Publié par H16 le 4 décembre 2020

Avec les sapins (maintenant autorisés – sans les boules !) et l’hiver, arrive naturellement la neige sur les pentes montagneuses de notre beau pays. Et qui dit neige et pentes dit sports d’hiver. Et là, Emmanuel de l’Élysée passe la tête et dit « Oh là, pas si vite les enfants ! »…

Oui, vous l’avez compris : le méchant virus rôde encore dans nos contrées, ce qui apparemment justifie amplement que le Président de la République envisage de fermes mesures restrictives et dissuasives (et vexatoires aussi peut-être) contre les mauvais Français qui s’aventureraient à vouloir skier à l’étranger à Noël cette année.

Il faut dire que les stations françaises, bien qu’ouvertes, n’ont pas eu le droit de faire fonctionner leurs remontées mécaniques parce que – le Haut Conseil Scientifique Pour l’Étude Du Méchant Virus est formel – le virus aime tout particulièrement traîner sur les télésièges et les tire-fesses pour attendre ses prochaines victimes.

Certains Français, chafouins, ont donc décidé d’aller s’envirusser les naseaux dans les pays alentours, au mépris de la distanciation-barrière et des gestes sociaux.

Dès lors, le chef de l’État et le Premier ministre ont mis en commun la puissance peu commune de leurs cerveaux pour expliquer qu’afin d’«empêcher les Français d’aller se contaminer dans les stations de ski des pays limitrophes comme la Suisse ou l’Espagne, qui gardent leurs stations de ski ouvertes, on va instaurer une quarantaine avec des contrôles aléatoires à la frontière».

Voilà, c’est dit et pas de quoi s’exciter, hein : le gouvernement français réfléchit donc officiellement à mettre en place de solides frontières qui filtreront les méchants Français tentant de rentrer au pays (en espérant qu’ils ne se déguisent pas en réfugiés ce qui ruinerait tous ces efforts).

Logiquement, après avoir fermement règlementé les sorties de chez soi à coups de petits cerfas diaboliquement bien conçus et pas du tout humiliants, l’étape d’après consistera à empêcher les gens de quitter le pays ce qui leur évitera la douloureuse surprise de ne plus pouvoir revenir. À ce moment, les frontières seront correctement étanches, au moins dans le sens des sorties (l’étanchéité restant toujours aussi hypothétique dans le sens des entrées).

En somme, tout se passe comme si les Français qui génèrent de la richesse et payent leurs impôts devaient continuer à le faire tout en perdant de plus en plus vite chacun des « avantages », produits et services que ces taxes, ponctions, accises et impôts financent. Apparemment, malgré un secteur public qui représente 64% de la richesse nationale, un record mondial d’imposition et 1300 agences qui dépendent de l’État, les Français n’ont pas le droit d’aller skier à l’étranger afin d’éviter l’engorgement d’hôpitaux gérés n’importe comment et en déficit abyssal de finances, de personnels et de matériels.

L’adéquation entre le problème (un système de santé public à genoux) et la solution (interdire les remontées mécaniques et humilier les Français qui vont à l’étranger) sera laissée à l’appréciation des citoyens même si on ne pourra s’empêcher de trouver un petit parfum de RDA à tout ça.

D’ailleurs – et ce n’est pas une coïncidence – François Ruffin (l’un des paléocommunistes de LFI) est tout à fait syntonisé avec cette idée du siècle précédent, ce qui démontre encore une fois que la liberté d’aller et venir est profondément exécrable aux collectivistes en ce qu’elle permet de fuir leur joug.

Bien évidemment, pour l’homme raisonnable, ces idées gouvernementales sont parfaitement iniques, probablement anticonstitutionnelles et tout à fait disproportionnées compte tenu du risque qui existe encore concernant la maladie.

Et ce d’autant plus – on ne va pas se mentir – qu’on sait déjà tous qu’après les fêtes, ce seront ces vilains skieurs et autres voyageurs de Noël qui deviendront les boucs-émissaires pratiques de la troisième vague (aussi illusoire soit-elle) et du troisième confinement que nos petits Marquis du Cerfa Républicain meurent d’envie de nous imposer et dont on sent que les préparatifs sont déjà dans les cartons, prêts à sortir début janvier sous les hourrah de cette foule de Français trop heureux de rester douillettement chez eux à glandouiller.

Ceci posé, on ne peut s’empêcher de noter que ces polémiques et le temps passé à réfléchir à ces abrutissantes âneries liberticides représentent autant de temps qui n’a pas été passé à mobiliser le gouvernement et toute son obèse administration pour résoudre LE problème, celui qui devait normalement consumer d’ardeur nos ministres et le freluquet histrionique de l’Élysée depuis la vague de mars-avril, à savoir augmenter les capacités de nos établissements publics de soin, tant en matériels qu’en personnels.

Cette question semble avoir été oubliée depuis plusieurs semaines, à mesure que la vague, en réalité habituelle en cette période, se résorbe comme prévu.

Eh oui : les hôpitaux débordés ne sont plus tellement d’actualité.

Apparemment, on mobilise beaucoup plus nos parlementaires pour réglementer le porno et les petites manies des jeunes ; on mobilise le gouvernement et les deux chambres pour tenter de limiter l’enregistrement vidéo des policiers même si ce n’est pas vraiment ça qui leur rend la vie impossible ; on fait même plancher nos ministres et nos administrations sur l’idée invraisemblable (mais qui va se concrétiser inévitablement – plus c’est con, plus c’est bon) de faire racheter par Bercy tous les invendus de nos commerces après les fêtes, pour achever la collectivisation à marche forcée de tout le pays…

En revanche, il semble se trouver beaucoup moins de volontaires et les plateaux télés ou radios se dépeuplent dès qu’il s’agit de résoudre le problème concret posé par un système de santé à la ramasse et une couverture sociale devenue aussi inégalitaire qu’illisible en plus d’être en faillite. Personne ne semble se lever pour expliquer la létalité du corsetage actuel de l’ensemble du système de soins français, depuis la bureaucratisation des hôpitaux maintenant métastasée au dernier niveau jusqu’au numerus clausus mortifère en passant par l’enfouissement des bonnes volontés médicales dans les procédures et les cerfas républicains…

Pire : si quelques uns de nos vigilants clowns à roulettes gouvernementaux se sont vaguement inquiétés des conséquences économiques des confinements et autres couvre-feux (et ce malgré le niveau abyssal des finances publiques), personne ne s’est réellement alarmé de l’impact maintenant gravissime sur le plan psychologique, sanitaire ou social de ces mêmes assignations à résidence de toute la population.

Ainsi, les vagues de divorces, de suicides, de dépressions, d’accidents du travail ou domestiques qui vont déferler sur la France dans les prochaines semaines ne semblent inquiéter ni Macron, ni Castex, ni les petits polichinelles colorés qui défilent devant les micros mous de journalistes au mieux anesthésiés ou, au pire, en pâmoison. Mais pour aller poster des pandores à quelques points frontaliers pour verbaliser de la famille lambda en goguette, là, ça se précipite.

Il serait plus que temps d’envisager sérieusement des mesures restrictives sur les âneries du gouvernement.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)

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