’a rien d’anodin : tant les médias que les sociétés de communication actuelles ont bien un agenda, que l’on pourra qualifier comme on voudra mais qui, c’est absolument certain, ne comprend pas de laisser chacun s’exprimer comme il l’entend.

Et ce n’est pas un mal typiquement américain, mais bien une tendance forte visible sur toute la planète, depuis les contrées les plus riantes de la Chine communiste totalitaire jusqu’en Europe sociale-démocrate écolo-hystérique en passant par l’Amérique progressisto-gauchiste : à mesure que les moyens de communication sont devenus plus nombreux, plus simples et plus accessibles à tous, les entreprises technologiques, les médias et les politiciens se sont empressés de s’assurer qu’on ne pourrait surtout pas y dire ce qu’on voulait.

La liberté d’expression s’y réduit maintenant chaque jour grignotée par des groupes de pression ayant étrangement toujours la même coloration politique et morale et dont les comportements de plus en plus agressifs finissent par diffuser dans toute la société ; par exemple, du côté des rédactions journalistiques qui font, elles aussi, assaut de vertus, on n’en est plus à essayer d’apporter des informations aussi solides et factuelles que possible, on a maintenant pour but d’éduquer les masses bêtes et adipeuses qui osent penser de traviole.

Une pandémie se développe et certains s’interrogent sur les origines du virus, sur les traitements les plus efficaces, sur les bonnes méthodes pour combattre les transmissions ? Pourtant, tout le monde sait que les gouvernements ont, comme pour la sécurité, la croissance ou l’éducation, les réponses à tout ça ! Dès lors, au-delà de fournir les bonnes idées, les bonnes infos, il faut aussi lutter activement contre les mauvaises idées, les mauvaises infos !

Une élection semble comporter des irrégularités ? Mais enfin, nous ne sommes plus en 2016 où, comme chacun sait, les élections étaient honteusement manipulées par des entités étrangères pleines de slaves fourbes ! En 2020, tout est sous contrôle et s’il faut se poser une question, c’est plutôt de savoir si l’on a fait suffisamment pour faire taire les abrutis !

Ces interrogations angoissées (comment certains peuvent-ils sérieusement douter de la parole millimétriquement mesurée et calibrée des médias adoubés par eux-mêmes et leurs pairs, non mais oh ?), qu’on retrouve dans un nombre croissant de sujets, imposent de trouver une méthode pour calmer le jeu et contenir les impétrants indélicats, ceux qui bousculent le vivre ensemble et le discuter ensemble : on ne peut pas laisser les grands organes de presse, les grands instituts de sondage, les grands opérateurs de communication et les grandes entreprises de réseaux sociaux se faire ridiculiser par des individus qui, il faut bien l’avouer, savent à peine lire, écrire et compter et ne sont pas (encore) d’une minorité opprimée.

Pour les réduire au silence, on pourra recourir à différents moyens.

Ainsi, rien de tel qu’un gros « fasciste ! » balancé au bon moment pour couper court au vieux débat désagréable et euthanasier les vieilles pensées poussiéreuses de l’opposant. Mieux encore : on peut préemptivement estampiller les idées alternatives de « complotistes ! », ce qui permet d’avorter l’embryon de débat avant qu’il n’ait pu naître et risquer qu’il apporte des contradictions aux Vérités Immuables exposées officiellement.

Mais le mieux, c’est lorsque les efforts sont faits par les méchants eux-mêmes : par un mélange habile de polarisation agressive des débats (« si tu n’es pas avec moi, tu es contre, tu mérites de périr, et il n’existe aucune position intermédiaire intelligente et digne d’intérêt ») et d’une bonne grosse pression sociale, on obtiendra même le Graal : l’auto-censure de ceux qui ne pensent pas comme la Meute des Gentils !

Dans ce contexte, la question n’est plus de savoir où est la vérité mais qui a le droit d’émettre une opinion et qui ne l’a pas. L’opinion va dans le bon sens : il lui sera fait forte publicité, même si ce sont d’énormes âneries (Le cas du Lancet suffit à illustrer ceci).

Cependant, ne vous y trompez pas : pour garantir que les gens ne pensent pas et n’agissent pas autrement que comme il leur est permis, l’étape suivante, riante et joyeuse, c’est le tabassage, soft et social d’abord, puis violent et physique ensuite.

La Cancel Culture va prendre un tour intéressant lorsqu’il s’agira, comme le proposent certains petits éditorialistes aux poussées totalitaires inquiétantes, d’interdire un nombre croissant d’activités lorsque les comportements attendus ne seront pas obtenus. Mao, Staline, Hitler ou Honecker auraient adoré disposer des moyens actuels de ces éditorialistes.

Interdire des activités en parfaite violation des droits les plus élémentaires, pour celui qui n’a pas montré allégeances aux autorités ? Cela paraît fou ? Et pourtant, comme le montrent certains signes (Ticketmaster demandant une preuve de vaccin pour assister à un concert, par exemple), c’est déjà dans les tuyaux…

Quant à l’étape suivante, elle est déjà en préparation depuis un moment : si, dans un premier temps, il s’agira de faire sauter l’anonymat des vilains et des méchants, par exemple en tenant des listes (les gauchistes adoôorent les listes) comme le préconise Alexandria Occasional Cortex, afin de fusiller leur vie sociale, dans un second temps, on comprend qu’il faudra en finir une fois pour toutes de ce vilain anonymat qui sévit sur les interwebs : une intense campagne a déjà commencé et elle se nourrira de chaque événement, de chaque peur des citoyens affolés. La Loi Avia n’est qu’une étape dans ce cheminement.

Tout le monde saura bien vite que c’est parce qu’on est anonyme qu’on peut dire ce qu’on pense, donc insulter et harceler en ligne. Personne, en revanche, n’entendra que c’est aussi parce qu’on est anonyme qu’on peut dire ce qu’on pense, et donc dénoncer les abus, dévoiler les complots, les machinations et les corruptions.

L’anonymat sautera et, avec lui, le reste de la liberté d’expression.

Cette marche vers le pire n’est pas inéluctable mais elle est bien entamée. C’est sans doute pour cela que l’on observe un tel mouvement de repli d’un nombre croissant d’individus vers des plateformes alternatives dont les conditions d’utilisation sont moins opaques, arbitraires ou partiales, et les règles de modération plus favorables à l’expression d’idées alternatives.

Ceci permet presque un peu d’optimisme, si ce n’est que, de nos jours, être positif entraîne trop souvent une mise en quarantaine…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)

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